Ce matin, j'ai voulu t'écrire quelques bribes de souvenirs.
À toi mon coeur, mon amour.
À ces moments partagés, à ce chemin que nous avons foulé ensemble. Je ne regretterai jamais ce jour où je t'ai revu, où notre histoire a commencé.
Je te l'ai jamais dit, mais tu es le socle sur lequel je repose, tu es le toit qui me protège, tu es le pilier qui m'entoure et me soutient. Et sans toi je ne suis plus.
Toi et moi, si différents et pourtant, comme des aimants on ne pouvaient se séparer. Fâchés, on partait chacun de son côté puis on s'arrêtait, on se retournait. Trop fiers parfois on s'insultait de loin pour ne pas se dire je t'aime, on revenait et on se sautait dans les bras, on s'embrassait comme au premier jour et ensuite tout allait mieux. Même nos disputes me manquent.
Toi et moi, à courir au soleil ou sous la pluie. Tu me tenais la main quand au bout d'un certain temps je menaçais de m'arrêter. Tu m'encourageais, tu ralentissais pour te caler sur mon rythme, tu tenais ma main. Oh comme j'aurai voulu ne jamais la lâcher !!!
Et cette main pourtant, que tu ne voulais pas que je tienne en public. On se battait dans la rue, et quand j'arrivais triomphalement à la prendre je la levais au ciel. Tu avais honte, tu essayais de te dégager, puis tu te mettais à rire, ton rire si particulier qui me manque tant.
Tu es mon seul, mon unique amour. Tu m'as forgé, tu as fait de moi la personne que je suis. Je t'ai connu tellement jeune que j'ai même oublié qui j'étais avant toi. Tu m'as construit comme je t'ai construit. On s'est construit ensemble finalement, comme un puzzle de 2 pièces, on n'était pas entier sans l'autre. On n'est pas entier sans l'autre.
Tu as tout accepté de moi, mes défauts et mes qualités. Tu m'as donné confiance en moi, tu m'as permis de m'affirmer et de devenir une personne meilleure. Tu m'as embellie.
Avec toi à mes côtés je n'avais peur de rien. Avec ta petite phrase magique "t'inquiètes", alors qu'il y avait franchement de quoi s'inquiéter. Mais toi non, tu fonces et tu t'arrêtes pas. Ces derniers temps, dès qu'un obstacle se présentait tu me disais "C'est bon, on a connu pire. Ca c'est rien". Ah chéri !!! Tu sais très bien qu'on aurait pu tout traverser ensemble. J'aurai pu tout encaisser, du moment que tu sois à mes côtés. On a toujours eu cette certitude : je ne serais jamais seule et tu ne seras jamais seul. Qu'importe ce qui arrivait dans la vie on pouvait compter l'un sur l'autre. On savait que même si le monde s'écroulait autour de nous, on se tiendrait ensemble sur le bout de terre restant. C'est ce qu'on a fait toutes ces années.
Mais je n'avais jamais pensé à cette éventualité. Ta mort ne m'a jamais traversé l'esprit. Et même maintenant je n'y crois pas. Car je ne peux pas vivre sans toi. Toi tu y avais déjà pensé. Tu savais, tu avais dit une fois "je vais mourir jeune c'est mon destin" et moi je ne t'ai pas cru, pas pris au sérieux, j'ai oublié cette phrase que tu avais prononcé. Si j'avais su...
Je souffre et je souffrirai de ton absence jusqu'à ce que je te retrouve. Mais chaque moment en ta présence en valait la peine. Je ne regretterai jamais toutes ces années partagées. Car j'ai vécu l'amour, le vrai. Imparfait et douloureux parfois c'est vrai. Mais surtout fort, puissant, vrai, renversant, rassurant. Notre amour à tous les 2.
Tu me disais oui pour tout, tu cédais à tout mes petits caprices. Je me souviens t'avoir proposé un cinéma, tu m'as dit oui bien sur. On s'est retrouvé pendant 1h30 à regarder un film sans paroles sur un ouistiti perdu dans la jungle. Tu t'es bien ennuyé je le sais, tu m'as juste demandé au bout d'1h "mais en fait y'a pas de paroles?" . Mais tu ne t'es pas plaint, tu as juste posé ta tête sur mon épaule et attendu que ça se termine.
Je te connais par coeur, et pourtant tu es si complexe. À la fois violent et doux, à la fois égoïste et généreux, à la fois tornade et abri, à la fois fort et sensible. Tu m'as dit, quelques semaines avant ton départ "Tu es celle qui me connait et me comprend le mieux. Même mieux que ma propre famille" et ces mots ne me lâchent pas, ils me rassurent parfois quand je doute, quand je me questionne. Car j'ai toujours eu besoin d'être rassurée, et toujours tu trouvais les mots et les gestes qu'il fallait. J'ai toujours ce besoin, mais maintenant je dois puiser dans mes souvenirs pour me rassurer, seule.
Nous étions complices, à la "Bonnie and Clyde", un regard et on se comprenait. Jeunes et cons (mais à des degrés différents, tu es plus con que moi, hum), on a fait les 400 coups. On s'est un peu assagis avec le temps, mais pas complètement.
Tu m'encourageais pour tout. Je me souviens, j'apprenais à cuisiner la nourriture africaine ton plat préféré le madessu. Il était mal cuit, pas bon, immangeable pour tout le monde sauf pour toi. Tu as tout fini, tu t'es resservi et tu m'as dit qu'il était très bon. Tu voulais pas que je baisse les bras pour quoi que ce soit.
Dans mes études tu as toujours été derrière moi, à me pousser en avant. Lorsque j'ai passé mon concours, tu avais peint un t-shirt d'encouragement. Lorsque les résultats sont sortis, tu étais tellement fier de moi que tu criais dans la rue, en plein centre ville "Elle c'est ma femme! Elle a réussis son concours, c'est ma femme elle va devenir médecin". Quand je me sentais vidée de mes forces tu étais là, à me rassurer, à me prendre dans tes bras. Et soudainement tout allait mieux.
Rien ne peut m'arriver, tant que tu es à mes côtés. Alors reviens moi! Reviens me hanter s'il le faut.
Je ne trouverai jamais les mots assez justes pour te dire combien je t'aime, pour te dire combien je te remercie. Car j'ai l'impression que mes sentiments dépasse de loin ce que peuvent contenir ces mots : Je t'aime, Merci. Et pourtant je sais que tu comprends.