L'Amour, aimer après sa disparition, c'est quoi ?

Je n'arrive pas à imaginer comment est cet amour après celui qu'on a vécu.

Durant toutes ces années, elle était là, près de moi.
Nous avions pris nos habitudes, nos pensées partagées, nos rires, notre tendresse, nos corps.
De l'un à l'autre, tout était à nous deux, vécu ensemble sans même y penser.

Regard, sourire; peine, réconfort; peur, assurance; plaisir, sublimation de la douceur.
Notre façon de marcher ensemble, main dans la main, l'un tirant l'autre ou l'autre tirant l'un, vers on ne sait quoi, vers un bout de simple joie.

Notre sommeil était une réunion de 2 corps, l'un contre l'autre, pour se sentir exister en un.
Douceur et tendresse étaient là, sans rien d'autre que le bonheur ensemble, simplement le contact des corps, des cheveux, du front ou le croisement de nos mains.
La douce chaleur de la vie, heureux d'être là.
Nous étions, ... simplement.

La paix gentiment nous envahissait et ses peurs s'éteignaient progressivement.
Ses peurs se sont éteintes définitivement; maintenant, parfois mes angoisses les remplacent.
Pourquoi donc ne pouvaient-elles s'arrêter sans que surgisse le vide ?

Aujourd'hui, plus rien n'est.
Plus de main cherchant la mienne, plus de regards à échanger, plus de partage, plus de visage à regarder cherchant un coin de sourire au fond des yeux, rien à aimer. Plus rien !

Passer de tout à rien, du trop plein au grand vide, de la paix à la détresse, c'est maintenant ça, aimer ?
Se promener, se rencontrer là où elle devrait être et n'avoir pour repère que cette sombre dalle du cimetière voisin ?
Regarder les autres vivre leur bonheur et se refermer sur sa solitude.
C'est ça, l'Amour maintenant ?

Sortir, tenter de vivre un peu en faisant comme si, ... mais il n'y a rien !
Alors rentrer chez soi, franchir une porte où plus rien ne vit; les pièces sont vides de sa présence et cet immense vide rentre jusqu'en moi.
Seul à errer en tentant de vivre dans cette maison où nous étions heureux.

Le monde se fait étroit, les gens semblent s'éloigner.
Ils ont leur vie, eux, si remplie.
S'occuper et non plus vivre ensemble.
Attendre je ne sais quoi qui viendrait égayer un moment ce lourd silence pesant.

Voir les petits chiens à quelques marches dans l'escalier, pour tenter d'apercevoir par la petite fenêtre si elle ne revient pas.
Parfois, je m'y mets entre les deux et comme eux j'attends, non, je pense et mes pensées rejoignent celle que j'aimais.
C'est quoi maintenant, aimer ?

Et la nuit arrivant, se coucher sans penser, chercher sans même s'en rendre compte une main, une présence, une chaleur, comme un simple bien-être.
Rien.
Alors se retourner dans le lit, et se résigner à être seul.

Qu'attendre ?
Que vivre ?
Pourquoi sourire ?
Le bout du chemin ?
Mais, il n'y a plus rien au bout !

Si, peut-être au bout du chemin de la Vie.


Yohann

Oui, Pascale, je suis bien de ton avis, mais lorsque l'on a connu le grand amour, comment peut s'investir dans un autre amour. Tellement harmonieux pour tout les sens : sentimental, sexuellement, amical, ........... la liste est trop longue.

A l'heure actuelle je me pose la question trouver quelqu'un peut être, mais pour quoi?

si c'est pour combler la solitude, non merci, l'entourage me suffit.

Si c'est pour une relation amoureuse, le problème se complique. J'idéalise (je pense) mon amour disparu, que je ne vois pas comment je peut être ouverte à une autre personne, car nous devons être honnête avec la personne, et notre vécu sera toujours avec nous.

A ce jour, le souvenir de notre amour, me suffit, je suis plutôt dans l'attente de relation amicale. J'attends de voir..........

Béné

Yohann,

C'est vrai que cet amour-là, celui qui nous manque tant, on ne le trouve pas dans la vie de tous les jours, dans notre quotidien dont il s'est nourri, mais il n'en demeure pas moins au fond de soi. C'est là qu'il faut le chercher...
L'amour tel qu'il est aujourd'hui, il est dans la souvenir... il semble irréel parce qu'il n' y a plus ce contact visuel et physique et pourtant il est bien là, tout au fond de notre cœur... Il fait partie de nous...

Prends soin de toi
Ghislaine

Bonjour Yohann,

voici un prenom cher a mon coeur, mon Yoann, mon Amour a moi, n'est parti il y aque 7 semaines seulement, et chacun de tes mots m'ont transpercée comme une aiguille plantée dans mon coeur brisée. j'aimerai avoir ecrit de tels mots dans le journal que je viens de commencer, mais pour l'instant je suis tellement aneantie que rien ne vient...je ne sais que mouiller le papier de mes larmes, et desesperement ecrire que je l'aime et qu'il me manque...que la vie est impossible sans lui.

la lecture de ce forum me rassure et me glace en meme temps, je prends conscience que des mois apres la souffrance est toujours là, et moi les journées me semblent interminables et vide de sens. Nous n'avons eu droit à 5 petite années de bonheur, et la vie a decider de t'arracher a moi, sans explications, a 36 ans, le jour du 2eme l'anniversaire de notre petit garcon! est ce que cela pouvait etre plus douloureux? etait il derangeant de s'aimer autant ? j'etais enceinte de notre deuxieme enfant, lui aussi il est parti, le soir de noel. peut etre est il parti te rejoindre? comme ça nous avons chacun de le notre ... Yoann je t'aime, tu me manques.

Yohann, merci pour ces mots qui ont liberés mes larmes

ça oui l'envie, c'est vrai qu'elle ne m'a jamais vraiment quitter cette envie, et le pardon à la connerie est tellement immense que beaucoup se demande où je vais le chercher...
Mais ça aide , énormément...

bonsoir yohann,
après 3 mois de deuil je ressens les mêmes choses que toi, tu dis  très bien les questions que je me pose
tous les jours, cela me réconforme de savoir que je ne suis pas la seule à m'interroger sur le passé et le devenir
j'ai du mal à me projeter dans l'avenir, j'ai ma fille et ma petite fille qui se reposent sur moi, et le fardeau est lourd à porter, je fais bonne figure mais au fond de moi jai si mal, j'ai un travail qui demande beaucoup de soi, je suis greffière dans un tribunal pour enfants avec toute la misère que cela comporte, j'essaie beaucoup d'aider ,mais je me dis pourquoi avec tout le bien que j'ai fais autour de moi, la vie a été si cruelle envers moi,
j'espère comme toi que je verrais enfin la lumière un jour mais ce jour est encore loin et la souffrance très présente,
amitiées à tous et toutes

Je me suis éloignée de ce sujet tant il me semblait ardu de chercher une réponse. Ardu et douloureux.
Mais au fil des réponses, j'ai de multiples fois eu envie de me méler de cette discussion. Alors, j'y vais.

Yohann, "C'est quoi, maintenant l'Amour?".
C'est, pour moi tout ce que tu décris comme étant le passé.
"Nous étions... simplement".
Sauf que moi, je le conjugue encore au présent.

Comme Ghislaine, ce que j'ai vécu, ce que j'ai connu est en moi de façon indélébile. Je possède une réserve immense de l'amour que ma donné Pierre, cet amour m'a construite, il fait parti de moi et ne m'a pas quitté quand Pierre est parti. Je ne mourrai pas désséchée et aigrie parce que je sais ce qu'est l'Amour, parce que j'en suis emplie, parce que Pierre sera toujours là, même s'il n'est pas là. Si,si...

"L'essentiel est invisible pour les yeux". Mon homme à moi, il est LA.
Parfois, comme toi Yohann, je l'ai senti s'éloigner, je l'ai supplié de rester, je l'ai senti hésitant puis il est revenu, différement, pas à coté de moi, mais EN moi, comme si j'étais l'enveloppe de deux êtres.
Euh, ne m'envoyez en HP, les amis!!!!

La solitude, les larmes, la peur... rien à voir avec mon Amour perdu. Cà, c'est ma bataille pour la vie.

Tu parles de s'investir dans un autre Amour.
Qui sait...
Pour moi, personnellement, je n'y crois guère surtout parce que je n'en n'ai pas envie.
Mais je pense que cela peut, cela doit être possible.

L'Amour peut prendre de multiples formes, nous changeons, nous attendons autre chose de la vie.
Je me souviens d'un article de presse sur un coupe d'Américains, la trentaine. Tous deux avaient perdu mari, femme et enfants, lors de la catastrophe du tsunami en Malaisie. L'association créée pour aider ces personnes à supporter l'insupportable les avait fait se rencontrer et ils avait fondé une nouvelle famille, une belle famille, forts de leur expérience commune. Cela m'avait paru incroyable.

Combler un vide, non Béné, c'est l'échec assurer, mais ne pas avoir peur et surtout ne pas avoir honte de repartir avec une autre personne, c'est magique.
Il n'y a pas trahison, Yohann, à aimer de nouveau, c'est un don, de savoir aimer, le garder pour soi est vraiment dommage, tant de personne ne savent pas. As-tu l'impression de trahir un de tes enfants si tu dis je t'aime à un autre?
Personne ne dit qu'aimer de nouveau c'est mettre au fond du grenier notre Amour comme un vieux vêtement démodé. Non, c'est faire partager ce que l'on a vécu déjà. Oui, c'est offrir une chance à quelqu'un d'autre, c'est un partage, l'amour, cela rend beau, généreux, joyeux, inventif.

La vie nous a fait un premier beau cadeau qu'elle nous a volé cruellement, ce qui explique notre présence sur ce forum.
Pourquoi n'aurions nous pas droit à un autre cadeau? Je sais il faut avoir beaucoup d'imagination pour en arriver à ce postulat.
Il y a du chemin, des écueils, des gués, des montagnes, mais aussi des clairières, des champs de fleurs... Oups! je m'égare encore...

Si je ne m'arrête pas là, vous allez me rayer "des câdres" pour folie douce!

Je dois vous avouer qu'en écrivant, j'ai pleuré car bien sûr, mon tendre Amour m'a dicté certaines, - la plus part d'ailleurs - de ces lignes, car nous sommes aussi d'accord sur ce point.

Merci à ceux qui m'ont lu jusqu'au bout.

 

Marina

Caro, MMmhhhh, ouiii, tu as raison,

doucement quand même avec toi, mais c'est vrai qu'on peut très envie d'une histoire et ce n'est pas oublier c'est juste différent, ce n'est pas trahir c'est juste aimer encore...

Alors pourquoi pas??? ça je me doute que tu n'es pas une femme de l'ombre et il ne faut pas t-y laisser enfermer...

Bisouxxx et je croise les doigts et les orteils pour toi