Jour 19
Ce soir, je pleure, tu me manques. Tu es dans mes pensées de chaque instants, depuis des semaines. Evidemment. C'est épuisant. J'avais envie de faire encore mille choses avec toi.
Ce soir, je trouve tout inutile : pleurer, écrire, penser à toi. Je suis confrontée à l'impossible, à la fin de tout, au rêve qui s'arrête. Et je m'use.
Tout est froid et vide. Je ne sais plus quoi dire.
Quand j'étais loin de toi, je savais qu'on s'aimait, j'étais forte de cela, j'étais confiante, notre Amour me portait.
Aujourd'hui, que suis-je sans Toi ?
Mon téléphone ne sonnera plus la semaine prochaine quand je rentrerai chez moi. Mais je sais qu'inévitablement, j'attendrai. Et cela ne viendra pas. Alors j'irai dormir, et là, il y aura l'Absence de toi, le noir, le vide, plus d'espoir, plus de rêve, plus de partage.
Je prendrai conscience de tout ce qui est fini, de tout ce que nous n'échangerons plus; prendre conscience de la chance qu'on a eue... (mais, ça, je le savais).
Je voudrais transcrire en mots la détresse que j'éprouve mais rien n'est à la hauteur, rien ne dit la douleur...
Parfois, ton Absence et le vide que tu laisses, affleurent à ma pensée. Mais je tente de ne pas m'y concentrer; je la laisse partir comme elle est arrivée. Peut-être est-ce cela qu'enseigne la philosophie Bouddhiste ? La laisser arriver et repartir. Alors je souffre moins. Car penser, souffrir, ne m'apporte rien. Ca m'épuise et c'est vain.
Tu as de la chance d'être à présent à l'abri, de ne pas vivre ce que je vis. Un peu, je t'envie. Pardonne-moi.
Je ne pourrai plus jamais rien partager avec toi. A quoi ça sert de le dire ou de l'écrire ?
J'écris dans le vide, je m'use. Tout est inutile.
Revivre les souvenirs ? A quoi bon ? Ils étaient beaux, comme un rêve qui n'aurait jamais existé. Ca m'émeut et ça m'use : c'est retenir ce qui n'est plus.
Je ne dois rien regretter : jamais nous n'avons oublié de nous aimer, de nous le dire, d'exprimer l'importance que nous avions l'un pour l'autre. Tout l'Amour a été dit. Peut-être est-ce pour cela que tu es parti ?
Alors, c'est bien : tu es parti comblé; tu te savais aimé, adoré, choyé. J'aurais aimé continuer...
Tes 4 dernières années, j'ai la chance d'avoir allégées.
David Halliday :
'on devrait toujours dire avant
l'importance que les gens prennent
quand il est encore temps'
Chanson : tu ne m'as pas laissé le temps