Auteur Sujet: je suis une femme en deuil "tout simplement"  (Lu 108730 fois)

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Hors ligne Faïk

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Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #60 le: 21 janvier 2016 à 19:59:38 »
Merci pour votre douceur et votre tendresse, et pour le temps passé à tricoter des mots de réconfort...

Hors ligne Noëlle

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Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #61 le: 21 janvier 2016 à 21:59:34 »
Bonsoir Faïk,
Quand je te lis, je te comprends ;  mais je ne trouve pas les mots, ni pour exprimer ma souffrance, ni pour consoler les autres.
Je me permets de te donner ce texte à lire : des mots qui m'ont parlé, que j'aurais aimés qu'on me dise, parce qu'on aurait compris et ça m'aurait fait un peu de bien dans ma tourmente.  Je t'embrasse  fort.
J’ai pas les mots " Grand Corps Malade

Il est de ces événements qui sortent tout le reste de nos pensées
Certaines circonstances qui nous stoppent net dans notre lancée

Il est de ces réalités qu’on n’était pas prêts à recevoir

Et qui rendent toute tentative de bien être illusoire

J’ai pas les mots pour exprimer la puissance de la douleur

J’ai vu au fond de tes yeux ce que signifiait le mot malheur

C’est un souvenir glacial comme ce soir de décembre

Où tes espoirs brûlants ont laissé place à des cendres

J’ai pas trouvé les mots pour expliquer l’inexpliquable

J’ai pas trouvé les mots pour consoler l’inconsolable

Je n’ai trouvé que ma main pour poser sur ton épaule

Attendant que les lendemains se dépêchent de jouer leur rôle

J’ai pas les phrases miracles qui pourraient soulager ta peine

Aucune formule magique parmi ces mots qui saignent

Je n’ai trouvé que ma présence pour t’aider à souffrir

Et constater dans ce silence que ta tristesse m'a fait grandir

J’ai pas trouvé le remède pour réparer un cœur brisé

Il faudra tellement de temps avant qu’il puisse cicatriser

Avoir vécu avec elle et apprendre à survivre sans

Elle avait écrit quelque part que tu verserais des larmes de sang

Tu as su rester debout et j’admire ton courage

Tu as su garder la tête haute et tu traverses cet orage

A côté de ton épreuve tout me semble dérisoire

Tout comme ces mots qui pleuvent que j’écris sans espoir

Pourtant les saisons s’enchaîneront saluant ta patience

En ta force et ton envie j’ai une totale confiance

Tu ne seras plus jamais le même mais dans le ciel dès demain

Son étoile t’éclairera pour te montrer le chemin

Hors ligne Faïk

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Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #62 le: 21 janvier 2016 à 22:55:24 »
Je ne suis pas patiente
Je ne suis pas confiante
Les étoiles meurent aussi

Merci Noëlle.
Merci à Noël, ma nativité, ma naissance, ma douleur.

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Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #63 le: 22 janvier 2016 à 07:51:09 »
J’ai pas les mots " Grand Corps Malade
en musique

https://www.youtube.com/watch?v=otOLRmyUo9Q
"si un jour je meurs et qu'on m'ouvre le coeur, on pourra lire en lettres d'or ... je t'aime encore"  William Shakespeare

Hors ligne Stana

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Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #64 le: 22 janvier 2016 à 19:22:40 »
  Merci pour le partage loma, je suis sûre que nous pouvons tous nous y retrouver.
*Où que tu sois, ne m'oublie pas. Ici, ta voix résonnera encore et toujours. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à toi; mais c'est un monde où je ne suis pas...* (Dark Sanctuary)

Hors ligne piera

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Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #65 le: 24 janvier 2016 à 18:46:16 »
"Mais est-ce utile ? est-ce nécessaire surtout  ? "
Ca m'a été très utile, salvateur je dirai même, pour ne pas me laisser emporter par la folie de la douleur.
Les mots paraissent toujours en deçà, mais je crois quand même en leur pouvoir, je crois au pouvoir de la parole, c'est le seul pouvoir auquel je crois d'ailleurs, moi qui ait vécu avec mon beau taiseux . J'ai appris à les choisir avec soin, à les pétrir, à les malaxer, à leur tourner autour jusqu'à ce que je trouve le mot le plus proche de mon état, de ma pensée, de ma colère, de ma rage, de ma douleur pour les dire ou les écrire,  pour les mettre en ordre pour qu'ils fassent sens dans cette vie basculée, bousculée où plus rien n'avait de sens parce qu'on m'en a tué l'essence.
Je réalise en écrivant que je formule au passé. C'est ça aussi la magie des mots, inscrire le changement, le donner à dire, à lire, à entendre, par devers soi.
Oui, je fais le récit de ma vie, je lui donne ordre, poids, consistance, je lui prête foi, je le fais mien, notre vie est récit et je veux que ma vie soit MON récit pas celui de ma folie. Je ne veux pas me laisser emporter par la déferlante, fatiguée de son roulement, de sa tyrannie, de sa dictature. 
Je veux rester debout aujourd'hui, pour moi, pour lui, pour notre fille.
Il ne me reste que les mots, mots échangés, partagés, hurlés, murmurés, plus que souvenirs, ce sous-venir qui perce à travers eux, qui pointe en moi, alors oui je me repais d'eux, je les visite et les revisite encore pour qu'ils ne m'échappent pas, pour les enkyster dans le papier, pour les inscrire et qu'au moins eux ne me quittent pas, et qu'ils soient désormais ma trame vitale, mon écharpe, mon étole de contention de ma vie avec lui.
Oui, il ne me reste plus que les mots et je suis sans voix parfois,  mais la voie se dessine malgré le chaos, le ravage, précisément dans cette monstration-là.

Hors ligne piera

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Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #66 le: 24 janvier 2016 à 18:52:27 »
Mon coeur,
Première balade, belle et lumineuse, le soleil dans ces hêtres et ces chênes, oui, j'aime, c'est bon de retourner dehors, de marcher, le long de ces sentiers familiers, dans cette belle et généreuse nature, celle qui nous a aidés, soutenus, consolés, de notre désespoir pendant la maladie. Marches silencieuses ou bavardes, côte à côte ou loin l'un de l'autre, il n'y avait que ces beaux paysages pour tenir en respect mon angoisse, de voir ces sommets blancs au loin, de revoir la silhouette familière des arbres, c'était une bouffée de sérénité, de fraîcheur qui me réconciliait un temps avec le monde. Cette campagne  était  ma ligne de fuite, elle devient  mon horizon d'attente, désormais. 
J'appréhendais ce matin, j'avais peur de renoncer  une fois de plus, une fois encore... Chaque fois, j'étais convaincue de faire la balade, j'en avais tellement envie, mais le matin immanquablement, c'était au-dessus de mes forces, impossible de sortir de la maison, de cette cuisine tant aimée, notre pièce de vie, devenue ma pièce de vie, de ma survie,  mon cocon, ma cellule de clausura.
Impossible de sortir du périmètre de sécurité qu'était devenue notre maison, notre quartier. Impossible même de m'imaginer conduire sur cette route, tant empruntée.
Impossible de m'imaginer seule, en dehors de ce périmètre comme si je devais me dissoudre  dans ces lieux où  tu ne serais pas, où tu ne serais plus. 
Ce matin, c'était la même, identique nature que quand tu étais là et pourtant c'était si différent, j'étais toute présente à elle, à la sentir, à la humer, à recueillir le moindre rayon, oui, c'est peut-être une manière de ne pas me dissoudre, être présente entièrement, complètement à l' ici maintenant (non je ne suis pas tombée sur la tête, mon coeur, ou plutôt si ! la vie m'a mis cul par-dessus tête et j'essaie de survivre avec les moyens du bord), je devine ton sourire... non, je ne deviens pas mystique.
Mais je remarque que le fait d'être très présente à ce que je vis au moment présent est une véritable aide pour ne pas me faire engloutir par le gouffre, jamais loin.
Et puis oui, cette nature m'a rappelé que je vis, que je suis vivante, moi, qui ai le sentiment d'être morte, dans cette mort-là. C'était un bonheur tout simple d'être les pieds sur ces sentiers boueux, c'était bon de s'asseoir sur cette pierre chaude et regarder au loin les sommets enneigés, oui Pierre, et même si je retenais les larmes et j'étouffais les cris, c'était bon de me sentir vivante dans ce paysage familier, complice de notre amour.  Et tant pis, si le retour en voiture fut un cauchemar  inondé de  larmes et tant pis si j'en pleure, si j'en crève, je sais que j'y retournerai parce que bordel que c'est bon de se sentir vivant ! Oui, je suis indécente, obscène même, pour toi jamais, je sais, mais à mes yeux, un peu, aujourd'hui mais je finirai bien par le vivre sereinement ce retour à la vie que je sens poindre et qui se cabre encore et qui résiste encore.
« Modifié: 24 janvier 2016 à 18:56:34 par piera »

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Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #67 le: 02 février 2016 à 09:29:48 »

Après avoir quasiment vécu mon deuil in clausura, après avoir fait une véritable descente dans mes entrailles, j'ai besoin de me confronter à l'extérieur, besoin d'affronter le regard de la vie, des autres, des moins intimes, des pas intimes du tout.
Ces temps, je me bouge, je me secoue, m'oblige, me pressurise parce que j'ai décidé qu'il était temps pour moi. Je me secoue parce que j'ai le sentiment de cautionner une sorte de victimisation chose contre laquelle je lutte par dessus tout, depuis toujours.
J'essaie de relativiser ce qui m'arrive pour m'extraire des griffes de la douleur et de la frustration.
C'est une autre manière d'inscrire le deuil. Je suis désormais seule, dehors, dans ces rues, dans ces lieux sillonnés ensemble. Au début ça m'a fait mal, horriblement mal, j'ai cru que je n'en serai pas capable, qu'il me faudrait rebrousser chemin, rentrer dans ma tanière panser ma plaie béante.
Et non, finalement je constate que c'est possible, je dois admettre l'évidence,  je peux le faire.
Je peux même aller au spectacle seule et j'assume d'en pleurer.
Je m'aperçois aussi que je ne suis pas  gênée de mes larmes, je me donne le droit de pleurer, dehors, hors de ma tanière.
Ce n'est pas de l'exhibitionnisme, ce sont  des larmes irrépressibles.
J'accepte d'avoir ces larmes, signe de ma vulnérabilité.
Elles sont simplement le témoin de mon deuil que les autres du dehors ignorent ou non et je dois dire que ce n'est pas important pour moi.
Autre chose aussi que je réalise quand je suis à l'extérieur, Pierre se convoque à mes côtés. Je ne me sens jamais seule, j'ai le sentiment qu'il m'accompagne et ça c'est nouveau pour moi. Je sens sa douce présence à mes côtés comme pour m'encourager, comme s'il était satisfait, soulagé de me voir reprendre le chemin de la vie. 
Comme je ne suis ni mystique, ni croyante, je sais  bien sûr que c'est moi  qui le convoque, que j'ai besoin de le sentir près de moi pour me donner la force d'être debout dehors où rien que l'idée me semblait insurmontable. Peut-être ai-je besoin de me rassurer, de me dire qu'il adhère à ma décision de prendre le chemin de la vie ?
Serait-ce aussi pour lutter contre cette mauvaise conscience (héritage de notre culture) jamais loin malgré tous les gardes-fous s'insinuerait-elle pour me glisser à l'oreille des insanités du style mais comment peux-tu rire ? apprécier un spectacle ? être bien alors qu'il est mort ?
Est-ce une manière  de concilier l'oxymore de ma vie ? Par ma force d'imagination, ma force de récit le convoquer à mes côtés, le faire être, le faire exister, nier sa mort.
Le faire être à mes côtés c'est aussi me dire que mon récit est plus fort que sa mort.
Je me demande quand le soufflé va retomber pour  réaliser que tout ça c'est de la construction, ma construction, de l'artifice pour tenir debout et que quand je réaliserais que même ça m'est nié alors je m'effondrerai vraiment, pour de bon ?
Est-ce cela l'impossible du deuil ? Jamais fini ? Il faut que j'accepte d'avoir à tricoter avec lui ma vie durant, pas facile comme compagnon !






Hors ligne Helpa

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Re : Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #68 le: 02 février 2016 à 10:53:29 »
Autre chose aussi que je réalise quand je suis à l'extérieur, Pierre se convoque à mes côtés. Je ne me sens jamais seule, j'ai le sentiment qu'il m'accompagne et ça c'est nouveau pour moi. Je sens sa douce présence à mes côtés comme pour m'encourager, comme s'il était satisfait, soulagé de me voir reprendre le chemin de la vie. 
Comme je ne suis ni mystique, ni croyante, je sais  bien sûr que c'est moi  qui le convoque, que j'ai besoin de le sentir près de moi pour me donner la force d'être debout dehors où rien que l'idée me semblait insurmontable. Peut-être ai-je besoin de me rassurer, de me dire qu'il adhère à ma décision de prendre le chemin de la vie ?

Bonjour Piera,

Tu n'es ni mystique, ni croyante, mais tu es ouverte. Ce qu'il faut, je crois, c'est ne pas nier ses sensations, mais les accueillir sans préjugé. A partir de là, tu auras peut-être des signes ou des coïncidences (des synchronicités) qui t'amèneront à penser qu'il n'est pas loin de toi et qui t'aideront à aller de l'avant. C'est ce que je te souhaite de tout coeur.

Hors ligne Noëlle

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Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #69 le: 02 février 2016 à 12:25:49 »
merci Piera,
Je vais très mal chaque jour de plus en plus, et je comprends de moins en moins ce que je fais encore sur cette terre. Et je viens de lire ton post et merci beaucoup, parce que te lire m'a fait beaucoup de bien. J'espère un jour avoir ces mêmes sentiments que toi, pouvoir refaire le parcours que j'ai fait avec mon trésor, revivre seule (mais avec sa présence) tout ce que nous aurions partagé et vécu ensemble.
J'ai d'ailleurs déjà fait une brève expérience comme ça : j'ai dû me rendre dans le vignoble (alsacien) et je suis allée dans une cave à vins dans laquelle nous n'étions jamais ensemble Philippe et moi. J'ai goûté les vins comme s'il était avec moi, j'ai choisi ceux qui lui auraient plu, j'ai pris mon temps et j'ai eu l'impression que comme avant il était là avec moi. J'ai mis les cartons dans la voiture, contente, j'avais l'impression que comme d'habitude nous avons fait cela tous les deux.
Pour moi c'est une lueur d'espoir Piera qui me sied bien aujourd'hui.
Je t'embrasse

Noëlle

Hors ligne Stana

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Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #70 le: 02 février 2016 à 13:47:17 »
  Je te comprends Noelle, moi c'est pareil, c'est important pour moi de sentir sa présence, même intengible, à mes côtés, et de le vivre avec une vraie paix intèrieure-enfin, pa toujours...mais ces instants de grace où le temps est comme suspendu, où un répit plus ou moins long a lieu, je te confirme que c'est possible à plus ou moins long terme. Tans que ça ne nous empêche pas de vivre, de continuer, il n'y a aucun mal, au contraire.

  Je te comprends particulièrement aujourd'hui, puisque ça fait 9 mois jour pour jour que Pierre nous a quitté. C'est toujours difficile ces jours-là.

  Je t'embrasse tristement et te souhaite de connaître un nouvel instant de paix, très bientôt  :'( :)
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Hors ligne Noëlle

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Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #71 le: 02 février 2016 à 14:29:42 »
Merci Stana,

je suis de tout coeur avec toi, ce jour,  particulièrement.

je t'embrasse

Noëlle

Claude1952

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Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #72 le: 02 février 2016 à 15:35:47 »
Une chose est certaine à mes yeux : rien de bon ne sortira d'un deuil. Ce ne sont que pleurs et souffrance, gémissements, puis mélancolie et vague-à-l'âme, il semble que les blessures saignent moins au fil des années, mais on n'en sort jamais intact, moi ça fait dix ans et j'ai encore des réflexes d'endeuillé " débutant ".
C'est du courage qu'il faut, ça permet de traverser tant bien que mal les ans sans l'autre.

Hors ligne piera

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Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #73 le: 03 février 2016 à 11:28:40 »
Noëlle,
Je suis heureuse si j'ai pu te mettre un peu de baume au coeur.
Je me sentais tellement amère en écrivant.
Amère, parce que j'ai peur que cette consolation de la présence de Pierre à mes côtés disparaisse comme elle est venue, qu'on me l'enlève elle aussi, que je réalise que ce n'était en fait qu'un doux mirage.
Il faut apprendre à vivre avec les caprices de notre nouveau compagnon, le deuil.
Il est fidèle je le préférerai volage !
Il est omniprésent, je le préférerai aux abonnés absents !
Il ne manque jamais, au grand jamais de se rappeler à nous !
Et quand on essaie de lui claquer la porte au nez, il y glisse un pied pour pénétrer malgré nous et démarcher son lot de douleurs, il y en a pour tous les goûts, tous les âges, personne n'est épargné, même pas les enfants.
Je dois apprendre à accepter, à accepter vraiment, pas juste en surface ce qui m'arrive, je n'y arrive pas encore. Je dois l'accueillir ce nouveau compagnon encombrant, indécent qui s'invite partout jusque dans mon lit, jusque dans mes bras, jusque dans mon coeur.
Je ne dois plus opposer de résistance, c'est ça le deuil ?
Me laisser faire ? Me laisser dévaster, envahir, anéantir ?
Lui laisser prendre toute la place, toute ?
Aujourd'hui, j'aimerai me dissoudre tout simplement pour ne plus penser, ne plus avoir mal, j'aimerai m'endormir et ne plus me réveiller à ce cauchemar.






Claude1952

  • Invité
Re : je suis une femme en deuil "tout simplement"
« Réponse #74 le: 03 février 2016 à 12:10:22 »
Oui, malheureusement rien n'y fait, sauf que vivre est vivre et que si l'on poursuit la route c'est qu'on y trouve un tout petit peu d'intérêt. Reste à savoir ce qui nous motive vraiment et de s'y adonner à fond. Moi c'était depuis toujours la musique et j'ai commencé par écrire une douzaine de chansons parlant du deuil, de la douleur, et.c, puis j 'en ai fait un CD et ça a été le début d'un autre commencement.