bonjour,
Merci pour les conseils concernant le psy , c'est un peu ce qui m'inquiète justement , j'habite en campagne et mon médecin me conseille une psy qui ne semble pas être spécialiste du deuil.
Aujourd'hui je semblais être un peu mieux au lever et puis non , rien à faire
Comme vous le dites toutes et tous , envie d'être seule quand on est entourée , envie de compagnie quand on est seule , envie d'être ailleurs quand je suis chez moi , d'être chez moi quand je suis ailleurs...j'ai bien compris que je ne suis et ne serais bien nulle part : un seul être vous manque et tout est dépeuplé cette expression est tellement vraie...
J'ai souvent l'impression de devenir folle , je ne contrôle plus rien , ni de mes envies , ni de mes humeurs , rien de ma vie
hier , je me suis réveillée avec dans la tête l'air de "j'te le dis quand même" de Patrick Bruel , une des chansons choisies pour l'enterrement
et aujourd 'hui , sous la douche, comme ça , sans raison , c'est le texte que je lui avais écrit, lu par une autre personne car j'étais bien incapable ce jour-là de lire quoi que ce soit...
mon esprit déraille et se balade entre souvenirs très anciens ( des choses que je pensais avoir oubliées et que je suis très surprise de voir ressurgir ) et d'autres souvenirs beaucoup plus récents
depuis le début de ce drame , j'ai aussi un sentiment qui me ronge : ne pas avoir assez souffert pour son fils , tellement submergée par mon chagrin pour la perte de mon amour
le jour du drame , je suis allée le voir cet enfant à l'hopital , il était en mort cérébral, il faisait partie de notre famille depuis 9 ans ( il avait 7 ans alors , petit garçon...) un week-end sur 2 , la moitié des vacances ,il vivait avec nous: vacances , week-end, anniversaires , noêl....que de souvenirs avec lui aussi
lorsque on m'a annoncé que lui non plus ne vivrait pas , j'ai hurlé : pas les deux , non pas les deux
puis plus rien ou presque , l'amour de ma vie était parti , cela a effacé tout le reste
j'ai préparé les funérailles d'Alain qui ont eu lieu le jeudi puis j'ai assisté aux funérailles de son fils le lendemain
pourtant je l'aimais cet enfant et je sais bien que si il lui était arrivé quelque chose à lui , rien qu'a lui , j'en aurais été complétement bouleversée...alors pourquoi est-ce que je n'arrive à peine à y penser?
Le chagrin est-il trop lourd à porter pour 2 pertes à la fois?
le cerveau effectue un tri sélectif ?
La seule phrase qui me revient sans cesse depuis le début c'est que cet accident aurait pu , aurait dû se produire lorsque c'était moi la passagère...
voila , encore une fois je vide mon sac , plutôt plein d'idées plus que moroses...
un jour , j'espère que moi aussi je pourrais écrire des phrases réconfortantes , apaisantes
bises à toutes