Bonsoir à tous !

Désolée pour mon absence sur le forum mais j'ai eu besoin de retrouver avec moi même, me retrouver seule...passer ces fêtes de Noël...ce moment sans plus aucune signification.
Bref me revoilà aujourd'hui avec une colère immense pour mon Ange d'amour.
La gendarmerie m'appelle et m'annonce que suite à expertise François roulait sur sa moto à 124km/h au moment de l'impact...au lieu des 90km/h. Ce fut un choc terrible et la colère ma envahit.
La colère contre François qui roulait trop vite !!!!!!
Comment a t il pu me faire ça L'impression qu'il s'est littéralement suicidé !!!
Je suis en colère...en colère contre lui.
Moi qui lui faisait tant confiance pour la vitesse !!!
Cette nouvelle ma anéantie !!!
Comment lui pardonner

Désolée mais je suis mal !!!

Alexandra

Bonsoir Alexandra,

Je ne sais pas ce qu'il en est en moto, mais en voiture j'ai déjà constaté que sur une ligne droite c'était très vite fait de dépasser le 90 et d'atteindre le 120 ou le 130 km/h surtout quand quand on est préoccupé ou que l'on pense intensément à quelque chose (ce qui finalement est presque toujours le cas, on pense toujours à quelque chose qui n'a rien à voir avec la route), c'est vite fait de se laisser distraire, de ne plus se concentrer suffisamment à être prudent par rapport à la vitesse. Pourtant je n'ai pas du tout le sentiment d'être un danger public je pense même ne pas l'être du tout. Et quand on est pressé par exemple, en retard, il faut encore être plus vigilant y compris quand on sait que quelques secondes d'inattention suffisent parfois pour que la catastrophe arrive, mais malheureusement on n'est jamais infaillible et c'est tellement humain!

Là tu es à nouveau sous le choc, encore quelque chose de traumatisant qui génère ta colère. Une colère légitime et bien compréhensible mais qui finira par s'estomper, j'en suis sûre.

Alexandra,

Pense-tu vraiment que ton François t'aurait laisser dans ce gouffre de douleur exprès?
Je ne le crois pas. Il n'a pas choisi de partir. Alors pardonne -lui.

contente de te retrouver  mais ne soit pas trop en colere , ca ne change rien a ta douleur, moi aussi j ai de tout petits instants de colere en me disant que si il n avait pas fume que peut-etre il n aurait pas eu ce putain de cancer aux poumons mais je me suis vite reprise j avais pas le droit d etre en colere contre lui , et en plus je ne suis pas sure que ca change grand-chose,  je t embrasse   moune  (nicole)

Merci pour vos réponses...elles mapaisent.

Oui tu as raison Yohan c'est contre la conséquence que je suis en colère et oui je lui ai déjà pardonné.
J'avoue je l'ai peut être trop idéalisé et parfaitisé...
Oui j'avoue j'ai déjà dépassée la limitation de vitesse...
Je l'aime et je suis si triste sans lui.
Il me m'a que terriblement. Ce fut si brutal...on est vraiment pas préparé à ce genre de drame.
Je déteste ce destin maudit.

Mais je l'aime ça j'en suis sûre.

Alexandra, mon fils pensait que je serai en colère contre son père car il avait trop fumé, mal mangé, il a eu souvent des alertes très très grave puisque par 2 fois on m'avait dit qu'il allait mourir donc il était prévenu, il s'en sortait à chaque fois mais la 3ème fois a été fatale, évidemment le corps s'affaiblit et aujourd'hui qui pleure... C'est moi et je n'arrive pas à être en colère contre lui malgré tout ce que je lui. disait, j'y serai peut être plus tard mais là il me manque tellement que je n'y arrive pas. alors j'espère que tu lui pardonneras. Amicalement. Annie

Alexandra,

Pense-tu vraiment que ton François t'aurait laisser dans ce gouffre de douleur exprès?
Je ne le crois pas. Il n'a pas choisi de partir. Alors pardonne -lui.

Oui il faut lui pardonner, ne pas garder cette colère elle va vous dévorer il n'aurait pas voulu  cela.
Alberte

Bonsoir,

Ce thème de la colère me touche beaucoup.
Je prends mon courage pour vous écrire parce que je ne partage pas votre ressenti, bien que je le comprenne puisque je sais qu'il peut s'agir d'une des étapes dans le processus de deuil.

Je comprends que tout ça nous dépasse tellement qu'on en cherche une raison et que l'on veut évacuer ce trop plein de tout ou de vide (oui oui, un "trop plein" de vide, pourquoi pas...)

Mais voilà. Comment en vouloir à qq'un qui n'a pas demandé à mourir ? Comment en vouloir à qq'un qui ne savait pas qu'en faisant telle action, telle autre se produirait ? Comment en vouloir encore à qq'un qui faisait les choses avec l'insouciance que nous connaissions tous avant ?
Moi je ne peux pas.
Je ne peux pas en vouloir à mon mari.
Je ne peux pas dire ou écrire "il m'a laissé..." "il m'a abandonné..." parce que pour moi, ça impliquerait qu'il l'ait voulu. Or, il n'a rien voulu du tout et s'il avait pu, il serait toujours là.
On sait tous qu'on ne peut pas tout contrôler dans notre vie. Ceux atteints d'un cancer n'en connaissent souvent pas l'origine. Ceux qui ont eu un accident de moto ne se doutaient pas qu'en accélérant ils risquaient vraiment leur vie (et nous, n'avons nous jamais fait quelque chose où il y avait un risque infime d'engendrer qq chose de plus grave ?). On ne peut pas tout contrôler. On ne peut pas être sûre que l'on fasse tout ce qu'il faut pour vivre bien, le plus longtemps possible. Ça, j'en suis convaincue.
Si la mort m'a appris qq chose, c'est justement que tout peut arriver du jour au lendemain, avec ou sans préavis.
Et qu'on ne peut contrôler notre vie.
On peut minimiser certains risques mais même en les minimisant, d'autres en prennent pour nous ...

Je ne peux donc être en colère contre lui.

Et moi ?
c'est pareil. Je ne me reproche rien. J'ai été à ses côtés, j'ai fait les choses selon mes moyens, quand j'étais usée je rentrais chez moi. Je n'ai pas été là durant sa dernière nuit tellement j'étais exténuée. Mais voilà, j'ai fait les choses telles que je pouvais les faire à ce moment là, sans retenue, seul mon corps m'imposait du repos.

Nous avons vécu une relation fusionnelle, on savait tout l'un de l'autre et on savait par conséquent comment l'autre réagissait. Je ne peux lui en vouloir de ne pas avoir osé me dire qu'il pensait qu'il allait mourir, je le comprends. Tel que je l'ai toujours compris. Je ne peux m'en vouloir de ne pas lui avoir dit telle ou telle chose parce que je les lui disais quand je les avais en moi. Et celles que je n'ai pas dites, c'est simplement parce que je n'en ai pas eu le temps, parce que je ne savais pas qu'il allait mourir....

Voilà.
Je me sens un peu étrangère car dans ce fil vous avez tous plus ou moins de la colère. Je voulais juste vous dire qu'on peut aussi ne pas en avoir. Et comme nous sommes lus par des personnes qui n'interviennent pas forcément et qui aspirent à s'identifier à certaines situations, je voulais juste donner un point de vue différent, existant.

Je ne juge bien évidemment pas vos émotions.

Bonne soirée. Virginie