Bonjour Ichti, Marie, Sylvie et tous les autres,
Tous ces anniversaires, toutes ces premières fois ... Pourtant quelqu'un a dit ici que parfois l'appréhension de ces moments est plus forte que leur vécu, et je crois que c'est réel.
Je connais tes sentiments, je les ressens moi aussi, ces matins où, dès le réveil, la réalité s'abat sur nous, la peur de l'avenir, le manque, la douleur, les souvenirs, et le sentiment d'injustice.
Et nous continuons, malgré tout, on a coutume de dire un pas après l'autre, de tous petits pas parfois quand ce ne sont pas des pas en arrière. Et le chemin se fait, ce "travail du deuil ", la douleur, la souffrance en font partie, il ne faut pas les occulter, il faut les vivre, elles sont nécessaires .
Un jour, nous le savons car les " anciens du deuil " sont venus nous le dire, nous irons différemment. Je dis différemment car je ne peux pas dire que nous irons mieux, mais ce sera mieux. Notre ciel va s'entrouvrir et un morceau de ciel bleu va apparaitre, il nous permettra alors de continuer à vivre un peu mieux.
C'est difficile à croire, mais c'est vrai, j'en suis sûre.
Je pense bien à vous, vous qui avez perdu une partie de vous même.
Mon amour est parti il y a juste 7 mois aujourd'hui, le 12 février. Ma douleur s'adoucit, mais ma tristesse est profonde, une grande mélancolie.
Je ne me révolte plus contre sa mort, je me révolte contre sa souffrance, elle est pour moi inacceptable.
La douleur du manque est là, à chaque instant, elle ne faiblit pas .
Je me suis réconciliée avec lui, lui permettant d'intégrer mon coeur, alors je l'attends. Je sais qu'il va venir se nicher au fond de moi pour ne plus me quitter, jamais, et m'accompagner pour le reste de ma vie.
Je vous embrasse
Nora