Bonsoir Emma, Juju, Séléna et autres amis de ce forum... Je pense fort à vous et vous souhaite beaucoup de courage... Lorsque nous sommes vacillants, désaxés... je ressens que le soutien obtenu auprès des personnes de ce forum permet de ne pas s'effondrer... Comme si s'appuyer les uns sur les autres permettait de retrouver un minimum d'équilibre.
J'ai moi aussi perdu mon amour le 14 avril dernier. Ça fera 5 mois demain... Il est parti comme ça, d'un coup, suite à un arrêt cardiaque à l'âge de 33 ans... Comme pour vous, cet événement me laisse dans un état de sidération, d'impuissance, d'incompréhension... tant de questions, tant de souffrance, tant d'émotions qui se mêlent: tristesse infinie, colère, peur, culpabilité... Vide, absence, silence... Violence muette, sourde, insidieuse... Tant de paradoxes: fuite en avant et en même temps, peur de le perdre encore davantage... Ces journées qui n'en finissent pas, interminables, ce temps qui passe si lentement, qui parait si long... et qui passe si vite en même temps. Trop vite. Qui nous éloigne chaque jour un peu plus des moments partagés tandis qu'il emporte les autres et le reste du monde vers demain, nous laissant sur le carreau, dans un temps et un espace différent, où règnent le silence, la solitude, les questions sans réponses...
Puis il y a parfois d'autres petits instants. Des petites lueurs timides dans les ténèbres... La beauté nue, timide, sans artifices de la vie qui parfois vient nous trouver quand on ne l'attendait plus... Dans mon cas c'est souvent dans ces cours instants d'apaisement après les larmes que je les perçois... Lorsque je réussis à évacuer un peu ce que j'ai sur le cœur... Je ressens alors pendant quelques instants une sorte de douceur qui m'enveloppe et je me plais à croire que c'est dans cette douceur que mon amour vit à présent. Et que c'est dans cette douceur qu'il aimerait m'envelopper... Je trouve cette beauté aussi dans d'autres petites choses, toujours dans ce calme qui succède et précède la tempête. Dans la nature, dans certaines musiques... et quand j'y parviens dans l'évocation des souvenirs heureux, même si pour l'instant, ça reste très difficile.
Voila, ce sont des petites lueurs fragiles... Quand je suis au plus mal ou dominée par la révolte, je ne peux pas les voir ou alors de rage et de frustration, je les fais disparaître... Ce soir je préfère reconnaître leur existence au milieu des ténèbres et vous offrir de vous réchauffer un peu à ces petites flammes vacillantes...
Je pense fort à vous.