Bonjour Didier, je suis nouvelle sur ce forum donc je n'ai pas pu lire tous les messages. Je n'ai pas l'ancienneté nécessaire dans ce deuil de conjoint pour vous apporter un témoignage d'espoir.
Je partage pleinement votre détresse, mon conjoint nous a quitté il y a presque 2 mois des suites d'un cancer du poumon.
Nous étions ensemble depuis 10 ans, comme vous et d'autres, avec des hauts et des bas mais un véritable amour.
Oui, la vie nous paraît tellement injuste, à croire que tout ceci était trop beau pour être vrai.
Pourquoi tout ce malheur, je n'ai pas non plus la réponse, je ne sais pas s'il y en a une.
Comme vous dites, difficile d'y croire quand notre monde s'écroule.

Bonjour Laurence,
Merci pour votre message et je vous adresse mes sincères condoléances et vous envoie ma compassion. Quand on le vit, ce n'est pas grand chose, mais cela fait du bien de ne pas se sentir seule dans ces terribles épreuves. Quand on y pense, c'est horrible à dire.
Est ce que vous voyez une évolution au bout de 7 mois ? Le manque et la douleur sont quotidiens mais est ce que vous parvenez à gérer un peu mieux malgré les pas en arrière ?  C'est difficile quand on espère toujours que l'on va sortir de ce cauchemar.
Je partage votre douleur lorsque l'on y croit jusqu'au bout et qu'au final, il n'y a plus d'espoir.  Ces victoires dans la maladie sont vraiment vicieuses.
La période actuelle n'est vraiment pas propice. 
Dans notre malheur, je m'estime d'être chanceuse d'avoir nos filles qui permettent de sortir un peu la tête de l'eau.
Le manque est vraiment une sensation atroce qui nous opprime la poitrine et nous couple le souffle.
Bon courage à vous, comme vous dites, il en faut une sacrée dose.

Angie Duvivier
triste bienvenue
c'est en lisant des jours, des nuits les anciens du forum que j'ai tenue la tête hors de l'eau parfois après des plongées profond sous l'eau ...
Ma fille, mes petites filles furent l'ancrage dans la vie, j'ai fonctionné pour elles et aussi pour honorer mon défunt aimé qui m'avais fait promettre de continuer  ...

le fil rouge était faire comme lui aurait aimé que je fasse
un point d'appui le pas à pas au début = ne pas se projeter plus tard juste arriver à faire l'action suivante  puis ça a évolué
et la grande aide du forum avec des rencontres entre ami.e.s du forum le précieux soutien !

voilà
Le chemin est non un marathon mais un trek dans le désert
j'ai compilé des choses pour aider  ... à fouiller
peu à peu
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/en-guise-de-table-des-matieres/

crée ton fil perso pour parler de toi de lui ...

Oui Qiguan, s'occuper d'une manière ou d'une autre, sortir prendre l'air, marcher. C'est ce que j'ai fait dès le début.
J'ai repris mon travail de suite pour m'obliger, OUI m'obliger à continuer une vie sociale. Je n'ai pas d'enfants, juste des animaux qui demandent des attentions également. Je m'oblige à avoir des tâches, j'ai demandé aux ami(e)s, à la famille de m'aider à continuer à avoir envie.
Oui Didier c'est difficile, et quand les tâches sont terminées, on cogite à nouveau. Mais on a fait quelque chose.
J'essaie de garder la tête hors de l'eau, c'est compliqué. Aujourd'hui ce n'est pas le top. Je devais aller chez mes voisins, et je leur ai envoyé message pour leur dire que je ne serai pas de bonne compagnie en ce jour, mais par contre, je sais que j'irai, car voilà j'avance pas à pas. Aucun projet, je vis au jour le jour.
Ces pas sans mon mari sont lourds mais si je ne les fais pas, je tombe. Est ce que c'est ce qu'il aurait voulu? Je me dis que non. De toute façon, comme je l'ai déjà dit, la marche arrière n'est plus possible. Le courage et la force qu'il m'envoie (et je sais que cette force vient de lui, pour tout ce qu'il m'a appris, donné) m'aident à être résiliente.
Je vous souhaite une belle fin de journée.

Bonjour did

Votre colère est normale et votre désir de "tout foutre en l'air" est aussi normal. J'ai connu votre chemin rempli de ronces et même s'il y en a toujours ce ne sont plus les mêmes.
Cette colère contre le corps médical se présente en début de deuil avec toutes les questions qui vont avec et ces incontournables "SI" qui ne donneront aucune réponse... peut-être parce qu'il n'y en a pas tout simplement. Puis on arrive à se dire au fil du temps que l'on a fait ce que l'on devait faire et que si on était allé au médecin plus tôt finalement rien n'aurait été changé, juste un peu plus longtemps auprès de nous. Bien sûr que l'on aurait préféré les avoir auprès de nous même une minute supplémentaire. Mais à cet instant T ou on découvre le drame qui se prépare rien ne nous signalait que tout se jouait parce que BIEN EVIDEMENT nous aurions agi. Or on regarde le passé avec le prisme du présent qui nous dit ce que nous aurions du faire maintenant que nous savons tout mais nous ne savions rien à ce moment là, voilà toute la différence.

Ce chagrin quand vous voyez les autres heureux est aussi un parcours malheureusement normal. Soyez certain que cela va s'atténuer avec le temps sans que vous vous en rendiez compte, très certainement qu'un jour vous commencerez par en sourire puis vous vous reprendrez en culpabilisant et petit à petit votre sourire évoluera. Dans mon cas, au début j'étais effondrée lorsque je voyais des couples se donner la main en sortant d'un spectacle, à tel point que je refusais de continuer à y aller car la première fois il m'a fallu 2 jours pour m'en remettre. A la deuxième fois une soirée et maintenant je plains ces couples qui sortent de la salle sans se tenir par la main qui ne se retrouvent que à l'extérieur, qui ne se sont pas attendus, ils ne savent pas les pauvres !

Voilà soyez certain que vous allez évoluer mais que ce sera long mais JAMAIS vous ne l'oublierez et TOUJURS par moment pour un oui pour un  non il y aura des torrents de larmes qui dévaleront.

Mille courages

Bonsoir Didier,
J'ai ressenti et je ressens encore les mêmes choses que toi. Pour le travail, il m'est très difficile de trouver concentration, mais j'essaie. Heureusement l'ensemble de mes collègues est très bienveillant. Comme toi, je suis très souvent en colère, contre la vie, contre les "gens", ... mais cela semble être une étape dans le deuil. J'ai du mal à me dire que la vie continue pour les autres, alors que la mienne a été brisée par la mort de ma moitié. Je suis en colère car la vie lui a enlevé sa vie, alors qu'il l'aimait tellement la vie.
Ce fichu crabe qui a avancé sournoisement pour montrer sa présence quand c'était déjà trop tard. Mon mari a lutté pendant un an, avec des espoirs. Colère contre les médecins qui ne disent pas clairement les choses.
33 années de  bonheur. Nous n'avions pas d'enfants; la solitude est devenue mon amie même si je suis très entourée. Je suis brisée. Mais je dois avancer, seule maintenant, mais je dois le faire. Depuis 7 mois et demi, j'avance dans cette tempête, je vis des moments difficiles, très difficiles, MAIS je ressens parfois des moments plus doux, plus sereins. Je pleure quand mon corps a envie de pleurer.
Ce forum m'aide beaucoup Didier, et je suis persuadée qu'il va t'aider aussi.
Belle soirée. Laurence

Bonsoir Didier, oui tout est difficile. Se retrouver seul(e) alors que nous espérions une guérison ou un espoir. Se retrouver seul(e) du jour au lendemain. Tout devient compliqué : se lever, réfléchir, penser, agir, sortir, dormir, ..... notre vie est chamboulée. Mes nuits ne sont pas réparatrices, mon sommeil est perturbé depuis son départ. Il l'était déjà avant, mais encore plus maintenant. Hors de question pour moi de prendre quoique ce soit, car ce n'est que cacher quelque chose qui éclatera un jour ou l'autre. Je suis épuisée, je suis dans un mal être quotidien. Mais j'essaie de rester debout. La route est sinueuse, je le sais, je l'ai bien compris. Il faut continuer. Il faut se reconstruire. Evidemment, cela prendra du temps. Comme toi, je me suis dit et je me dis encore A quoi bon? J'ai beaucoup de personnes autour de moi, ami(e)s, relations, familles qui depuis le début font tout leur possible pour m'aider à tenir debout. Je les en remercie car sans eux, mes idées auraient pu être noires. Depuis plus d'un an, (mon mari était encore à mes côtés), j'écris tous les jours tout ce que je fais la journée. Quand mon mari était encore là, j'écrivais également (son état, ce que nous faisions, nos projets, ...). A ce jour et depuis son départ, je continue à remplir des pages tous les soirs en particulier, sur lesquelles j'écris ce que j'ai fait, mes colères, mes ressentis, mes manques, lui, moi, notre amour..... une forme d'exutoire qui me fait du bien car c'est une correspondance que je fais entre lui et moi. Il est à mes côtés et je lui raconte tout. Cela me fait du bien, et je reste dans ma bulle.
Aujourd'hui, je ne vais pas bien, avec cette boule au fond de la gorge, ...... le chagrin.
Demain sera un autre jour.
Je te souhaite une belle soirée. Je te souhaite une nuit sereine.