Chère Piera,
"j'ai le sentiment que ce n'était pas moi cette femme rayonnante!"
Je comprens bien ce que tu veux dire, surtout quand je parviens à regarder quelques photos de nous deux,... ce qui m'est difficilement possible sans être envahie par un raz de marée mélancolique!
Moi aussi j'ai l'impression de ne plus être cette même femme , heureuse de vivre à tes côtés, souriante, espiègle, amoureuse!
Moi aussi je ressens cette insouciance d'"avant,"....Avec mon homme à mes côtés, je ne risquais rien, il était mon pilier dans l'existence, quelqu'un de sûr, de fiable, de solide!
Mais je pense, Piera, que ce bonheur que nous avons vécu fait notre force, notre richesse.
Et ce que nous avons été, nous le sommes encore, tu ne crois pas?
Ce que nous avons été fait partie de notre mémoire de femme....elle ne s'éteint pas.
La relation avec notre amour nous a construite, nous nous sommes épanouies au fil des jours, des semaines, des années grâce au lien si puissant que nous avions avec notre homme..
Cette femme que nous avons été existe toujours, c'est comme cela que nous étions, que nous vivions à ses côtés, qu'il nous aimait, et qu'il nous aime encore....c'
C'est comme cela que je ressens cette dure période que je traverse, mais sans doute que chacune d'entre nous ressent les choses à sa manière.
Bien sûr que je ne suis plus insouciante et gaie, je ne ris plus aux éclats comme avant, je ne nage pas dans le bonheur, et les rayons de soleil n'irradient pas mon quotidien, bien sûr!....j'ai même cru mourir de chagrin tellement ton départ m'a laissée anéantie, exsangue!.......quand ton coeur s'est arrêté, j'ai bien cru mon amour que le mien s'arrêterait de battre aussi......
Mais le bonheur que nous avons vécu est un capital, c'est comme cela que je le vois et le ressens, comme un capital dans l'existence, comme un plus, et non comme un moins!....je suis très heureuse et pleine de gratitude d'avoir pu vivre ce bel amour...même si la nostalgie m'envahit souvent et c'est peu de le dire !(ça ne fait que cinq mois...)
Ce que j'ai vécu avec mon mari nous appartient et ne reviendra plus jamais ainsi, chaque relation, chaque amour est unique !
Mais je refuse cette idée d'une métamorphose, d'une transformation radicale après un deuil, comme si on laissait tout définitivement derrière soi......comme si nous étions des voyageurs sans bagages!
La femme que j'étais, je la sens encore à l'intérieur de moi, peut-être même quelque part "intacte"; même si je suis infiniment meurtrie et que mon coeur saigne...
Je suis encore la femme qu'il aimait, je ne suis pas une autre
Je t'embrasse Piera