FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: annick1966 le 10 juin 2015 à 00:07:10
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Voilà , date "anniversaire" 2 ans '...
Et je devrais passer à autre chose .... Refaire ma vie .... Etre prête ! A part une toute petite minorité , j'ai l'impression que plus personne ne me comprend. Certe j'ai avancé, repris une activité professionnelle, je suis active dans la vie scolaire et extra scolaire de mon fils , mais ma vie de femme est encore entre parenthèse, car lorsque je pense à moi, je pense à Lui.... L'Amour de ma vie .... Je me sens si seule le soir une fois que mon fils dort .... Plus personne a quî parler, echanger, partager .... A aimer ....
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Bonsoir Annick1966,
tu n'es plus seule, tu trouveras ici de l'écoute, des réponses, et surtout de la bienveillance.
Les dates anniversaires sont si cruelles.
tu auras des réponses d'autres membres plus avancé dans ce travail de deuil, qui t'aiderons plus que moi.
Même à moi, alors que je suis à 7 mois, on me dit que la vie continue, et blabla bla.
Je ne cherche plus à être comprise par eux, nous vivons dans des mondes parallèles, c'est tout.
Nous avons un coeur qui saigne, et pas eux.
Nous avons les souvenirs en permanence devant les yeux, et pas eux.
Une fois les enfants couchés, nous éteignons les lumières de la maison, pour rester comme cloitré dans un coin, et pas eux.
Cette liste sans fin, et comme les différences entre nous et eux. Si grande.
ce n'est pas à eux de te pousser, mais à toi d'avancer à ton rythme.
Je te souhaite un peu d'apaisement.
je suis comme toi, mon petit dort, et moi je rêve éveillée, à ce que sera demain.
Mais je ne compte pas sur "eux"
Je t'embrasse, et te souhaite une douce nuit.
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Finalement les premières semaines, premiers mois paraissent les plus difficiles mais là vos proches sont encore présents ! Alors certes il y a l'attente d'un retour impossible, l'incompréhension, la colère, mais il y a vos proches, ensuite vous n'espérez plus rien et il,n'y a plus personne .... Alors c'est presque pire si pire est possible ...!
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oui, du presque pire.. au fil des mois...
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Alors, peut etre que je peux t'aider ! j'ai un peu d'avance moi qui suit toujours en retard partout.....
je n'ai plus d'ex amis !
mes parents font la taupe aprés avoir fait l'autruche !
Nos grands enfants sont en couple et tiennent la barre de leur peine, comme il peuvent.
Il me reste 2 amies, que j'ai au tel 1 ou 2 fois par semaine.
Et en plus mon dernier porte encore des couches et ne vas pas à l'école avant septembre, par 1/2 journée.
Je sais que pire c'est possible, nous sommes en plein dedans.
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Nous étions l'un pour l'autre une "béquille" je me sens amputée, je pensais aller mieux, mais le manque est encore si fort ,, je n'ai pas encore réappris à marcher sans lui .. Alors même si je peux paraître forte ... pour mon fils , je me sens tellement démunie , et seule
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C'est ce qui me surprends le plus.
"L'apparence extérieur" que l'on a et l'intérieur dévasté.
Comme une carapace pour protéger notre coeur à nu.
Je te souhaite une douce nuit, je vais au repos, le clairon sonne tôt ici.
Je t'embrasse.
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Alors c'est vraiment si difficile.... Ça fait mal aussi longtemps ? Je suis si souriante et active dans ma nouvelle vie que personne ne sait combien je paie de ma personne et combien c'est épuisant , sauf mon fils quî me demande chaque matin d'un air inquiet "ça va maman"? Je ne suis même pas capable de le soulager de cette incertitude, je ne suis plus capable de rien ??? En fait je ne sais plus ???
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Je suis sûre que tu auras des réponses demain, nous sommes peu a veiller si tard, ou alors pendant les mauvaises passes. Je te sens pas bien et ça me touche tant. J'aimerais pouvoir atténuer ta peine en te disant les bons mots, d'après mon vécu,. mais je ne suis qu'au début.
Je regarde encore a mes pieds ce qu'il reste de nous .
A demain Annick
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Ce qui soulage les enfants, ton fils...c'est surtout de sentir que tu fais quelque chose pour accompagner ton deuil ,que tu prends soin de ta souffrance.. tu pourrais lui parler du forum où tu trouves de l'aide et du partage auprès d'autres endeuillés?ça le soulagerait de ne pas se sentir seul à se soucier de toi? et tu pourrais lui demander ce qu'il fait , lui...pour son chagrin? où ce qu'il aimerait faire.?Il a quel age ce fils?
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"Je regarde encore a mes pieds ce qu'il reste de nous ."
Que j'aime cette image...!
Il faut vraiment que tu écrives un livre...
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Eva, Luna, merci pour vos messages , vos réponses, merci d'être là, il ne reste tellement peu, plus de personne ... Douce nuit à vous , je vais essayer de dormir un peu ..je vous embrasse
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Bonjour Annick,
Bientôt 4 ans au mois d'octobre que je suis veuve,j'ai une petite fille de 6 ans et quand arrive le soir et qu'elle est couchée,la solitude me ratrappe,dernièrement des crises d'angoisses sont apparu, je reste fragile,même si j'ai " vie normale ".
Les gens disent de moi que suis une personne souriante, mais l'intérieur de moi ils savent pas que mon coeur pleur.
Je nous souhaite à toutes et à tous de retrouver une paix intérieure, mais le temps peu faire des miracles, en fin j'espère.
Je pense bien à vous tous.
Lya
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personne ne peut consoler personne...(sauf un très très proche.. et encore... pas sûre...)
c'est une des dures leçons du deuil..mais on peut s’accompagner..échanger, se parler , se soutenir et partager.. et ça c'est infiniment précieux...
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Annick en regardant ton profil je vois que tu reviens vers ce forum où tu étais inscrite
j'accueille avec ce post http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/role-du-forum-pour-nous-c%27est-quoi/msg48232/#msg48232 mais peut être as tu déjà au fur et à mesure lus ces fils ...
oui le long parcours du deuil
le masque ...
on partage aussi cela ici
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annick,
je reprends les mots d'Eva , personne ne peut consoler mais partager est précieux ...
le dr fauré explique très bien ce que tu écris , au fil du temps , l'impression de replonger , la différence c'est que , contrairement aux 1ers mois , l'entourage est beaucoup moins présent ...
et il faut faire avec , ou plutôt sans ...
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Bonjour à toutes et tous,
Je voulais d'abord vous remercier de m'avoir répondu et d'avoir partager ce moment avec moi ... Certaines nuits sont plus difficiles que d'autres ;(
Je vous embrasse
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Une journée de travail qui permet de moins penser .... Un message de mon fiston qui m'annonce son passage en 3ème, des petits bonheurs qui nous font avancer ...
Mon compagnon a eu une rupture d'anévrisme cérébrale le 24 mars 2013 (pas de signe qui aurait pu nous mettre en garde, il n'avait pas 50 ans et était sportif ) un dimanche soir après un déjeuner en famille et une promenade en forêt, il monte se doucher et s'écroule, 10 jours de comas, de bataille , 2 interventions chirurgicales, et la mort cérébrale est annoncée, alors pour que cette injustice, son départ ne soit pas juste une souffrance et surtout parce que c'était sa façon d'être, donner, partager, avec les médecins nous avons décidé de faire don de ses organes et 7 personnes ont pu retrouver la santé, et avec leur famille un peu de bonheur .... enfin je l'espère ...
Franck n'est pas le "papa" de mon fiston, nous étions une " famille recomposée" mais il était son papa de Coeur, ils étaient très complice, et nous, très très amoureux, complices,. Nous devions nous marier et Franck adopter officiellement mon fils l'été de l'année de son accident (je n'arrive toujours pas à dire ce mot qui est définitif) .... La vie ne nous a pas laissé le temps.
Notre chemin est depuis en dent de scie, après le désespoir, la souffrance autant moral que physique, la peur et aussi cette colère. Il y a aussi des périodes d'espoir, où l'on ose même penser à l'avenir, et il y a ces rechutes terribles que l'on ne comprend pas, que l'on ne gère pas. Il y a les nuits blanches, et les week-ends ... Les amis du "couple" au fil du temps ne sont plus là, enfin il en reste très peu ... Peu de personne avec qui parler de Lui, de Nous.
J'écris, cela me fait du bien et occupe ces moments de solitude où j'ai parfois envie d'hurler : je souffre et tu me manques, pourquoi n'es tu plus là pour me prendre dans les bras et me serrer contre toi .
Peu de temps avant l'accident, Il m'avait serré tout contre lui, en me disant j'aimerai te serrer si fort que tu puisses rentrer dans mon cœur et voir combien je t'aime .
J'ai passé ces 10 jours de coma près de lui, à lui dire à chaque instant que je l'aime très fort, qu'il devait se battre, qu'il était l'homme de ma vie, le papa de mon fils, ma main dans la sienne, j'espère qu'il m'a entendu et qu'il sait où qu'il soit que je l'aime toujours aussi fort .
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Bonjour Annick
Oui notre chemin est bien difficile, le manque et le vide sont notre quotidien et les gens qui ne connaissent pas çette situation de deuil ne comprennent pas qu'on ne tourne pas la page comme m'a it une personne il y a peu. Alors ici, on peut le dire ce mal être et mêle les petites joies aussi quand on en a, on se comprend cet ça fait du bien
Je te souhaite une soirée ensoleillée
Je t'embrasse
Lana
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Encore une nuit blanche qui s'annonce , les soucis du quotidien, si lourds sans toi, alors que tout paraissait détail avec toi, paraît insurmontable sans toi, et bientôt sans toit .... mon fils, mon Loulou, ma raison de vivre, qui grandit, sans toi, et ses questions sans reponse, ce petit bonhomme qui grandit bien trop vite .... et Toi tu n'es plus là,...
Tu me disais : tu me demandes mon avis mais finalement tu suis ton instinct et prends tes décisions ! Oui mais tout ça après de longues discussions, assis tous les deux, l'un près de l'autre, , ma tête posée sur ton épaule, ma main dans la tienne .... Nous pouvions passer des heures à discuter, à echanger, sans être forcément d'accord (ce qui était presque bien , car cela prolongeait ces moments de partage), et là , le soir venu je me pose cent mille questions, je ne sais plus quelle direction prendre, je me sens perdue, je vais me coucher, chercher le sommeil, dans ton tee-shirt préféré, en espérant un signe, un signe de Toi, je t'aime et tu me manques, tu nous manques tellement si fort ...
Tu étais l'exemple à suivre pour ce petit bonhomme qui devait officiellement devenir ton fils, je ne peux pas tenir ce rôle, il te revenait par l'amour que vous vous portiez et votre complicité .
Tu me trouvais forte et tu aimais le dire, mais j'étais forte parce que tu étais là, nous étions l'un pour l'autre une béquille et sans toi je me sens amputée, amputée d'une partie de ma vie , de l'amour de ma vie...
Je ne sais pas si tu es là, si tu nous vois batailler, si tu me , nous , vois sourire et même rire certaines fois. Et pleurer le soir,
C'est si dur sans Toi, je t'aime, je t'aime toujours aussi fort .
Jusqu'il y a peu de temps lorsque mon petit homme allait dormir j'écrivais tout ce que ressentais, mais juste pour moi.... sur ces pages qu'il faudra un jour que je rassemble, je ne sais pas pourquoi j'ai aujourd'hui besoin de partager, mais je sais que si je dois le partager c'est ici, après vous avoir longtemps lu sans partager...
Bonne nuit à toutes et tous, que cette nuit vous apporte un peu de repos et réconfort.
Douces pensées, douces nuits
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amputée , c'est exactement ça annick
on se sent amputée
et forte , je l'étais aussi ( il parait )
forte , avec lui à mes côtés ...
prendre des décisions , seule , sans quelqu'un avec qui en discuter ... quelle épreuve
je t'embrasse
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oui amputées déchirée car on a créé nos couples sur le mode fusionnel
nos moitiés répondant à nos besoins et nous répondant aux leurs ...
ici on se ressemble malgré les différences dans nos deuils ...
et là on doit devenir autonome plus personne pour combler nos manques et celui qui comblait a en plus laissé un vide de plus :'(
c'est le lot de notre deuil
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Bonjour Annick,
32 mois après il me manque, toujours, et pour toujours, ça fait déjà un moment que je le sais .....
Pourtant , je suis accompagnée maintenant, je ne refait pas ma vie, non, je la continue différente à jamais.
Bien que je ne sois plus seule, que je puisse partager, et que je sois de "nouveau" entourée, j'ai quand même de grand moments de solitude, bien que je puisse évoquer mon mari tous les jours (autant que le besoin se fait sentir ) , sans choquer, où agacer, mon compagnon, il reste malgré tout, des moments d'intime solitude, nous seules avec notre souffrance, des larmes qui arrivent, et qui coulent, dans le silence, des regrets, de ne pouvoir remonter le temps, et tant de choses, si j'avais su que j’aurais fait autrement......
De la culpabilité aussi, tenace celle là, et oui, je vis je respire, et lui n'est plus, les plaisirs sont parfois teintés de cette amertume et toujours de cette culpabilité....
Tout cela pour te dire de garder espoir, un jour ( peut être ) , feras tu une belle rencontre, comme moi, de celles que l'on ne calculent pas mais qui arrivent comme ça, alors ( peut être) comme moi, tu saisiras cette opportunité de continuer ta vie, autrement, parce que plus rien ensuite, n'est identique, même si c'est très bien, parce que à jamais je reste la femme de mon mari qui n'est plus, et la compagne de ..., c'est étrange comme les mots et les choses gardent leur place, dans nos cœurs comme dans nos vies.
Je t'embrasse fort.
zabou
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c'est très beau Zabou la manière dont tu nous témoigne de ton expérience de vie merci :-*
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Moi aussi j'en suis presqu'à 2 ans (20 mois hier). Et je peux te dire qu'après tout ce temps, mon deuil est très loin d'être fini. Bien sûr je fais des choses, j'ai moins envie de mourir pour le rejoindre, je me fais plaisir par des petites choses. Mais les larmes sont présentes encore chaque jour, le vide est tout aussi intense, la tristesse de ne plus rien partager avec lui reste vive. Il y a maintenant deux catégories pour moi : "eux" et "nous"... et nous n'avons plus la même vision de la vie, c'est sûr !