Bmylove , Les fourmis volantes sont parties.... avec la pluie... mais pas la douleur. Il y deux jours, 7 mois de ta disparition. J'ai eu beau mettre des fleurs au cimetière, envoyer des messages, m'activer pour faire des choses, organiser afin que le temps ne devienne pas une guimauve, la douleur me colle à la peau comme une sangsue. Je vais devoir m'habituer à cette présence importune et paralysante, à cet handicap d'un genre inattendu.
Ma vie est changée à jamais je le sais bien. Ce qui me tient debout c'est cet amour flamboyant pour mon mari. Mais que faire de cet amour qui tourne en boucle, qui ne coule plus dans les méandres de la relation et des échanges, dans le "tu" devenu muet.
Il y a eu l'amie qui a offert la chaleur de son foyer pour que je puisse m'y blottir quelques jours. Dès que les mots et les échanges réapparaissent, il semble que la vie coule un peu plus. Cela agite doucement la carcasse, cela la met en résonance.
Je dois faire face à de terribles angoisses mais pire que cela, à l'implacable solitude. Cet hiver en plein coeur de l'été caniculaire et un vrai effroi aussi à cause de cette solitude, raide comme la justice, transformant mon âme en trique desséchée. Il faut alors mettre en branle la carcasse, agir dans ce faire qui définit l'être. Faire, faire, faire, même un peu.... l'action apaise, enfin la réalisation apaise, car elle est un peu de mouvement qui se déplace dans le temps et donne l'impression que l'on a réussi à construire une petite chose.
Un incident aujourd'hui me montre que solitude peut rimer avec insécurité. Enfin c'est arrangé, c'est le principal. Mais la leçon est elle aussi bien raide à digérer.
Je vous souhaite à tous de moins souffrir, chaque jour un peu moins.
Cordialement,