Auteur Sujet: l'homme de ma vie  (Lu 7585 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

lili563

  • Invité
l'homme de ma vie
« le: 24 août 2012 à 21:20:45 »
Bonsoir à tous,
Par où commencer ?? C'est tellement long à expliquer mais voilà un peu plus de 2 ans que j'ai perdu l'homme de ma vie. Je suis infirmière et enseignante et malgrès mes connaissances théoriques et pratiques sur le deuil (car j'ai travaillé en soins palliatifs) et bien j'ai pu distinguer chez moi, les différentes phases d'Elisabeth Kubbler Ross. Certes, la douleur est moins violente qu'au début mais plus longue à gérer, je trouve. Il m'a fallut du temps pour déposer un texte sur se site. J'essaie de ne pas m'apitoyer sur mon sort mais je me rends compte que j'ai des moments difficiles, très difficiles. Si difficile que le suicide m'apparaît parfois comme le seul échappatoire à ma douleur. Mon mari est mort d'une pneumonie à la maison. Il s'est levé et m'a demandé de prendre ma douche pour aller à l'hôpital, ce que je fis. Puis en descendant, je retrouve sur le sol, l'homme de ma vie inerte, j'appelle les secours, je pratique le massage cardiaque jusqu'à l'arrivée des secours. Puis, s'en suit, un acharnement à réanimer pendant 45 minutes mais en vain. Je vous passe les détails mais les secouristes le connaissaient aussi, donc nous étions tous concernés personnellement. Le décès fut prononcé en juin 2010. Etant enseignante, vient le moment des vacances, cela m'a permis de souffler mais aussi de me trouver confronté à une telle solitude, à en mourir. Enfin. Septembre me dis-je. Là, il ne s'est pas passé une journée où chaque matin en me levant je me suis demandée, qu'est-ce que je fais aujourd'hui ? Ou je vais travailler avec les larmes aux yeux mais ne montrant rien aux étudiants. Pire même, avec le sourire. Ou je reste dans mon lit ? Mais je savais au fond de moi, que si je prenais cette option, j'y resterai pour un long moment (dépression oblige). J'ai parcouru cette année-là, vivant dans un autre monde. J'ai commencé à boire, tous les jours (car l'apéritif pour mon mari était important), j'ai même commencé à fumer car il fumait. Alors que de son vivant je lui demandais de sortir de la maison mais j'avais un manque de cette odeur. Après cette longue année pleins de rebondissements, car n'étant pas mariés, ni co-habitants légaux, je n'ai eu aucun droit. Le pire je crois, ce fut la fois où les pompes funèbres se sont adressées à la maman, à la fille de mon conjoint mais pas à moi. Là, je me suis ressentie comme une véritable inconnue aux yeux de la société. Ce fut une épreuve difficile, une autre épreuve fut que la maman de mon mari s'est permise après héritage de me demander un loyer, j'ai donc dû prendre la décision de partir de mon chez nous. Laissant une jeune fille de 19 ans livrée à elle-même car la grand-mère pensait pouvoir récupérer les lieux. Un jour, me rendant à l'école, je vis une de mes collègues pratiquer le massage cardiaque sur un mannequin, j'ai eu l'impression de revivre cette instant. J'ai très longtemps hésité à continuer mon métier. En effet, j'avais déjà sauver des vies à l'extérieur de mon lieu de travail mais à quoi bon être infirmière, si je ne parvenais pas à sauver l'homme de ma vie. Voilà par où je suis passée cette année-là, tout en devant acheter une nouvelle habitation. J'ai bien essayé de me remettre avec un homme mais je n'ai pu m'empêcher de comparer et donc de trouver pleins de défauts au nouvel arrivant. Ce qui s'est conclut par une douloureuse séparation pour cet homme, pour moi, j'en étais complétement indifférente.
L'année suivant, ce fut mon travail qui commença à se monter contre moi. En effet, j'ai eu tendance à tout relativiser et rien n'était trop important ou trop grave, mais évidement pour mes collègues ce ne fut pas le cas. Je ne suis donc pas très bien vu au sein de l'école. Mais le bénévolat pour faire les repas couscous, la fête, alors que je n'avais qu'une seule envie, me retrouvée seule chez moi, je comprends que l'on ne me comprend pas. Aux yeux des autres, je ne suis pas motivée par mon travail alors que c'est totalement faux. J'ai ensuite pris la décision à la Toussaint, de reprendre des soins à domicile en tant qu'infirmière tout en continuant l'enseignement et de me plonger dans le travail. Je dois dire que cela a aidé beaucoup de personnes, des cancéreux surtout. Ces patients me trouvent très à l'écoute et ils me disent que je sais de quoi je parle. Je m'investie beaucoup dans l'écoute des autres et cela apporte aux patients mais à moi aussi. Le seul souci là dedans, c'est que je n'ai plus d'hobbies, plus aucun, d'ailleurs je n'ai même plus de temps pour rencontrer un autre homme. Pourtant j'aurai aimé avoir des enfants mais à 38 ans je commence à désespérer. Cette année, nouvelle année scolaire, et les difficultés commencent. Chaque année, certains profs vont à la mer pendant 2 jours pour faire connaissance, on m'a demandé d'y participer cette année. Chose que j'ai refusé, puisque j'ai dispersé les cendres de mon mari en mer. Donc pour moi, c'est un lieu de recueil mais évidement cela n'est pas du goût de la direction et une nouvelle fois, je me fais passer pour quelqu'un de non motivé. Ce qui devient pénible et me ramène automatiquement à la réalité du deuil, et je me pose la question, combien de temps encore ??? Cela me ronge de plus en plus. N'étant pas du genre à me confier, je garde cela en moi et enfin ce soir après quelques verres j'ose. Que vais-je devenir ?? Je me le demande  chaque jour ? Voilà j'espère ne pas avoir été trop longue mais j'avais envie de vous écrire depuis longtemps. J'ignore si vous allez pouvoir m'aider mais internet, ce site, me permet de parler sans voir qui que ce soit et en restant chez moi. Bon courage à toutes
« Modifié: 24 août 2012 à 22:12:05 par lili563 »

Pervenche

  • Invité
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #1 le: 24 août 2012 à 21:46:15 »
Bonsoir Lili,

Tout d'abord, tu n'as pas été trop longue. Comment pourrait on résumer en quelques lignes tout ce que l'on ressent, le contexte...
On hésite, on lit les messages des autres, jusqu'au jour où un déclic nous pousse à nous inscrire. Un ultime espoir d'être compris ? Oui, ici nous connaissons toutes les émotions et leur contraires. Ici, toujours une oreille virtuelle. Pas de honte. Peut être parce que anonymes qui souffrent parmi d'autres qui ont vivent la même douleur.

Peut être Lili devrais tu aussi te rapprocher d'une aide médicale, toi qui connais bien le milieu. Tu sais que l'on ne peut pas y arriver seule. Un professionnel, un psy, nous sommes nombreux à consulter, car cela permet de mettre tout à plat, de vider le trop plein.

Notre entourage ne pouvant pas comprendre que pour nous c'est difficile de faire les choses du quotidien. Le travail, oui bien sûr mais comment nos collègues pourraient ils imaginer une seconde l'enfer que nous vivons.

On nous laisse quelques temps mais au bout d'un mois, pour eux c'est bon, on peut reprendre la vie normale !

Ce soir, je suis fatiguée et je ne reste plus longtemps connectée mais je reviendrai te lire. La journée a été difficile pour moi c'est mon anniversaire de rencontre...

bonne et douce nuit
Claire

lili563

  • Invité
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #2 le: 24 août 2012 à 22:02:46 »
Bonsoir Claire,

Merci pour tes conseils judicieux et ton courage à me répondre malgrès les circonstances. Pour moi, il est vrai, que de consulter un psy est une chose inconcevable uniquement parce que je crois que la réponse se trouve en nous. Certes, un psy peut vous apportez des clés mais il est vrai que n'ayant jamais consulté de psy de ma vie, je n'en ressens pas le besoin même si parfois je suis au plus mal.  Ce qui fut d'ailleurs la même chose pour les antidépresseurs que le médecin à l'époque m'avait prescrit. Je n'en ai pas ressentie non plus le besoin car pour moi ce n'est que camoufler une réalité qui à un moment donné refait surface avec les idées bien aux claires. J'ai peut-être tord, je ne sais pas ??

Pervenche

  • Invité
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #3 le: 24 août 2012 à 22:20:22 »
oui Lili, je comprends.
Pour moi aussi, c'était inconcevable. J'avais consulté une psy pour mes problèmes de poids  avant le décès de Bruno.
Après quelques séances, elle m'avait orientée vers une diététicienne. J'avais eu une enfance et une vie très difficile et je pensais qu'il me fallait une thérapie cognitive. Pour la psy, je n'avais pas de problèmes psy malgré ma vie tourmentée.
Je savais faire face. Pour faire simple, c'était les gens mon environnement qui aurait eu besoin d'aide.

Après le décès de Bruno, elle m'a reçue en urgence. Je suis restée deux heures avec elle. Parce que j'avais vécu un choc traumatique suite au débranchement de mon amour.

Mais je n'ai pas éprouvé le besoin de la revoir. Par contre, les médicaments, je n'ai pas eu le choix. J'étais dans un tel état, je ne savais plus qui j'étais, j'étais vraiment anesthésiée. Ils ont mis longtemps à faire effet.

J'ai toujours été contre la prise d'antidépresseurs. Mais là, je sais que j'ai besoin de cette aide, pendant quelques temps. une béquille. Mais tu as raison, ils n'empêchent pas la souffrance. Ils me permettent d'avoir un peu plus la pêche. (contrairement au anxiolitiques !). Le travail de deuil doit se faire, avec ou sans béquille.

Je pense et respecte que chacun sait ce qui lui convient. Mais peut être que lorsque l'on n'avance plus, il faut envisager une autre manière de voir... surtout ne pas s'enfermer qu'avec internet. C'est tellement tentant ! j'en sais quelque chose.

J'ai failli reprendre la cigarette aussi. J'ai arrêté il y a au moins 6 ou 7 ans. Cela serait trop bête de recommencer. Et je me dis que Bruno avait horreur de ça ! alors j'ai tenu bon.

Un seul vrai remède, le temps.
Mais une chose est sûre, échanger est une bonne chose. Quel que soit nos points de vue, quelle que soit la durée, les circonstances de nos deuils, nos âges, nos vécus...
nous sommes frères et soeurs de souffrance.
Bon courage lili
Claire


Hors ligne Pascale

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 1081
  • Je t'aimais, je t'aime, et je t'aimerai....
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #4 le: 24 août 2012 à 22:22:44 »
Bonjour Lilli,

Ton parcours n'est pas facile, c'est vrai que s'abrutir de travail laisse parfois l'âme un peu plus en paix..

Plein de force car ton courage et ta ténacité sont admirables.. Même si tu as trébuché tu t'es bien relevée..

pascale la Louve
Pascale la Louve

joshuadu34

  • Invité
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #5 le: 25 août 2012 à 11:59:18 »
Bonjour Lilli,

Nous sommes un peu dans le même cas... même métier, même passion pour notre métier, et même "incompréhension" de l'entourage. Comment pourrait-il en être autrement ? Comme moi, tu as dû ramener ce que tu vis à ton passé, aux gestes et accompagnements que tu as eu à effectuer. Pour ma part, je peux dire que je connais enfin cette douleur que j'observai chez les autres, je comprends seulement maintenant cette violence. Pas que l'empathie était absente avant, non, mais ce que traverse celui qui reste est tout simplement inimaginable, seul le vécu d'une telle situation permet de comprendre la détresse de celui qui reste. Tes collègues n'imaginent tout simplement pas cette détresse là, restant dans une approche théorique. Le temps passant, pour eux comme pour nous avant, aurait dû permettre au travail de deuil d'être fait... Étant enseignante (en IFSI je pense), tu es bien placée pour savoir que ce temps là se quantifie dans notre société, que le temps du deuil est calculé parce que nous vivons dans une société du chrono, ou chaque instant est programmé, quantifié, et le deuil fait parti de ces calculs là... Pour ma part, je comprends maintenant seulement qu'il est impossible de quantifier la douleur morale de perdre celui ou celle qu'on aime, que ce soit en terme de temps, comme en terme de douleur. Pour d'autres, pour ceux qui ne connaissent pas ce par quoi nous en passons, c'est difficile à comprendre, difficile de penser que le temps, dans le deuil, est inquantifiable, qu'il est fonction de chacun de nous, et, pire pour eux, que la douleur ne disparait pas, jamais, change et s'atténue, mais est présente à jamais. C'est tout simplement contraire à notre vision sociétale !

Je ne sais quelle réaction aura mon entourage professionnel, je n'ai pas encore repris, étant trop marqué par ce que j'ai vécu et notre métier nous ramenant constamment à ce vécu. Je ne m'en sent tout simplement pas encore la force ! Je me doute pourtant qu'il me faudra du temps, et me pose justement fréquemment la question de savoir si ce temps de réadaptation nécessaire sera accepté par les autres... L'aurais-je accepté moi-même ? Je me permet de penser que oui, même si je n'ai jamais été confronté à cette situation, mais j'aime penser que je suis humain, dans le bon sens du terme... Mais je sais aussi que certains n'ont pas ma patience, y compris parmi le personnel soignant...

Même si la situation est un peu différente de la tienne, ma compagne étant parti suite à un cancer foudroyant, je me "rassure" en me disant que, bien que je connaissais l'issue de sa maladie dès le début, et que je n'ai pas pu véritablement instaurer cette phase de déni, j'ai, au moins, fait tout mon possible pour l'aider et l'accompagner, et pour tenter mon possible pour atténuer la souffrance. Tu peux en dire autant et rejeter le regret. Les gestes à faire, tu les connaissais et les a fait. La culpabilité est moins importante quand on tente quelque chose, quand on peux ne pas rester les bras balants. Et même s'il est difficile de voir partir l'autre, ne pas se demander ce que nous aurions pu faire dans ces moments est un apaisement.

Comme d'autres ici, je n'ai pas hésité à me servir de la béquille psycho-chimique pour m'aider à faire face à la situation. Ça n’apaise pas la souffrance mais permet, d'une part (aspect chimique), de la supporter et, d'autre part (psychothérapie), d'avoir les clés de la dépression liée à l'évènement qui nous frappe de plein fouet tout en exprimant des choses que je n'aurai pas exprimé face à ceux qui m'entourent (dont les idées morbides qui nous traversent tous l'esprit...)

C'est une piste, une aide, importante que je conseillerai à tous, ici... Peut-être cela pourrait-il t'aider ?

Tu vois, moi aussi, je suis long. Je me joint à tous ceux qui t'ont déjà répondu, et à ceux qui te répondrons sans aucun doute, pour t'apporter un peu du courage qu'il nous reste.

Patrice

lili563

  • Invité
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #6 le: 29 août 2012 à 20:44:30 »
Merci à vous tous, vos encouragements me font droit au coeur et cela apaise mon chagrin. Aujourd'hui, je suis allée à l'école et une de mes collègues a perdu sa soeur d'un cancer. Je dois dire que j'ai mal pour elle et je me remémore les premiers instants de douleurs que moi-même j'ai eu. J'espère pouvoir être à son écoute dès qu'elle en sentira le besoin. Mais en même temps, paradoxalement, les larmes me coulent de chagrin pour elle mais pour moi aussi car je ne cesse de penser à l'amour de ma vie.

lili563

  • Invité
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #7 le: 16 octobre 2012 à 23:43:52 »
Je viens de lire "vivre le deuil au jour le jour" que je me suis achetée la semaine dernière.
Merci à la personne qui l'a écrit.
Cela reflète admirablement bien les tâches que j'ai déjà effectué et les autres qui me restent encore à faire :-(.
Disons que cela m'aide à me positionner et sans que je m'en aperçoive, j'avance.
Cette fameuse plaie devient de moins en moins douloureuse même si j'ai encore des périodes de grandes tristesses mais elle s'estompe de jour en jour.
J'ai une collègue qui vient de perdre une fille et j'essaie d'être là, présente, dans "l'ici et le maintenant" et finalement, je m'aperçois que je peux aider l'autre dans le deuil de manière plus efficace encore que ce que je faisais au préalable. c'est une nouvelle richesse dont je viens de me découvrir.
Ce week-end encore, lorsque j'ai fait mes soins à domicile, je me suis retrouvée face à une dame très en colère dont je savais que le mari était décédé il y a 3 mois, et je me suis assise près d'elle, je lui ai dit que j'étais aussi en deuil, elle n'en revenait pas, puis je lui ai dit de s'exprimer par rapport à cela. Une fois encore la solitude, le manque de visite des amis,... sont apparus. Son simple merci après une heure d'écoute m'a fait me faire monter dans la voiture en me disant "bien au moins je n'ai pas vécu cela pour rien, je peux aider l'autre".
Je conseille ce livre aux personnes que je côtoie et visiblement cela les aide aussi.

Je souhaiterais tellement faire plus encore. Dernièrement, je me suis sentie capable de parler du deuil devant une classe. Je ne l'ai pas encore fait mais j'aimerais tellement faire passer un message plus fort encore que celui que j'ai reçu à l'époque sur le deuil, pour que nos futurs soignants soient dès plus efficaces par rapport aux familles endeuillées. Car de se dire, au moins là, il y a une personne qui me comprends, je sais maintenant, à quel point c'est rassurant et soulageant pour la personne endeuillée.

Voilà, je voulais juste vous donner des nouvelles quand cela va bien aussi. Je me suis rendue compte qu'à travers mon discours, ma collègue qui sans s'en rendre compte m'a dit "ouah, quel message d'espoir tu dégages " Je ne pensais pas que j'en étais arrivée à ce stade-là. Ce qui m'encourage à continuer mes tâches avec un peu plus de sérénité dans ce long cheminement. Je vous souhaite à tous beaucoup de courage.

tiobob

  • Invité
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #8 le: 17 octobre 2012 à 08:44:49 »
bonjour lili,

je viens de lire ton message et j en suis bouleversée.
Pour ma part cela fait trois ans que mon mari est décédé dans un accident de la route.Notre bébé avait seulement 10 jours...
Comme toi je me suis réfugiée dans l action, la maternité, une nouvelle relation, la reprise du boulot.
Je travaille en crèche et c est parfois difficile d etre trop proche de ces familles toutes neuves dans leur bonheur alors que le mien vient d etre brisé.J ai  fuit sans m en rendre compte, j ai accepté de remplir de plus en plus de taches administrative, j ai perdu un peu de ce contact direct pour creer un autre mode de relation, plus supportable pour moi à l époque.
Aujourd hui je paye cher cette surractivité.Des soucis de santé se sont déclarés,trois hospitalisations cette année dont l une à la date anniversaire de son décès,un petit garçon très angoissé qu il a fallut rassurer mais aussi remettre à sa place....
L année a été dure, éprouvante, et j ai  un peu laché prise.
Je refuse moi aussi toute medication.Mais il faut bien tenir debout malgré tout, et dans mon cas assurer un peu en temps que maman aussi, sans craquer à tout bout de champs.
Alors je fais appel à d autres solutions: j ai repris un sport pour me sentir plus présente dans mon corps et retrouver un peu d assurance, je vois un ostéopathe pour soulager mon  corps et ses tensions, et j ai pris rendez vous chez un acupuncteur pour voir si ça m aiderai à me détendre et à m endormir le soir.
Je sais que certains font aussi appel à l homéopathie ou pratiquent le yoga.Beaucoup tiennent un cahier pour  y deverser leurs emotions et ne pas les laisser trop envahir leur quotidien...
voilà quelques pistes pour s aider soi même,car, si les autres peuvent etre d un grand soutien c est d abord de nous meme que doit venir la démarche.

bonne journée à toi

tiobob

SERGEOU

  • Invité
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #9 le: 17 octobre 2012 à 15:06:13 »
Bonjour,

J'ai perdu monamour, mon mari, mon Sergeou le 14/09/2012 et je perds pied malgré la présence de mes trois enfants (18,16 et 3ans). Je ne sais plus où trouver la force de continuer. Aidez-moi je vous en prie...
Karine

lili563

  • Invité
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #10 le: 19 octobre 2012 à 00:29:49 »
Tout d'abord merci à pascale la Louve, patrice, joshuadu34, gérard, tiobob,yoanne, carine, et les autres pour vos encouragements qui me réconforte. Oui je crois que je suis occupée d'accomplir les tâches du deuil. Lorsque vous parlez de navire, je ne peux m'empêcher de penser à l'homme de ma vie, puisqu'il est marin et que jusqu'au bout, j'ai fait ses dernières volontés puisque je suis allée disséminer ses cendres en mer. La mer n'a plus la même odeur, la même saveur pour moi, alors que nous avons tant de souvenirs du bateau à voile à Nieuwport.

Je te trouve très courageuse tiobob et parfois je me dis que j'aurai tant souhaité avoir un enfant de lui, pour avoir une part de lui en cet enfant.... , j'aurai aussi voulu être sa femme mais le destin en a voulu autrement.

Il faut vraiment que je vous parle de quelque chose qui me hante l'esprit, je suis quelqu'un de très cartésienne (je vous assure) et ceux ou celles qui vont lire le message vont me prendre pour une folle pourtant.... lorsque j'ai pris cette douche ce jour-là, à un moment donné, j'ai ressenti quelque chose sous ma douche, je ne sais pas comment vous l'expliquer car je ne parviens pas à mettre des mots sur cet état-là, j'ai ressenti comme un picotement au coeur, une peur, une angoisse ??? j'ai cru entendre "aide-moi" alors que je ne savais pas du tout ce qui se passait au rez-de-chaussée. Je suis sortie de la douche en me disant ; "cela attendra bien un peu" d'où ce long sentiment de remords par la suite car j'avais pris mon temps pour me sécher mes cheveux et donc ce temps-là aurait pu changer des choses peut-être ou non ??? Bref, tout cela pour dire, que j'essaie de trouver un mot qui pourrait expliquer ce fait mais je n'y arrive pas et encore moins à l'expliquer ??

Certains m'ont dit que je devais parler des sentiments que j'avais pour cet homme, bien je peux vous dire, qu'une femme qui dit que c'est l'homme de sa vie, en dit long. Nous avions des hauts et beaucoup de bas l'année précédent sa mort car il avait une fille de 17 ans et la cris d'ado ne nous a pas du tout aidé, d'autant que la différence d'âge de 15ans faisait que j'étais jeune et que sa fille ne l'acceptait pas, en tout cas au début, puis le mois qui a précédé sa mort, nous commençions tous les 3 à nous retrouver et d'ailleurs fin juin nous allions enfin souffler de ce dur labeur que nous avions eu durant l'année. Malheureusement, il décéda en juin, fête de la musique pour certains plus pour moi maintenant. Je suis juste très heureuse d'une chose, lorsqu'il y a eu la fête des pères le week-end juste avant, je lui avais donné une carte exprimant mes sentiments (je préfère écrire que dire car j'ai beaucoup de mal à parler de mes sentiments par pudeur je crois et surtout par éducation) Cette carte l'a fait pleurer de joie et je me souviens, il m'avait préparé de bons petits plats comme il savait les faire, il adorait cela, je dois dire que j'ai vécu le rêve de toutes les petites filles, j'avais mon prince charmant, il me dorlotait, j'étais sa princesse comme il me disait souvent. Il n'avait que de la bienveillance pour sa fille et moi, et lorsque nous nous disputions sa fille et moi, il était très triste, car il me disait souvent ; "moi je suis entre le marteau et l'enclume".
Son rêve était de partir faire le tour du monde à la voile, je crois que là, il est occupé de le faire. Je me souviens aussi que le jour où j'ai dispersé les cendres en mer avec sa fille, juste avant, j'avais de nouveau ce sentiment de peur, de picotement au coeur, maintenant que j'y repense. Et une fois à l'eau, j'ai sauté moi aussi en mer et j'ai nagé jusqu'à ce que je n'ai plus de souffle et là j'ai ressenti un sentiment de bien être remarquable.

Son meilleur ami est en pension depuis une semaine et nous n'arrêtons pas de dire, tu vois si il était vivant vous seriez au Caraïbes et nous les femmes nous irions vous rejoindre en avion. Mais le destin en a voulu autrement.

Ce soir l'orage et la pluie battante me rappelle à quel point je vis la même chose par moment, quelque chose de si violent. Et là maintenant c'est plus calme, comme certains jours, comme ce soir où je me sens triste mais apaisée. Voilà, je crois que j'en ai assez dit pour ce soir. Je vous souhaite à tous un peu d'apaisement et merci encore à vous

tiobob

  • Invité
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #11 le: 19 octobre 2012 à 07:57:16 »
bonjour lili,
ce que tu écris est si beau et si bien dit que j ai peine à retenir mes larmes.
Votre histoire est une bien jolie histoire, un trésor précieux dont tu parles avec tant de tendresse et d amour...
Je ne peux qu imaginer la profondeur de ta peine au regard de la profondeur de cet amour.
On sent déja comme les sentiments se sont ancrés en toi, et qu ils feront partie de ton être à jamais.

Quant à se sentir coupable, à quoi bon?
Je crois que chacun de nous a en lui ce désir d être surhumain, d être l être exceptionnel qui aurait pu sauver cet autre être tout aussi exceptionnel.
C est comme si notre simple état d Etre humain nous avait trahi en ne nous laissant pas l occasion de sauver notre amour.
On se sent toujours responsables de quelque chose, comme s il fallait qu on mérite un tel malheur.
Je crois qu on se bat fort, y compris contre l idée que "c est comme ça" et qu"on n'y peut rien", et pourtant....

C est une réalité.La vie est injuste et cruelle autant qu elle peut etre belle.Nous avons vécu ce beau versant auprès de nos amours, et nous  avons ensuite perdu ce bonheur là.
Il faut bien un jour l integrer (je ne dis pas l accepter, car on n accepte jamais l inacceptable, c est bien là le problème) , et ne garder que le souvenir de ce soleil et de cette chaleur dans nos vies pour supporter la rudesse de la saison qui s annonce.

Peut être ensuite qu il nous faut apprendre à apprécier mieux les instants qu il nous reste ici, car nous savons mieux que chacun combien ils peuvent être précieux, et qu ils peuvent aussi être les derniers....

je te souhaite une bonne journée
avec toute ma tendresse

tiobob

lili563

  • Invité
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #12 le: 19 octobre 2012 à 12:46:13 »
Merci Gérard, curieusement, nous parlions souvent de la mort. Il n'arrêtait pas de me dire, si je meurs, je veux que tu refasses ta vie, et que tu parles de moi en rigolant de bon coeur. Il souhaitait même que le jour de l'enterrement les personnes fassent la fête, ce que j'ai essayé de faire avec ses amis mais nous étions tous anéantis que nous ne sommes pas parvenu à cela et c'était au-dessus de mes forces. Comment pourrai-je m'amuser un jour comme celui-là. Mais il est vrai que maintenant j'arrive à parler de lui auprès de ses amis en rigolant des péripéties. Merci en tout cas pour ta réponse gérard

lili563

  • Invité
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #13 le: 24 octobre 2012 à 22:03:13 »
'L'art de vivre tient dans l équilibre délicat entre lâcher prise et s accrocher à quelque chose...'
 Henry Ellis 

lili563

  • Invité
Re : l'homme de ma vie
« Réponse #14 le: 24 octobre 2012 à 22:05:52 »
Merci à vous tous pour vos marques de soutien