"Quand tu seras consolé,
tu seras content de m'avoir connu.
Tu auras envie de rire avec moi .
Et tu ouvriras parfois ta fenêtre,
comme ça, pour le plaisir...
Et tes amis seront bien étonnés
de te voir rire
en regardant le ciel."
Marie-Claire, c'est non seulement beau mais aussi très vrai. Qui de nous peut imaginer rire bientôt en regardant le ciel? Qui ne serait pas surpris... un peu outré aussi, parmi nos amis de nous voir rire ainsi?
Et pourtant, je sais que cela arrivera.
Thierry, Daniel et beaucoup d'autres, dont le quotidien a été brutalement brisé, il faut croire en un avenir "possible" et potentiellement vivable. La résilience.
Le chagrin, la douleur, le désespoir est une longue ligne sinusoïdale, creux profonds et remontées héroïques ou inattendues, tracé plat et calme, trop calme parfois, hébété, pour mieux repartir vers le haut ou le bas. Et peu à peu cette ligne devient doucement ondulée comme une vague sur un rivage. Un soupir.
On apprend à donner de grands coups de pieds lorsqu’on touche le fond, pour remonter au plus vite, vite, vite, trop dur.
On apprend aussi que la position haute est fragile, parfois fugace et il faut découvrir les « trucs » pour y rester longtemps, longtemps, trop bon.
On sait que parfois, une bonne crise de larmes ou un vrai hurlement peut débloquer l’énorme poids qui pèse sur la poitrine, et faire du bien.
On découvre que les souvenirs, les photos et les longues discussions sur le passé ne font pas forcément pleurer, ou alors un peu, mais que ces larmes là sont calmes et presque apaisantes.
En fait, on doit tout réapprendre, et il faut du temps, et de l’aide.
Thierry, j’ai presque envie de mettre « mon grain de sel » dans chacune de tes réflexions.
Ces larmes qui se mettent à couler doucement sans vraiment de déclencheur, et que peu de personne comprennent. Aussitôt c’est : « Mon dieu, j’ai fais une gaffe, qu’ai-je dis, que dois je faire. » Rien, rien, il faut les laisser couler, elles sont pleines d’amour et de tendresse.
Pierre et moi étions aussi un couple très fusionnel, et sans enfants de surcroit, la nature nous a privés de cette joie. Mais notre maison était « portes ouvertes », amis, famille ou simples relations y défilaient simplement parce que chez nous, ils étaient bien.
L’amour, la tendresse, l’attention, le soin de l’autre, les petits mots partout, les post’it, les dessins, les surprises…
(Un clin d’œil sur tes massages de pieds… Idem chez nous !).
Tout cela est un acquis inestimable. Jamais personne ne pourra nous le voler. Ce mot : JAMAIS, c’est comme cela que je veux le voir maintenant et pas le « jamais plus je ne le verrais ». Il sera TOUJOURS vivant, tant que je serais vivante.
TOUJOURS et JAMAIS.
Tendresse à vous tous.
Marina