Tony décrit comment il a pu faire il pourra t'en dire plus peut être
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/nos-espoirs/msg88147/#msg88147
Je ne peux pas dire que je m'en suis sorti... J'ai avancé en me lançant dans des projets.
J'ai hurlé, j'ai pleuré , je suis resté dans le lit, je pense que mon cerveau s'est mis en veille parfois, entre les crises de douleur. Je ne m'étends pas sur le sujet, je pense que vous savez malheureusement ce que c'est. Pour moi il vaut mieux 100 fois mourir que de vivre cela.
Mais on n'est pas mort.
Je crois qu'on sait ce que c'est que de subir la mort des êtres aimés alors on ne peut pas imposer cela à son entourage, ses vieux parents, ses frères et sœurs, ses amis... C'est ce que je me suis dis d'abord quand bien même j'aurais voulu aussi ne plus être de ce monde.
L'aide de professionnels peut s'avérer très utile, il faut savoir franchir cette porte. urgence de l'hôpital, il y a un service psychiatrique dans les CHU. Il y a les CMP bien entendu. Voire hôpital psychiatrique.
Ça m'a été d'une grande aide.
Un jour je me suis nourri de nouveau normalement, sainement, sans trop de sucres pour éviter que ça joue sur l'humeur déjà maussade (pour employer un euphémisme), pas d'alcool.
Je me suis occupé en me replongeant dans un ancien passe-temps : la peinture. Comme par exemple ce tableau représentant ma femme me protégeant contre les entités négatives (ça ne donne pas comme ça mais c'est un grand tableau) :
http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=865835laprotectriceMQ.jpgL'occupation (travail, jardinage, couture, n'importe quoi) doit permettre de reposer un peu son esprit entre les crises de tristesse.
L'aspect spirituel de la vie quand on a été confronté à la mort, comment dire... certaines personnes peuvent être réceptives mais on n'y croit ou non. Pour ma part (j'étais pragmatique et n'y croyais pas), cela m'a aidé même si je doute encore parfois. Je me dis que la mort, si douloureuse soit elle, n'est pas la fin de tout. D'ailleurs, même d'un point de vue scientifique, nous sommes des particules aussi vieilles que l'univers, des "poussières d'étoile", qui redeviendront quelque chose un jour et qui avons été quelque chose un jour. Pourquoi la pensée, les émotions, l'âme, ces choses si puissantes, bien plus puissantes que le corps, seraient simplement des impulsions électriques dans notre cerveau ? Moi je n'ai pas de réponse mais je suis persuadé qu'il y a quelque chose. Alors pour cette raison aussi j'ai continué. J'ai avancé.
Ensuite, je me suis engagé dans des projets personnels que je ne peux pas vraiment développer car ça ne concerne pas que moi. J'y suis arrivé. J'ai beaucoup de difficultés encore, par rapport au travail, j'ai de très fortes angoisses invivables, de la tristesse... Mais je veux continuer à avancer.
A un moment, pour certaines personnes comme moi, il est important peut-être d'engager des projets personnels qui tiennent à cœur, mon psychologue disait que je bricolais quelque chose avec mon lourd passif, que j'inventais.
Qu'est ce que ça peut-être ?
Je ne sais pas, ce que vous auriez fait avec votre amour s'il était là mais de façon "bricolée" car c'est plus difficile, ou d'autres choses importantes à vos yeux.
Un grand voyage tenant à cœur.
Quelque chose de bien particulier.
Une sculpture.
Un projet professionnel lorsque c'est une passion.
Faire un enfant (pourquoi pas, quoi, on n'est foutu oui ou pas?).
Retaper une maison.
S'ouvrir aux autres, s'engager dans quelque chose d'important, militer.
Parfois ce projet peut paraître un peu fou, démesuré, bien sûr il ne faut peut-être pas viser l'impossible mais on peut inventer quelque chose lorsqu'on ne rentre pas dans la case "reprendre une vie comme on peut car il faut bien, se concentrer sur ses enfants et survivre" parce qu'on n'a plus grand chose. Et même lorsqu'on rentre dans cette case, rien n'empêche d'essayer de tenter d'inventer quelque chose si le besoin s'en fait sentir.