Serafina,
Mais en continuant de vivre, de travailler, j'ai l'impression d'être déloyale, que je devrais être effondrée comme certains de vous. Crois-tu que continuer à vivre soit un exploit qui n'est propre qu'à certain(e)s ?
Et qu'être effondré est un ressenti qui dans ce que nous vivons soit bien linéaire ?
Hélas non, ... ou heureusement !
Car les effondrés d'aujourd'hui seront les mains tendues donnant l'espoir d'autres jours.
Nous vivons et tu vas vivre sans doute, non certainement, au gré des vagues, de leurs creux mais aussi de leurs hauts, sur ce parcours difficile.
Et si je parle souvent de bateau sur lequel nous nous réfugions tous pour affronter tout ça, c'est parce qu'à plusieurs, on est plus forts.
Et surtout que sur ce fichu bateau qui va nous secouer par moment, nous sommes plusieurs avec 2 mains chacun pour se tenir, retenir ou s'agripper et être sûr ainsi de ne jamais passer par dessus bord !
Alors, au bout du chemin, un jour, les uns après les autres, nous verrons apparaître une lueur dans le lointain, et ceux qui ne la voient pas encore sauront au moins qu'elle existe !

Tu le recherches, en ce moment, et c'est normal et même indispensable !
Car le souvenir ne doit pas s'effacer, c'est seulement l'émotion qui y est liée qui doit s'adoucir !
Est-il, lui, malheureux ou au contraire a-t-il rejoint le bonheur ?
Tu sais, depuis le début, j'ai cette phrase de mon épouse qui me tourne souvent dans la tête : "Andouille ! Tu ne me vois plus et pourtant je suis là !"

Yohann