Auteur Sujet: Journal - jour 17  (Lu 2574 fois)

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pinky29

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Journal - jour 17
« le: 01 janvier 2013 à 15:17:16 »
Jour 17

2013. Mes yeux n'ont cessé de couler; Comment trouver les mots pour décrire la souffrance de ne pas avoir partagé ce moment dans tes bras ?
Je voudrais ne pas pleurer parce que ça ne sert à rien, parce que pleurer n'a aucun effet sur le Destin.
Je voudrais être près de toi, dans tes bras, dans ta protection, t'avoir embrassé, souhaité une Belle Année.

2010. Nous sommes tous les 2. Pas besoin de plus pour être heureux. CHez vous, les soupers du 31 n'ont pas grande importance. Ce qui compte, ce sont les feu d'artifice. Ce soir-là, la ville explose. Je n'ai jamais rien vu d'aussi grandiose.

Tu n'as jamais fait cela, mais avec moi, tu as envie de fêter, de partager un moment d'éblouïssement.

In extremis, tu nous a acheté des cartes pour passer la transition de l'année en bateau, sur l'Elbe éternelle. Je ne sais pas à quoi m'attendre. Je me laisse surprendre. Je ne suis jamais déçue quand tu m'étonnes.

Nous avons soupé puis, joyeux, amoureux, nous dévalons les escaliers pour nous retrouver au bord de l'eau. Cette année-là, il fait incroyablement froid : - 20°. Air sec, neige glacée, Elbe gelée. De gros blocs de glace flottent sur l'eau, emportés par le courant des marées qui bercent le fleuve. Des bateaux adaptés doivent fendre les glaces pour créer des allées de passage aux cargos géants autres bateaux.

Les badauds arpentent les quais. Partout, des odeurs de vin chaud, de barbecues où grillent les saucisses si chères à votre pays... Rien à voir avec ce que je connais.

Nous sommes joyeux, la main dans la main, l'Amour brille dans nos regards, nos sourires. Je suis heureuse. Et toi aussi.
Mes sentiments, l'émotion, s'agitent dans mes veines, dans ma tête et dans mon coeur. Je suis incroyablement bien.
Je donnerais n'importe quoi pour revivre ces instants-là, magiques.
Mon Amour, mon Amour, que tu m'as rendue heureuse ! Comme tu m'as aimée !

La foule s'agglutine devant le bateau. Chacun y monte. On prend place. Il fait chaud à l'intérieur. La tradition veut que l'on nous offre un beignet fourré de confiture de fraise. On y mord à pleines dents, en se souriant tendrement. Tu nous a commandé un vin chaud qu'on partage : boire au même verre, laisser glisser le liquide doux et chaud entre nos lèvres, comme l'Amour qui circule entre nous, en nous.
Je suis au Paradis. Tout est si simple et si intense.

Le bateau glisse doucement sur l'eau gelée, heurtant quelques blocs de glace. Des dizaines d'autres bateaux nous croisent, les gens communient dans l'alégresse. Tout le monde est fébrile. On attend les 12 coups de minuit.

On brave le froid intense, emmitoufflé dans nos lourds manteaux. On a décidé de monter sur le pont pour profiter du paysage. Presque personne là-haut : il fait bien trop froid !

Les lumières brillent partout. Chaque immeuble haut est décoré. Le port entier et immense scintille. De toute beauté. On rit, émerveillé. Appuyés à la rambarde, serré l'un contre l'autre, mes bras autour de ta taille, tes bras enlaçant mes épaules. Je te réchauffe le visage. Je t'embrasse les joues de doux petits baisers. on se regarde, on se sourit....On se regarde, on se sourit...Béatement...Heureux. Le verre de vin chaud nous réchauffe les mains. On sirote. On attend.

Et soudain, la magie : Minuit ! Eclatant d'abord timidement çà et là, les feux d'artifice explosent. Tout grossit. Des cris partout. Emerveillement. Ca éclate, ça jaillit : des hauts qui sifflent au firmament; des petits; des couleurs. Ca tombe, ça monte, ça retombe. Ca glisse, ça coule dans le ciel. Des fontaines de scintillements, par milliers. Partout. Le ciel entier est embrasé. Le bruit est assourdissant. Le spectacle est inouï. Les flashs des appareils photos crépitent partout, s'ajoutant à l'embrasement général. A des kilomètres à la ronde, la ville n'est plus que crépitements, éclairs, lumières, et couleurs. De ma vie, je n'ai jamais rien vu d'aussi délirant ! A l'AMour qui brûle dans mes veines s'ajoute l'émerveillement. On se serre l'un contre l'autre, de toutes nos forces, on s'embrasse à n'en plus finir, fous de joie, fou d'Amour, de Bonheur. On se souhaite de tout coeur tout ce qu'il y a de meilleur. On s'aime. A la folie. On est heureux. On est 2. Que peut-on souhaiter de mieux ?
Coeurs embrasés; intensité.

Tout a existé, tout est consumé. Tout est parti. C'est fini.

Ce soir-là, tu m'as dit : 'si jamais tu dois un jour passer Nouvel An seule à Hambourg, ne t'aventures jamais sur ces quais : c'est là que les feux d'artifice explosent, c'est dangereux'
Puis tu hausses très vite les épaules, comme si tu prononçais une ineptie : 'pourquoi devrais-tu passer Nouvel An seule à Hambourg ?!'

C'était il y a 2 ans, jour pour jour.

Zazie :
'écrire c'est toujours reculer
l'instant où tout s'est écroulé'
Chanson : SUR TOI