Jour 8

Depuis hier soir, je reste avec un sentiment désagréable : une étoile filante. 4 ans de notre histoire que je ressens comme une étoile filante. Un feu de Bengale : on l'allume, il brille fort, il monte haut, et s'éteint au firmament. A-t-il existé ? L'a-t-on vu ? Il est passé, il s'est envolé. Allumé, brûlé, parti...Un éclair, un tonnerre...Il a lézardé le ciel avec violence...et je n'entends plus que les roulements sourds de son passage qui m'annoncent qu'il s'éloigne mais que je l'ai bien vu, qu'il a bien existé.


Tout tourne en boucle : l'appel de CLaudia sur mon portable samedi matin, le train, l'hôpital, ta Mort. L'appel de CLaudia sur mon portable samedi matin, le train, l'hôpital, ta Mort.

Notre rencontre. Un an de patience. Nos retrouvailles. Notre première nuit. Moi, aux anges. C'était hier. Ce ne sera plus demain. Ce sera PLUS JAMAIS. Notre rencontre. Un an de patience, où j'avais la tête emplie de toi, jour et nuit, nuit et jour. Comme aujourd'hui mais pas pour les mêmes raisons. C'était l'espoir, l'avenir, c'était demain, c'était bientôt, c'était possible. Tellement je t'aimais, tellement je t'espérais, tellement je t'attendais.

L'Amour fou quand tu as enfin cessé d'avoir peur de moi. Non, mon Amour n'était pas un feu de Bengale, d'une femme spontanée qui allait te faire souffrir.

Mon Amour c'était chaque goutte de moi entièrement donnée à Toi. Sans danger. Que de la Pureté, de la Sincérité. Et pour TOUJOURS ! Oui, ça existe, mon AMour. Et c'était TOUT pour toi, rien que pour Toi ! J'étais 'raide-dingue' de toi.

Et chaque jour tu me l'as bien rendu. Je me rappelle de cette 1ère semaine ensemble : tu allumais des bougies dans ta chambre, tu mettais un peu de musique Cubaine, tu nous servais un petit verre de vin rouge...Que c'était doux, chaleureux, attentionné. Oui, ça existait pour moi aussi. J'y avais droit aussi ! Et tu n'as jamais cessé ces petits gestes attentionnés. Ce n'était en rien des gestes pour  me conquérir mais bien la réalité de ta personne.

OOh ma surprise lorsque je suis arrivée pour la première fois chez toi : tu avais conservé précieusement toutes les cartes que je t'avais écrites durant 1 an. Elles trônaient partout ! J'avais trouvé cela tellement touchant ! Moi, tu ne m'en avais écrite qu'une seule durant cette année où nous faisions connaissance sans être ensemble et je dormais tous les jours avec. Je la lisais, la relisais, l'embrassais. J'étais folle de toi ! Et tu ne le savais pas...

Tes meilleurs amis m'ont appris il y a 2 semaines que lorsqu'ils m'ont rencontrée, ils m'ont de suite aimée et t'ont dit : 'si tu ne choisis pas cette fille-là, tu ne rencontreras plus jamais un Amour pareil ! Celle-là, elle t'aime vraiment !

Et quand tu t'es laissé aller à y croire, tu m'as tant donné en retour ! Comme des vases communiquants : l'Amour coulait en douceur de l'un vers l'autre, de l'autre vers l'un. Chaque jour. Je ne peux pas décrire la joie que c'était chaque jour de se retrouver. Il n'y avait jamais une soirée banale. Creuse. C'était chaque jour 'la fête' de se retrouver, de se revoir. Chaque jour, il y avait ces braises qui réchauffaient nos coeurs, ne fut-ce que 5 minutes. Mais tous les jours ce sentiment. Est-ce que ça existe des choses comme ça ? Que chaque jour on ressente cela ? Chaque soir, je t'attendais, je décomptais les minutes avant que tu arrives, j'étais impatiente de te revoir. J'attendais, comme une jeune amoureuse, le bruit de tes pas dans l'escalier, le bruit de ta clef dans la porte. Je bondissais de mon fauteuil pour venir t'embrasser. Tes lèvres sur les miennes, c'était si bon ! Et toi, tu n'attendais qu'une chose : le plaisir de rentrer chez toi (chez 'nous' disais-tu), le soir à la maison, partager la douceur, être bien, apaisé, 2, unis, aimé, aimer. Tu me serrais dans tes bras, soulagé, apaisé, régénéré.

Et chaque fois que je quittais Luxembourg pour te rejoindre à Hambourg, pour venir te retrouver; le soir, dans ton lit, tu me serrais contre toi, je me blotissais dans ta protection, tu me respirais profondément et tu murmurais : 'merci d'être là'.

Oui, j'ai la chance d'avoir connu cela. Comme une étoile filante. Mais c'est beau une étoile filante. Et c'est rare aussi...

Je te fais vivre sur le papier, mais je suis malheureuse. Malheureuse parce que tu n'es plus là. Et que tu me manques infiniment. Infini comme l'Univers où tu es à jamais parti.

Zazie :
'Si j'étais moi,
ni la page à écrire,
ni de trouver les mots pour le dire,
ne me ferait peur'
Chanson : SI J'ETAIS MOI

L'ai-je apprécié à sa juste valeur ? Je ne sais plus tant les jours se succèdent aux jours à un rythme effréné quand le bonheur est là.

Mais depuis trois mois, c'est fini. Je suis en manque de lui, de son âme merveilleuse, de cet amour qui n'est plus et ne sera plus jamais. Il est venu mourir dans ma vie.  Je suis partie vivre dans sa mort.

Bonjour Mary42,
viens nous écrire ici tes souvenirs pour que tu te souviennes que tu as effectivement apprécié ces moments avec lui. En les écrivant, tu les revis et tu verras qu'ils ont bien existés, que tu les a appréciés, que tu le lui as montré...
A +
Christine