Bonjour Chantou,
comme moi tu es venue pour qu'on comprenne ta douleur et pouvoir en parler sans retenue et quand tu veux.
Il y aura toujours quelqu'un pour te lire et te comprendre.
Tu es malheureusement venu grossir nos rangs.
nous t'aiderons le mieux que nous pourrons.
Moi j'ai perdu mon petit mari boulanger de 47 ans le 1er janvier 2011 après 1 mois et demi d'une maladie orpheline et cruelle.
Voilà, écrit quand tu veux, tu peux même envoyer des mails personnels.
je t'envoie plein de force pour commencer ce travail de deuil.
Je t'embrasse bien fort.
Pascale la Louve

Bonjour Chantou,
Tu as eu raison de venir ici, pour partager ton immense douleur.
Ce vide brusque qui nous sidère complètement.
Ici tu sera écoutée et comprise sans jamais être jugée.
Tu peux dire toutes tes émotions, écrire toutes les paroles que tu veux nous sommes là à tes cotes
dans cette dure épreuve que tous et toutes nous traversons chacun à son rythme et comme il le peut.
Michel mon homme est parti il y 13 mois (cancer) nous nous sommes battus comme des lions durant 2 ans.
Au petit matin du 6 juin 2010 dans mes bras il a "fermé " ses jolis yeux.
Je pleure...

Je suis tout prés de toi et je t'envoie beaucoup de baisers.
Anne

Bonsoir Chantou, bonsoir à toutes,

Elles ont raison, Chantou, tu as bien fait de venir soulager ta peine ici. Ca ne la fera pas disparaître mais en te permettant de dire ce que sans aucun doute tu ne pourras pas dire ailleurs, même à des très proches, ça t'aideras certainement à affronter ton malheur et les jours de déprime, d'incompréhension face à ce qui t'arrive, cette colère et ce sentiment d'injustice qui nous atteint toutes et tous.

Les mieux intentionnés dans ton entourage ne peuvent pas comprendre ce que tu vis, sauf s'il l'ont vécu eux-même. Ici, malheureusement, c'est le lot de chacune et de chacun.

Personnellement, chacun de tes mots me parle comme si j'étais à ta place; car, crois le ou non, même si ça ne te console pas, je suis (nous sommes tous) à ta place: le cancer, je connais, sa souffrance et son courage face à la maladie, je connais, la fin inexorable dans les souffrances du malade et de son entourage, je connais; le vide, l'hébétude, l'incompréhension, la solitude qui suit le deuil, je connais aussi. Elle s'appelait Michelle, nous avons tout partagé pendant plus de 30 ans; elle est partie après avoir affronté avec courage un méchant cancer du sein à la cinquantaine, qui nous a laissé 5 ans de répit avant une métastase cérébrale finalement fatale, qui a eu raison de sa volonté et de sa détermination à lutter et l'a emportée  au terme d'une éprouvante déchéance.

Ce n'est que mon histoire, mais si chacun à la sienne, toutes les fins, hélas, se ressemblent. N'hésite pas à venir t'épancher, tous ceux qui sont ici sont prêts, sans faire d'éffort, à t'entendre et à t'écouter, ce qui n'est pas le cas, tu t'en apercevras hélas vite, de beaucoup de ceux que tu peux cotoyer dans ton quotidien, même s'ils ont la plus grande sollicitude à ton égard. Ce n'est pas par malveillance, mais simplement parce qu'ils ne savent pas ce que c'est que ton mal et qu'ils ne peuvent donc pas te comprendre.

Amicalement

Encore une journée qui se termine, une journée faite de pensées, de chagrin, de larmes incontrolables ... j'essaie de m'occuper mais je n'arrive pas a m'occuper l'esprit, je n'arrive pas a "ne plus penser" ...chaque jour je vais sur sa tombe, je lui parle, je lui dis a quel point il me manque.. comment s'imaginer qu'il est là ... j'ai mal ... le soir arrive et j'ai horreur du soir, de la nuit, de ses heures interminables ou le silence de la nuit me parle de lui, de nous. je sais que vous qui etes ici comprenez ma peine, que vous comprenez ce déchirement qui est en moi, car qui peut comprendre sans l'avoir vécu une telle souffrance, un tel vide, ... les gens autour de moi me disent "il est mieux la ou il est" mais qu'en savent ils, ils me disent "il a fini de souffrir" oui c'est vrai mais quand il me disent "la vie continue" là ils ont tout faux, car la vie ne sera plus jamais pareil, pour moi la vie ne continue pas, car la vie sans lui n'est plus la vie. nous nous sommes mariés à 22 ans, nous avons eu deux beaux enfants, ils ont 32 et 26, nous aurions pu vivre encore de si bons moments...pourquoi lui avoir repris la vie a 54 ans? pourquoi lui qui n'a fait que travailler dur pourquoi ne pas lui avoir donné un peu de repos autre que le repos éternel ? je ne sais plus ou j'en suis, je ne sais plus comment vivre, comment survivre... je prends des calmants le soir pour m'aider a dormir un peu, j'aimerais peut etre consulter, me faire aider, mais je me dis a quoi ca servira en fait, parler devant une personne qui ne fait qu'écouter, ca ne sert a rien... ce ne sont que des toubibs qui ne cherchent qu'a vous droguer de médicaments pour que le temps passe et que la peine s'estompe, mais je sais qu'au fond de moi elle sera toujours la..

Bonjour Chantou,
comme tous ici j'ai perdu l'amour de ma vie. ton histoire ressemble tant à la mienne ... mariés jeunes, deux grands enfants de 30 et 32 ans, une vie heureuse et en 2006, cancer du côlon métastasé (au foie), lutte et "reluttes" (divers traitements) et fin de la guerre en mai 2010, cela fait 15 mois.
La suite de l'histoire, celle que je suis seule à écrire, est faite de larmes, de moments de désespoir et aussi de moments où ça va mieux. Il n'y a pas de remède miracle mais venir parler et lire sur le forum permet de se sentir moins seule et moins "différente".

Le travail de deuil est long et c'est un vrai travail, il faut tout "réapprendre", plus rien n'est comme avant. Moi, j'ai réussi à me passer de médicaments (du coup j'ai des tonnes de sommeil en retard!) mais je me suis fait aider par une psychologue. Elle est bienveillante, elle m'écoute bien sûr, mais en fait, nous dialoguons, elle m'aide à y voir plus clair, à faire le tri dans toutes les pensées qui m'assaillent, à cibler les priorités. (elle ne donne pas de médicaments, les psy ne sont pas médecins contrairement aux psychiatres).

"La vie continue", oui mais pas comme avant : je peux de nouveau sourire et parfois même éclater de rire, m'émerveiller, apprécier une sortie, un dîner, mais pour être pleinement heureuse, il faudrait partager avec Lui et ça, je ne le peux plus ! Il me manque toujours autant et je crois comme toi (et comme nous tous ici certainement) que la peine ne disparaîtra jamais, elle devient juste moins étouffante.

Mes pensées t'accompagnent
Biloba