Bonjour à tous.
J’ai découvert ce forum après une recherche sur internet « témoignage deuil du conjoint ». Et je suis arrivée ici.
Je me suis inscrit et j’ai commencé à lire le fil de plusieurs personnes et j’ai pris conscience que ma douleur n’était pas exagérée, que j’étais « normal » et je n’avais pas à avoir honte de me sentir si mal.
Aujourd’hui, j’ouvre mon propre fil, je suis quelqu’un de très réservé et plutôt introverti de nature, mais j’ai ressenti le besoin d’écrire, pour vous parler de moi, mais surtout d’Odile mon épouse, décédée il y a maintenant un peu plus de deux mois le 25 juillet dernier. Odile était atteinte d’une BPCO, maladie du essentiellement au tabagisme, pour faire court cela se traduit par une infection quasi-permanente des bronches et qui évolues inexorablement vers une insuffisance respiratoire de plus en plus sévères. Les derniers mois avant son décès son état s’est rapidement dégradé. Deux mois avant son décès, elle ne faisait quasiment plus rien, le moindre effort l’épuisée, jusqu’au moment où j’ai dû la faire hospitaliser, car elle était en détresse respiratoire. Ils l’ont placé sous VNI (ventilation non invasive), deux jours plus tard, ils nous ont annoncées que continuer comme ça serait de l’acharnement, car elle ne pouvait plus respirer suffisamment par elle-même et qu’il fallait la débrancher. De plus, des résultats d’examens pratiqués avant son admission ont révélés pendant qu’elle était en soins intensifs, qu’elle avait un cancer aux poumons et une métastase au cerveau. Après qu’il l’est débranché, ma fille et moi avons pu rester avec elle et l’accompagner pendant ses dernières heures jusqu’à son dernier souffle.
Merci Odile, amour de ma vie.
Merci pour ces quarante-deux années inoubliables passaient ensemble, merci pour tous ces moments de bonheur et de joie en ta compagnie, merci pour ton soutien quand j’en ai eu besoin, merci pour ta gentillesse, pour ta gaité, ta joie de vivre communicative, ton grain de folie parfois et pour la compassion dont tu faisais preuve envers les autres, merci enfin et surtout pour les enfants que tu m’as donnés. Nous avons eu notre lot de moments difficiles à traverser, comme pour beaucoup d’autres, j’imagine. Ta force de caractère et ta résilience, que peu connaisse, ont été une aide précieuse dans ces moments-là. Tu laisses un vide immense dans ma vie et dans celle de beaucoup d'autres j'en suis sûr. Qu’il est difficile de vivre sans toi. Aujourd'hui, il ne me reste que des souvenirs de toi. Même si pour le moment ses souvenirs sont douloureux de par ton absence.
Quarante-deux ans avec la même personne ça peut paraître long à certains, mais croyez-moi ça n’est pas mon cas, pas avec mon épouse à mes côtés. Moi aussi, « j’aurais aimé tenir ta main un peu plus longtemps ». La vie en a décidé autrement. Chienne de vie !
Tu me manques !!!
Deux mois après, la douleur est toujours là, j’apprends simplement à vivre avec jour après jour, ces jours qui semblent des semaines. Ce terrible sentiment de solitude et de manque qui vous rattrape sans arrêt. Ces instants douloureux lorsque que je tombe inopinément sur quelque chose lui appartenant. Les larmes qui coulent à la moindre évocation, souvenir ou photo d’elle quand je suis loin du regard des autres. Aller se coucher chaque soir dans ce lit vide ou personne ne vous attend est toujours un moment difficile. La solitude, c’est quelque chose de totalement nouveau pour moi, un sentiment dont je me serais bien passé. Il y aussi cette colère aussi envers la vie, le destin, la maladie. Je ne savais pas qu’il était possible de souffrir autant de l’absence d’une personne. J’aimerais vous faire toucher du doigt à quel point elle était importante et précieuse pour moi. Bien plus que mon épouse, mon amour, ma meilleure amie, ma confidente, Odile, c’était littéralement le centre de mon univers et j’ai perdu mon soleil.
Merci de m’avoir Lu.