Bonjour à vous,
je suis aussi en manque de mon amour ... 3 mois le 8 octobre et j'ai mal comme au début ... L'impression d'être entrée dans un tunnel étroit et sombre et de ne pas en sortir ... J'ai 29 ans et pas d'enfant à qui m'accrocher ... Des raisons de vivre et de continuer sans lui je m'en cherche depuis le début. Dès le premier jour de sa mort, je n'ai pas pris pour acquis que je m'en sortirais car je savais le chemin très long et très souffrant qui serait mien. Lorsque l'on porte en son coeur un amour si fort pour quelqu'un que nous lui donnerions notre vie pour ne pas avoir à vivre sans lui, il est difficile de s'imaginer un futur après son départ. Un futur, je n'en vois pas. Pas cette semaine du moins.
Durant les dernières semaines, je venais sur le forum et je lisais, mais je n'écrivais plus. Je ressentais un malaise à écrire un autre message de douleur alors qu'il y en a tellement ... Que rajouter de plus à tout ce que je lis ... Cependant, je ne sais plus vraiment ou nommer toutes cette douleur qui m'habite. Tant de souffrance, d'angoisse, de peur ... Hier, j'ai passé ma soirée à pleurer et de la douleur et des larmes, il y en a encore tellement en moi.
J'ai recommencé à travailler et toutes les fins de journées sont très pénibles, car je ne vais pas le retrouver à la maison. Je m'en viens chez mes parents ou je suis déménagée depuis le décès. Parfois au travail, durant la journée, je fonctionne normalement comme si ma vie était encore normale, comme celle des autres ... Et pendant un instant j'oublie le départ de mon amoureux ... Et il faut parfois que je cligne des yeux, que je m'arrête et là je me dis : bien oui, il est vraiment parti et tu ne le reverras plus ... et alors passe devant mes yeux l'image de lui étendu sur le lit d'hôpital en train de mourir. Et là la panique me gagne, un instant de vertige ... Et le poids au coeur revient en force.
Au travail, les collègues me disent que revenir travailler m'aide sûrement .... eeee oui et non. Oui, car ça occupe la journée mais suis-je sensée leur dire que mes retours à la maison sont ponctués de larmes et que mes soirées sont longues toute seule ? Et que vivre, je n'en ai plus envie. C'est quoi cette vie de merde là de toute façon ... Évidemment, je ne réponds rien de ceci et je dis oui que revenir au travail m'aide. Faire comme-ci, dire ce que les autres veulent entendre ... devenir quelqu'un d'autre... Performer dans son deuil ... Sentir la pression des autres ...
Aujourd'hui, je passerai la journée à la maison en pyjama ... Le rhume se mêle au deuil et les mouchoirs s'accumulent à côté de moi. L'avantage d'avoir le rhume c'est qu'on peut pleurer en paix et moucher tant qu'on veut ... Les yeux et le nez rouges et bouffis passent incognito ...
J'espère pour vous une douce journée,