Bonsoir Françoise,

Tu savais depuis 15 mois que ton époux ne pouvait être guéri, et tu as ainsi "vécu" (ainsi que je l'ai également fait sur une période plus courte) un deuil anticipé.
Très certainement est-ce la raison pour laquelle tu as actuellement "l'impression de ne plus avoir d'émotions", de "ne pas arriver à pleurer". Et tu es aussi encore anesthésiée par le choc encore très récent.

Outre les différentes lectures recommandées par les un(e)s et les autres (voir le fil "lectures") qui permettent de mieux comprendre ce qui se passe "au fond de nous" et que l'on ne sait exprimer, je t'invite à visionner la vidéo d'une récente conférence du Dr C. Fauré qui nous a récemment été proposée sur ce site (voir le fil "Conférence de Christophe Fauré").
Bien qu'ayant lu, et relu, son livre "Vivre le deuil au jour le jour", cette vidéo m'a apporté beaucoup.

Très cordialement.    Daniel

Daniel, j'ai écouté les extraits (les 4), mais pour avoir accès à la conférence complète (70 min), il faut payer?

Merci!

Caroline

bonjour,
Ce sentiment de ne rien éprouver, d'être comme anesthésiée, je l'ai bien connu et je le connais encore , c'est très culpabilisant .
 Mais c'est par mon corps que ma souffrance s'exprimait , j'étais plus que tendue, je me suis fait arrêté 3 mois, j'étais incapable  de retourner au contact des enfants, j'avais l'impression que ma souffrance , ils l'auraient ressenti à travers mes mains quand je les aurai soignés ou quand j'aurai fait le groupe de relaxation avec eux ,un exemple: j'ai voulu aller voir la secrétaire pour un problème de papier, j'ai pris la fuite quand j'ai vu les enfants sortir d'une classe.
Donc voulant retourner à mon travail dans lequel je m'épanouis ,  je n'ai eu d'autre alternative que de m'occuper de mon corps et donc de ma souffrance j'ai pratiqué beaucoup la marche( que je pratiquai avec mon mari) et la natation, c'est dans l'effort ou dans l'eau que je pouvais crier avec le souffle, j'ai voulu continuer le yoga,  trop difficile,j'ai changé pour du feldenkrais et là j'ai eu le sentiment à la fin de la première séance que quelqu'un me prenait dans ses bras, je fais de l'accupuncture, je vois une somato-psycho pédagogue.J'écoute de la musique qui exprime tant ce que je ressens; je couche par écrit ce que je ressens ce que je vis

Je sais que nous sommes tous différents , à toi de trouver ce qui peut t'aider à extérioriser ta souffrance, car elle est là, et profite de ce temps d' anesthésie pour mettre en place des étayages pour l'avenir, pour réfléchir à tes besoins à tes fragilités à tes valeurs, pour ne pas prendre un chemin qui ne serait pas le tien, donne toi du temps, prends soin de la petite fille qui est en toi et qui ne demande qu' à grandir Le conseil de Daniel est bon ,j 'ai découvert il y a 15 jours les écrits de C Faure et ce site et j'y ai retrouvé beaucoup de ce que je ressentais  mon mari est décédé  depuis 3 mois et demi
Tu as déjà repris le travail, cela doit être très difficile. je l'ai repris depuis 10 jours et c'est épuisant physiquement, et refouler les émotions au matin ou au soir quelle énergie que ça nous demande alors rien d'étonnant que tu es du mal à te concentrer
avec toute ma sympathie,
Marie-o

chère Soizic,

J'ai pris connaissance de tes messages et je sais combien c'est d"déroutant et de ne rien éprouver (!)
Mon mari est décédé le 3 avril 2012 d'un cancer incurable . Pendant les 7 mois ouù nous avons lutté tous les deux(hospitalisé à domicile) j'ai pleuré, crié craqué même avec lui.Après son départ, je suis restée 15 jours verouillée et un matin, une petite chose a déclanché les larmes qui depuis reviennet à chaque instant;

.Chaque personne est différente mais comme tous j'en reviens au livre du Docteur FAURE qui m' beaucoup apporté

je partage ta peine et je te,souhaite malgré tout une bonne journée
amicalement

Hirondelle

Bonjour , Hirondelle,

J'ai accompagné bien des personnes en fin de vie , j'ai été infirmière à domicile pendant 25 ans. Alors,  surtout, ne regrette  jamais d'avoir pleuré , crié, craqué avec ton mari . Vous vous êtes autorisé ensemble à partager vos émotions de colère de tristesse et  j'espère que cela vous a fait du bien à  tous les deux et vous a rapproché , comme je l'ai souvent constaté.
Avoir accompagné ton mari dans sa lutte contre le cancer pendant 7 mois quelle belle preuve d'amour , j'ai vu combien c'était difficile et épuisant.
Alors prends soin de toi.
Marie-o