je t'accueille bien tristement à mon tour,
c'est toujours difficile de lire un nouveau témoignage,
les mots de Stana ont fait écho en moi :
c'est tellement inattendu, impensable, on s'imagine que ça n'arrive qu'aux autres...pourtant on est bien obligé de réaliser qu'il peux arriver n'importe quoi à n'importe qui, et que "les autres" c'est aussi nous, puisque nous sommes tous "un autre" nous aussi, pour le reste du monde
Je peux témoigner que ça a été la plus terrible èpreuve de ma vie, et qu'il m'en reste une hypersensibilité, une émotivité exacerbées, et des variations de moral par moment. ... je peux èvoquer quelques fois nos souvenirs avec davantage de douceur et de sérénité, et qu'il occuppe toujours mes pensées-je ne voudrais pas qu'il en soit autrement je me permets de les copier, je n'aurais pas pu mieux le décrire
Lorsque mon mari est mort, certains jours je souffrais, je pleurais, j' hurlais même ethop, je me lavais avant qu'ils arrivent, j'essayais de mettre le peu d'énergie pour leur retour de l'école, oh bien sûr, j'ai capoté souvent, j'ai craqué souvent, ...on fait tout simplement ce que l'on peut et c'est déjà énorme
Cadup, ton deuil est encore très récent, à 8 mois, je venais écrire mes souffrances ici, et j'y ai reçu beaucoup beaucoup de soutien,
tout me semblait une montagne, certains s'en souviendront, ici, j'ai eu des puces de parquets, et je me suis effondrée, c'était une montagne insurmontable pour moi..
aujourd'hui encore (mon mari est mort il y a 1 an et 8 mois), je sens ma fragilité, je sais que le moindre caillou sur ma route peut me faire trébucher, aujourd'hui je sais que chaque nouvelle difficulté à laquelle je vais devoir faire face sera encore une épreuve pour moi
j'ai eu besoin d'être seule aussi, mes enfants qui sont certes une réelle raison d'avancer ont aussi été une contrainte, impossible de se laisser aller, ne pas faire à manger, ne pas leur faire faire leur devoirs, et les soirs où j'étais plus qu'épuisée le calin dont ils avaient besoin pouvait être une énorme contrainte
j'ai pu laisser mes enfants pendant quelques mois dormir chez des amis le jeudi soir, j'ai eu une soirée par semaine à moi, un soir où je prenais un bain, où je ne faisais pas de repas, où je pouvais pleurer autant que je voulais. Je sais que ce temps pour moi a été salutaire. Depuis, j'essaie de prendre soin de moi, d'écouter mes besoins, de m'offrir ce qui me fait du bien (du sport, un moment de partage avec une ami qui me fait du bien, ...)
beaucoup m'ont dit que j'étais forte, moi, je n'ai jamais été aussi fragile
bien tendrement
Mononoké