Auteur Sujet: Il ne rentrera plus jamais  (Lu 6421 fois)

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amel

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Re : Il ne rentrera plus jamais
« Réponse #15 le: 28 juin 2016 à 00:09:28 »
Bonsoir à toutes ! je viens juste de m'inscrire, j'ai lu quelques messages et ça m'encourage de savoir qu'il y ait des personnes qui peuvent comprendre ma douleur, cela fait cinq ans pourtant que ma moitié, le père de mes deux enfants n'est plus de ce monde, un chamboulement totale, un combat perpétuel, j'essaie de me rappeler ses défauts, nos disputes afin d'apaiser ma douleur si profonde malheureusement  la souffrance le vide ne me quittent jamais, il me manquent tellement !!! les enfants sont sortis, j'ai pris le pc, j'ai tapé "comment surmonter le deuil d'un conjoint" et je me retrouve parmi vous, mais est seulement  surmontable ? Merci de me lire

Hors ligne Faïk

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Re : Il ne rentrera plus jamais
« Réponse #16 le: 28 juin 2016 à 00:23:50 »
Pas sûre d'être la bonne personne pour te répondre ce soir ... mais je ne doute pas que tu pourras ici trouver sinon des réponses à tes questions, au moins un peu de réconfort, dans la lecture ou dans l'écriture ...

Faïk

Aiino

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Re : Il ne rentrera plus jamais
« Réponse #17 le: 28 juin 2016 à 13:27:02 »
Pour ma part, le premier mois fût un réel cauchemar, je n'ai rien pût avaler, perte de poids, insomnie malgré 5 amies toutes les nuits avec moi, envie de rien, juste envie de rester chez moi à essayer de comprendre pourquoi, comment, pourquoi nous et notre bonheur, pourquoi lui et son envie de vivre, pourquoi perdre le seul etre pour qui ma vie avait un sens. Des larmes du matin au soir, des idées noires constamment, je me disais (je me le dit toujours) qu'il y a une issue à autant de souffrance, il me suffirais de le rejoindre, lui qui me manque tant. Et puis le second mois j'ai essayer de me battre un peu plus, d'au moins avoir un sourire par jour sur mes lèvres pour que lui aussi aille mieux là haut, j'avance avec l'idée qu'il me regarde tot les jours et que sa plus grande des souffrances était ma souffrance, j'essaie de me battre pour qu'il soit fier de moi. A 22 ans je me suis retrouvée à organiser un enterrement du jour au lendemain alors que ce fameux lundi matin il partait travailler comme tout les jours depuis 4 ans, je n'y aurait jamais pensé, jamais le travail n'aurait dû me l'enlever et pourtant c'est ce qu'il s'est passé, le choc, l'acceptation, la colère, la culpabilité de l'avoir laissé partir ce matin là... Un tourment de sentiment en plus de la préparation de son dernier voyage, un cauchemar tellement douleureux que mon corps lui meme ne supportait même plus une caresse sur le bras, mon corps me brûlait totalement. J'ai réussi quand même à repartir sur son site de travail (station de ski) je me suis retrouvé face à ce mécanisme qui avait arrêté subitement mon bonheur et ma vie, ce mécanisme qui me l'avait pris, et là, aussi abattue que je puisse être j'ai ressentie une force intérieur qui m'a dit "ski, ski !!! Ski pour lui, pour toi, et pour cette passion commune que vous aviez) alors j'ai pris mes skis, j'ai bien regardé ce mécanisme meurtrier et je suis partie skier, lâcher ma rage dans ce qui nous tenez le plus à coeur, il fallait que je le fasse, nous aimions tellement cela nous enfants de là montagne qu'il n'aurait jamais voulu que je m'arrête, c'était maintenant ou jamais, la station allait fermer pendant 6 mois et jamais je ne l'aurais fait plus tard. J'ai eu beaucoup de lecture qui m'ont fait comprendre beaucoup de chose, non il ne s'est pas arrêté de vivre, il est en moi, il vit en moi, et à chacun de mes sourires il sourit, a chacun de mes pas en avant il avance lui aussi... De l'un et l'autre on est passé de l'un dans l'autre. 4 mois après je réalise que beaucoup de mes amis m'ont lâché là mains me reprochant des moments où je n'avais envie de Rien, que quoi qu'ils fassent cela n'allait jamais, comment me demander de faire la fête et sortir meme pas 1 mois après son départ ? Forcément que je n'avais envie de rien, juste de me laisser mourir de chagrin en espérant le rejoindre. Aujourd'hui je vois les bons amis qu il me reste, je prend des plaisirs simples comme un gouter au soleil, ou une promenade, j'essaie peu à peu de remettre un pied dans la vie, j'aurais aimée qu'il en fasse tout autant si c'était moi qui étais partie... Alors j'y pense souvent et je me bat comme j'aurais aimé qu'il le fasse. Ce n'est pas parce qu'il y a un mauvais chapitre dans un livre que l'histoire est finie... Je vous souhaites à toutes du courage, et je comprend tellement cette souffrance destructrice qui brise tout nos espoirs de bonheur... Je ne sais pas si je serais de nouveau heureuse un jour mais ce que je sais c'est que la douleur ne peu pas etre plus forte que ce 29 février 2016...