Cette culpabilité qui est là, qui repart et qui revient en force comme cette douleur
que nous devons supporter chaque jour.
Je me sens coupable de ne pas avoir vu venir cette maladie, aucun signe avant coureur,
Elle s’est installée insidieusement sans qu’on s’en rende compte. Je me dis que j’aurai
dû faire plus attention à lui peut être qu’on aurait pu combattre ce satané cancer.
Je me sens coupable également de ne pas être restée avec lui jusqu’au bout. Durant sa dernière nuit je suis restée avec lui jusqu’à 3h30 du matin, le sentant plus calme, je suis rentrée
chez nous pour voir si ma fille allait bien car je l’avais laissé toute seule. Je me disais que j’allais revenir en début de matinée. Je me suis reposée un peu, à 7h30 l’hôpital m’appelle pour me dire qu’il était parti sans souffrance dans son sommeil !
J’en veux aussi aux infirmières de nuit de ne pas m’avoir dit que c’était la fin, elles n’auraient pas dû me laisser rentrer. Elles m’ont dit qu’elles ne pouvaient pas savoir !
La responsable du service m’a dit pour me rassurer, que les personnes en fin de vie préféraient
partir seuls, ses mots ne m’ont pas fait du bien au contraire. Je sais que je vivrais toute ma vie
avec cette culpabilité de ne pas l’avoir accompagné jusqu’au bout.
J’ai tout fait avec lui, les examens, le voir tous les jours à l’hôpital, le laver, le faire manger, le câliner, lui parler, tout sauf l’accompagner jusqu’à ses quelques heures qui lui restaient de vie.
Florence