Auteur Sujet: survivre plutôt que vivre...  (Lu 20537 fois)

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Hors ligne flowers

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Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #30 le: 09 juin 2013 à 16:15:27 »
Nanou,
Je me retrouve dans ce que tu décris, toutes ces choses de la vie quotidienne, que l’on faisait avant à 2 maintenant seule, sont plus difficiles à effectuer ! Moi aussi, à certains moments je mets du temps à me mettre en action car l’envie n’est plus là !
Mais quand je réussis à faire ce que j’avais prévu, quel plaisir et quelle satisfaction car je me dis qu’il serait si fier de moi ! C’est ma seule récompense de tous ces efforts !
Mais il faut tenir chaque jour, entretenir ce qu’on a construit ensemble
c’est un combat qu’il faut mener pour nous, pour eux qui ne sont plus là !
C’est ça « survivre plutôt que vivre » n’est ce pas Nanou ?

Florence

MANITE

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Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #31 le: 09 juin 2013 à 17:14:11 »
oui tu as raison,il faut entretenir ce que nous avons construit a deux mais que c'est difficile d'avancer tous les jours avec ce poids de l'absence.Courage a tous

alicia

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Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #32 le: 14 juin 2013 à 19:01:47 »
bonsoir à vous tous,
en fait oui, le deuil est ainsi, on vit parfois un peu et le lendemain matin on est en mode survie
il faut se forcer pour tout, pour avancer un peu,
je n'étais pas revenue sur le forum depuis qq temps et parfois je me dis, " mais tu n'avances pas .; " comment font les autres ? "
je vous lis et je vois que vous vivez la même chose;
Et c'est vrai, Domi est parti depuis 10 mois et personne ne comprend ( à part mes 2 filles ) à quel point je suis malheureuse,
je demandais hier à mon psychologue : A quoi sert ma vie? quel en est le sens ? je ne sais plus.
par moments, j'arrive mentalement à bouger, mais à d'autres .; comme maintenant, c'est terrible cette douleur dans la poitrine, la gorge. bises à vous , Alicia

meszouzous

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Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #33 le: 23 mars 2015 à 20:21:33 »
Bonsoir à tous,
Je reviens sur ce fil de 2013, qq mois après le tsunami qui m a à jamais transformée.  Aujourd'hui,  plus de 2 ans après le terrible accident de moto de mon mari qui lui a coûté la vie, je fais le bilan du temps écoulé... lutter, encore et toujours contre vents et marées,  chaque jour. Le temps est resté suspendu, le 27 novembre 2012 c est là,  maintenant.  Bien sûr,  mes 3 enfts sont présents,  mes petits enfants,  ma famille, mes amis (les vrais)... mais hélas,  malgré tous leurs efforts, toute leur bienveillance, cela ne remplace pas tout cet amour que nous avions l un pour l autre, que Jean Marc savait si bien me traduire par ses gestes quotidiens, ses mots... depuis qq temps, je suis tombée encore très bas. Arrêt de travail car je ne pouvais plus assumer mes tâches (je travaille ds une crèche). J ai repris ce matin mais je n ai pas d entrain, je ressens une immense fatigue. Il est vrai que je dors très mal et trop peu, que je suis usée par ce vide qu il a laissé et que je tente comme je peu de  combler. Du temps... personne ne peut nous dire combien il nous en faudra. Mais chacun a sa propre histoire et il n y a pas de réponse à cette question  :(
bonne soirée à tous.
Béa

Lui et moi

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Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #34 le: 23 mars 2015 à 20:55:20 »
Non personne ne peut nous dire combien de temps cela prendra pour aller 'mieux' pour chacun d'entre nous hélas. 

Hors ligne Mamoure

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  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #35 le: 24 mars 2015 à 07:04:34 »
Chacun à sa propre histoire et il n'y a pas de règle pour le temps
Je ne suis qu'à 6 mois de deuil mais transformée à jamais , oui, j'ai bien compris que plus jamais je ne serais la même
Lutter chaque jour, c'est ça notre survie , plus de 2 ans après c'est encore vrai pour toi...
Tout l'amour, toute l'affection que l'on peut recevoir de notre entourage ne pourra , hélas , jamais combler ce vide

Le temps est resté suspendu à cette foutue date, accident de moto pour moi aussi....

Bien incapable de savoir où j'en serais dans 2 ans, merci de nous faire partager ce bilan
Je te souhaite que les "hauts" prennent le dessus sur les bas, très bas....

leelou-

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Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #36 le: 24 mars 2015 à 09:17:53 »
Meszouzous,
J'ai lu ton fil, tout ce que tu écris je le ressens au plus profond de moi. Avoir envie de faire quelque chose et l'instant d'après plus d'énergie.
Nous aussi nous nous étions fait un petit coin piscine ou nous profitions les beaux jours, je pense tout démonter, impossible pour moi d'y aller seule.
On me dit que le bon temps va arriver que ca va aller mieux, NON, c'est pire, vite l'hiver.
Mon mari avait planté du cassis, des framboisiers, des groseillers, je ne sais plus les voir, trop douloureux, je nous revoir ramasser tous ces fruits et les offrir. J'ai envie de tout arracher.
Personne ne nous comprends, nous devons avancer. Qu'ils me donnent la recette eux qui sont toujours dans le bonheur.
Pour moi 6mois, mais que se soit 6mois, 1an, 2ans pour nous rien ne sera plus jamais comme avant et les années n y changeront rien.
Affectueusement

Hors ligne qiguan

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Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #37 le: 24 mars 2015 à 13:27:16 »
Ma chère Béa
merci de revenir témoigner
personne ne sait combien pour chacun(e) ça prendra pour aller mieux et ne pas retomber plus bas ...
personne ne sait
on sait qu'il nous faut mobiliser une énorme volonté pour survivre mais cette volonté fait parfois, souvent aussi défaut .. mais pour ceux qui nous aiment sont là (enfants petits enfants, rares ami(e)s nous voulons leur éviter une double peine et nous continuons ...
les distractions comblent du temps mais pas plus on reste en dehors ...
à part ici et chez les psy on n'est pas compris(e) ... ça n'aide pas !
on voudrait aller mieux mais on ne réussit pas toujours ...
surtout ne pas culpabiliser Béa !
et user encore encore sa peine ici !
je t'embrasse très fort  :-*
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

cath75

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Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #38 le: 25 mars 2015 à 21:37:14 »
Bonsoir à tous, courage à Nanoue, je me dis la même chose que Michel, des couples se retrouvent le soir, sans entrain et nous c'est le malheur qui nous a séparés...on ressent tous une sensation de vide et la douleur de l'absence mais on est aussi remplis d'une réserve de bonheur accumulée "avant", quand on était tous les deux et personne  ne pourra nous retirer ou effacer ce potentiel de bonheur emmagasiné qui permet de puiser des forces pour continuer...certes il y a toujours et même de façon latente, un sentiment de tristesse, il m'arrive quand je suis couchée de m'imaginer qu'il est en bas, dans son bureau à avancer un dossier pour le lendemain, que je vais l'entendre tousser :) , monter l'escalier...je me l'imagine très fort comme pour effacer la réalité de ce qui est arrivé. Nous somme toutes et tous traumatisés, avec une souffrance qui évolue et certainement se modifie avec le temps, parfois même elle a altéré  notre propre santé, mais quelle richesse intérieure d'avoir tant aimé, pour  continuer à essayer de vivre Nanoue, justement. Affectueusement, Cath.

Hors ligne qiguan

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"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

meszouzous

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Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #40 le: 29 mai 2015 à 20:44:05 »
Me revoici... le temps s écoule, inexorablement.  Mais hélas,  il ne suffit pas à panser les plaies, pas celles qu a fait la perte de l être aimé...
Je suis partie continuer ma marche sur les chemins qui mènent à Compostelle la semaine de l Ascension. Je l ai commencée l année dernière avec 4 amis de longue date qui ont bien connu Jean-Marc. Cette semaine est pour moi le seul moment dans l année où je me sens proche de lui. Je le retrouve au debut de notre randonnée mais il me quitte lorsqu elle se termine. C est très déstabilisant,  bouleversant. Et pourtant, cette semaine est très importante pour moi. 2 ans et demi après son terrible accident de moto, je n accepte toujours pas, je l attends, je le cherche partout. Bien sûr je ris avec mes enfants, mes amis, mes collègues mais mon coeur est brisé et les morceaux éparpillés.  Impossible de les rassembler...
Une question de volonté ? Je ne crois pas. Je voudrai lui survivre tel qu il l aurait sans doute voulu mais la douleur est trop forte, trop violente, trop puissante, indomptable.  Je veux tenter de croire qu un jour, peut être,  je vivrai, simplement...
Douce soirée à tous.

Béa