Mamoure,

Une grosse, très grosse pensée pour toi.

à ceux et celles qui ont lu "j'ai réussi à rester en vie" de Joyce Carol Oates

le basilic me guette , surgit n'importe quand , n'importe où
j'ai beau essayer de le chasser , je ne sais ce matin si je vais réussir à l'éloigner , un peu...

alors je me raccroche à tous vos messages , à mes amies qui viennent me rendre visite cet après-midi
peut-être que le basilic me laissera alors un moment de répit...

Merci Zabou pour ton soutien
j'ai moi aussi du mal à me concentrer , je ne lis que des livres concernant le deuil , par petit bout

Joyce Carol Oates raconte ce qu'elle a vécu à la perte de son mari , son état , sa douleur...enfin ce que nous connaissons tous et toutes
elle appelle" le basilic" cette envie d'en finir , elle compte ses médicaments au cas où...savoir qu'elle pourrait , dans les moments de grand désespoir , stopper cette souffrance , arrêter de lutter...
c'est tellement ce que je ressens
aujourd'hui a été très difficile , malgré la présence d'amies cet après-midi
et demain , repas chez mes beaux-parents avec beaux-frères , belles -soeurs...c'est la 1ère fois que l'on va tous se retrouver pour un repas : ses parents , ses frères...sans lui
contente de les voir mais cela va être encore une dure épreuve

merci pour ton message , j'attendrais donc que le soleil apparaisse , il me semble que je n'ai pas trop le choix

toute mon affection
mamoure

N'oublions jamais que Joyce Carol Oates a tres vite remis en route une nouvelle tres belle vie de couple ... ceci pour dire que la prondeur des creux avec le basilic n'empechera pas le destin de placer peut etre sans savoir de date une vraie nouvelle tranche de vie et peut etre pas. Mais "nommer" le basilic evite sans doute le passage a l'acte.
glanons tout moment d'avancee.

Mammour,

Tiens bon ! Avec le temps qui passe, nous avons des moments de répit. La douleur change de forme mais elle est moins omniprésente. Ne t'oblige pas à  à honorer ces invitations familiales ou amicales si tu ne te sens pas la force et n'y trouve pas de réconfort. Je n'ai rendu visite à mes beaux parents que 5 mois ! après le départ de mon mari. Avant j'en étais incapable. Ne t'isole pas mais ne t'oblige pas. 


Avec toi pour cette journée qui j'espère sera la plus douce possible
Amicalement
Myla

Une petite précision, si j'ai bien compris Joyce Carol Oates, le "Basilic" n'est pas que l'envie d'en finir, il est avant tout cette voix intérieure négative qui sait très bien essayer de nous ronger (lorsque l'on s'y attend le moins parfois), qui nous fait culpabiliser : de ne pas en avoir fait assez, pas au bon moment, de n'avoir pas compris, pas dit, trop dit, mal dit .... d'être encore envie, de recommencer à sourire, à rire, à avoir des moments de "moins pire" ou de mieux (de quel droit !)... voix qui nous susurre que, seul(e) maintenant nous ne valons pas grand chose, voire rien, que ça ne sert à rien que nous soyons là, que nous ne le méritons pas, que demain sera forcément noir ...
Voilà, le Basilic est, me semble t-il, une sorte de serpent qui se déplace en traitre en nous durant ce chemin de deuil et qu'il faut tenter de démasquer pour pouvoir le tenir à distance (hm... plus facile à dire qu'à faire par moments).

Toutes mes pensées chaleureuses à toutes et tous

Bises

Oriane,

La culpabilité , presque que pire, que la douleur, puisqu’elle nous empoisonne, si longtemps, mais cela aussi, on arrive à le transformer......

Après l'avoir ruminé , mâché, pleurer, crier, la colère l'accompagne, puis , on finit par comprendre, que l'on à fait tout ce que l'on a pu, du mieux que l'on pouvait, alors, avec nos meilleurs sentiments, et nos pires craintes....

Ma psy m'a beaucoup aidée, je l'ai tant ressassée cette culpabilité, de quoi, pourquoi ? peur de ne as avoir assez fait? assez dit?  PEUR tout court.

On veut tant les garder..... et on les à laisser partir.....

Finir par accepter, non pas inacceptable, mais que l'on ne peut ( comme on pouvais le croire ) tout contrôler.....

La colère reste tapie au fond de notre être, ce sentiment d'injustice, l'explique, et ressurgit de temps à autre forte, tenace, la culpabilité, elle finit par nous lâcher, mais encore une fois , il faut tellement de temps pour arriver à se raisonner.....

Trop tôt encore pour vous tous , il y si peu de temps....

Affectueusement.

zabou