Mais oui c'est vrai, je dis souvent que je sens mon mari près de moi, mais en fait c'est mon cerveau à moi qui veut le garder près de moi. Il est avec moi parce que nous avons eu la chance de vivre 30 ans ensemble, et que ses goûts, ses envies, ses projets, ses joies, ses peurs... me sont parfaitement connus. Alors, il est comme un calque qui s'est supperposé à ma propre personnalité. Je pense à "deux".
Non, pas de petit fantôme, pas d'Ange Gradien, pas d'entité vaporeuse, pas de rèves (d'ailleur plutôt beaucoup de cauchemars le concernant, ce qui entraine des insomnies pour moi). Je ne sens pas sa main sur mon épaule. Rien de tout cela. Mais une telle envie de le garder avec moi, que je le "sens" avec moi. L'expression n'est pas la bonne, en fait. Il est là, simplement dans mes pensées, dans mon coeur. Je pense si fort à lui, je le connais si bien, je l'aime tellement que je sais ce qu'il dirait, ce qu'il ferait. Alors, c'est comme si il était là.
J'aimerais bien qu'il soit là.
Parfois je pense au petit tas de cendre qui repose dans l'urne blanche, histoire de me torturer un peu.
Non, ce n'est pas possible, mon super héros, 1,86 mètres, 95 kilos, fort et beau, ce ne peut être cela maintenant, un petit tas de cendre. C'est dur et c'est pour cela que le cimetière ne m'attire guère.
Et parfois je me demande où sont toutes ces âmes qui ont quitté un corps malade, ou blessé
J'ai lu un très joli livre qui m'a fait du bien, un petit roman, presqu'un rêve, "Pour l'amour de Il" de Michel Fremder. Un joli conte auquel on a envie de croire... Même si on n'y croit pas vraiment.
Il y a tant de questions qu'on se pose, en plus de la douleur.
Et personne pour y répondre vraiment.