Moi aussi, hélas, j'ai vécu des moments hyper difficiles...
Mon épouse s'est vue frappée d'un glioblastome grade IV, (tumeur cérébrale) en début 2012... Elle a été opérée aussi vite que possible, puis, après un bref séjour hospitalier, a été renvoyée au domicile. Et là, j'ai commencé à la voir décliner, lentement, mais inexorablement.
Quelle douleur de voir l'être qu'on aime, perdre peu à peu ses fonctions essentielles, décliner sans cesse, en sachant tous que la fin arrivera... Elle, courageuse, a vécu son calvaire pendant 365 jours, sans une seule plainte de sa part.
Les séances de chimio et de radiothérapie, n'ont pas été une partie de plaisir.... L'aplasie est survenue, avec tout ce qui gravitait autour (plus de plaquettes donc saignements.... problèmes de globules, donc infections... bref tout).
Je l'ai soignée, à domicile, du mieux que j'ai pu. Mais QUELLE DOULEUR MORALE pour moi, de la voir dépérir.
Les soins à domicile sont loin d'être l'idéal : personne, en secours, la nuit... L'angoisse tous les soirs.... La force diminuant, pour ma part, il me devenait de plus en plus difficile de la mouvoir.
Heureusement, nous avions la foi. Elle vivait sa maladie, dans un esprit remarquable. Elle nous exhortait (ma fille et moi) à l'aider à vaincre son fléau.... Elle se savait condamnée, et me posait beaucoup de questions sur le passage, sur l'au-delà.
J'avais du mal à répondre, mais je faisais en sorte de la rassurer. Puis, moi, je pleurais... je pleurais....
Jusqu'au jour où, ne pouvant plus la bouger, il m'a fallu prendre la décision de la faire entrer dans un établissement que je qualifierai d'extraordinaire, tellement l'accompagnement médical, humain, et spirituel, a été remarquable. Elle a été entourée par le personnel, et par nous bien sûr, jusqu'à son départ , 1 an juste après son intervention (Les soins palliatifs, quant à eux, ont duré 40 jours.... )
Plus elle déclinait, plus mon amour s'amplifiait... et, subitement, je me suis mis à comprendre combien les parents d'un enfant handicapé, peuvent aimer celui-ci.
Nous avons (ma fille et moi) recueilli son dernier souffle. Même si nous savions que la fin était inévitable, nous avions toujours gardé espoir. Aussi, ce fut une douleur intense, lorsque la réalité nous est tombée dessus.
Elle avait préparé elle-même sa cérémonie d'obsèques... à laquelle, du reste, une foule importante est venue se joindre.
Et puis, il y a eu l'APRÈS..... celui, dans lequel notre douleur, notre peine, notre chagrin intense occupe tout notre temps (tout, ou presque). La fuite des amis, l'isolement, les soucis de toutes sortes, les problèmes de santé consécutifs à la séparation... tout fait que, pendant un long moment, on erre... l'estomac noué.
Or, combien serait-il réparateur, de se retrouver entre personnes ayant vécu la même peine, afin de commencer à se reconstruire, à voir la vie différemment.
Mais, c'est là qu'est la difficulté : les personnes, dans le deuil, ne se manifestent pas (ou peu). J'habite tout près d'une grande ville (Toulouse), et pourtant je ne parviens pas à trouver ce genre de cercle. Or, en période de deuil, il est pourtant bien connu qu'on a besoin de s'exprimer, de parler de son être cher....
Alors, faute de mieux, souhaitons-nous COURAGE... et n'hésitons pas à nous entraider, si nous le pouvons.