Bonsoir Steff et merci pour ton gentil et chaleureux message. Nous avons l'un et l'autre été confrontés à la brutalité de la séparation, sans pouvoir nous y préparer, sans pouvoir dire au revoir. Depuis février le fil de l'année et du calendrier est pour moi aussi très difficile à vivre. Dans un premier temps j'ai eu besoin de développer toutes nos photos, aujourd'hui je reconstitue notre histoire, je me sens tenue à ce devoir de mémoire pour moi, c'est sûr, comme si j'avais peur parfois d'oublier, mais surtout pour mes enfants et celui qui n'aura pas la chance de le connaître. Nous parlons de Lui, tous les jours au cours de nos conversations, son prénom revient naturellement, mais sa présence, si forte me manque tant... Ma grande consolation est d'avoir vécu un Amour sublime, qu'on se soit tout donné, qu'on se soit dit chaque jour notre amour et qu'on ait sû se le témoigner...Mais cet amour était si grand, si fort, que l'absence n'en est que plus douloureuse...Comme toi, je suis confrontée aux compte-rendus, mais médicaux, avec son employeur qui refuse l'accident du travail et contre lequel je vais devoir me battre. Parfois c'est trop dur, ça fait trop de choses à gérer : le quotidien, la grossesse, ces démarches horribles qui m'obligent à relire les circonstances de sa mort. Je sais que crier l'injustice de la situation, la cruauté de la vie ne me le ramènera pas, et pourtant, dans ma voiture, quand personne ne me voit ni ne m'entend, je crie encore ma douleur, ma colère...Je l'appelle au secours mais ne saurai jamais s'il m'entend...
Merci encore pour ton écoute, moi aussi je t'embrasse.