FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: QUENOUILLE87 le 29 septembre 2012 à 10:47:24
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Bonjour à vous tous,
Je reviens d’une semaine de vacances avec mon frère et ma belle-sœur, je devrais être bien, mais non. Impossible. Six mois ont passé et j’ai l’impression d’aller de plus en plus mal, je m’enfonce. Il me manque trop.
En me promenant au bord de la mer, je me disais que nous serions si bien tous les deux, et là impossible de me détendre. Le petit truc au fond de l’estomac, le gros soupir qui nous fait dire « qu’est-ce qu’on est bien, qu’on est heureux !!! », je n’ai pas réussi à le faire sortir.
Pourtant, ce devrait être l’inverse. Le temps passant, je devrais aller de mieux en mieux…. Je suis rentrée à la maison hier soir, et me suis encore écroulée, assise par terre dans la salle de bain, la tête enfouie dans une serviette de toilette, à sangloter tant et plus, comme si toutes les vannes avaient été ouvertes. Et ce matin, j’ai attaqué le grand ménage pour m’occuper l’esprit, et me voilà trainant en peignoir, pleurant en passant la serpillère, et ne pouvant en parler à personne car « Nathalie elle est forte, elle a l’air d’aller bien maintenant ».
Je n’ai qu’une pensée en tête depuis plusieurs jours : en finir. J’ai trop mal. Je n’ai pas d’avenir sans lui, il était ma vie. Bien sûr mes filles sont là, elles ont besoin de moi comme tout le monde me le dit, mais moi j’ai besoin de lui, et sans lui je n’arrive pas à vivre tout simplement, je n’ai plus l’envie de continuer.
Je vous embrasse
Nathalie
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Bonjour Nathalie,
Eh bien voilà de bien vilaines pensées. Il n'y a malheureusement que 6 mois que tu es seule. Qu'es ce que 6 mois dans ce long chemin qui nous attends pour cicatriser notre blessure. Tout le monde a trés mal, ce n'est pas un bon argument je sais, mais ilfaut avancer pour faire vivre celui qui t'a quitté. Il faut que tu reprennes un semblant de goût à cette vie qui paarît bien fade sans l'aimé.
C'est vrai. Moi aussi je suis parti 10 jours chez mon frére à Annrcy, avec mon fils et toute sa petite famille. J'ai passé de bons moments en leur compagnie, mais il manquait Claudine. L'année dernière, nous y étions également allés, mais cette année les paysages n'avaient plus la meme beauté. Le Mont Blanc bien que dégagé, n'avait plus du tout le même aspect. Il y avait comme un voile devant mes yeux.
Peut-être un voile de larmes? Surement. Nous n'avions vus le Mont Blanc que l'année dernière, et à cette époque, il était magique.
On me dit aussi que je semble aller bien, les personnes qui m'appellent ou que je trouve par hasard, mais mon coeur saigne, et je sens bien que la blessure est toujours à vif. mois, mais il me semble que c'était hier. Le gros soupir" on est bien, on est heureux tous les 2", il faudra encore attendre, avancer encore sur ce chemin tortueux. Mais au bout, je suis persuadé que toi comme moi et tous ceux qui sont sur ce forum arriveront à voir le bout du tunnel.
Tu n'es pas seule. Nous sommes là, plus présent les uns que les autres, chacun avec ses appréhensions du moment qui passe, ses ressentis, mais toujours présents. Chasse ces idées noires. Fait ton ménage, pleure un grand coup, et aprés le coeur sera plus lèger. Un gros poids de moins à porter.. Et puis n'hésite pas, rconte, raconte encore. Tu vois pour moi, depuis que je me suis vidé la tête chez ma psy jeudi, les jouirnées sont un peu plus douces, alors je tente d'aider dans mes possibilités. Il faut continuer, pour celui ou celle qui nous a quitté. Ils le voulaient, j'en suis certain, et ils seraient bien malheureux de nous voir les rejoindre sans être allé au bout de nous même. Finir n'est pas une solution, elle représente des problèmes pour ceux qui vont rester, et nous ne pouvons pas faire cela, en mémoire de celui qui n'est plus présent.
Courage, et beaucoup de tendresse.
Marcel
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Nathalie,
Je suis très triste de percevoir à travers tes mots un grand désespoir ...
Comme te l'a dit Yohann, serait-ce l'effet "retour de vacances", quand après s'etre s'éloigné quelques temps de la maison, après avoir vu d'autres choses, permettant ainsi de se déconnecter un peu, de lâcher prise, même si on sait tous que ce n'était pas les meilleures vacances de notre vie, que le manque était la, il faut revenir brutalement à la réalité, affronter notre quotidien désormais seul ...
J'ai connu ça également et ce phénomène s'est transformé en de douloureuses crises d'angoisses (sur lesquelles j'ai pu porter un nom après un passage au urgences).
Alors, Nathalie, prends soin de toi, défoules toi sur ton ménage, pleures, cries mais enlèves ces idées noires de la tête parce que nous t'attendons et comptons tous sur toi le 17/11 ;)
Je t'embrasse
Karine
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Ah Véro, j'adore ton expression "mettre sa souffrance en maillot de bain" ..... Je crois que je la ressortirais ;)
Biz
Karine
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Bonjour Nathalie,
Je viens de lire ton message et tes mots me touchent .6 mois dans quelques jours que mon mari nous a quitté .et j'ai de plus en plus de mal à supporter le manque de lui, le silence dans la maison, son désordre, son rire, ses bras. J'ai envie de ma laisser aller au désespoir. Cette souffrance est tellement cruelle.
Je me défoule dans le ménage, le bois a rentré pour l'hiver et les corvées mais parfois, cela ne remplit pas les journées. je ne travaille plus à l'extérieur ..... le retour de quelques jours de vacances dans un endroit qu'il affectionnait particulièrement a été difficile.
les mots me manquent ..................
Je ne peux que partager ta douleur et essayer de te donner un peu de courage pour continuer à avancer
Amicalement
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Chère Nathalie, non le suicide n’est pas une bonne idée. Le deuil après suicide est terrible. Peut-être, si tu allais lire un peu les témoignages dans la rubrique « après le suicide d’un proche », cela t’aidera à continuer ton combat.
J’ai lu et je lis toujours inlassablement des expériences proches de la mort du livre du Dr. Elisabeth Kübler-Ross « La mort est un nouveau soleil » et d’autres. Ce psychiatre a accompagné et écouté des mourants pendant toute sa vie et a essayé de percer le mystère de la mort. Les témoignages réunis dans son livre m’ont donné la certitude que la mort n’est pas une fin et que la vie a un sens. J’ai la certitude que je vais retrouver ma fille et mon mari, il me faudra juste patienter. Cela m’aide à tenir et c’est à cela que je m’accroche. Cette certitude m’a redonné vie bien qu’elle est triste maintenant et que je ressens toujours un gros fossé entre les autres, n’ayant pas connu de deuil proche et moi.
Pour ma seconde fille et moi, cela nous fait du bien d’avoir à nous occuper d’une vieille chienne recueillie à la SPA. Elle entraine une rupture dans nos habitudes qui nous fait avancer comme tous les autres changements.
Je te souhaite beaucoup de courage. Ton mari sera heureux quand tu iras mieux. Il veille sur toi de l’au-delà, j’en suis certaine.
Courage à vous toutes et tous
Méduse
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bonsoir Nathalie,
Comme tu peux le constater tu n es pas la seule à ressentir ce vide et cette souffrance pendant le temps des vacances.
Je me suis apperçue récement qu au début je choisissai aussi mes destinations d une bien étrange façon: c etait toujours des lieux reliés d une façon ou d une autre à mon époux.
Le seul que j ai choisi en toute conscience de ça, c etait le Mont saint Michel pendant les grandes marées, un voyage que nous avions prévu de faire ensembles...
Moi qui n est aucune certitude sur une quelconque croyance, j ai eu besoin d aller allumer un cierge avec mon bébé pour son papa sous la statue de Saint Michel, celui qui aide les âmes dans leur chemin après la mort.Et ça m a fait du bien.
Je voyage beaucoup depuis 3 ans, c est comme une boulimie pour moi de vouloir tout voir, de faire un maximum avant de ne plus le pouvoir.
Et chaque fois c est pareil: j angoisse avant le départ, je me sent mal ailleurs car je cherche sans arrêt derrière moi celui avec qui je devrai partager ces moments (un peu comme à chaque étape que passe notre petit sans son papa), et au retour...
C est un vide immense qui m envahit dans cette maison où personne n est plus là pour m accueillir.
La tension lache, peut être qu on pense qu en revenant tout sera redevenu comme avant, et au final....c est toujours le même chaos, un vide immense, une solitude permanente, et ce temps qui passe, et ces autres qui nous pensent si courageux et si forts alors que nous craquons à chaque instant dans le silence de nos coeurs.
Si nous voyageons, ils croient que c est bon signe, qu on est prêt à affronter l extérieur,que ça va mieux.
Au final, nous savons que nous fuyons ce quotidien qui nous oppressent, nous tentons de nous soustraire à cet étau qui nous enserre et nous pousse inlassablement vers des phases intenses de déprime.
Et le mal nous rattrape d autant plus fort à notre retour.
Nous avons cru souffler, et maintenant il nous faut ré affronter cette réalité si lourde.
C est comme si tout revenait au point de départ, et à force, on ne se sent plus l energie de se lancer dans la bataille, d autant que les vacances finalement ne sont jamais de tout repos puisqu elles nous mettent face à d autres sentiments.....
Mon message est un peu long, mais le tien m a tellement interpellée que j ai pris le temps d y reflechir.
J espere que tu te sentira un peu moins seule en nous lisant, nous qui traversons un peu le même chemin.
Je te souhaite beaucoup de douceur pour l avenir, et de pouvoir un jour vraiment profiter des vacances pour ce qu elles sont censées nous apporter: des instants de plaisir et de ressourcement.
Je t embrasse
tiobob
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il faut s accrocher, c est vrai mais comment faire ily a des jours ou j ai vraiment l impression de m enfoncer et de ne pas y arriver 2 mois et une semaine qu il n est plus hier j etais tellement mal comment trouver la force de continuer sans lui , quand je vois des couples j ai mal quand je regarde la vie tout simplement pourquoi ? la vie est si injuste je fais quoi sans lui maintenant
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Bonjour Moune,
Je crois que nous sommes tous d accord sur l injustice de notre situation, mais nous n avons pas vraiment le choix.
C est vrai c est difficile, c est douloureux, et chaque pas que nous faisons est une épreuve qui nous parait insurmontable.
Mais tu verras qu avec le temps , on fini par compendre: on ne fait pas sans eux, on fait avec ce qu il nous ont légué, avec leur souvenir dans le coeur, avec l histoire que nous avons démarré ensembles et qu il nous faut poursuivre en solo.
Tous nos repères sont bouleversés, notre vie chamboulée, nos projets démolis.
Nous sommes tous complètement perdus sur ce chemin, mais venir ici en parler nous aide petit à petit à mieux comprendre et à nous retrouver.
Accroche toi Moune, nous sommes là pour veiller les uns sur les autres.
Bonne journée
tiobob
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Merci à vous tous pour vos messages de soutien. J'ai repris le travail aujourd'hui, au moins l'esprit est un peu occupé. Et ce soir, reprise des entrainements de piscine, et demain des cours d'aquarelle. J'essaye de remplir au maximum ma vie, mais c'est si difficile. J'ai attaqué ce week-end le jardin, et je pleurais en ratissant les épines de sapin. Il a fallu que j'invite ma fille à manger pour avoir envie de cuisiner. J'ai vraiment l'impression de faire un vrai retour en arrière et de me laisser gagner par le désespoir. Il suffit d'un rien pour que je me mette à pleurer, un outil qui traîne, les caleçons ce matin dans leur tiroir, mes sous-vêtements en dentelle que j'ai enfilés et qu'il ne regardera plus jamais, etc....
Dure étape à passer, et impossible d'en parler aux amis qui ne comprendraient pas. Heureusement que vous êtes là tous !!!
J'appréhende un peu cette journée du 17/11. J'avoue que je me pose beaucoup de questions : est-ce que ce sera facile de se rencontrer, de se parler, alors que jusqu'ici tout était virtuel, que j'étais cachée derrière mon écran ?
Bonne journée à vous
Nathalie
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Bonjour Nathalie et les autres,
Moi aussi en ce moment je m'enfonce, j'ai l'impression de m'enlicer. Je n'ai plus l'énergie... C'est un très grand creux qui montre difficillement une porte de sortie, un sas de décompression, une lueur d espoir. Je suppose que l'on doit en passer par là mais ca fait peur et on ne sait pas quand ca iras mieux et pour moment j'ai très mal.
Pour ce qui est du 17.11, je pense que nous avons bien assez de contrariété comme cela pour ne pas angoisser d'une simple rencontre qui sera placé sous le signe de la convivialité. Juste des gens qui nous ressemble, juste un moment pour sortir de sa bulle, pour voir qu'on est pas les seuls et que notre long chemin est normal. Juste un moment où l'on ne fera pas semblant chacun allant à son rythme dans la rencontre avec l'autre. Voilà selon moi comment concevoir et appréhender cette rencontre.
Haut les coeurs personne ne va manger personne :)
Bises
Elodie
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Yohann,
Toujours la petite touche d'humour et cela fait du bien.
Oui bientôt 9 mois que Johan est parti, l'absence se fait douloureuse, le manque prenant et oppressant.
Le vide oui tu le décris bien, le vide intérieur, l'envie de rien, le manque d'énergie, l'absence de perspective, le manque de lui. Je n'ai que 34 ans et je me dis allez en moyenne encore 40 ans comme ca... Ca va être long :)
A quoi s'accrocher ou plutôt se raccrocher, je n'ai plus mon amour, plus d'avenir, pas d'enfant, on ne peux pas dire que j'ai les meilleures bases pour avoir une belle vie.
Johan disait assez souvent "je sais pas" et ca m'enervait et aujourd'hui c'est moi qui ne sait plus, plus rien.
Il était ma boussole sans lui j'ai perdu mon nord, mon sud, mon est, mon ouest. J'étais une jeune femme pleine de projet et aujourd'hui plus rien n'existe. Johan avait l'habitude de dire que j'en demander toujours plus, que je ne savais pas apprécier le moment présent alors que lui avait le don de se contenter de ces instants. Régulièrement, je l'appelé Monsieur Moins et il m'appelait Madame Plus, ca nous faisait rire. Aujourd'hui je réalise à qu'elle point il avait raison, nos projets ne sont plus que des chiméres et je n'ai plus de présent. Ce constat m'est si difficil à accepter il me donne envie que le temps passe, passe pour que bientôt nous soyons de nouveau ensemble s'il y a un après.
Si en plus tu m'annonces qu'il n'y a plus de plat principal le 17 alors là... :)
Bises et Merci
Elodie
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Paquerette, Yohann,
Vous me faites pleurer au travail c'est pas très jolie tout ça :)
Merci pour vos mots qui soulage un peu mes maux. J'ai hâte de vous rencontrer en chair et en os enfin si on retrouve le plat principal du 17.
Oui Yohann, je sais à quel point nous étions complémentaires avec Mon Johan, je sais et comprends tout ce que j'ai perdu lorsqu'il est parti. Je n'ai oublié aucun des moments vécus à ma façon, dès fois pleinement et puis dès fois non qu'ils aient été bons ou moins bons.
Nous étions un moteur l'un pour l'autre et sans lui et bien je suis en panne. Ni l'un ni l'autre n'avions tord ou raison, nous étions simplement deux être pour qui les défauts et les qualités de l'un étaient assemblés à l'autre, tout cela formant une symbiose où l'équilibre et le bonheur avaient été trouvés.
40 ans c'était une moyenne Yohann, je n'espére pas être la future Jeanne Calmant, je te laisse ma place si tu veux.
Je sais que je ne resterais pas 40 ans comme cela, enfin j'espére mais comme ca me fait mal qu'il soit mort et que moi je sois ici sans lui. L'avenir il était avec lui. Si je pouvais j'échangerais nos places mais ce n'est pas possible.
Non je n'ai pas de lien de parenté avec St Thomas mais je suis un minimum réaliste. Et oui, lui s'était l'optimiste :)
Elodie
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Bonjour Elodie,
Je ne te connaissais non plus, et je dois dire que vous me faites un peu peur de parler de cette mort dans un avenir aussi lointain. 40 ans. Moi qui en ai bientôt 63, je n'en espère pas tant. La moitié me suffira amplement. 40ans et quelques mois, c'est le temps que nous avons passés ensemble avec Claudine. Toutes ces années à trimer, à vivre des bons et des mauvaises périodes, mais nous ne faisions qu'un.
Nous ne sortions jamais sans se tenir par la main, comme au temps de nos 20 ans. Nous nous embrassions aussi dans la rue, et cela ne nous génait pas le moins du monde. Tant pis pour les pisses vinaigre. Que la vie était douce auprés d'elle! Maintenant qu'elle est partie, 17 semaines aujourd'hui, tout me semble tellement sans intérêt. Alors la durée de vie qu'il me reste, j'espère qu'elle sera la plus courte possible. Je souhaite surtout ne pas faire comme mon père qui a fêté ses 91 ans au moins d'avril
Quant à Claudine, elle n'était pas trés motivée. C'était moi le moteur, mais elle savait m'éviter les bétises. Sans avancer vite, elle avait tracé son chemin, à son rythme, et cela lui convenait ainsi. Je tirais, elle suivait en faisant attention à droite et à gauche. Nous étions complémentaires, et en totale confiance l'un envers l'autre. Je crois qu'on peut appeler ça l'AMOUR. Maintenant c'est le grand vide.
Tu sais Yohann, je suis un peu comme toi. J'espère une chose, c'est tomber sur mon vélo. Je dois reconnaître que depuis que j'ai repris mes sorties, je fais moins attention au cardio. Parfois je me rends compte que ça monte un peu trop, mais tant pis. Arrivera ce qui doit arriver. Tant que ça tient, on tire dessus, mais il n'y a pas non plus de belle blonde pour m'entrainer. Si j'avais ça devant moi, alors ...qui sait. Claudine non plus n'était pas blonde.
Je vous souhaite une bonne communion pour le 17, car encore à ce jour aucun contact. Il reste encore un mois et demi. L'espoir peut être.
Un brin d'optimisme tout de même.
Marcel
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Bonjour Marcel,
Je parle de 40 ans car tout simplement je n'ai que 34 ans. Je n'ai pas eu comme toi la chance de passer 40 ans avec Johan. J'envie cela je l'avoue, nous aussi nous avions toujours pensé que nos mains se fripperaient ensemble.
Elodie
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Bonsoir Marcel, Elodie, Yohann, Pâquerette...
En vous lisant et en voyant les pronostics que vous faites sur vos durées de vie respectives, je me retrouve totalement dans vos propos. Je me rappelle m'être dit exactement la même chose...et il n'y a pas si longtemps, je me le disais encore... . 30 ans , si tout va bien, à vivre encore sans mon amour ( j'ai 57 ans)...qu'est-ce que ça va être long...j'vais jamais supporter...Sans lui, j'suis plus rien... :( Je n'ai jamais pensé au suicide, mais il m'est souvent arrivé de me dire que ça ne rendrait bien service d'avoir un accident...Je me rappelle une fois avoir rêvé que je perdais complètement la maîtrise de ma voiture...Je me souviens avoir senti une grande sérénité m'envahir car je savais que je ne maîtrisais plus rien et que ma voiture fonçait à toute allure contre une glissière de sécurité...Je me souviens m'être dit dans mon rêve: oh merci, mon amour, je viens te retrouver... :) Eh bien quelle n'a été ma déception de me réveiller...dans mon lit...! Je me rappelle aussi avoir pris l'avion en me disant que ça m'arrangerait qu'on s'écrase...
Vous voyez...même moi que tout le monde qualifie de forte, de courageuse..., moi-aussi j'ai eu de ces pensées morbides...
C'est vrai que mon Jean-Da et moi, on était tellement fusionnels...il était mon complément; je ne vivais que pour et par lui...je n'arrivais à être pleinement heureuse que lorsque nous étions ensemble...
Et pourtant, je me suis relevée...j'ai avancé... et aujourd'hui, je me dis que c'est par la souffrance qu'on apprend à se connaître...
L'année passée encore, je ne parvenais pas à apprécier les choses; je ne parvenais plus à voir de la même manières les choses que je trouvais si belles avec lui...Pour moi, où que je sois, il y avait un tache dans le paysage, une tache indélébile...J'avais l'impression que plus jamais, je ne saurais rire vraiment de bon coeur...
Et aujourd'hui, je renais à la vie...aujourd'hui, je sais que je vais vivre encore des moments magnifiques...
Ici, en Afrique, on me dit que je suis un rayon de soleil, que j'ai amené des rires et de la lumière dans leur centre...Ils n'ont pas envie que je parte...ils disent que ma joie de vivre va leur manquer... Et je sais que c'est vrai. Les gens qui voient les photos que je publie sur Facebook me disent que je suis rayonnante; que j'ai des étoiles dans les yeux...
ici, je dis plusieurs fois par jour que LA VIE EST BELLE... ;) et je le pense...
Alors vous voyez, le bout du tunnel finit par arriver...Il faut y croire...
Suzy
PS: Marcel, pour le 17, tu n'as vraiment pas la possibilité de venir en train ? Une rencontre comme celle-là n'est à manquer sous aucun prétexte... ;)
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Bonsoir Suzy,
Je sais que cette journée du 17 sera magique. Mais le train est pire que la voiture. Il y a 3 changements à faire, partir la veille, et pour le retour c'est encore pire. Un vrai cauchemar. Je vais voir aprés mon rendez vous chez le notaire du 18. Je saurais à ce moment là ou j'en serais de mes possiblités.
Pour en revenir à notre fil, je dois avouer, que j'ai cherché une solution pour en finir, mais une solution qui serait comme un accident, en voiture, en vélo, mais je m'en suis voulu d'y avoir réfléchi. Mes petits enfants ont encore du bon temps a me faire passer. Je leur dois aussi le souvenir de leur Manou, car je sais qu'elle leur manque. Par exemple, les deux garçons de mon fils dorment avec des photos de Claudine depuis qu'elle est partie. Donc il faut que je sois là pour elle.
Donc j'y crois maintenant, à une autre vie, mais avec toujours Claudine au plus profond de moi.
Affectueuses pensées.
Marcel