Merci Mononoké, tes mots me touchent et m'apaisent, et surtout je me sens comprise.
Lorsque nous nous sommes connus, nous étions au plus mal ; j'avais quitté quelques mois auparavant un homme violent et lui était paumé, n'arrivait pas à faire le deuil de ses deux fères morts à 50 ans et c'est comme ça que nous nous sommes connus dans une clinique de repos : nous sommes arrivés le même jour, à 10 minutes d'intervalle.
Avant lui je pleurais tous les jours, et en une heure de connaissance, il m'avait redonné le sourire et depuis là nous ne sommes plus quittés.
Il était toujours tourmenté mais je lui redonnais petit à petit le goût de vivre et surtout je lui apportais ce qu'il n'avait jamais connu auparavant : le fait d'être aimé ; même les plus petites attentions le touchaient, les cadeaux lui faisaient monter les larmes aux yeux, il me disait que j'étais son pilier, ce à quoi je répondais : tu es ton propre pilier, ait confiance en toi...
Quand je disais ça, je ne savais pas : lui aussi était mon pilier, et je m'en rends compte maintenant qu'il est parti, que tout mon être est bancal sans lui.
Lui me chérissait, essayait toujours de me faire plaisir, me rassurait, me consolait, il était mon Homme !
Ces derniers temps, il était enfin plein de projets, l'avenir lui paraissait enfin positif (il ne lui restait plus que ses problèmes de divorce qui lui pourrissaient la vie) ; notre rêve de voyager en camping car se concrétisaient.
Le dimanche 5 mars , on avait même trouvé celui de nos rêves et on faisait des plans sur la comète, on était heureux !!!
Le Lundi 6 mars, il m'a réveillée en me disant "y a un problème ma chérie"...il ne se sentait pas bien, la tête lui tournait, j'ai pensé à une chute de tension, il est tombé, a fait une crise d'épilépsie, j'ai joint immédiatement les pompiers et le médecin m'a dit qu'effectivement il faisait une cries d'épilepsie et qu'il allait être tout calme après...effectivement il était tout calme, trop calme, j'avais pourtant des bases de secourisme mais je n'arrivais plus à sentir son pouls, plus à entendre sa respiration, je l'ai tapé dans le dos pour qu'il se réveille mais rien....les pompiers sont arrivés et ont constaté l'arrêt cardiaque, ils l'ont ranimé pendant 20 minutes, le coeur est reparti, ils l'ont ensuite emmené mais quand j'ai vu comment les pompiers et le médecin m'ont dit "bon courage madame" j'ai su à ce moment là que je ne le reverrai plus vivant ! il est décédé dans le camion de pompiers. Dès que je suis arrivée à l'hôpital, j'ai voulu le voir, j'ai voulu le toucher, l'embrasser j'avais l'impression que ses yeux allaient s'ouvrir et qu'il me faisait une mauvaise blague (comme il pouvait en faire si souvent)... s'en suivi un état de sidération !!!
je ne veux pas me rappeler le passé car ils sont trop douloureux, je ne veux pas me projeter parce que l'avenir sans lui est insupportable ; en revanche, ce qui m'apaise c'est quand je pense à la cérémonie d'adieu, ça été ma dernière déclaration d'amour à travers les photos les musiques et mes mots que j'ai choisis avec tout mon amour.
Parce que quand on perd l'homme de sa vie, ce n'est pas que son amour qui manque, c'est aussi de ne plus pouvoir lui donner le nôtre, plus pouvoir lui donner toutes ces petites attentions, plus pouvoir le dire dire je t'aime mon coeur ; alors je le dis tout bas quand je vais me coucher dans ce lit trop grand dorénavant pour moi .....