Jour 23
Voilà. J’ai repris hier mes cours de sport. Histoire de tenir la tete hors de l’eau, de mettre un pied devant l’autre. Entre larmes incontrolables qui jaillissent, et effort physique pour m’achever. Me crever. Ne plus penser. Mais tout me fait penser…Plongée inévitable au 17 novembre 2012. Cela faisait 5 jours à peine que j’avais commencé cet entrainement sportif. 17 novembre où la fin de toi a commencé. La fin de nous.
Il y avait là la musique que j’aime, qui me fait inévitablement bouger, suivre le rythme…Je me suis suprise à danser...J’ai pleuré, parce que c’est pour toi que j’aurais aimé danser. Je vois encore ton sourire tendre et amusé lorsque tu me regardais suivre les rythmes musicaux. Parfois, tu me suivais dans mes délires et on dansait tous les 2, chez toi, dans ta cuisine, sur des musiques Cubaines. J’aimais bien ces instants rares car tu arrivais parfois écoeuré du bureau et ces petits instants nettoyaient toute ta tete, en un clin d’œil. Tu délirais et c’était comique. Qu’il était bon de se retrouver à table, devant notre petit verre de vin. Tu allumais tous les jours des bougies, lumière tamisée, fleurs en arrière plan, fleurs que tu nous offrais toutes les semaines, sourires : c’était si bon de se retrouver tous les deux…
Ta douceur, tes mots doux me manquent à en crever. La douceur de ta peau…Ton corps contre mon corps…T’entendre respirer mes cheveux, mon odeur, me dire ‘merci que tu existes’, 'j'aime ton ame'…J’ai besoin d’écrire tout cela pour me souvenir qu’on s’est aimé, parce que je ne sais plus rien. Je ne suis plus sure de rien. Comme si tout cela ne signifiait rien, n'avait plus de gout, plus de valeur. Comme si cela n'avait jamais existé. Que seront ces souvenirs dans quelques années, quand la vie aura passé ?
Je ne sais plus si j’imagine que nous étions faits l’un pour l’autre ? Peut-etre que tu ne te soucies plus de moi, que tu fais ton chemin de l’Autre Coté, loin, indifférent à moi, que je n’ai été qu’un catalyseur dans cette vie pour t’aider dans ton évolution spirituelle ? Je t’ai appris que tu savais infiniment aimer. Tu as comblé, presque, mon besoin d’etre aimée. Ce n’était pas tout à fait terminé. Tu es parti trop tot. Je n’étais pas tout à fait guérie…Nous retrouverons-nous ? Etions-nous réellement destinés ? Je ne sais plus ; je ne crois plus à rien. Peut-etre ai-je tout imaginé, revé ? Tu fais partie d’un Tout plus Grand, je fais partie d’un Tout plus Grand, tout semble ordonné, prévu, et peut-etre n’étais-je qu’un instrument sur ton chemin pour un Objectif plus Grand ? Mais que nous n’avons plus rien à faire ensemble ? Que nous ne nous retrouverons jamais ? Notre Amour était-il fort assez pour mériter que tu sois encore à mes cotés ? T'ai-je aimé fort assez pour que tu aies envie de me retrouver lorsque j’arriverai de l’Autre Coté ? Je n’ai plus de recul, je ne vois plus rien, ne suis plus sure de rien…J’ai besoin que les autres me disent ce qu’ils ont vu de notre Amour…Moi, je ne sais plus rien.
Aujourd’hui, je suis déchirée. Lacérer mes bras…Mes démons que j’avais oubliés avec toi me reprennent. Bruler ma peau à coups de couteaux…
Je me promène avec une dague fichée dans la gorge, le cœur et les poumons…
Hier, une amie m’a invitée. Elle recevait ses voisins pour un petit verre sympathique. J’ai fait l’effort d’y aller. Je suis arrivée face à une démonstration de vente de bijoux ! L’enfer ! Tout le monde parle de Saint Valentin. Ce seul mot, avant si doux, m’a fait éclater en sanglots ! Saint Valentin, tout bientôt, et je n’aurai rien…Pas ton sourire quand tu passais la porte, parfois si fatigué par ta journée, mais avec ce petit sourire mutin pour m’offrir avec tes yeux si pleins de tendresse, une rose blanche, unique et pure. Il ne me reste que celle que tu m’as fait sécher l’an dernier, car j’avais si peur qu'elle flétrisse et meure. Je voulais garder pour toujours chaque geste tendre que tu m’as témoigné. Ne rien oublier, ne rien voir disparaitre…Les reliques de toi sont partout.
Zazie :
Tu sèmes parfois sur le sol
Des p'tits morceaux de toi
Qui me vont droit au cœur
Chanson : tes femmes téfales