Auteur Sujet: J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...  (Lu 21446 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

Hors ligne Yentel

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 367
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #15 le: 07 mai 2015 à 22:11:09 »
Merci, je savais que je pouvais compter sur vous...  :-*
Yentel
"Quand tu regarderas les étoiles dans le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors, ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles.  Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire" (A. de Saint-Exupéry)

Dji

  • Invité
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #16 le: 07 mai 2015 à 22:43:32 »
Yentel
Pour  18 mois de deuil et toujours pas fini. Le manque est horrible.
J'ai l'impression que ce mal qui me ronge va me faire devenir folle.
Seul les personnes qui vivent  la perte du conjoint savent que nous avons perdu notre moitié.
Plus de projet plus d'avenir.
On fait bonne vigure , mais si il savait le mal que ça fait .

Je trouve ça honorable malgré ton deuil que tu aide cet homme

Je t'embrasse
 Dj

Hors ligne zabou

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 1182
  • DANS MON COEUR A JAMAIS
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #17 le: 08 mai 2015 à 01:03:11 »
Yentel,

Après maintenant 31 mois, un suivi hebdo par une psy , et bien je pense que pour cette équipe qui à du pendant leurs études survoler le deuil assez rapidement, eh bien le mien est very pathologique !!

je crois qu' il faut vraiment que l'on comprenne, que le deuil est un état très particulier, totalement ignoré, et étudié, si ce n'est par les psychologues spécialisés dans celui-ci ,ou par les psychiatres dont les études, en plus de la médecine sont beaucoup plus basées sur le mental des patients, et les effets que peuvent produire certains événements de la vie , dont bien sur, le deuil.

Alors , je pense que tes collègues mettent en pratique, le peu de psychologie apprise, nous savons tous pour le vivre au quotidien, que nous seul pouvons comprendre....

Et que malgré toute l’empathie, on ne sait vraiment, complétement, qu'après, et cela va bien au delà de ce que l'on pouvait imaginer, si toutefois, nous y avions réellement pensé....

On ne peux oublier l’être aimé il reste là en nous, la douleur s'apaise avec le temps mais jamais complétement, j'ai toujours le cœur eu bord des larmes, le choc et le manque, sont là,"même si l'on met parfois la poussière sous le tapis"

Avec le temps, on fait avec, parce que nous n'avons pas le choix, et souvent, on fait bonne figure, pour une raison identique, les périodes de mal être intense, de souffrance sont plus courtes , mais elles existent, elles restent présentes en nous, comme il me manque!!

Je trouve ta démarche très bien, tout a fait en adéquation avec ce que nous aurions voulu que l'on nous témoigne, que l'on nous comprenne, si seulement....

Je t'embrasse bien fort.

zabou
« Modifié: 08 mai 2015 à 01:20:22 par zabou »
Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.

Oriane

  • Invité
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #18 le: 08 mai 2015 à 07:57:00 »
Déjà pourquoi le deuil serait pathologique.....ou dysfonctionnel

Chacun,. Le vit différemment,il n y a pas D ordre chronologique obligatoire ni dans la façon ou la durée
comment expliquer nos ressentiments,nous endeuillés, à ceux un n ont pas eu à vivre cela..
nous mêmes,avant,aurions nous pu comprendre cet état....non car tellement difficile à expliquer
C’est une bonne initiative. Yentel que tu as.... mais peut être que ce Mo sieur aurait besoin aussi de lire ces témoignages,il se sentirait moins seul dans sa traversée du désert .....





leelou-

  • Invité
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #19 le: 08 mai 2015 à 10:01:07 »
Re yentel
J'ai bien pensé à ton petit pensionnaire, c'est t'on posé les questions essentielles avant de dire que c'est un deuil dysfonctionnelle?
A t'il pu parler, raconter encore et encore son histoire?
A t'il eu une oreille attentive et à l'écoute?
Quel était ses moyens pour en parler? Quel était son entourage?
On me dit souvent que j'avance vite, que je suis forte et courageuse, quelle blague, seule je n'aurais pu avancer.
Je pense souvent aux personnes qui vivent un deuil et qui sont seules, sans personnes à qui parler, qui ont pour seule compagnie leurs souvenirs et leur douleur.
Sont elles moins fortes, moins courageuses?
Ils n'y a pas de force ni de courage dans un deuil mais un accompagnement de qualité, une empathie, une écoute, un réseau même minime mais de qualité.
Dis à ton petit pensionnaire qu'il n'est pas seule, que nous sommes là et que nous le comprenons.
Pourquoi ne pas photocopier toutes nos réponses et lui montrer
1+1+1......= une chaine de solidarité
Je vous envois toute mon amitié à vous amis et amies de douleur et je serre dans mes bras ton petit pensionnaire Yentel
Sylvie

Fredo2

  • Invité
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #20 le: 08 mai 2015 à 10:42:11 »
Tout à fait d'accord. L'accompagnement est fondamental pour les endeuillés. Pour moi,  18 mois que mon mari n'est plus et je confirme que cela est difficile même si la douleur est moins intense avec le temps. Quelle méconnaissance de la part de ces soignants. A quand une journée nationale des endeuillés pour mieux faire connaître ce que nous vivons et que tous vivront un jour ?
Amitiés
Frédérique
« Modifié: 08 mai 2015 à 10:44:04 par Fredo2 »

FeeViviane

  • Invité
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #21 le: 08 mai 2015 à 11:22:52 »
Bonjour Yentel, bonjour tout le monde (comme tu dis si bien Yentel)

Je n'ai pas vraiment grand chose à ajouter aux commentaires précédents, dans lesquels je me retrouve bien évidemment au bout de 15 mois de deuil.

Je chemine, comme tout un chacun, à ma façon, unique car il n'y a pas un standard du deuil comme pour la mode. Il y a des étapes à franchir, une transformation intérieure importante à mettre en place (qui se met en place à nos cœur et corps défendant parfois) et la certitude que le deuil n'a pas de fin. 

J'ai parfois,  comme vous, peur de l'avenir avec la furieuse envie de me réfugier dans le passé, et puis, un autre jour se lève, où je me surprends à sourire, à rire, à ne pas être si mal en point que cela ... Au bout de 15 mois, je ne sais toujours pas qui je suis vraiment maintenant ni ce que je veux pour la suite de ma propre vie, puisqu'il est manifeste que j'ai un sursis par rapport à l'homme que j'aimais et que j'aime toujours. Pour autant, j'essaie de ne pas perdre de vue que je ne connais pas ma date de péremption et que peut-être que je vivrais centenaire mais que, peut-être aussi, je décèderais avant la fin de cette journée ou demain... je tache donc, au bout de ces mois de déchirement et de transformation, de ne garder que le positif du passé et de vivre dans le présent... autant que faire se peut ... avec toutes mes imperfections et celles du Monde dans lequel j'évolue.

Au fur et à mesure d'un temps que nous ne mesurons pas et ne maîtrisons pas, nous allons moins mal ou mieux et la vie revient, mais pas comme "avant". Il y a du plaisir à se promener dans la nature, à échanger avec l'entourage (pas forcément le même "qu'avant"), à voyager, à lire ... la douleur se transforme, la tristesse et le chagrin reviennent par vagues qui nous ébranlent mais ne nous détruisent plus, le questionnement sur soi, sur le sens de la vie, sur l'avenir devient prégnant. La plaie béante est en cicatrisation, elle saigne parfois encore mais plus de son flot difficile à interrompre des premiers mois. Il faut juste éviter de gratter cette fragile cicatrice pour l'instant, un simple frôlement parfois suffit à raviver...
Pour qui veut comprendre intellectuellement ce qu'est le deuil (et notamment le deuil de la personne aimée) l'ouvrage du Dr Fauré est en effet un incontournable (et le seul à lire si on ne veut/peut qu'en lire un seul).

Lorsque je pense à ce que tu vas faire Yentel : partager ton expérience pour tenter de faire évoluer une situation précise mais aussi essayer de changer le regard du personnel de ton établissement, je me souviens d'un échange que nous avions eu sur "le sens" de nos deuils. Un des sens du tien est peut-être de faire bouger les marques, là, tout près de toi, pour ce monsieur et pour d'autres   :)  C'est une très belle initiative.

J'ai envie, en guise de pierre à l'édifice, de rappeler des éléments déjà évoqués mais que l'on perd parfois de vue :

- le personnel soignant en tant que tel n'existe pas. Il est composé d'hommes et de femmes avec leurs connaissances, leurs compétences, leur histoire, leur vécu actuel bref leur individualité.
Sa formation "au deuil" est avant tout : brève ou inexistante, peut-être très ancienne, probablement essentiellement théorique. Cette formation se télescope avec sa propre approche de la mort (selon qu'il l'a déjà côtoyée dans son environnement personnel ou pas, selon la façon dont sa propre mort est envisagée ...).
Il ne sait pas faire, dans la grande majorité des cas, parce qu'il ne sait pas tout simplement. Comme nous ne savions pas nous même avant de vivre ce tsunami. Nous aussi nous avons peu accompagné ou mal accompagné ou été maladroit parce que nous ne savions pas, intimement, profondément, dans notre cœur, dans notre corps, ce que c'était concrètement que de perdre un être cher, l'être qui nous était le plus cher.
Il est donc sans doute nécessaire de ne pas blâmer la manière dont le personnel soignant s'y prend mais de partir du postulat de l'ignorance et de partir des représentations existantes pour apporter ensuite les connaissances : livre Dr Fauré, témoignages (le tien Yentel, ceux du forum, peut-être y a t'il aussi dans ton établissement d'autres endeuillés de l'être cher qui, s'ils sont doucement sollicités, pourraient communiquer leur vécu ...).

- cet homme de 69 ans a perdu sa femme. Nous ne savons rien de lui mais il semble indispensable en effet d’ôter l'étiquette qui lui a été collée de "dysfonctionnel dans le deuil".  Cet homme a besoin qu'on le voit avec compassion , que l'on voit derrière ce qu'il est aujourd'hui l'homme amoureux qu'il a été un jour, le mari dont la femme était peut-être le pivot de l'existence. Il est maintenant en double peine : il a perdu sa moitié et il est enfermé dans un lieu qui ne lui parle de rien, ni de personne.
Il me semble important de nouer un dialogue avec lui, de l'autoriser (et de l'aider un peu) à raconter sa vie, parler de sa femme, de leur histoire... car comment peut-il avancer si tout reste bloqué à l'intérieur ? Son monde s'est écroulé il y a si peu de temps.
Ce relationnel à mettre en place n'est pas que de ton ressort Yentel (attention de toujours te préserver dans tes actions), les membres du personnel que tu auras réussi à sensibiliser seront de précieux alliés. Si ce monsieur a encore de la famille, il est peut-être possible de faire du lien de ce côté là aussi. Et puis, pour le quotidien, si un autre endeuillé de la structure peut échanger avec lui de temps à autre ... ils se feront du bien mutuellement car ils seront dans la compréhension immédiate.

Je te souhaite du succès dans ce beau projet humain (tu viendras nous raconter les avancées et les inévitables déboires) et à cet homme la possibilité de cheminer à son rythme dans la bienveillance.

Je t'embrasse bien fort la belle et te souhaite (ainsi qu'à tout le monde) une journée la plus douce qui soit dans les tumultes du moment.

Prenez soin de vous du mieux possible

Bises

Hors ligne lavande

  • Néophyte
  • *
  • Messages: 9
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #22 le: 08 mai 2015 à 17:53:25 »
aujourd'hui cela fera 17 mois que mon mari est parti

ce monsieur est seulement au tout début de  son deuil, à six mois j'etais encore sous le choc, pas encore complètement consciente, je crois que j'attendais encore son retour, je voulais croire que miraculeusement j'allais me réveiller de ce cauchemar et qu'il serait avec moi, à un an je n'avais pas beaucoup plus avancé ...

maintenant seulement j'arrive à aller au cimetière sans pleurer, j'arrive à regarder les photos, mais je n'ai encore rien touché de ses affaires, même pas ses vêtements, ses lunettes, rien n'a bougé, je n'ai pas encore effacé son message sur notre répondeur, et il m'arrive encore de me téléphoner juste pour entendre sa voix

pourtant ma douleur s'est apaisée un peu, les larmes ne m'accompagnent plus tous les jours, et je regarde le printemps arriver avec plaisir
j'arrive à sourire et même à rire parfois,  j'écoute de la musique et je prends plaisir à lire, mais le futur sans lui me semble encore insurmontable, la façade que je présente aux autres est un peu plus souriante, mais toute seule je ne souris jamais ...

je n'arrive pas encore à voir les moments heureux du passé, ils sont estompés par les jours difficiles, j'ai encore besoin de temps pour "digérer" tout ça
je vois un psy régulièrement et j'avance à tout petits pas

surtout, ne demandez pas à  ce monsieur d'afficher quelque chose qu'il ne ressent pas encore, laisser lui du temps, peut etre pourrait il écrire sa douleur, sa colère, sa peine
dites lui qu'ici nous comprenons ce qu'il vit
je me permets de l'embrasser




« Modifié: 12 mai 2015 à 02:04:39 par lavande »

Hors ligne Stefy

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 850
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #23 le: 08 mai 2015 à 18:55:07 »
Je crois que ca a été proposé, mais pourquoi pas permettre a ce Monsieur de connaitre ce forum........

Aujardin

  • Invité
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #24 le: 11 mai 2015 à 15:54:32 »
La psy qui me suit parle d'une durée de deuil pour un conjoint de 4 à 5 ans. Une amie qui connait une psy spécialiste du deuil m'a également parlée d'une durée de 4-5 ans. Hier, encore, un ami m'a dit que sa mère avait mis 5 ans pour se remettre de la mort de son mari.
En meme temps, il est tellement difficile de comprendre tant que l'on a pas vécu cette situation. Nous non plus avant nous ne savions pas...

Hors ligne Eva Luna

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 3254
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #25 le: 11 mai 2015 à 19:52:41 »
et 5 à 8 ans pour un enfant.. avant d'aller significativement mieux.. incroyable, non?!

Hors ligne Lana

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 313
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #26 le: 11 mai 2015 à 20:03:40 »
Une amie veuve à l'âge de 25 ans et maman d'un petit garçon m'a dit qu'elle avait mis dix longues années pou aller mieux et accepter.... Elle a maintenant 50 ans, elle a un nouveau fiancé depuis 2 ans, veuf aussi mais jamais elle n'oubliera le papa de son fils disparu trop tôt il y a maintenant 25 ans...
Jean mon Amour je t'aime, plus qu'il y a d'étoiles dans le ciel, plus qu'il y a de grains de sable dans le désert et plus qu'il y a de sel dans la mer, encore bien plus et pour l'éternité

Hors ligne Eva Luna

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 3254
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #27 le: 11 mai 2015 à 20:53:36 »
J'ai mis 10 ans pour accepter la mort de ma sœur...
et considérer que c'était un événement de ma vie... et plus une tragédie...
10 ans , c'est long...

Hors ligne fabisa02

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 482
  • Pour toi ma Cindy d'amour ," go and see my love"
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #28 le: 12 mai 2015 à 07:39:56 »
Mais en fait, vous allez certainement  être étonnées par ma question !

Que veut dire "accepter " au juste.?

Dans ma définition personnelle, moi je suis incapable de dire que j'accepterai un jour !
Il serait intéressant de voir et surtout comprendre le sens des mots pour certaines personnes.
Donnez moi vos idées, j'aime beaucoup ce genre d'échanges
"être forte pour toi ma fille, pour que tu sois toujours fière de moi.  tu voulais que je sois bien, heureuse, mais sans toi c'est si difficile., voir  impossible.
Je lutte jour après jour pour tenir le coup pour toi, pour tout le monde pour moi.
Je te promets je ne lâcherai pas...je t'aime  Cindy

Hors ligne Eva Luna

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 3254
Re : J'ai besoin de vous, de vos témpoignages...
« Réponse #29 le: 12 mai 2015 à 12:32:14 »
non, pas étonnée de ta question puisque je  me l la suis aussi posée...
Accepter, dans ma phrase ça voudrait dire: consentir à ce que ce soit arrivé, que je ne peux rien y changer, que ça fait partie de ma vie...
"c'est comme ça"...