Bonjour Steph53 et bienvenue sur ce forum où toutes les personnes qui s'expriment vivent le deuil de leur conjoint.  Je t'encourage à y venir aussi souvent que tu le peux et je souhaite que ça te fasse autant de bien qu'à moi.
Le décès de ton conjoint est tout récent et tu te sens comme anéantie.  L'homme de ta vie n'est plus là.  C'est un vide immense que je ressens encore vivement après 2½ ans.  Il y a aussi ton fils qui a perdu son père et ça fait très mal de voir son enfant privé de son père.  Surtout la première année, plein d'événements vont vous rappeller cruellement son absence mais le plus pénible, souvent, c'est de voir venir l'événement, plus que l'événement lui-même.
Je te disais que je ressens encore un grand vide mais je peux dire, cependant, que j'apprends à vivre avec ce vide.  C'est plus facile à certains moments qu'à d'autres.  J'avais moi aussi un conjoint formidable et nous étions très proches.  Alors, je crois qu'il va me manquer toujours et pourtant, je réalise bien que la vie continue malgré tout. 
Tu dis que tu pleures beaucoup et je suis d'avis qu'il faut pleurer, pleurer, pleurer.......Et même bien entourée, on se sent si seule et par moment complètement désemparée, perdue.  Et ça m'arrive encore de me sentir ainsi.  Les montagnes russes quoi:  des moments où je me sens bien et d'autres  où ça ne va vraiment pas.  Dans tout cela, il faut prendre soin de soi, de sa santé, se reposer et faire le plus possible des choses que l'on aime. 
Prends bien soin de toi Steph, je me sens bien impuissante, je ne sais pas si mes propos vont être bons pour toi. Nous sommes beaucoup sur ce forum à vivre des moments de désarroi et ça nous fait grand bien de les partager. Nous ne sommes pas seules. Nous sommes toutes avec toi.  Bon courage!   
     Claudel

Bonjour Steph 53
Je te souhaite également la bienvenue sur ce forum qui nous permet d'exprimer nos émotions, notre détresse, partager avec des personnes connaissant profondément et intensément les passages très difficiles à vivre et qui nous donne également des repères positifs, de l'espoir en voyant que oui, on s'en sort.
J'ai perdu mon compagnon il y a maintenant 15 mois et je peux mesurer le chemin parcouru : j'ai connu aussi de façon permanente pendant des mois et des mois cette détresse tellement profonde, cette sensation d'éparpillement, de vide, de non intérêt, d'extrême fatigue, de noir, de flou, de faire les choses avec automatisme, de lutter chaque seconde juste pour respirer... mais maintenant, Michel me manque toujours mais, comme dit Claudel, je vis avec, plus ou moins bien selon les moments mais je vis malgré tout (moins pleinement qu'avant, avec moins d'enthousiasme mais les choses reviennent petit à petit). Par contre, je pense beaucoup à toi en ces dates anniversaire qui arrive très près du décès pour toi et qui ont été pour moi terrible à vivre (et également comme pour Claudel, plus l'approche des dates que les dates elles-même). Une autre date repère horrible a été pour moi les fêtes de fin d'année, on en reparlera le moment venu si tu le souhaites.
Tu as raison dans ta lucidité sur la souffrance intense qui vous attend ton fils et toi, mais sache que le combat en vaut la peine : surtout prends le temps, respecte ton rythme, pleure quand ça se présente, nourris-toi, repose-toi, accepte quelques sorties avec des ami(e)s quand tu t'en sens capable (même si tu te sens malgré tout seule quand tu es entourée) - la présence de mes ami(e)s m'a beaucoup aidée car ils ont su comprendre, respecter mon rythme, mes humeurs...), prends soin de toi et de ton fils et garde l'espoir... les témoignages prouvant que oui, notre situation s'améliore m'ont beaucoup servis de cible et je suis maintenant ravie de pouvoir en témoigner personnellement également.
Bon courage et surtout n'hésite pas à exprimer ce que tu ressens le plus possible, ça aide beaucoup à avancer même si ça aussi, c'est une épreuve de plus !
Blandine

Bonjour Steph et bienvenue parmi nous

Nous savons toutes ici ce que tu ressens et comme Claudel je me sens bien impuissante. C’est un tel déchirement que de perdre l’homme de sa vie, aucun mot ne peut consoler. Nous pouvons juste t’aider, peut être, à avancer, sur ce chemin difficile. Ce forum m’a beaucoup aidée, il m’a servi, il me sert toujours de repère. J’ai réussi grace à lui à mettre des mots justes sur mes émotions, à mieux comprendre ce qui se passait en moi à travers la lecture des partages des autres endeuillées. J’ai surtout compris que je n’étais pas seule.
Laisse les larmes venir, elles sont necessaires et liberatrices même si elles sont douloureuses., j’ai pleuré pendant plus d’un an, tous les jours et les premiers mois, c’était comme toi, dès que je me retrouvais seule.
Cela va faire bientôt deux ans que l’homme de ma vie est mort. Comme Claudel et Blandine, j’apprends a vivre avec le manque, et cette partie de moi qui est morte avec lui. Il y a des jours où la douleur est là, intacte, et d’autres heureusement de plus en plus nombreux, où je retrouve un vrai gout de vivre.
Parle nous de lui, de vous, si tu le veux bien. Surtout va à ton rythme et ne t’inquiète pas si c’est lent.
Essaie de prendre soin de toi, même si c’est difficile. Tu dis que ton petit garçon te tire vers le haut. C’est une vraie et belle force.

Douces pensées à vous deux

Bonjour à toutes,
Je viens de revenir d'un week-end à la mer avec ma meilleure amie. Elle a été très à l'écoute, elle m'aide comme elle peut. Je sais que je peux compter sur elle. Quand je suis rentrée chez moi, ma maison m'a parue très froide, sans vie ! Je n'avais jamais éprouvé une telle impression dans ma propre maison ! et là je me cache pour pleurer ! Je commence à penser à demain, après-demain sans lui et là tout me paraît insupportable !
J'ai rencontré mon mari au lycée, j'avais 18 ans. La seule fois où nous avons été séparé c'est lorsque qu'il est parti à l'armée. Une fois revenu, nous nous sommes fiancés, pris un appartement, et mariés 3 ans plus tard. Nous avons eu bcp de mal à avoir notre fils: 8 ans. On pensait qu'après ça on pourrait tout affronter !
Mon mari était très prévenant, très protecteur, je me sentait en sécurité auprès de lui, nous avions les mêmes ambitions, les mêmes envies, enfin tout quoi ! Nous nous étions dit que jamais rien ni personne ne pourrait nous séparer. Il connaissait bien la moto, il a fait du moto-cross pendant 10 ans alors on se dit il maîtrise, mais c'est sans compter ceux qui coupent la route !
J'en veux terriblement à cette personne qui lui a pris sa vie, brisée celle de mon fils .....et la mienne !

Bonjour Cevilecha,
Je te souhaite beaucoup de courage pour cette date anniversaire éprouvante. Ca fait pour moi 15 mois que Michel est décédé et j'ai donc vécu cette date anniversaire il n'y a pas si longtemps que ça ; je me souviens en avoir parlé ensuite sur ce forum : j'avais pris un jour de congé pour me réserver totalement ce jour et le vivre en fonction de ce qui se présenterait sans contrainte et finalement ce jour est passé comme un autre. Par contre, de manière inattendue, c'est le jour anniversaire des obsèques qui a été difficile à vivre pour moi...
Mais comme toi en sentant la date anniversaire du décès approcher, je me rémémorais avec beaucoup de précision ce qu'était la vie avant avec lui, même avec lui malade, ça redevenait obsédant. Beaucoup expriment qu'il se passe quelque chose après ce passage du "un an", ce que je ressens c'est qu'effectivement, je ne pense plus "il y a un an nous faisions ça", ou" il se passait ça" puisque j'ai déjà passé 1 an sans lui maintenant, j'ai déjà des souvenirs sans lui... c'est bizarre de penser ça mais ça renvoie bien à la réalité. Il y a clairement pour moi maintenant, un "avant (avec lui), pendant (sa maladie) et après (sans lui)". La reconstruction commence tout juste je pense et oui, c'est difficile...
Bon courage à toi aussi Steph53, tu es dans cette phase où tout paraît dérisoire, où se mêlent détresse et colère, fatigue et perte d'énergie mais où il est important de savoir parfois s'accorder de la douceur et tu as su le faire en partant avec ta meilleure amie, surtout continue comme ça même si au retour chez toi, tu as l'impression de tout reprendre en pleine gueule d'un coup. Les moments d'aération que peuvent nous offrir nos proches sont indispensables sur notre chemin
Amicalement à toutes
Blandine

Bonjour Steph,

Il faut te dire une chose : la reprise de ton travail va te faire beaucoup de bien et la rentrée des classes aussi. Profites-en pour discuter avec ton garçon, échanger sur vos reprises d'activité va vous permettre de penser à autre chose. Je sais combien c'est difficile mais moi je sais que mon travail m'a sauvée, il ne faut pas t'angoisser.

Bises à toi, à bientôt

Bonsoir Steph53 ,
Je suis désolée de ne pas t'avoir écrit plus tôt mais je ne suis pas venue sur le forum depuis un moment à cause de beaucoup de changements .
Quand je t'ai lu , j'ai eu l'impression de me voir . J'ai perdu mon mari dans les mêmes circonstances que toi le 8 avril . Un accident de moto , un idiot là aussi qui lui a coupé la route . Il avait 31 ans .C'est très violent quand tu apprends la nouvelle et surtout on a un mal fou à accepter parce que comme tu dis : un soir ils partent au travail ( le mien rentrait du boulot le matin ) et le lendemain alors qu'il est censé être là avec nous dans nos bras il n'y a personne . Et là on s'inquiète parce qu'il devrait être rentré alors on appelle sur son portable et alors que ça devrait sonner , on tombe sur le répondeur . Et comme il ne rentre toujours pas , on appelle les urgences puis les gendarmes . Et là les gendarmes nous annoncent un truc complètement dingue , complètement fou , d'ailleurs ils doivent faire une erreur , ils nous disent qu'ils ont une mauvaise nouvelle . Et même si on comprends , on se dit que c'est une très mauvaise blague , que ce n'est pas possible parce qu'il a toujours été très prudent . Sauf que ce sont les gendarmes et qu'ils ne font pas ce genre de blague . Je suis restée très longtemps avec cette idée de mauvaise blague . Aujourd'hui , je préfère ne pas y penser .
 Nous devions fêter nos 7 ans de mariage moins d'un mois plus tard . Cette journée pour moi a été terrible . J'ai passé énormément de temps à hurler de douleur et pleurer .
J'ai 4 enfants , deux avec mon mari de 7 et 3 ans maintenant . Maintenant , parce qu'ils sont nés au mois de juillet comme leur papa .
Le mois de juillet a donc été un des plus dur pour moi émotionnellement . De plus , j'ai déménagé dans une autre maison , dans une autre ville , j'ai emmené mes enfants en vacances comme c'était prévu avec mon homme .
J'avais essayé de reprendre le travail rapidement , un mois après , mais je n'ai pas tenu . Je faisais comme si mon homme était parti en mission à l'étranger comme quand il était à l'armée . Et puis un jour , en allant au travail , j'ai craqué , la réalité m'a rattrapé et là j'ai traversé une période très noire où je n'étais plus capable de rien . Je me suis renfermée , je n'appelais plus personne , je n'appelais plus personne , je ne parlais plus , même à mes enfants sauf pour le strict nécessaire . Et puis il y a eu un jour , je ne sais comment ni pourquoi ou j'ai commencé à aller mieux . Et puis ce forum m'a aidé à tenir et surtout à me comprendre et à accepter qu'il faut du temps beaucoup de temps pour accepter la réalité et encore plus pour vivre avec . Mes enfants sont là aussi et ils ne me laissent pas cinq minutes de répit ce qui fait que je n'ai pas le temps de penser , de réfléchir . Et les journées passent . Il me manque mon amour , tous les jours mais je fais aujourd'hui en sorte juste de tenir jour après jour et je me dis que c'est déjà pas mal .
Tous ces changements m'ont aussi beaucoup occupé , ce sera probablement une autre histoire quand le calme sera revenu , qu'il faudra prendre un rythme entre le travail que je reprends le 30 , les enfants , l'école , la périscolaire , la maison , les animaux . Peut-être que je n'aurai encore pas le temps de penser et ce sera très bien comme ça .
Je pense bien à toi et surtout de tout mon coeur avec toi comme toutes les femmes qui sont sur ce forum et qui vivent la même chose que toi