FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: HIRONDELLE le 27 avril 2012 à 15:02:42
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je ne sais pas pourquoi je suis sur ce forum. je viens de perdre mon mari le 3 avril. j'avais besoin de me confier mais je suis bloquée; j'ai lu tous vos messages avec des situations et des ressentis similaires mais je n'arrive pas à m'exprimer.
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Bjr Hirondelle,
Ici, vous pouvez parler, dire tout ce que vous ressentez, quand vous en ressentez le besoin, il ne faut pas hésiter.
nous sommes tous ici pour discuter, se soutenir, car on en a tous besoin,
et il faut tenir bon.
Courage Hirondelle
- Rosel -
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Parler ou lire, se taire ou écrire, c’est un moyen de ne pas être seule et quand le malheur s’abat sur nous, nous devons chercher du secours auprès de ceux qui savent et comprennent.
Alors, fais comme il te convient Hirondelle, mais sois sûre que tu peux exprimer ton ressenti sans crainte, te confier, laisser aller ta peine, pleurer et raconter.
Colère, déni, désespoir, douleur, solitude, … c’est un tel choc, nous savons quel bouleversement cela représente et tour à tour, nous le vivons ou l’avons vécu.
Tes deux lignes sont déjà un début, un SOS auquel nous répondrons, avec nos mots, notre vécu, et notre cœur.
A te lire, Hirondelle, à te lire.
Marina
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merci Rosel et Marina de m'avoir entendu. Mon histoire est malheureusement celle de beaucoup d'entre vous perdre son mari, son compagnon, le père de ses enfants et le grand-père si chéri de ses deux petits-fils et le plus dur mes parents très âgés (leur seul gendre).40 ans de vie commune des galères et des joies. une lutte perdue d'avance contre cette horrible maladie et surtout 7 mois de souffrances inutiles mais toujours confiant jusqu'au bout. Un humour à toute épreuve, apprécié dans sa famille, dans son travail.Humaniste, artiste toujours plein de projets et cherchant chez les autres ce qu'il y avait de meilleur. Alors je me révolte, je le cherche et je crois encore qu'il va me dire : n'aie pas peur, je vais remarcher, c'est juste la chimio qui me fatigue. Je ne m'habitue pas au silence, à ne plus dire -nous- Je suis entourée de ma famille, mes amis mais plus ils sont là, plus je me sens seule. Parfois je n'ai plus de force et je veux le rejoindre.
Hirondelle.
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Bonjour Hirondelle,
Des éléments de ton histoire peuvent ressembler aux nôtres, mais la tienne est unique, tout comme l'amour que tu portais à ton mari l'était. Votre vécu d'autant d'années doit être rempli de tant et tant de tendresses!
Je vois que tu n'es pas une habituée des forums, c'est très bien, tu sauras qu'ici, il y a un doux soutien. Tu es libre d'y lire, d'y écrire, selon ton besoin. Personne ne va te juger et il y aura toujours une oreille compréhensive à ta douleur, à ton histoire et même à tes bonheurs.
Prends le temps de t'occuper de ta douleur, pour de vrai. Tu y a droit.
À plus, chère Hirondelle.
Caroline xx
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Bonjour Hirondelle,
Tout comme moi, le décès de ton conjoint est très récent et nous nous posons souvent la question de pourquoi continuer sans lui, sans elle avec ce fardeau de peine sur les épaules. J'ai eu aussi envie de la rejoindre très souvent, c'est facile, mais il faut penser à nos proches, enfants, petits enfants, parents, ils n'ont pas besoin d'un nouveau traumatisme.
Cette plaie est vive, douleur constante, sans morphine. Les amis que tu trouveras sur ce forum t'apporteront un soutien formidable même si ce n' est juste le temps de la lecture, ces mains tendues te permettent un instant de ne pas te noyer.
Cette écoute, sans jugements, nous amenera un jour un "mieux être" et nous permettra aussi à notre tour de donner.
Je te souhaite beaucoup de courage
Thierry
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Bonjour "Hirondelle",
Le "départ" de ton conjoint est encore trop récent pour te permettre de t'exprimer avec une certaine sérénité, tant tu as été "bousculée" par les évènements douloureux qui se sont imposés à toi.
Lorsque survient le décès, on fait front un peu comme un automate, on est emporté par les différentes démarches qu'il faut accomplir. Puis la vie reprend pour ceux qui nous entourent, y compris pour nos enfants et nos petits-enfants et on essaie, tant bien que mal, de demeurer présent à leurs côtés, ce qui nous laisse trop peu de temps pour "prendre soin de soi", pour appréhender correctement "ce qui se passe en soi" : d'ailleurs, on en a guère l'envie, car les moments de solitude qui nous sont imposés (quand on se retrouve seul dans sa maison, ou même dans sa voiture) sont particulièrement douloureux. Et pourtant, il nous faut se confronter à la douleur de l'absence, et laisser nos sentiments profonds et enfouis s'exprimer.
C'est ce que je comprends aujourd'hui de ce que je viens de "vivre" au cours de ces derniers mois, dans une situation proche de la tienne : ma Chérie est en effet "partie" pour un autre monde, il y aura bientôt 8 mois, après un courageux et douloureux combat de 7 mois contre la maladie (un cancer). Nous devions, peu après, fêter nos 40 ans de mariage, alors que nous nous étions progressivement connus il y a plus de 45 ans (ma Chérie était un amour de jeunesse).
Dans un premier temps, la présence de mes enfants et de mes petits-enfants m'ont aidé à "survivre" : ils m'ont véritablement porté, car je prenais en même temps conscience que c'était au travers d'eux que je retrouvais mon épouse, qu'en poursuivant seul ce que nous faisions auparavant à deux à leurs côtés je lui demeurais fidèle et entretenais son souvenir.
Mais il m'a bien fallu, lorsque je me retrouvai seul, "faire le point" : essayer de comprendre les sentiments qui se bousculaient en moi afin de "réagir" et non pas me laisser aller, faire aussi le point sur ma vie. Par chance, parmi les quelques livres que je suis alors acheter au rayon "deuil" d'une grande librairie, se trouvait le livre de Christophe Fauré "Vivre le deuil au jour le jour", et c'est ce livre que j'ai lu en premier; je l'ai ensuite relu, tant il m'a conduit à faire un véritable et nécessaire travail intérieur : je m'y suis pleinement retrouvé, je trouvais les mots qui exprimaient ce qui me semblait de l'indicible. Certes la lecture a souvent été douloureuse et heurtée, mais j'avais le besoin de m'y accrocher. Par la suite, d'autres lectures sont également venues m'apporter un certain apaisement.
Dans le fil "lectures", tu trouveras une liste d'ouvrages recommandés par les uns et les autres.
C'est en terminant la lecture du livre de C. Fauré que je trouvais l'adresse de ce forum, au sein duquel je suis demeuré plusieurs semaines comme invité, me contentant de lire les différents témoignages, qui me permettaient de sortir de ma solitude et m'apportaient déjà beaucoup de réconfort et d'apaisement. Puis, comme tu l'as déjà fait, j'ai "pris la parole", souhaitant rejoindre cette communauté de solidarité, où l'on se comprend pleinement, où l'on trouve du réconfort tout en s'attachant à en apporter à d'autres. Aujourd'hui, je prends conscience que de m'exprimer sur ce site constitue pour moi une véritable psychothérapie.
Je te souhaite de trouver d'abord auprès de tes proches, ainsi que sur ce forum, l'aide et le réconfort qui te sont aujourd'hui nécessaires afin de "tenir bon" malgré l'intensité de la douleur.
N'hésite pas également, si tu en ressens le besoin, à prendre contact avec une association venant en aide au personnes endeuilllées (tu en trouveras une liste dans le fil "associations" de la rubrique "discussions générales"). C'est un pas que j'ai récemment franchi, ressentant le besoin de m'exprimer plus librement que je ne puis le faire avec mes enfants : il vivent un deuil également douloureux, mais qui n'est pas de même nature que le mien.
Très cordialement. Daniel
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merci de votre soutien Caroline 3, Thierry91 et Daniel. Depuis hier matin, je traverse un des moments les plus durs depuis son décès; J'ai l'impression que mon chagrin augmente et mes pleurs sont permanents sauf quand mes filles me téléphonent, je fais des efforts parce qu'après ells son surtout inquiétes pour ma santé. En effet en 2003, j'ai été très malade :une maladie auto-immune qui a failli me tuer (problèmes cardiaques, rénaux etc) j'ai heureusement peu de séquelles mais toujours la menace d'une poussée lors d'un choc affectif ...ce qui explique leus angoisses légitimes.
Pour mes petis-fils qui me réclament de venir coucher à la maison (ils sont à 10 kms) je culpabilise mais je n'arrive pas dire à dire "oui"
il me semble que je vais ressentir encore plus l'absence. Il avait une complicité totale avec l'ainé depuis sa naissance (il a 13 ans) et partageait de nombreux loisirs ( pêche, week-ends seuls tous les 2 au bord de la mer etc etc ) Je crains med'être "obnubilé" par ma douleur et ne pas voir celle des enfants. Il y a aussi la crainte de craquer devant eux. Je pense à mon mari et je me demande ce qu'il aurait fait à ma place. Il faut dire que,notre situation était privilégiée car jusqu'en 2011, les arrières grands- parents étaient très présents dans notre vie je vous souhaite une bonne journée et du courage HIRONDELLE
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Bonjour "Hirondelle",
Comme d'autres ne manqueront pas de te le dire, prends d'abord soin de toi en ces moments difficiles, qui mettent à mal à la fois le corps et l'âme.
N'hésite pas en particulier à consulter ton médecin afin que la maladie en sommeil ne se manifeste à nouveau, ou "pour tenir bon" : quand on a du mal à se tenir debout, on peut avoir besoin de "béquilles".
Je t'ai envoyé par message privé (voir en haut de la page d'accueil) quelques informations qui pourraient t'être utiles à un moment ou à un autre, pour toi et peut-être tes enfants.
Je te souhaite des prochains jours aussi sereins que possible, malgré le chagrin qui t'assaille.
Très cordialement. Daniel
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Bonjour Hirondelle,
Un petit coucou pour te dire de prendre soin de toi le plus que tu peux,n'hésite pas à te faire aider par ton médecin entre autre et viens nous voir sur ce forum dès que tu en ressens le besoin,souvent je viens ne serait-ce que lire quand je n'ai pas le courage d'écrire et cela me permets de me sentir moins seule et comprise!
Je t'envoie des petites clochettes de muguet pour te décrocher un petit sourire dans ton vécu douloureux.
Claudia
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Bonjour
Te sentir perdue c'est normal on a perdu nos repéres. Accroche toi , quand tu parles de maladie auto immune avec des poussées , serait ce sclérose en p ou non En tout cas si c'est ca il faut comme dit tous le monde que tu prennes soin de toi. Trés amicalement.
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bonsoir Claudia et Plume,
je suis très touchée par votre soutien et je te remercie, Claudia pour tes clochettes de muguet , mon mari n'oubliait jamais de m'en offrir car nous n'en avions pas dans le jardin.
Ma journée a été agréable et sereine car j'avais invité une de mes filles, mon gendre et mes deux petits-fils ; j'étais donc occupée par la préparation du "brin d'aillet (coutume de ma région); après , nous avons fait une grande ballade à pied dans notre campagne si verdoyante
Bien sûr , j'ai ressenti à chaque moment l'absence de mon mari et de ne pas partager ces moments avec lui, a été douloureux mais j'ai tenu bon ..... maintenant je vous rejoins pour ne pas me sentir seule et à mon tour vous dire que je suis de tout coeur avec vous dans ces moments de détresse.
J'ai trouvé ce forum "par hasard" il y a quelques jours en surfant sur le net mais je ne crois pas trop au hasard ! j'avais besoin je, vous ai trouvé. J'ai lu beaucoup de témoignages avant de me lancer car je suis assez réservée et je commence à me sentir bien avec vous
Je vais commencer la lecture d'ouvrages sur le deuil qui m"ont été suggérés, j'en attends du réconfort et des réponses à pas mal de questions
Je vous souhaite à toutes les deux une bonne soirée et uen bonne nuit
A bientôt sur les forum
Amicalement
Hirondelle
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Hirondelle,
Je trouve plaisant de lire des petits moments de bonheur de chacun d'entre nous, même si désormais on les vit seul(es) sans pouvoir les partager avec notre moitié. Mais il faut malgré tout pouvoir les apprécier. C'est peut être comme ça qu'on arrivera tout doucement à reprendre goût à la vie.
Tout comme toi, je me sens bien ici.
Amicalement,
Karine
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Je me joins aux autres pour te souhaiter la bienvenue. Je suis convaincue, moi aussi, que tes pas vers nous ont été guidés.
Pour mes petis-fils qui me réclament de venir coucher à la maison (ils sont à 10 kms) je culpabilise mais je n'arrive pas dire à dire "oui"
il me semble que je vais ressentir encore plus l'absence.
Tu avais peur d’accueillir tes petits-fils. J’espère qu’elle s’est envolée maintenant après cette bonne journée. En effet, à chaque fois que je retrouvais pour la première fois un endroit ou une situation que j’avais partagé avec un de mes chers disparus, j’en avais peur et c’était douloureux, mais en même temps, se créaient de nouveaux souvenirs et la fois suivante, c’était moins dur.
Amicalement
Méduse
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Bonjour Hirondelle,
toutes ces premières fois sont tellement douloureuses à vivre mais tu as fait le premier pas en invitant une de tes filles et ses enfants. Tu vas apprendre à gérer cette douleur interne, à la contrôler, laisse-toi du temps . Il te faut trouver aussi de nouveaux repères dans ta maison, et dans la relation aux autres. Je peux t'assurer qu'on y arrive tout doucement mais on avance , jour après jour.
"La vie , c'est une personne qu'il faut prendre comme partenaire. Entrer dans sa valse, dans ses tourbillons, parfois elle te fait boire la tasse et tu crois que tu vas mourir et puis elle t'attrape par les cheveux et te dépose plus loin. ..... Valser, valser, valser. Franchir les épreuves qu'elle t'envoie...Des vagues et des vagues....mais tu sais que tu as la force de les passer et que toujours, toujours tu seras repêchée....." K.Pancol
Prends soin de toi Hirondelle.
Marieroger
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"La vie , c'est une personne qu'il faut prendre comme partenaire. Entrer dans sa valse, dans ses tourbillons, parfois elle te fait boire la tasse et tu crois que tu vas mourir et puis elle t'attrape par les cheveux et te dépose plus loin. ..... Valser, valser, valser. Franchir les épreuves qu'elle t'envoie...Des vagues et des vagues....mais tu sais que tu as la force de les passer et que toujours, toujours tu seras repêchée....." K.Panco
c'est joli cela....
mais faut que j'apprenne à mieux... valser alors !!!!! ::)
merci Marie Roger
:-* :-*
Sylvette
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MarieRoger, quelle belle citation.
Je la garde dans mon garde-manger :)
Caroline xx