Constat :
Triste constat: 6 mois se sont écoulés. Luc me manque toujours autant et la souffrance revient par vague , de plus en plus violente. 6 mois et je ne peux toujours pas regarder de photos , cela fait trop mal. Ma cousine a enlevé les habits et ils sont dans des sacs dans un coin. Je dois les donner mais j’y arrive pas. Je porte mon alliance mais cela fait de plus en plus mal de la voir. Dois- je l’enlever? À chaque instant, elle me rappelle que je suis mariée à un mort ( pardon, quel mot horrible). Vous qu’avez- vous fait ?
La succession n’est pas faite, à la maison , il faut finir les travaux entamés, s’occuper du cabinet...en plus du mal être , il y a des problèmes de tous les côtés.
Je m’anesthésie avec le travail et le sport, mais le corps montre des signes que c’est trop . Je tiens mais jusqu’à quand?
6 mois de passé et pas de signes. 6 mois et aucun rêve de Luc. 6 mois sans aucun rêve, je sais que c’est pas vrai mais je me souviens d’aucun au réveil. J’ai peur, j’oublie sa voix. Luc , s’éloigne de plus en plus.
Les enfants ( les élèves) méritent que je m’occupe d’eux avec toute mon énergie mais je suis épuisée par la souffrance , j’ai du mal à me concentrer. Leur dynamisme me fait cependant du bien. En leur présence, impossible de penser à soi ou à Luc, il faut faire le cours.j’espere ne pas craquer.
6 mois et la peur au ventre. Le futur, je l’entrevois maintenant mais ce que je vois me donne la nausée: une vie sans amour! Vais-je devoir vivre ainsi de longues années ? Pourtant 6 mois déjà ! Dans mon esprit, c’est impossible, c’était hier.
Il faut être honnête : le suicide me vient parfois à l’esprit, mais je n’échafaude plus de plan. Le risque du passage à l’acte est , je pense passé. Si la douleur est très forte, il y a maintenant des moments de répit ( au travail,au sport, avec mes enfants). Je me surprends à sourire et même à rire parfois ( les élèves peuvent être irrésistibles). Le chemin du deuil est tortueux et j’avance mais je dois vivre sans mon amour et c’est cela qui reste inacceptable.
Bises
Au bout