Je suis dans le même cas, 40 ans de mariage, le mari décédé le 24 février d' un cancer foudroyant, je prends des anxiolytiques plutôt que des anti dépresseurs, pour atténuer mes crises d' angoisse et le coeur qui tantôt s' emballe, tantôt j' étouffe, tantôt je me sens partir comme si j' allais faire un malaise, je pleure aussi beaucoup, comme toi. Tout ça s' appelle "le travail de deuil", mon Dieu que l' expression est laide, car c' est bien plus qu' un travail, c' est le bagne. Courage, tu n' es (hélas) pas seule, nous sommes là à nous tenir la main. Je suis suivie par un psychiatre, je lui raconte ce que je ne peux pas raconter à mes enfants pour ne pas les peiner davantage. On ne peut pas, il ne faut pas peser sur ses enfants, avec eux il faut réserver des moments positifs, tu as aussi sûrement des petits enfants pour "égayer" un peu ta vie. Viens nous voir pour nous tenir au courant de ton moral, tu seras moins seule avec ta souffrance, bisous et à bientôt.

Il faut aussi se documenter sur le deuil pour mieux l' affronter car on n' y est pas préparé, j' ai acheté le livre "Vivre le deuil au jour le jour" du célèbre psychiatre spécialiste du deuil le Dr Christophe Fauré. Tu apprendras à comprendre les étapes du deuil et accepter tes états, ça aide de comprendre ce qui se passe en nous et qui nous perturbe car on a peur de perdre la tête, de devenir folle alors que non pas du tout, c' est normal. Dans notre cas et à notre âge, il faut 4-5 ans pour retrouver paix et sérénité, ça fait quand-même long, donc faut franchir les étapes avec de l' aide médicale aussi. N' hésite pas à consulter un psychiatre (c' est remboursé par la sécu car il est docteur). Quand un traitement médical ne marche pas signale le, il te prescrira autre chose. Le but est d' aller moins mal, de supporter le quotidien et d' avoir la force d' accepter la fatalité, on ne peut pas demander le bonheur, ça c' est fini, mais au moins un peu de réconfort pour franchir ce processus de deuil.  Pour ce qui est de pleurer faut pas retenir ses larmes c' est très important, c' est la soupape de sécurité comme la cocotte minute, ça évacue le trop plein d' angoisse, ne te focalise pas sur tes pleurs, on fait que pleurer c' est normal aussi.  Continue de venir nous voir, je suis dans le même cas que toi, nous avancerons à deux, à deux c' est mieux dit le célèbre slogan, hein, faut bien un petit sourire. Bisous et à plus.

bonjour Christine,

en attendant de recevoir le livre, ci-dessous le lien d'une conférence du Docteur Fauré :
https://www.youtube.com/watch?v=aIuL7GTSnXM

Ton deuil est si récent, la déchirure est si grande, les larmes ne sont que le reflet de notre trop plein d'émotions, elles sont même nécessaires souvent, n'aies aucune gène . Pour ma part j'ai pleuré sans cesse pendant des mois , surtout la nuit, et seule dans la voiture. Je refaisais le plein de larmes le jour ... je pleure encore souvent mais moins violemment .

Prends soin de toi
loma

  Bonjours Christine. Ton deuil est tout récent, je sais combien tu souffre, j'en suis passé par là il y a un an-et j'ai encore des moments de grande douleur, même si je me sens plus ou moins apaisée par ailleurs. Aussi terrible que soit cette souffrance qui ne ressemble à aucune autre, il n'y a pas d'autre choix que de l'accepter; il ne faut surtout pas la refouler ou minimiser, ça ne sers qu'à souffrir encore plus à un moment ou à un autre-je sais par expèrience que c'est vrai dans tout sentiment ou/et èpreuve de la vie, et d'instinct, j'ai évité cette erreur durant la pire période de ma vie. Pour que l'excès de douleur s'estompe peu à peu (même si le manque, l'absence sont toujours omniprésents  )) , il faut d'abord l'acceuillir, ce qui demande beaucoup de patience. Si en parler, dialoguer avec nous te fait du bien, je t'encourage vivement à continuer, le moindre adoucissement de notre peine est toujours bonne à prendre, ce sont ces rayons de soleil qu'il faut savoir reconnaître et saisir même aux pires moments. Surtout aux pires moments.

  Mon compagnon est décédé le 02 mai 2015, ça vas donc bientôt faire un an et deux mois ; je sais que je compterai toujours, ce n'est pas parce-que j'ai passé le cap des un an que je cesse d'avoir une conscience aigue des jours, des semaines, des mois qui s'ècoulent et entre les 23  et 02 (entre deux mois, le laps de temps durant lequel mon ami est resté dans le coma, après une chute accidentelle), je ne sais jamais quel sera mon état d'esprit, mais il est toujours différent de celui des autres jours du mois. Nous n'étions ensemble "que" depuis un an mais notre amour était complet   

  Tu as vécu une longue et belle histoire avec ton conjoint, et même si cet état de fait doit rendre d'autant plus douloureuse l'absence, ce sera aussi, au fil du temps-j'espère bien!-une très douce consolation. Tous vos bons souvenirs communs, sans aucun doute si variés et si nombreux, font partie de toi pour toujours. TU as eu le privilège de connaître ce grand bonheur, et il a eu le privilège de l'avoir partagé avec toi.

   
 

mais il me faut aller faire mes courses, qd je rentre chez moi, je m'écroule.
Je vais revoir mon médecin ce vendredi, il m'a donné un léger anxiolitique et un anti dépresseur léger aussi, j'ai l'impression que çà ne sert à rien; une amie me dit de voir un psy, je ne sais pas si ce n'est pas trop tôt car qd je vous lis, il me semble que la douleur que j'éprouve n'est rien comparée à ce que vous vivez plusieurs mois après
merci à toutes celles quim' ontt répondu et courage à tous
je viens lire le forum tous les jours, pour partager avec vous cette peine que je n'aurai pu imaginer avant de la vivre et je me sens terriblement seule
je vous embrasse

Christine