Auteur Sujet: Il y a 365 jours, le début de la fin.  (Lu 3635 fois)

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marcel09

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Il y a 365 jours, le début de la fin.
« le: 23 mai 2013 à 10:00:28 »
Bonjour à vous tous,

Nous voici arrivés au terme fatidique de cette première année. Enfin pas tout à fait, mais comme l'indique le sujet du fil, le début de la fin.

En ce 23 mai 2012, nous venons de descendre du ferry qui nous ramenait de Corse. Il est 8 heures. Nous avons traversé Toulon, assez facilement, et dans la voiture, je tends le portable à Claudine et lui dit de téléphoner pour prendre rdv avec le médecin pour l'après midi.
Je lui ai incliné le siège, car elle souffre et son abdomen est gonflé. Aucune difficultés de sa part. Elle appelle, et le rdv est pris pour 15h45.

Nous arrivons à la maison sur les coups de 13h30. Je décharge la voiture, nous essayons de manger un morceau. Claudine s'allonge sur le canapé en attendant l'heure.

Ce n'est pas le médecin traitant qui nous reçoit, mais un collègue. Il s'agit d'un cabinet médical avec 7 médecins. Donc aucuns problèmes. Ils ont tous accès au dossier de Claudine. Mais il n'est pas utile d'ouvrir le dossier. Après un léger examen et quelques questions, douleur, depuis quand, le médecin prend le téléphone et appelle directement le service des entrées de l'hôpital. Après plus de 20 minutes d'une lutte acharnée, enfin l'admission est programmée pour 17h30. Pas de réels problèmes, nous sommes à 3 km de celui ci. Le temps de passer à la maison, de préparer quelques effets, de souffler un peu, de parler enfin entre nous, de "l'avenir", et nous partons pour l'hôpital.

Service des entrées, papiers, étage, bureau des infirmières, chambre, attente. Une prise de sang, tension, poids, et attente. Claudine s'est allongée. Elle est épuisée, je suis un peu hagard. Je comprend, mais refuse au fond de moi l'inéluctable. 20 heures, le médecin de garde passe enfin. Demain de nouveaux examens, scanner, radios, pour éventuellement faire une ponction. 22 heures, je rentre seul à la maison, pour défaire les valises, manger un peu, sans grand appétit. Je mets le linge sale dans la machine à laver, machinalement, et la mets en marche.

Demain, le 24 mai, c'est le jour anniversaire de Claudine. 61 ans. Elle, nous, allons le fêter dans sa chambre d'hôpital. Les infirmières sympas, nous ont porté une part de tarte au chocolat. A 16heures, nous fêtons donc l'anniversaire en leur compagnie. Mais aucun traitement n'a été administré, seulement de la morphine pour calmer la douleur. Une échographie a été faite, pour positionner le point de ponction. Pas autre chose de cette journée. Une de perdue à attendre. 22 heures, je rentre chez nous, seul.

Vendredi 25 mai 2012. Je suis en train de manger, Claudine appelle. On vient de lui, poser cette fameuse sonde pour la ponction. Je finis mon repas, et file d'urgence à l'hôpital. Déjà, les 3 litres d'ascite ont fini de s'évacuer. Liquide jaunâtre. Le médecin revient constater, et annonce tout fièrement, "voilà, vous pouvez rentrer chez vous. C'est fini". Pas d'autres explications. Nous voici revenu au mois de janvier, et l'espoir qui revient un peu. Maigre toutefois, car ce prélèvement n'a pas l'effet escompté. Claudine est moins soulagée, et la douleur toujours présente. Je fais la valise et nous rentrons donc à la maison.

Voilà pour ces 3 premiers jours du calvaire qui ne fait que commencer.

Je revoie tous ces moments en les retranscrivant, mais je dois avouer, que depuis quelque temps, ils étaient quelque peu enfouis dans un coin reculé de ma mémoire. Leurs évocations n'est pas trop douloureuse. Juste quelques pincements au cœur, mais pas de larmes comme je l'avais imaginé. Un nœud à l'estomac, ça oui. Le chemin du deuil est donc bien amorcé.

Je chemine maintenant avec un nouvel horizon en point de mire. Les souvenirs sont là, bien présents et réels, bien au chaud, mais la vie reprend ses droits.

Je vous raconterais plus tard, la fin. Pour cela, il faudra attendre un peu. Claudine s'est éteinte le 4 juin, lendemain de la fête des Mères.

Je vous souhaite à tous une tendre et douce journée.

Je vous embrasse.  :-* :-*

Marcel


Tinou

  • Invité
Re : Il y a 365 jours, le début de la fin.
« Réponse #1 le: 23 mai 2013 à 10:22:03 »
Cher Marcel,

Il est normal et bien que la vie reprenne ses droit, mais normal et bien également que les souvenirs restent en nous.
Ils sont à la fois notre force et notre faiblesse.
Mais ils font parti de notre "nous".

Tendre et douce journée à toi aussi... Je t'envoie un peu du soleil qui brille sur Rouen aujourd'hui.

Martine

andre37

  • Invité
Re : Il y a 365 jours, le début de la fin.
« Réponse #2 le: 04 juin 2013 à 19:51:46 »
Bonsoir Marcel,

Je voulais juste te dire que je pense à toi en cette journée particulière.

Amitiés.

André

Hors ligne zabou

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Re : Il y a 365 jours, le début de la fin.
« Réponse #3 le: 04 juin 2013 à 20:21:09 »
Bonjour Marcel,

Une tendre pensée pour cette journée, 1 an, déjà!! si long et tellement court, les souvenirs resteront à jamais ancrés au fond de nous, nous les avons tant aimés comment cela pourrait être autrement.

Je redoute ce moment, moi qui au bout de 7 mois suis encore dans une totale tristesse, il me manque encore et toujours, avec une douleur plus supportable, mais des jours voire des semaines où ce manque est si intense que la douleur qui le suit est égale.

Je te souhaite le courage nécessaire pour affronter les jours qui suivent, les semaines ......
tendresses
zabou
Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.

kika

  • Invité
Re : Il y a 365 jours, le début de la fin.
« Réponse #4 le: 04 juin 2013 à 21:47:43 »


Cher Marcel,


Peut être n'aurai je pas le mots pour te soutenir en cette période cruciale.
 
Je vais mal, plus mal, pourtant j'aimerai être là pour toi comme toi tu l'as été lorsque je suis arrivée a bout de forces, a bout de course sur ce forum.
J'aimerai te rendre hommage ainsi qu'a Ephémere, Cathy, Chrisvi, Gége, Pima et tant d'autres. Pardonnez moi si j'oublie quelques noms...je vous aime tous. Vous étiez là pour moi, quand dans la vie réelle tout le monde, famille, amis, avaient fui devant la maladie ignoble, la mort de Pierre, et sachez le, sans vous, je ne serai plus là..... Est ce un bien, est ce un mal ?
En tous cas vous étiez mon seul lien avec le monde des vivants, toutes ces soirées avec Ephémère, le chat sur les genoux, et nous échangions, peut être des bétises, mais nous n'avions plus personne autour de nous pour comprendre nos peurs, nos douleurs, notre révolte, notre désespoir, plus personne pour communiquer

Merci pour ta gentillesse, ta compassion, merçi pour ton soutien lorsque j'allais si mal, et pourtant tu n'étais pas en meilleur état que moi.
Merci pour tout. Le 4 juin, c'est aujourd'hui, et je t'envoie toute mon amitié, le peu de courage qu'il me reste afin que cet anniversaire ne soit pas trop effroyable

Avec toute mon amitié


Je te souhaite Marcel, de trouver l'apaisement en depit la souffrance, du manque en tout cas je t'accompagne aujourd'hui

Malika

MANITE

  • Invité
Re : Il y a 365 jours, le début de la fin.
« Réponse #5 le: 05 juin 2013 à 14:15:22 »
beaucoup de courage ,moi qui ne suis qu'a trois mois et demi de son depart je ne suis pas de grand secours mais je pense a vous et vous envoie du soleil du sud pour rechauffer votre coeur si meutri

chrisam

  • Invité
Re : Il y a 365 jours, le début de la fin.
« Réponse #6 le: 05 juin 2013 à 14:42:17 »
Marcel,
Que te dire ?
Bien sûr, tous ceux ici présents, comprennent ce que tu peux ressentir et quelles sont tes émotions à l'occasion de ce triste souvenir.

Je ne serais pas plus long car je ne suis pas bien, depuis presque 8 mois.
Mais je voulais t'apporter un peu de soutien
Courage ....
Christian


marcel09

  • Invité
Re : Il y a 365 jours, le début de la fin.
« Réponse #7 le: 08 juin 2013 à 13:02:17 »
Bonjour à vous tou(te)s, Malika, Mamité, Chrisam, Samy,...

Un très grand merci pour vos soutiens. Tous me sont allés droit au cœur. Cette journée particulière, ne s'est en définitive pas trop mal passée. Bien sûr, je suis allé au cimetière et ai apporté des roses du jardin. J'ai pu ainsi raconter à Claudine mes ressentis du jour, mais je ne me suis pas effondré. Bien sûr les larmes sont montées et ont coulées, mais pas de torrent.

Je suis allé voir ma psy jeudi, et je pense avoir franchi un nouveau cap. Elle en est persuadée elle aussi, et avons convenu d'un nouveau rendez vous dans uniquement 1 mois, au lieu de 15 jours. Je vous souhaite à vous aussi de retrouver un peu de sérénité, et vous adresse mes plus sincères pensées de soutien.

Quant à toi ma chère Malika, je te souhaite de passer ce cap si difficile encore une fois. Beaucoup de courage. Si tu as quelques difficultés, tu possèdes mes coordonnées. Tu peux me joindre, je serais présent.

Tendres pensées à vous tou(te)s, et encore merci.

Bises.  :-* :-*

Marcel