FORUM "LES MOTS DU DEUIL"

Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Etoile4 le 09 janvier 2017 à 13:46:01

Titre: Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 09 janvier 2017 à 13:46:01
Bonjour à tous,
Depuis le temps que je voulais poster ma peine... depuis le temps que je retiens tout cela, pour ne pas être mal vu des autres, pour ne pas être rejetée car le malheur isole... surtout quand il arrive comme ça... Mon mari, Eric, est décédé le 27 juillet 2015 : cela fait donc 1 an et demi. Il était triathlète, donc très sportif avec un hygiène de vie impeccable. Il a eu un cancer du pancréas à l"age de 42 ans.  5 mois de combat et tout était fini : il est mort dans mes bras, main dans la main... son dernier souffle pour moi. Et puis nos deux petites filles : la "grande" qui allait fêter ses 6 ans le lendemain de sa mort et la petite, tout juste 20 mois. J'ai 39 ans quand il décède, je viens d'avoir 41 ans.
Pendant la première année, cela a été le tourbillon, les paperasses, le juge des tutelles, la mise sous contrôle judiciaire, car il y a des enfants mineurs, l'inventaire des biens par un commissaire priseur au cas  où je "volerais" mes propres enfants, les problèmes avec la famille de mon mari qui me rendent coupable de tout et surtout qui n'acceptent pas qu'il soit mort à la maison alors que c'était son souhait à lui et j'étais d'accord.
Depuis, les choses se sont tassées mais je suis seule à affronter le quotidien : ma belle-famille a repris sa vie de son coté et ne prend pas de nos nouvelles, mis à part mon beau-père. Les amis ont envie que j'aille bien. Ma famille et ma mère en particulier font comme s'il ne s'était rien passé et que j'avais toujours été seule avec deux enfants. Aux yeux de tous, je suis une mère célibataire comme tant d'autres, pas de drame, juste la banalité d'une séparation présumée...
Sauf que dans cette séparation, c'est la mort qui a fait son œuvre et elle a tout emporté avec elle : je suis avec lui dans la tombe, je suis là physiquement mais dans ma tête je suis partie. Je n'ai envie de rien, je n'ai pas d'avenir. Mes filles vont grandir et je suis totalement là pour elles, mais ensuite elles feront leur vie et moi que me restera-t-il ? Une vie de solitude qui m'attend, sans lui et sans personne sur qui m'appuyer, avec qui échanger. Je passe mes soirées seule devant la télé. Pas de coup de fil aux amies car elles prennent cela pour du temps en moins pour "leur couple". Le fait que j'aille mal menace donc leur vie privée, en somme. Je dois donc me faire discrète. Et alors, on me dit que l'on m'admire : quel courage ! Elle tient le coup, elle s'occupe bien de ses enfants, etc. Mais en moi, la solitude se creuse comme un abime. Si je dis que je me sens seule, les autres le prennent comme une sollicitation et se sentent mal car ils ont "leur vie". Et moi je n'en ai plus. Les fêtes ont été un vrai calvaire, surtout le nouvel an, car tous les "couples" s'invitent et moi je suis de coté.  Comme dit Christophe Fauré, dans le deuil du conjoint, il y a plusieurs deuils à tiroirs : celui de l'etre aimé, celui aussi de toute la vie avec lui, du passé et du futur que l'on aurait eu ensemble. Désormais, une vie de solitude avec aucun espoir de rebâtir quoi que ce soi. A mon âge, je sais que ce n'est pas possible et puis qui voudrait qu'une femme dans mon état avec deux petites filles en bas âge ? Ce n'est juste pas possible. D'ailleurs ma cousine qui, elle aussi est seule depuis ses 40 ans, n'a jamais retrouvé personne (elle en a 49 maintenant), me dit qu'il faut que je m'habitue et qu'il y a des tas de femmes seules.
Mais moi, je voulais plus que tout une famille avec un mari... Et Eric était tout pour moi. Et la maladie nous a tout pris : surtout lui... si fort, si merveilleux... pourquoi lui... j'ai mal pour lui, tellement...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 09 janvier 2017 à 14:02:00
je voulais dire aussi, que je l'ai accompagné jour et nuit pendant sa maladie. Je ne l'ai pas laissé... je m'occupais de tous, des infirmières, des médicaments (des heures à la pharmacie pour les ordonnances à rallonge), ses pertes de poids avec les compléments alimentaires, les vomissements qui n'arrêtaient pas, et devoir en meme temps gérer un bébé de 15 mois et une petite de 5 ans. Je les isolais dans une pièce pour pas qu'elles voient leur père vomir ainsi et se sentir mal suite aux chimio... là aussi j'étais totalement seule : je les emmenais et ramenais de l'école et de la crèche, je les aidais à tenir le coup, j'emmenais la grande voir une psychologue...
Je l'ai changé deux fois de centre : une première fois car le personnel était vexant et humiliant et qu'il n'y avait aucun prise en charge des effets secondaires et une seconde fois pour la tentative de la dernière chance. Je l'avais aussi emmené  Paris pour voir un grand spécialiste au tout début de la maladie...

Voilà, merci déjà de me lire... et puis j'ai besoin d'aide.... dans quelle direction faut il aller ? y a t il un espoir de vie meilleure... là c'est de la survie...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: *Ephémère* le 09 janvier 2017 à 21:11:17
Etoile, tes lignes pourraient être miennes.
C'est déjà le tout premier partage lorsque nous arrivons ici.
Cette impression de lire notre histoire sous la plume d'une autre.
Et comme je l'ai déjà écrit, ce fut une aide pour moi.
Les mois ont passé, et le temps a adouci ma peine.
Elle ne me déchire plus le cœur à chaque battement.
Elle est comme une douce mélancolie qui mouille  encore parfois mes joues de pluie salée, c'est vrai.
Mais les violents orages qui me faisaient vomir d'avoir trop sangloté, se sont éloignés.
Il fut un moment de ma traversée où j'ai cherché à comprendre où il était.
Et puis j'ai renoncé. Je crois que je me suis fabriqué une idée, un peu vague et pleine de doutes....
Quant à moi....
Je suis là ; dans un quotidien que je reconnais.
Mais qui n'est plus le nôtre.
Ma vie est différente, mais c'est ma vie d'aujourd'hui.
Et j'accepte les jolis moments qu'elle m'offre.

Tu as deux petites filles.
Elles vont construire avec toi, votre avenir.
J'ai déjà tant écrit que le temps adoucit la peine, que j'ose à peine le répéter encore.
Mais ce n'est pas une de ces promesses maladroites que l'on fait pour tenter de consoler.
Non, ce n'est que le témoignage de mon présent.
Aussi incroyable que celui puisse nous paraître lorsque nous sommes au plus profond du chagrin, les semaines, les mois, nous éloignent du tsunami, et nous surnageons parmi les restes de notre vie d'avant.
Et sans même nous en apercevoir, nous dérivons jusqu'à un ici et maintenant plus doux qui se construit peu à peu.
Sans les larmes ni les souvenirs qui font mal.
Mais avec notre amour bien installé au creux de nous.

Il faut te faire confiance, Etoile ; être à ton écoute.
Prendre soin de toi, être douce avec toi-même.
Et  ton horizon  se dessinera doucement.
Je te souhaite une nuit sereine et sans tourment.
 
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 09 janvier 2017 à 21:23:27
Ho merci ... Ce que s'est beau ce que tu m'écris ...
Le fait de me dire que tu as ressenti les mêmes choses ... Premier vrai partage ... Enfin ... Ne plus avoir à expliquer combien c'est dur , ce que ça veut dire cette absence ...
Je ne suis pas douce avec moi... Je m'en veux de tout ... D'être dans cette situation, de faire vivre ça à nos filles !!! Alors que je sais que c'est la faute du cancer ... Ben je me sens bouffée par la culpabilité et je ne sais pas pourquoi ...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Myrphije le 09 janvier 2017 à 21:26:52
Chère Etoile4,
Je ne peux malheureusement pas répondre à tes questions. Je cherche aussi les réponses. Quelle direction, quel avenir ?
Moi aussi, j'ai perdu mon amour. Il y aura bientôt 11 mois. Il a souffert pendant un an, un angiosarcome. Hôpitaux, examens, chimio... Les six derniers mois de sa vie, j'avais arrêté de travailler, et je m'en suis occupée, comme toi, jour et nuit. Les trois derniers jours, il a été hospitalisé, où il s'est éteint. Je suis restée avec lui, là aussi, 24 h/24.  Cela fera un an qu'il s'est envolé loin de ses souffrances, mais loin de moi aussi. Et de notre fille.  Elle est bien plus grande que tes petites puces. Elle a 24 ans, une petite étudiante toute courageuse, qui se donne à fond à son master, pour son papa soit fier d'elle. Elle est a 150 km de chez moi, dans un petit studio. Alors, la solitude, je connais aussi. Je l'ai ramenée hier chez elle, après trois semaines passées à la maison. Au retour, je me suis effondrée. Comme souvent le soir. Retrouver cette maison tellement vide, tellement silencieuse...  Je soir, je suis rentrée du boulot, et je suis montée directement dans ma chambre.
Mon amour me manque tellement. Les amis sont là quand j'en besoin. Ils sont au petit soin pour moi, s'inquiètent aussi. Mais souvent, paradoxalement, j'ai envie d'être seule. Pouvoir pleurer dans mon petit nid... Alors que la solitude me pèse. En fait, ce n'est pas,la,solitude qui est pesante. C'est l'absence de mon amour. On partageait tout, on parlait beaucoup. Le soir, on rentrant du travail, on se racontait nos journées. On se téléphonait au moins 3 ou 4 fois par jour.
J'ai 47 ans, mon mari en avait 48.  J'ai un job que j'adorais avant. Aujourd'hui, même mon travail m'ennuie. Quand certaines personnes se montrent un peu trop bien intentionnées, je me méfie, mets des barrières. En dehors de mon amis proches, avec lesquels je sais qu'il ne risque pas d'avoir d'ambiguïté. Car je ne peux pas envisager d´entamer  une relation. Il m'est totalement impossible de m'imaginer dans les bras d'un autre. C'est dans ceux de mon amour que j'aimerais me blottir.
Je suis désolée de ne pouvoir t'aider. Mais sache que tu n'es pas seule. Qu'il y a des femmes comme toi, comme nous, qui connaissent parfaitement ce que nous ressentons.  Qui font "bonne figure", assurent le quotidien de façon courageuse, mais qui souffrent tout comme nous.
Je te souhaite une nuit la plus sereine possible.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Pucinette le 09 janvier 2017 à 23:35:24
Oui vous n'êtes pas seule.... Je me retrouve dans vos mots / vos maux....
La solitude.... Le. Manque.... l'envie de se blottir dans ses bras....

Je vous souhaite une nuit sans pluie sur vos joues et aussi paisible que possible...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Darling le 10 janvier 2017 à 08:22:27
Bonjour Étoile4,

4 comme ce que vous resterez dans le cœur.
C'est l'heure du chemin de l'école, je t'ecris ces quelques mots pour te dire que tu as bien fais de venir te réfugier ici.
Comme toi la première année à servie à rééquilibrer la vie qui bascule.
Éviter une trop grande chute, car le chemin inverse pour revoir le jour est d'autant plus difficile.
On y arrive, et on sait même pas comment, je peux te l'écrire aujourd'hui, plus de 2 ans après, le soleil existe encore, malgré nous.

Comme toi un petit de 26 mois au décès de son père, j'avais 42 ans.
Puis La première rentrée scolaire, les vacances solos, où et comment ? Pour faire comme les autres.....ceux qui vivent normalement, et vous disent juste : tu as du courage, la vie continue et bla bla
Les amis? La famille? Bahhhh un grand ménage se fait de lui même.
Aujourd'hui il ne me reste rien de la vie d'avant, parents ou amis.
à part les 2 grands qui font leur vie et reste en parallèle, je ne veux être un poids pour eux, alors je fais la forte, on fait bien semblant quand on a mal....
Sur ce chemin, recemment, j'ai croisé une main tendue, qui m'a montré comment redonner ma confiance en la vie.
Il n'y a pas d'âge, ni situation, tout est possible, la plus grande cruauté comme les plus grands bonheurs.

Nous avons la chance d'avoir connu le bonheur avec nos aimés, et ça, rien ni personne ne peut nous l'enlever.
Ne cherche pas à t'accrocher car avant n'existe plus que dans nos cœurs, et nos souvenirs.
Seuls sont qui sont tombés savent combien il est dur de se relever.

Je te souhaite de toujours y croire,  un futur se construit malgré nous.
Pensées douces.
Au plaisir de te lire.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 10 janvier 2017 à 09:11:15
Merci de votre grand soutien... je ne m'y attendais vraiment pas.... cela change tellement des propos bateau genre t'est courageuse, t'es forte.... le pire c'est tu es plus forte que tu ne le penses... en gros t'es au fond du gouffre, tu le dis et on te réponds NOOONNN tu dis que tu ne vas pas bien mais TU ES FORTE...
C'est tellement dur au quotidien... je suis épuisée tout le temps... et puis les souvenirs des derniers moments... car je l'ai gardé à la maison, en hospitalisation à domicile. Je ne sais pas si je fais bien de rester dans cette maison... j'ai tout refait, la déco, j'ai changé les meubles, j'ai vidé notre chambre et j'ai tout changé... mais tout de meme... en plus nous sommes dans un petit lotissement, peut etre qu'en ville je serai mieux, il y a plus de monde... en meme temps partir c'est le laisser complètement car il a tellement bricolé dans cette maison. Et puis il est enterré à coté de chez nous, c'est un choix qu'il a fait pour être près de nous... si on s'en va plus loin... ce n'est pas possible
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 10 janvier 2017 à 09:22:07
Darling : tu as raison quand tu me dis ne chercher pas à t'accrocher car avant n'existe plus...
Mais je ne sais pas quoi faire... aujourd'hui existe mais tout est vide... Meme moi je me sens vide et je me sens incapable d'apporter quoi que ce soit à qui que ce soit. Je ne comprends pas ce que me trouve mes amis... je m'interroge sur toutes mes relations amicales... je pense que je n'intéresserai plus jamais personne... je me sens fanée, finie, au bord du précipice
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Darling le 10 janvier 2017 à 10:10:14
Quelquefois, il faut laisser aller, ne rien entreprendre ou décider.
Ne pas chercher à faire "quelque chose"
Chaque matin est différent, c'est ce que la vie nous a cruellement appris dans cette séparation.
Garde tes forces pour chacun de ces matins.

On s'est épuisée, on a tout donné, et cela n'a pas suffit.
Subir, Après tant de mois de maladie, la mort qui rôde dans le couloir où résonne le bruits des jeux d'enfants.
Croiser le regard de l''infirmière qui ressort de la chambre après les injections post chimios...je me souviens.

Entendre le tic tac de l'horloge toute la journée, et pourtant en oublier l'heure de manger, de se laver, de s'habiller.
J'ai passé la première année, le soir, assise à la table de la cuisine, à fixer son portrait dans le salon, lui parlant parfois, me demandant pourquoi lui, fouillant ma mémoire, notre passé commun, quelque chose à quoi m'accrocher.
Trouver Un sens à tout cela.....et se dire que l'on doit continuer,
mais je n'ai pas trouver de réponses à cette question: À quoi bon ?
Nous sommes nombreux à l'avoir ressenti ici cette "aquabonite"

Je te comprends aussi pour le déménagement.  Être noyée dans la foule anonyme d'une ville.
Redevenir Anonyme, sans Passé, invisible.
J'ai mis la maison en vente  pour partir aussi. C'était la maison de ses rêves, de notre avenir.
Encore une fin.
Une prochaine épreuve à traverser, car là c'est nous qui allons choisir de couper un trait sur "l'avant"
Je me demande comment je vais y arriver...
Si ce nest pas indispensable, Ne te précipite pas, il sera toujours temps de continuer ailleurs et autrement, quand tu seras convaincu de ce nouveau changement.

Et tout ceux qui nous disent courage, et ne savent pas le poids de ce mot, le disent pour se persuader eux même qu'ils ne peuvent rien pour nous.

Etoile4,  prends soin de toi, amicales pensées.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Myrphije le 10 janvier 2017 à 10:19:27
A lire les témoignages  pleins de sagesses, de personnes plus anciennes sur ce forum, qui ont connu le pire, ça donne un peu d'espoir. Notre souffrance nous empêche, pour le moment, d'entrevoir un avenir moins sombre. Mais tous ces témoignages nous montrent qu'un apres est possible, qu'une meteo redevienne un peu plus clémente.
Pour l'instant, je laisse la douleur m'emprisonner, je ne vois qu'en gris.
Darling a raison pour l'entourage, le ménage se fait tout seul. Moi, je n'ai plus de contact avec ma belle-famille. Tout au long de la maladie de mon mari, j'ai tout fais pour inclure ma belle-mère dans notre combat. Juste avant qu'il ne parte, je l'ai appelée pour qu'elle soit auprès de son fils, avec ma fille et moi. Elle a été très digne. Mais dès lors que mon mari s'est retrouvé au funérarium, elle a été infecte. Les pompes funèbres sont même intervenus pour que je puisse me retrouver seul un moment avec mon mari. Puis le jour des obsèques, elle a fait son show, a eu une attitude extrêmement déplaisante et inconvenable vis à vis de ma fille et moi. Et quelques semaines plus tard, elle s'est autorisée à demander un article nécrologique dans la gazette municipale (mon mari travaillait dans cette commune). Alors que mon mari m'avait clairement exprimé sa volonté de ne pas avoir de nécro. Quand j'ai fait remarquer à ma belle-mère qu'elle n'aurait pas dû faire cette démarche, elle m'a craché au visage un torrent d'insultes, m'a dit que c'est moi qui avait fait mourir mon mari. J'ai coupé les ponts tout net. Mes beaux-frères et belles-sœurs n'ont jamais pris de nouvelles, juste un pauvre SMS pour me souhaiter un bon anniversaire (comme si mon anniversaire pouvait être bon sans mon mari), n'ont jamais demandé si j'avais besoin d'aide dans ma maison qui a aussi un grand jardin, ne se sont jamais inquiétés pour ma fille. Alors j'ai décidé de tirer un trait sur  ce semblant de famille qui ne m'appartient plus aujourd'hui. En revanche, mes parents, mes sœurs sont d'un profond soutien, et heureusement qu'ils sont là, pour ma fille comme pour moi.
Tu as bien fait de rejoindre ce forum. Le partage d'expérience est précieux. Ici, tout est bienveillance.
Je te souhaite tout le courage nécessaire pour continuer. Et ne t'inquiète pas pour la fatigue. Je pense qu'il est normal d'être épuisée. On se débat tellement pour garder la tête hors de l'eau... Dans tout ce que j'ai lu sur le deuil, on parle systématiquement d'une grande fatigue, autant physique que morale.
Bien à toi.
Titre: Re : Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 10 janvier 2017 à 10:44:41
A lire les témoignages  pleins de sagesses, de personnes plus anciennes sur ce forum, qui ont connu le pire, ça donne un peu d'espoir. Notre souffrance nous empêche, pour le moment, d'entrevoir un avenir moins sombre. Mais tous ces témoignages nous montrent qu'un apres est possible, qu'une meteo redevienne un peu plus clémente.
Pour l'instant, je laisse la douleur m'emprisonner, je ne vois qu'en gris.
Darling a raison pour l'entourage, le ménage se fait tout seul. Moi, je n'ai plus de contact avec ma belle-famille. Tout au long de la maladie de mon mari, j'ai tout fais pour inclure ma belle-mère dans notre combat. Juste avant qu'il ne parte, je l'ai appelée pour qu'elle soit auprès de son fils, avec ma fille et moi. Elle a été très digne. Mais dès lors que mon mari s'est retrouvé au funérarium, elle a été infecte. Les pompes funèbres sont même intervenus pour que je puisse me retrouver seul un moment avec mon mari. Puis le jour des obsèques, elle a fait son show, a eu une attitude extrêmement déplaisante et inconvenable vis à vis de ma fille et moi. Et quelques semaines plus tard, elle s'est autorisée à demander un article nécrologique dans la gazette municipale (mon mari travaillait dans cette commune). Alors que mon mari m'avait clairement exprimé sa volonté de ne pas avoir de nécro. Quand j'ai fait remarquer à ma belle-mère qu'elle n'aurait pas dû faire cette démarche, elle m'a craché au visage un torrent d'insultes, m'a dit que c'est moi qui avait fait mourir mon mari. J'ai coupé les ponts tout net. Mes beaux-frères et belles-sœurs n'ont jamais pris de nouvelles, juste un pauvre SMS pour me souhaiter un bon anniversaire (comme si mon anniversaire pouvait être bon sans mon mari), n'ont jamais demandé si j'avais besoin d'aide dans ma maison qui a aussi un grand jardin, ne se sont jamais inquiétés pour ma fille. Alors j'ai décidé de tirer un trait sur  ce semblant de famille qui ne m'appartient plus aujourd'hui. En revanche, mes parents, mes sœurs sont d'un profond soutien, et heureusement qu'ils sont là, pour ma fille comme pour moi.
Tu as bien fait de rejoindre ce forum. Le partage d'expérience est précieux. Ici, tout est bienveillance.
Je te souhaite tout le courage nécessaire pour continuer. Et ne t'inquiète pas pour la fatigue. Je pense qu'il est normal d'être épuisée. On se débat tellement pour garder la tête hors de l'eau... Dans tout ce que j'ai lu sur le deuil, on parle systématiquement d'une grande fatigue, autant physique que morale.
Bien à toi.

Ce que tu me dis de ta belle famille me ramène à la mienne... pendant la maladie de mon Mari ils étaients absents... passant 5 minutes par ci par là... ma belle mère ne voulait pas le voir, sa propre mère. Il a fallu que je la force à aller le voir que ce soit à la maison ou à l'hôpital. Pendant la dernière semaine qu'il était à la maison, en hospitalisation à domicile, ma belle famille venait et ne me parlait plus. Ils se mettaient d'un coté du salon où il y avait le lit médicalisé et moi je restais seule de l'autre coté. Ils se mettaient autour de son lit et ne me laissaient pas de places... Ils partaient manger chez mon beau-frère sans se préoccuper que je ne mangeais plus que je ne dormais plus... un de mes beaux frères a essayé de me forcer à le faire embarquer par une ambulance pour qu'il aille mourir ailleurs car il ne supportait plus de le voir ainsi. C'était le jour de sa mort, si j'avais cédé, il serait mort dans l'ambulance ou dans un couloir...Après, ce beau-frère m'a dit que j'étais responsable de son cancer... il m'a dit qu'il aurait préféré que ce soit moi qui soit malade. Et puis aucun de mes beaux frères ne s'est soucié de nous, des filles, du jardin, de notre vie... alors que mon mari leur avait fait promettre de s'occuper de nous... Ma belle mère a eu peur que je leur demande toujours quelquechose, que je sois un poids pour eux... ils sont rassurés maintenant : c'est moi qui les aide, les soutient, quand ils ont un pb, ils n'appellent pas leurs fils mais moi... tu parles... à quoi ça sert ?
pour moi, ces personnes sont encore une part de mon mari, je m'accroche à eux... moins maintenant... et c'est surtout pour les filles. Il est important qu'elles aient un peu de leur père... enfin je ne sais pas..
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Myrphije le 10 janvier 2017 à 11:10:53
Si je n'ai eu aucun scrupule à couper les ponts, c'est parce que mon mari, les deux ou trois dernières années de sa vie, avait été très déçue par le comportement de sa mère, il s'était rendu compte qu'elle était menteuse, manipulatrice. Elle adore monter les gens les uns contre les autres. Malgré tout, lorsqu'il est tombé malade, je ne voulais pas la laisser de côté. Je pensais bêtement qu'elle s'inquiétait pour son fils... Mon mari en avait même honte. Alors, tirer un trait n'a pas été difficile. Quand je lui ai dit qu'on n'avait plus rien à se dire, j'ai pensé à mon mari. Il aurait été furieux de voir son comportement, il aurait eu, une fois de plus, honte.
Quant à ma fille, elle n'était pas ravie de voir sa grand-mère agir ainsi. Mais je lui ai expliqué que ça ne concernait que ma belle-mère et moi. Qu'elle devait rester en contact. Mais elle est grande, à même de faire ses propres choix. Elle n'a pas revu quiconque de ma belle-famille depuis les obsèques de son papa. Et ça ne la dérange absolument pas. Ses grands-parents (mes parents) et mes sœurs l'entourent suffisamment pour qu'elle se sente soutenu. Et comme on est très proches et complices, toutes les deux, on se confie souvent l'une à l'autre, et n'éprouve pas le besoin de se rapprocher de la famille de son papa, avec lesquels elle n'était de toute façon pas très proche.
Je suis navrée de lire tout le mal que ta belle-famille t'a fait. Mais je comprends aussi ton besoin de rester en contact avec eux, pour tes filles. Elles sont si petites. Je te souhaite qu'avec le temps, les relations s'apaisent un peu.
Prends bien soin de toi et de tes deux petites pitchounes..
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: isachou le 10 janvier 2017 à 15:08:14
que de mots similaires...

l'amoureux sportif et en pleine santé, la maladie, la bagarre contre la maladie pendant 6 mois, le grand vide de nous, de lui, de ce futur que nous n'avons plus... et moi, seule sans lui dans ce monde...

je n'ai pas d'enfant donc je n'ai pas dû me battre pour eux... j'ai dû me battre pour moi avec ces injonctions à vivre de l'entourage, "tu es jeune, tu referas ta vie"... comme si j'avais cassé ma voiture et qu'il fallait vite la remplacer...

il n'y a pas de solution miracle, pas de remède, mais il faut tout éprouver, le chagrin est là pour une raison je crois. Je crois aussi que s'il y a de la souffrance c'est qu'il y a de l'amour. donc j'accepte d'éprouver cette douleur quand elle vient et je la laisse repartir... parce que peu à peu, il y a des petits bonheurs. Il faut être attentif, accepter que l'intensité soit moindre que cet amour incroyable, mais il y a le soleil, le rire des enfants, ce coucher de soleil, le sourire d'une amie...
peu à peu, ce sont ces petites choses qui nous reconnecte à la vie.

on ne peut pas oublier, on recompose une vie avec cette nouvelle réalité, "il ne rentrera pas à la maison", mais peu à peu, ça fait un peu moins mal. Parfois, des vagues reviennent et submergent tout, comme si les avancées faites auparavant n'avaient pas eu lieu. c'est décourageant, on ne comprend pas... mais de vague en vague, on comprend une chose, on va surmonter ça et on retrouvera un peu de paix parce que les vagues sont moins violentes et durent moins longtemps...

je suis retombée amoureuse. ce n'est pas simple tous les jours. ce n'est pas aussi intense non plus. mais il y a de l'amour, du réconfort, des moments de partage, des sourires, des petits bonheurs simples qui reviennent malgré tout et c'est un miracle, un réel miracle.

les mots de mon amour ont été :
"je meurs à 36 ans mais sache, que même si c'est un peu tôt, j'ai été heureux tous les jours de ma vie", "ce que l'on vit est dur mais très beau", "je veux que tu avances, parce que si tu peux te lever, si tu es en bonne santé, il n'y a rien que tu ne puisses faire, fais le parce que tu peux le faire Isa"...
depuis mes petites phrases sont "un jour après l'autre" et "tout ira bien"... il n'est pas tjs simple de s'en convaincre, mais peu à peu, on a moins mal, il y a de la douceur qui s'installe dans le souvenir et on réalise que l'on est riche de cette expérience, que l'on a eu la chance de partager sa vie avec cette personne exceptionnelle...

Alors Etoile, un jour après l'autre, tu y arriveras   :-*
Titre: Re : Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 11 janvier 2017 à 13:41:24
Si je n'ai eu aucun scrupule à couper les ponts, c'est parce que mon mari, les deux ou trois dernières années de sa vie, avait été très déçue par le comportement de sa mère, il s'était rendu compte qu'elle était menteuse, manipulatrice. Elle adore monter les gens les uns contre les autres. Malgré tout, lorsqu'il est tombé malade, je ne voulais pas la laisser de côté. Je pensais bêtement qu'elle s'inquiétait pour son fils... Mon mari en avait même honte. Alors, tirer un trait n'a pas été difficile. Quand je lui ai dit qu'on n'avait plus rien à se dire, j'ai pensé à mon mari. Il aurait été furieux de voir son comportement, il aurait eu, une fois de plus, honte.
Quant à ma fille, elle n'était pas ravie de voir sa grand-mère agir ainsi. Mais je lui ai expliqué que ça ne concernait que ma belle-mère et moi. Qu'elle devait rester en contact. Mais elle est grande, à même de faire ses propres choix. Elle n'a pas revu quiconque de ma belle-famille depuis les obsèques de son papa. Et ça ne la dérange absolument pas. Ses grands-parents (mes parents) et mes sœurs l'entourent suffisamment pour qu'elle se sente soutenu. Et comme on est très proches et complices, toutes les deux, on se confie souvent l'une à l'autre, et n'éprouve pas le besoin de se rapprocher de la famille de son papa, avec lesquels elle n'était de toute façon pas très proche.
Je suis navrée de lire tout le mal que ta belle-famille t'a fait. Mais je comprends aussi ton besoin de rester en contact avec eux, pour tes filles. Elles sont si petites. Je te souhaite qu'avec le temps, les relations s'apaisent un peu.
Prends bien soin de toi et de tes deux petites pitchounes..

Myrphije  : je comprends ce que tu veux dire... il y avait tellement de tensions avant... qu'après il n'y a pas de raison pour que cela soit autrement. Moi je croyais que oui. Pas avec mes beaux-parents spécifiquement car je m'entendais bien avec eux avant et mon mari aussi. Mais avec se beaux-frères. Il faut savoir que mon mari ne leur parlait plus depuis plusieurs années. Son premier frère parce qu'il a complètement pété les plombs à son divorce et qu'il en a tenu tout le monde responsable alors que c'était lui qui violentait (mentalement) sa femme et ses enfants. Et l'autre frère parce qu'il a suivi son frère ainé et qu'il nous a tourné le dos. En fait mon beau-frère nous reprochait d'avoir continué à voir deux ou trois fois par ans ses enfants (donc les neveux de mon mari agés de 8 et 12 ans à l'époque) malgré son divorce. Il ne voulait plus que ses enfants voient sa propre famille car ils les disaient manipulés par leur mère... mais nous on a dit que le divorce s'était une chose mais que les enfants n'y étaient pour rien, donc s'ils voulaient nous voir, la porté était grande ouverte. Et dans tout ça, mon beau-frère m'en a tenu pour personnellement responsable en disant que j'avais incité mon mari à le trahir en voyant encore ses neveux..
Quand mon mari est tombé malade, et bien, nous les avons revus. Mon mari m'a dit avant de mourir qu'une épreuve comme celle-là devait souder et non pas diviser. Donc j'ai essayé de maintenir les liens meme avec eux. Seulement mon beau frère qui a divorcé a commencé quelques mois après à m'insulter de plus belle, à dire que j'étais responsable des pbs qu'il a avec ses enfants qui ont aujourd'hui 17 ans et 21 ans. Sauf que ses enfants je ne les vois qu'une fois par an et encore ! Le soir de la mort de mon mari, il m'a dit qu'il ne voulait pas que j'appelle ses enfants pour leur dire la nouvelle: et moi je lui ai répondu que demain j'allais annoncer à mes enfants (20 mois et 6 ans) qu'elles n'avaient plus de père... donc j'avais autre chose à penser ... Mon mari n'était pas décédé depuis 1 heure qu'il fouillait dans ma cuisine pour regarder des papiers : c'est le meilleur ami de mon mari qui l'a trouvé en train de fouiller...
Aujourd'hui je ne le vois pas et je me rends compte que l'on retourne dans la meme situation qu'avant : la mort de mon mari n'a changé personne sinon moi.. les autres restent fidèles à leur bêtise et leur méchanceté... ce n'est pas un drame qui a changé leur manière d'aborder la vie et les autres à jamais contrairement à moi...
Titre: Re : Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 11 janvier 2017 à 13:50:22
que de mots similaires...

l'amoureux sportif et en pleine santé, la maladie, la bagarre contre la maladie pendant 6 mois, le grand vide de nous, de lui, de ce futur que nous n'avons plus... et moi, seule sans lui dans ce monde...

je n'ai pas d'enfant donc je n'ai pas dû me battre pour eux... j'ai dû me battre pour moi avec ces injonctions à vivre de l'entourage, "tu es jeune, tu referas ta vie"... comme si j'avais cassé ma voiture et qu'il fallait vite la remplacer...

il n'y a pas de solution miracle, pas de remède, mais il faut tout éprouver, le chagrin est là pour une raison je crois. Je crois aussi que s'il y a de la souffrance c'est qu'il y a de l'amour. donc j'accepte d'éprouver cette douleur quand elle vient et je la laisse repartir... parce que peu à peu, il y a des petits bonheurs. Il faut être attentif, accepter que l'intensité soit moindre que cet amour incroyable, mais il y a le soleil, le rire des enfants, ce coucher de soleil, le sourire d'une amie...
peu à peu, ce sont ces petites choses qui nous reconnecte à la vie.

on ne peut pas oublier, on recompose une vie avec cette nouvelle réalité, "il ne rentrera pas à la maison", mais peu à peu, ça fait un peu moins mal. Parfois, des vagues reviennent et submergent tout, comme si les avancées faites auparavant n'avaient pas eu lieu. c'est décourageant, on ne comprend pas... mais de vague en vague, on comprend une chose, on va surmonter ça et on retrouvera un peu de paix parce que les vagues sont moins violentes et durent moins longtemps...

je suis retombée amoureuse. ce n'est pas simple tous les jours. ce n'est pas aussi intense non plus. mais il y a de l'amour, du réconfort, des moments de partage, des sourires, des petits bonheurs simples qui reviennent malgré tout et c'est un miracle, un réel miracle.

les mots de mon amour ont été :
"je meurs à 36 ans mais sache, que même si c'est un peu tôt, j'ai été heureux tous les jours de ma vie", "ce que l'on vit est dur mais très beau", "je veux que tu avances, parce que si tu peux te lever, si tu es en bonne santé, il n'y a rien que tu ne puisses faire, fais le parce que tu peux le faire Isa"...
depuis mes petites phrases sont "un jour après l'autre" et "tout ira bien"... il n'est pas tjs simple de s'en convaincre, mais peu à peu, on a moins mal, il y a de la douceur qui s'installe dans le souvenir et on réalise que l'on est riche de cette expérience, que l'on a eu la chance de partager sa vie avec cette personne exceptionnelle...

Alors Etoile, un jour après l'autre, tu y arriveras   :-*

Merci Isachou : je comprends que le fait de ne pas avoir eu d'enfant était peut-être, dans un sens, encore plus difficile. Car les enfants témoignent de l'amour passé... Mais son amour est dans ton cœur comme tu dis et surtout ton témoignage de cet amour le rend très fort, très vivant encore .
Je suis heureuse de voir que tu as retrouvé un amour, différent, mais qui apporte des perspectives, du futur, peut-être des projets...je l'espère pour toi en tout cas.
De mon coté, je n'ose rêver d'une telle chance, déjà parce que je suis plus agée (j'ai plus de 40 ans) et que ce n'est pas un âge où l'on retrouve facilement l'amour surtout avec deux petites chéries de 3 ans et 7ans maintenant. L'on me dit que je dois me concentrer sur elle (ce que je fais intensément) et après elles feront leur vie et j'aurai des petits enfants et je m'en occuperais. Cela devrait remplir ma vie ... Mais quand je vois les couples... j'ai un gros gros pincement au cœur... comme cela serait inespéré de pouvoir ressentir de l'amour partagé à nouveau, de me reposer sur quelqu'un à nouveau, de revivre en quelque sorte... Au début je me suis accrochée très fort à cette idée, pour m'éviter de sombrer totalement. Aujourd'hui je me rends compte que cela n'était qu'un beau rêve qui m'a permis de traverser l'insupportable. le quotidien seule prend sa place et je me rends compte que cela n'est pas possible. Je m'en rends compte quand je m'imagine dans un an dans dix ans, et je me vois seule parce que j'ai compris que désormais ma vie était ainsi, comme d'autres femmes d'ailleurs ou hommes qui vivent seuls.  De plus, ma mère s'est séparée de mon père très jeune (elle n'avait pas 30 ans) : elle n'a jamais refait sa vie et n'a jamais vécu avec un homme. Ma cousine s'est séparée à 40 ans et depuis presque 10 ans n'a jamais refait sa vie non plus. Comme elle me dit, ce n'est plus possible passé 40 ans. Alors dans mon cas, plus de 40 ans, une histoire lourde comme une enclume et deux petites, plus moi qui pense encore intensément à mon mari....
Toi tu as je pense la ressource de reconstruire quelquechose et il faut t'y accrocher de toutes tes forces
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: isachou le 11 janvier 2017 à 14:40:07
oh Etoile, dis toi que rien n'est joué d'avance !

ma maman a été veuve à 46 ans. Elle a retrouvé un très bel amour alors qu'elle n'y croyais pas. Elle avait construit toute sa vie avec mon père (ils s'étaient rencontrés à 15 ans).
Il y a une chose que j'ai dit à ma maman six mois après la mort de mon père. je lui ai dit, "tu es jeune et tu es en vie. Je ne veux pas que le jour où je quitterai la maison tu sois seule." je pense que c'est une chose qui l'a aidée. et dis toi bien, que tes enfants seront bien plus heureux si leur maman est heureuse et aimée, il n'y a pas de doute à avoir là-dessus !

tu es très jeune même passé 40 ans ! je sais que tu te sens probablement très vieille, c'est ce que je ressens souvent. on a vécu une chose que l'on est sensé vivre beaucoup plus tard (dans la manière dont on perçoit la vie en tout cas, en mourant "vieux"). laisse toi du temps pour te relever. laisse toi du temps pour te retrouver aussi. s'occuper de tes enfants prend bcp de place et d'énergie et laisse peu de place à toi, à ton deuil, à ton ressenti de femme.

tu me dis " je comprends que le fait de ne pas avoir eu d'enfant était peut-être, dans un sens, encore plus difficile. Car les enfants témoignent de l'amour passé..".. c'est vrai, je pleure aussi cet enfant qui ne naitra jamais. je le pleure lui aussi, parce que ça faisait partie des projets, de l'ordre des choses... mais notre histoire me porte, même si nous n'avons pas eu d'enfant, nous étions une famille, et il fait partie de ma famille jusqu'à mon dernier souffle.

mon nouvel amoureux, c'est un vieil ami à la base. ça nous est tombé dessus, un jour, le regard a changé et nous avons osé franchir le pas. ce n'est pas simple, c'est totalement différent cette histoire, deux hommes aux antipodes, et le deuil est encore bien présent. je pense à Mika tous les jours. je parle aussi de lui parce que c'est 10 ans de ma vie, c'est une part de moi. mon nouvel amoureux respecte tout ça et me laisse du temps, il comprend, ce n'est pas tjs simple pour lui, mais il a confiance en l'avenir, je me laisse porter par tout ça :)
 laisse les choses arriver et un peu de temps passer, mais ne ferme pas la porte, parce qu'il peut y avoir du bonheur, encore, contre toute attente, contre toute logique :)

je t'embrasse

Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Guylene le 14 janvier 2017 à 22:16:39
Bonsoir,
Je vous ai toutes lus et je suis rassurée de voir que je ne suis pas la seule qui ce fait craché dessus par sa belle famille.
Cela fesais 1 an 1/2 que j'étais avec mon mari il as emménager avec moi tout de suite, nous avons eu un bébé qui avait 5 mois a l'accident de sont père, il ma demandé ma mains au bout de 5 mois de relation et 3 semaines après nous étions mariée. Nous étions fou amoureux l'un de l'autre. A sont décés sa mère a montée tout le monde contre moi, a déformer mes propos, naïve je lui est fait par de mes inquiètude sur mon avenir, l'assurance de la maison , l'heritage du premier fils de mon mari. Du jour au lendemain je me retrouve seule avec tout ça a géré et elle en a profité pour me mettre tout le monde a dos me faisant passer pour une materialiste, alors que moi j'ai juste peur de l'avenir sans sont fils.
Avec la mère du premier fils de mon mari elles ont même été dire que j'ai tué mon mari, alors qu'il a eu un accident de moto...qu'il etait malheureux a mes cotés.
Pour moi sa été horrible a supporté, t'jen de haine!!. J'ai pas compris
Je venais de perdre mon amour et cette femme ce venge sur moi.
Aujourd'hui je les ai sortis de ma vie et de ma tête
Je sais que mon mari est près de moi  qu'il me soutiens de la ou il est.
Notre amour est eternel et rien ni personne ne pourras changer ça.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 15 janvier 2017 à 08:36:03
Bonjour, oui la belle famille n'est pas toujours un soutien , loin de la! Il faut essayer de se préserver mais c'est pas facile ... Meme pas 24h apres le deces de mon mari, ils se demandaient s'il n'y avait pas moyen de devenir tuteur de mes enfants à ma place , en gros si le juge pouvait désigner quelqu'un d'autre que moi... J'ai eu peur qu'ils me les prennent et je ne suis toujours pas tranquille à ce propos ....
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 15 janvier 2017 à 08:38:05
En plus dans ton cas, il y avait une première union et ton mariage était récent ... Donc cela te met dans une position plus vulnérable en tout cas au début ... Mais tu as bien fait de t'eloigner. Comme cela a dû être difficile ....
Je t'embrasse bien fort
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 15 janvier 2017 à 08:41:09
Hier une amie me parlait comme ça et je sais pas je lui dit qu'en ce moment je n'arrive pas à grand chose.... Et là elle s'étonne et me dis mais tu n'es toujours pas arrivée à raccrocher les wagons ???
Je lui ai dis que non... Mais en même temps ça m'a chamboulée ... Je me dis voila, plus personne ne me considère comme crédible dans mon deuil ... Celui-ci s'étend trop et on ne me croit plus et on me juge...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 15 janvier 2017 à 08:43:21
C'est bête j'ai horriblement peur de ne plus pouvoir etre en deuil aux yeux des autres et de devoir vivre normalement alors que j'en suis incapable ... Ce qui va me causer une violence morale énorme ...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: *Ephémère* le 15 janvier 2017 à 09:34:12
Bonjour Etoile,
Les autres n'ont pas à décider pour nous ; pas plus qu'ils n'ont à nous juger.
Tu as beaucoup à faire, et tu as bien le droit de dire que c'est dur.
Raccrocher les wagons.... ce n'est pas facile, et nul ne peut se mettre à ta place.
Mais te soutenir, ça, ce serait bien !
Peut-être peux-tu les aider à comprendre en leur expliquant ?
Je te souhaite une journée sans tourment.
Titre: Re : Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: isachou le 15 janvier 2017 à 09:38:38
Hier une amie me parlait comme ça et je sais pas je lui dit qu'en ce moment je n'arrive pas à grand chose.... Et là elle s'étonne et me dis mais tu n'es toujours pas arrivée à raccrocher les wagons ???
Je lui ai dis que non... Mais en même temps ça m'a chamboulée ... Je me dis voila, plus personne ne me considère comme crédible dans mon deuil ... Celui-ci s'étend trop et on ne me croit plus et on me juge...

Ahhh les injonctions à vivre... tu devrais ceci tu devrais celà...
C'est une des choses qui me mets le plus en colère . Il y a une chose que je réponds dans ces cas là :
"Quand tu auras perdu ton mec/ta nana, quand tu te seras brillamment remis/remise comme tu as l'air de sous-entendre qu'il faudrait que je le fasse... quand tu en seras là, ce jour-là je serai peut être en mesure d'entendrece que tu es en train de me dire ... mais crois-moi, ce jour là tu seras beaucoup humble et beaucoup plus respectueux/se de ce que je suis en train de traverser"
J'ai dit ça a un "ami" qui m'a dit au bout de un an (alors que j'étais en train de lui dire que cet anniversaire m'avait plongé dans un chagrin et une tristesse peut être encore plus dure Qu'au début) que je devais tourner la page et avancer...
Les gens quand ils ne sont pas passés par là sortent des lieux communs parce que Quelque part ça les rassurent de se dire que l'on peut "tourner une page" et parce que la mort dérange Aussi...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Guylene le 15 janvier 2017 à 09:58:03
Ils ne comprennent, quand ils se couchent le soir ils sont avec mari, femme. Nous notre lit est vide.
Je ne parle plus de mes états d'âmes a personne, ils ne peuvent pas comprendre ce que l'ont vie.
Je souffre en silence pleur seule dans mon lit quand tout le monde dort.
Au fond de moi je hurle de colère quand des personnes me parle de leurs ébats avec leurs moitié, comme si elle ne savait pas que mon mari est mort il y as 8 mois et que toutes ses choses, ses moments j'en ai plus.
Que oui je suis en deuil, mais que ce deuil n'enlève en rien le désir que j'ai pour mon mari!!.
Nous peu importe que sa face 1 mois, 1 an ou plus le temps c'est arrêté pour nous , mais pas pour eux ils ont oublié, sont passer a autre chose.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 15 janvier 2017 à 22:01:09
C’est exact guilene,  le cours de leur vie ne s’s'est pas arrêté tandis que nous oui. Plus de projets, plus de vie intime, plus d'affection au quotidien. Tout le monde en couple et on devient la copine célibataire du groupe ... maintenant je suis célibataire pour mes amis mais une célibataire qui va le rester désormais . Ça s'est sur et j'en prends conscience . On me parle de mes enfants et que maintenant c’est ma vie ...
Mais même si c’est cela et que c’c’est déjà mieux que rien voire beaucoup , ben tout est à reconstruire , enfin trouver un sens , un chemin ... C’est vrai qu’en 18 mois je n'ai pas avance comme j’j'aurai du. Le deuil c’c’est un an max 2, mais moi je vois que j'en suis loin...Dans 6 mois je n'irai pas mieux mais les autres vont exiger de lus en plus de moi et moi je n'ai rien à donner ... j'ai besoin de calme  d’etre tranquille
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: *Ephémère* le 15 janvier 2017 à 23:13:38
Bonsoir Etoile,
"... je n'ai pas avancé comme j'aurais dû...".
Mais qui décide du délai dans lequel nous devrions cesser d'être tristes ?
Bien sur il existe différentes théories, dans tous les domaines.
Mais il ne faut jamais oublier que chaque être humain est unique, et chemine au fil des pages d' une histoire singulière.
Chacun de nous fait ce qu'il peut, avec  ce qui le constitue en tant que personne.
Lorsque la douleur refuse  de s'éloigner, il n'est pas inutile de chercher du soutien  auprès de professionnels sérieux et compétents, capables de nous aider à retrouver un peu d'harmonie dans notre vie. Nous aider à vivre "avec"....
"Nous le valons bien"..... comme diraient certains publicistes.
Oui, nous avons le droit de moins souffrir.
Et c'est ce que je te souhaite, Etoile.
Tout comme je te souhaite une nuit sereine et sans pluie sur les joues.



Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Guylene le 16 janvier 2017 à 06:33:46
Moi aussi on me dit, tu as t'es enfants... oui dieu merci ils sont là!.
Mais un enfant ne remplace pas un mari , comme un mari ne remplace pas un enfant!
Mais bon... je ne leurs en veux pas ils ne peuvent pas comprendre.
A ce jour une seule personne a mis des mots sur ce que je vie, parce quelle a vécu la même chose que nous. C'est elle qui ma rassuré et ma clairement dit que c'est un réel traumatisme, mais qu'avec le temps la vie reprend sont cours, on oublie jamais sa fait juste moins mal.
Elle ma dit de gardé mes état d'âmes pour moi, que la famille les amis ne comprennent pas, qu'il fait en parlé a un spécialiste.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 16 janvier 2017 à 09:18:41
Effectivement, je suis suivie par une spécialiste du deuil... Et ce qu'elle me répond c'est quand on me dit "tu as tes enfants, ton travail", les autres oublient que oui j'ai tout ça mais j'ai aussi "ma perte". C'est à dire que ma vie c'est mes enfants, mon job et ma perte, celle de mon mari qui est là aussi avec nous. Et cela fait toute la différence avec la vie des autres...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 16 janvier 2017 à 09:50:34
Après, la réalité de mon quotidien me montre que ma vie désormais ce sera mes enfants. Ils ne remplacent pas un mari mais il n'y aura plus jamais de mari et il faut apprendre à se résigner vis à vis de cela, à faire une croix définitivement sur le fait d'avoir un compagnon. Je sais que cela peut paraitre pessimiste mais je vois bien qu'il n'y a aucune perspective : seule avec deux enfants, on n'est plus invitée par les couples ou les amis qui ont envie de s'amuser. On est invité individuellement et il n'y a plus de rencontres de personnes différentes. Tout est statique et cloisonné. Je vois bien qu'en 18 mois que je suis seule sans mon mari, je n'ai rencontré personne de nouveau : que ce soit homme ou femme, ou autre. Rien ne bouge et puis une femme seule est exclue de la vie sociale en général. J'ai beau faire tout mon possible pour m'extérioriser, je n'ai que des murs autour de moi. Donc peu à peu je comprends que je resterai seule avec mon mari dans mon cœur mais sans plus personne à mes cotés. Ma vie de femme est partie avec lui et elle m'attend outre tombe quand je serai enterrée avec lui, là on sera à nouveau deux, à nouveau un couple pour toujours...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 24 janvier 2017 à 11:20:16
Depuis quelques jours, cela ne va plus du tout. Je sentais bien que depuis Noel les choses avaient changées... Je me sentais plus mal, et surtout j'ai réalisé que je ne le reverrais plus...
Depuis, je me sens hyper fragile : tout me destabilise. Une collègue qui ne répond pas à mon mail pour organiser une réunion... cela me stresse, j'angoisse.. Une amie qui me demande pourquoi je n'ai pas encore fini mon deuil.... mes filles qui me font la foire à la maison et la petite qui veut tout commander.... je coule... je pleure sans arrêt, je n'arrive pas à être apaisée et je suis hyper mal... Je me demande si c'est normal....
En plus, je n'ose plus en parler à personne. Hier soir, j'ai fait l'horrible constat que je n'avais personne à appeler... sauf sos amitié  mais je ne l'ai pas fait;... Personne n'est plus disposé à m'entendre me lamenter et souffrir car le temps du deuil est passé. Je ne suis plus légitime aux yeux des autres à être mal.  Donc je me tais, sauf que je n'en peux plus... Aller chercher les petites à l'école me semble un effort surhumain... je n'ai jamais de pause... personne ne m'aide jamais... j'ai demandé aux parents de mon mari, donc les grands parents des filles, de garder la petite une demi-journée pendant les vacances de février, c'est non car ils gardent leurs autres petits enfants... Et eux aussi, ils reprennent gout à la vie : ils reçoivent leurs amis, voient leurs autres fils.... en fait pour eux, leur quotidien est intact... moi je coule  complètement, je n'y arrive plus.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 24 janvier 2017 à 11:26:57
J'ai l'impression que plus je m'agite dans tous les sens pour m'en sortir, plus je m'enfonce. Je comprends que je serai toujours seule désormais, je comprends que c'est trop dur d'élever seule deux enfants dans ce contexte-là. Alors on me dit mais comment font les femmes divorcées : c'est bien pareil pour toi ? Ben pas tout à fait : les femmes divorcées ont quand meme encore le père des enfants qui est vivant. En cas de pépin, il est là pour les gosses quand meme... et puis c'est pas la mort qui a séparé les enfants de leur père. Ils peuvent toujours le voir...
En plus en ce moment, je fais des rêves horribles : je rêve qu'Eric est revenu à la vie mais qu'il ne veut plus de moi dans sa nouvelle vie... alors je souffre et puis après il finit par changer d'avis et me revient mais j'en pleure dans mon sommeil. Je rêve que je parle à toute ma famille et que je leur dit que je viens d'accoucher et je suis épuisée et tout le monde s'en fou... Alors je pleure, j'insiste, je leur répète tout ça, mais c'est le mur, l'indifférence...
je précise que je ne prends pas de trucs pour dormir... qu'est ce que ce serait.... je suis quasiment dans des sortes de rêves qui semblent tellement réels... que quand je me réveille, je suis toute tremblante.... je suis mal et épuisée
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 24 janvier 2017 à 11:33:17
Désolée d'etre aussi longue mais je n'ai plus qu'ici pour parler...
En plus, j'ai une amie qui a été très présente pour moi dans le deuil et qui me laisse tomber du jour au lendemain sans explications... Le samedi elle me dit que je suis importante pour elle et tout et le lundi, plus de réponse à mes textos ou autre. Je l'ai eue au téléphone il y a 3 semaines mais c'était froid et depuis plus rien. Je me dis que je lui en ai trop demandé et que je me suis aussi fait avoir dans ce sens qu'elle me disait que je pouvais compter sur elle, qu'elle serait là, qu'elle comprenait... et en fait, cela lui a fait certainement trop....j'aurais aimé qu'elle m'en parle, mais non... et je n'ai pas envie de lui courir après, j'ai déjà assez de soucis pour aller me prendre la tête avec quelqu'un qui ne veut plus me parler et qui me filtre si j'appelle. Cela me démontre aussi que plus personne ne pourra jamais me supporter, je suis un poids pour les autres et les autres me fuient, normal. Il faut etre rayonnant, heureux, faire envie....
Dimanche, un couple d'amis étaient là : ils m'ont parlé de ma carrière, de mes fonctions, comme si je n'étais pas en deuil, comme si je n'avais pas des enfants tous petits qui n'ont que moi et que je suis seule à tout assumer... je n'ai rien dit car personne ne veut entendre cela. Et ainsi, le fossé entre moi et les vivants se creuse...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: qiguan le 24 janvier 2017 à 13:20:49
Etoile4
18 mois de souffrance et les autres qui croient que c'est fini ...
oui d'autres ici ont connu ça ...
connais tu même plus âgé une personne veuve autour de toi ? car parfois même si jusque là il n'y avait aucun lien tu pourras parler avec ... c'est une piste
psy ?
téléphoner à dialogue solidarité http://www.dialogueetsolidarite.asso.fr/trouver-votre-espace-dialogue-solidarite

Pour ta belle famille cela laisse pantois mais n'étonne pas quand on a été de celles, ceux que la belle famille oublie (c'est mon cas ...), bien sûr s'ils veulent un jour voir tes filles tu ne peux refuser mais en attendant il faut vivre sans eux ...
Ta dernière va t'elle pendant les vacances en centre de loisir maternel ?
tout ça pour que tu es quelques heures seule à hurler, éliminer ... taper sur un coussin ...

souvent quand on est si mal on ne voit pas le chemin vers un minima de secours ...
ton généraliste ? peut écouter

Tu peux écrire dans
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil/comment-interpreter-nos-reves-ou-cauchemars/
actuellement le programme du site dont est issu le forum si tu es inscrite tourne autour des rêves etc ...
et contacter http://deuil.comemo.org/contact-deuil-reponses

et revenir ici écrire dire
et savoir que de loin on est affectueusement près de toi
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 24 janvier 2017 à 14:10:12
merci qiguan... heureusement que tu es là... que tous ici vous êtes là.... je sais qu'avec mes beaux parents il va falloir faire sans, c'est ce que je fais de plus en plus. Je n'ai déjà plus de nouvelles de mes beaux frères. Les liens se distendent de plus en plus. Ma petite n'a que 3 ans et le centre de loisir n'accepte les enfants qu'à partir de 4 ans. Elle vient tout juste d'avoir 3 ans donc impossible de négocier.... La grande oui, elle peut aller en centre de loisir, je pense l'y mettre quelques jours. Le problème c'est que ça coute cher et qu'en plus elle n'aime pas y aller, voire elle déteste...
Et puis je suis tellement fatiguée... je ne me repose jamais, je n'ai jamais un moment de calme. Soit je travaille soit je m'occupe des filles. Je vois une psychologue tous les 15 jours, c'est déjà pas si mal. Mon généraliste voit ses patients 15 min par personne, et puis il ne va pas comprendre qu'après tout ce temps j'en sois encore là. J'ai honte...
J'aimerai craquer vraiment pour que tout le monde voit que je n'en peux plus et que j'aurai besoin d'aide. J'en ai parlé à ma mère tout à l'heure : la seule réponse qu'elle m'a faite c'est que c'est quand meme pas sa faute à elle si je suis mal. Je lui parle de moi et elle me dit que c'est pas sa faute si je ne vais pas bien. En fait, en écrivant, je comprends ce qu'elle veut dire : c'est qu'elle n'est pas concernée par mon mal être et qu'elle ne veut pas en entendre parler.... voilà l'écoute que j'ai...mais j'ai appris à ne pas compter sur elle et ce, depuis longtemps. Elle ne supporte pas de savoir que je ne vais pas bien...et me rejette quand c'est le cas. Donc on ne peut se voir que si je tiens le coup, sinon elle me rejette et me reproche tout un tas de truc.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: qiguan le 24 janvier 2017 à 17:46:21
Citer
il ne va pas comprendre qu'après tout ce temps j'en sois encore là.
il devrait !
Citer
J'ai honte...
ah non surtout ne pas basculer là dedans
non pas de honte à avoir d'autres n'auraient peut être pas assumé la moitié de toi en pareille circonstance !
au contraire soit fière de ce que tu réussis
ici nous savons que tu mérites ces lauriers !
pour ta grande demander si des aides de la CAF sont possibles (en principe oui)
affectueusement
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: marijo le 24 janvier 2017 à 21:00:00
Tout à fait d'accord avec Qiguan. Se retrouver seule avec deux petites et mener de front sa vie professionnelle, si ça ce n'est pas assurer!
 Cela dit la fatigue accumulée ne doit pas t'aider à envisager la vie de façon claire et sereine, en plus du deuil que tu vis. Je pense aussi que ton généraliste devrait pouvoir t'écouter, le mien quand il me voit mal il va au-delà des 15 mn et souvent je préviens au moment de la prise de rendez-vous que je vais avoir besoin de plus de temps.
 C'est dommage que l'on ne puisse pas se rencontrer au-delà de ce forum et que la solidarité ne puisse pas s'exercer de façon un peu plus concrète. Ta détresse m'interpelle et je ne peux que t'envoyer que quelques mots de réconfort.
 Je te trouve très courageuse avec tes deux filles et le peu de soutien que t'apportent tes proches.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Myrphije le 24 janvier 2017 à 21:27:36
Moi aussi je voulais te dire, Étoile, que je te trouve très très courageuse.
Comme le fait Marijo, peut-être que si tu précises à ton medecin lors d'une prise de rendez-vous, que tu as besoin de plus de temps, il comprendra. En tout cas, il n'y a pas à avoir honte. Et si c'est un bon médecin, il comprendra aussi que le deuil se vit différent pour chaque personne. Il y a certes des moyennes dans la durée du deuil, mais tout le monde n'avance pas de la même manière. Tu a dû t'en rendre compte en lisant les histoires de chacun d'entre nous sur ce forum. Moi, cela va faire un an que mon amour est parti, et je n'arrive toujours à réaliser. Je le supplie de revenir. J'ai encore le réflexe de prendre mon téléphone pour l'appeler quand je suis au boulot, pour lui faire un petit coucou, et c'est la douche froide à chaque fois que je me rappelle que non, il ne répondra pas...
Quant à la belle famille, ben... La mienne s'est aussi détournée de moi, et surtout de ma fille. Même si j'ai de la rancoeur contre eux, je me dis qu’ils ne méritent pas qu'on s'y attarde plus que ça.
Je t'envoie toute la force que je peux, et te souhaite bon courage.
Bien affectueusement.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: *Ephémère* le 24 janvier 2017 à 22:02:00
Ah non, Etoile, tu ne peux pas avoir honte d'être triste ! Affronter ce que tu traverses est si difficile. Ton médecin doit être capable de le comprendre.
Je rejoins Marijo : dommage que nous ne puissions nous rapprocher de toi "pour de vrai" comme disent les enfants.
Nous pourrions te tenir la main dans les moments de fatigue et de trop gris.
Mais... nous sommes là, à te lire et te soutenir.
Te dire que tu es bien courageuse pour assumer tout cela.
T'écrire que tu as le droit de mettre des mots sur ta souffrance ; d'expliquer  à ceux qui ne voient pas que c'est difficile.
Alors pas besoin de craquer pour qu"'ils" comprennent...
Non, bien au contraire, prends soin de toi ; sois douce avec toi-même
Et pas de honte, non, surtout pas de honte !
Sois fière de ce que tu fais ; du quotidien que tu assures.
Malgré la peine.
Ne pas oublier, Etoile : un pas après l'autre.
Moi aussi, je t'envoie en partage la force qui me tient debout.
Et je te souhaite une nuit sereine. Qu'elle t'apporte le repos dont tu as besoin, et chasse le chagrin.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Lilidido le 24 janvier 2017 à 22:44:18
Je ne sais pas si mes mots vont t apporter même un peu de réconfort . Mais sache que je suis également maman de 2 jeunes enfants et mon amour est parti il y a 47 jours donc je suis au début de mon deuil . J ai lu ton histoire et elle me touche beaucoup . Tout ça pour te dire que je t admire , tu travailles , tu élèves tes enfants et tu affrontes la douloureuse épreuve de vivre sans l amour de ta vie .
Je n ai toujours pas repris le travail , mon deuil est récent et je suis déjà épuisée et à bout de force .
Je te le répète j admire ton courage et j espère pouvoir assurer comme toi . Rien que la reprise du travail me fait peur , je ne sais pas si je vais réussir .
Je t embrasse
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 25 janvier 2017 à 14:50:55
Merci à tous de votre soutien, cela me fait chaud au cœur.... vraiment hier j'ai cru que j'allais m'effondrer... mon cœur était en pleine explosion... En plus j'ai vu sur la route une voiture de fonction du travail de mon mari, j'ai du m'arreter sur la bande d'arret d'urgence, je ne voyais plus la route tellement je pleurais.
J'ai vu mon médecin hier soir en urgence et finalement il m'a remise sous anti-dépresseur. Il a compris que je n'allais pas bien du tout. C'est déjà cela... Après, je sais que je ne devrai pas avoir honte, mais en fait, les autres me jugent de n'être pas capable de me reprendre en main. Meme s'ils ont tort, ils sont mon environnement et je ne peux pas les empêcher de penser ce qu'ils veulent. Sauf que s'ils me considèrent comme trop molle, pas assez dynamique et ben ils vont me lâcher et je serai encore plus seule....Il n'y a pas de place pour la faiblesse dans ce monde.... Aujourd'hui je suis restée chez moi, je n'ai pas eu la force de sortir... Je n'ai jamais été arrêtée par mon médecin suite au décès de mon mari. Je n'ai pas eu droit à des jours de repos pour me remettre. Il est décédé pendant mes congés. A l'issue de mes congés, donc trois semaines après, je reprenais le travail. Je ne me suis jamais arrêtée... et personne ne m'a proposé de m'arrêter non plus.
Titre: Re : Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 25 janvier 2017 à 14:54:07
Je ne sais pas si mes mots vont t apporter même un peu de réconfort . Mais sache que je suis également maman de 2 jeunes enfants et mon amour est parti il y a 47 jours donc je suis au début de mon deuil . J ai lu ton histoire et elle me touche beaucoup . Tout ça pour te dire que je t admire , tu travailles , tu élèves tes enfants et tu affrontes la douloureuse épreuve de vivre sans l amour de ta vie .
Je n ai toujours pas repris le travail , mon deuil est récent et je suis déjà épuisée et à bout de force .
Je te le répète j admire ton courage et j espère pouvoir assurer comme toi . Rien que la reprise du travail me fait peur , je ne sais pas si je vais réussir .
Je t embrasse

Ton message me touche aussi lilidido, effectivement tu es au début de ton deuil... et je comprends que tu ais besoin d'etre en arret... j'aurais aimé pouvoir en bénéficier... Travailler me semble encore parfois insurmontable. Donc prends ton temps, il ne faut pas précipiter les choses et fais toi arrêter tant que tu en as besoin. Si tu as un médecin compréhensif qui veut bien t'arrêter alors fais le... Ensuite, il n'y a rien à admirer, sois en sure, je ne fais que subir mon quotidien mais ce quotidien pousse à faire des choses qui fait que finalement on fonctionne car c'est comme cela. Tu verras, tu finiras par faire les courses, aller chercher les enfants, à l'école, et ainsi de suite. c'est comme cela que tu vas y arriver...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Anneso85 le 25 janvier 2017 à 23:30:57
Comme je comprends Etoile4, c'est si difficile de n'avoir jamais de répit face à la violence de ce que nous vivons. Et assurer le quotidien, la routine pour les enfants, au boulot, à la maison... tout le temps, donner l'impression qu'on va mieux, qu'on va bien alors qu'à l'intérieur on est brisées et que tout prend des proportions inimaginables pour les Autres. Des mois de combat pour rester à flot apres,  et on aurait plus le droit de se plaindre, plus le droit d'être malheureuse et d'avoir mal? Eh bien si, on a le droit!! Et c'est même normal, ce n'est pas de la honte qu'il faut avoir mais de la fierté pour tout ce que tu as fait jusque là. Et nous sur ce forum comprenons ce que tu ressens et ne te laisserons pas, nous t'ecouterons et te lirons.
Mes plus douces pensées pour cette nuit qui s'avance
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 26 janvier 2017 à 14:16:07
Merci Anneso
... ce matin j'ai fait ma prise de sang. Mon médecin voulait aussi vérifier que ma fatigue et tout ça ne venait pas d'ailleurs... J'ai eu les résultats et tout est ok. J'en ai parlé à ma mère qui m'a alors dit que dans ce cas puisque tout va bien, c'est qu'il faut que je me bouge, que je fasse du sport etc. et qu'ainsi je serai moins fatiguée... Cela me fait mal car encore une fois elle ne comprend pas et me juge. POur elle, je n'ai qu'une fatigue psychologique et pas physique donc il n'y a pas de raison...quand je lui dis que je n'ai pas un moment à moi, elle me dit qu'elle n'y peut rien et que "les autres doivent jouer leur role" en désignant mes beaux parents qui devraient être présents pour moi...car elle ne peut pas tout : en fait, elle me les a prises 3 fois depuis le mois de septembre, un samedi et deux dimanche..... donc je n'ai pas à me plaindre. Elle a peur que je l'envahisse, que je lui prenne tout son temps... D'ailleurs quand mon mari était malade et que je devais m'occuper d'un bébé de 14 mois et d'une petite de 5 ans, elle ne m'a pas dit qu'elle s'était mise à la retraite. Donc quand je lui demandais de l'aide, elle me disait qu'elle ne pouvait pas car elle devait bosser...
Enfin, la bonne nouvelle quand meme c'est que les analyses ne sont pas mauvaises. j'angoissais pas mal pour ça...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: qiguan le 26 janvier 2017 à 17:40:10
ben oui etoile 4
les analyses vont bien ! bon point d'appui
moi l'acupuncture m'a énormément aidée (d'autres ici aussi)
Ces personnes hélas de la famille proche ou ami(e)s qui se défaussent devant nos adversités ... car ils ne savent pas ce que c'est
ces soignants non au fait des processus et effets du deuil idem
comment leur en vouloir ?
juste être triste car ils n'acceptent pas de nous croire
c'est désolant car cela nous isole dans le groupe endeuillé(e)s, veuves, veufs ... par force !
et la question vient comment faire du coup du lien, revenir vers les autres ne pas se transformer en ermite ?
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Lilidido le 26 janvier 2017 à 21:55:05
Juste un petit mot pour te dire de continuer à nous raconter tes souffrances . Nous serons toujours là pour t écouter et essayer de t apporter un peu de réconfort .
Je pense à toi ce soir et j espère que ta nuit sera douce
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: *Ephémère* le 26 janvier 2017 à 22:27:34
Oui, c'est une bonne nouvelle, que le résultat de tes analyses soit rassurant.
Il faut penser à toi, et bien te soigner.
Nous sommes parfois déçus du manque de soutien de certains de nos proches.
Cette absence d'empathie nous démontre  qu'il nous appartient de veiller sur nous-mêmes.
Et qu'il nous faut apprendre à être un peu égoïstes. Penser à nous si d 'autres ne parviennent pas à nous soutenir, à nous aider... à comprendre qui nous sommes, ni ce dont nous avons besoin.
Alors prends soin de toi.
Sois ta meilleure amie...
 
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Lilidido le 31 janvier 2017 à 10:10:32
Bonjour étoile 4
Je viens juste aux nouvelles . J espère que tu va un peu mieux , que tu as trouvé un peu de douceur dans tes journées
Voilà je t embrasse et te souhaite une journee aussi paisible que possible
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 06 février 2017 à 09:42:51
coucou lilidido, merci de prendre de mes nouvelles.... Les médicaments commencent à faire effet... donc je me sens un peu plus calme... mais je dors très très mal. Réveillé à 3h30 du matin, je ne me rendors que vers 6h au moment où mon réveil sonne. Et quand je suis réveillée comme ça la nuit, je pense à plein de choses et je m'angoisse beaucoup....
Hier n'a pas non plus été facile car nous étions invité chez le frère de mon mari.... a le voir avec sa femme, ses enfants... me dire que pour eux la vie continue malgré tout, avec les projets... c'est dur...
Titre: Re : Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Pandor le 06 février 2017 à 11:07:44
coucou lilidido, merci de prendre de mes nouvelles.... Les médicaments commencent à faire effet... donc je me sens un peu plus calme... mais je dors très très mal. Réveillé à 3h30 du matin, je ne me rendors que vers 6h au moment où mon réveil sonne. Et quand je suis réveillée comme ça la nuit, je pense à plein de choses et je m'angoisse beaucoup....
Hier n'a pas non plus été facile car nous étions invité chez le frère de mon mari.... a le voir avec sa femme, ses enfants... me dire que pour eux la vie continue malgré tout, avec les projets... c'est dur...

C'est bizarre ce fameux 3h30... Personnellement pendant toute une période de ma vie, je me réveillais tous les jours à 3h33...

Ca recommence de temps en temps, et c'est l'heure dite du "paranormal"... Va savoir

Bon courage
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 06 février 2017 à 14:29:26
je ne sais pas  ??? ???
parfois je me réveille plutôt à 4h00 du matin ou 4h55... je n'y vois pas de sens autre que le fait que j'ai du mal à dormir car je pense à trop de choses... :'(
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Lilidido le 09 février 2017 à 20:50:57
Je suis ravie de lire que les médicaments t apportent un peu  d apaisement .
Ç est étrange je me réveille également vers 4h00 du matin toutes les nuits. J espère juste que tes journées sont un peu moins angoissantes
Je t embrasse et te souhaite un douce nuit
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Gwenn8001 le 10 février 2017 à 13:16:53
c'est ce que moi je me demande aussi Etoile... il est où et moi où suis-je aussi....  c'est horrible  :'(
Moi bientôt deux ans de son décès :(
Nos filles ont 17 mois et 3 ans et demi... je ne reviens pas... c'est inacceptable... je n'ai pas de mots a dire... je viens du cimetière... comment suivre...comment...
BOn courage a toi aussi...  :'(
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 10 février 2017 à 16:51:39
Bonjour à tous, Alors je crois que j'ai trouvé pourquoi je dors de moins moins car depuis deux jours c'est réveil vers 2h du matin et je ne me rendors pas... c'est le prozac qui semble me faire ça...donc je me calme un peu avec le prozac et d'un autre coté cela me dérègle mon sommeil... Hier je n'en ai pas pris et j'ai quasiment réussi à faire toute ma nuit...
Moi aussi j'étais au cimetière... c'est très dur et encore une fois je complexe énormément quand je vois des copines qui ont perdu un parent et qui mène leur vie normalement. Moi j'ai ralenti mon travail, je prends moins de choses à faire car je ne peux pas physiquement, moralement, et tout et j'ai une copine son père est décédé mais elle continue à bosser tout autant. Elle a de la peine mais elle continue... Je me dis qu'à coté les autres doivent penser que je fais du cinéma à ne pas me remettre dans la vie...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Mononoké le 10 février 2017 à 17:11:33
bonjour Etoile,  quel beau pseudo

Chacun fait comme il peut, certains ont besoin de continuer, car être face à leur douleur n'est pas forcément possible, ce serait peut-être trop dur, ... d'autres se confrontent à leur peine et ont besoin de la vivre..

Le chagrin fatigue, ce que pensent les autres les regardent, et s'il ne t'offrent pas la tendresse et la douceur dont tu as besoin, essaie de te l'offrir.
Etre patient et doux avec soi-même est peut être le plus beau cadeau que l'on puisse se faire

Je t'envoie tendresse et chaleur


Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Pandor le 10 février 2017 à 17:15:40
Bonsoir,

Tu sais on n'est pas tous égaux face à la perte, et quand bien même on ne réagit pas tous de la même façon.

Personnellement ça fait 26 jours que ma petite amie est décédée, j'ai la "chance" d'être chomeur, mais depuis ce jour je n'ai absolument rien fait.

Heureusement j'ai mes proches qui m'aident, parce que ma vie s'est totalement arrêtée, le temps aussi.

Je me contente de me renseigner, manger et me laver. Je ne me divertis plus, je ne rigole plus, je ne me projette plus, je ne travaille plus.

Je n'ai plus aucune notion du temps, du jour, de l'avenir... C'est un passage normal par lequel passent les endeuillés mais nous l'appréhendons tous d'une différente façon.

Bon courage...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 15 février 2017 à 11:33:06
Oui Pandor, tu as raison, mais toi ton deuil est très récent... Et je comprends bien que tu sois encore sous le choc et que seuls les gestes du quotidien soient possibles...
Quand le deuil s'étale dans le temps, c'est là que les choses deviennent encore plus compliquées car aux yeux des autres tu n'es plus légitime à te sentir mal... les autres ne comprennent plus pourquoi c'est finalement encore plus compliqué car l'absence s'installe... Dans les premiers temps du deuil, tout le monde compati mais après ils oublient, la vie reprend son cours mais pour toi tout a changé, la vie n'est plus comme avant ...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 17 février 2017 à 12:38:59
bonjour à tous....mercredi j'ai craqué, je n'arrivais plus à me lever et j'avais la tête qui tournait... j'ai dormi toute une partie de l'apres midi. Depuis, je ne suis pas bien, je suis épuisée...j'ai la tete qui tourne tout le temps. pour m'occuper des petites, c'est pas facile car elles sont encore petites, rien que la dernière, il faut l'habiller, lui mettre sa couche.... enfin une petite fille quoi... demain je devais partir en avion avec elles, mais je suis en train de penser annuler car j'ai peur de ne pas tenir physiquement...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: *Ephémère* le 18 février 2017 à 10:39:59
Bonjour, Etoile,
"et moi, où suis-je ?"
Voilà la question que je me  pose ce matin en pensant à toi, et  en me demandant si tu es parvenue à prendre l'avion.
Pour ta fatigue de mercredi, as-tu consulté le médecin ?
Peut-être en aurais-tu besoin ?
Et il ne serait sans doute pas inutile que tu parviennes à trouver un peu d'aide pour tes petites.
Penses-tu que cela soit envisageable ?

Oh, je m'aperçois que mes pauvres lignes sont émaillées de points d'interrogation...
J'espère que tu ne m'en voudras pas, et que tu ne me trouveras pas trop curieuse !

En attendant que tu reviennes nous donner quelques nouvelles, je t'envoie en partage le soleil de ce matin.
Il a fait fondre le givre des toitures, et  nous réchauffe le cœur.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 18 février 2017 à 19:41:36
Coucou , et ben non j'ai pas pris mon avion ce matin et je n'en suis pas fière .... j'ai vu mon médecin jeudi et il me dit que je suis épuisée ...
Mes beaux parents m'ont pris les petites depuis hier soir et depuis je dors ....j'ai l'impression que je n'ai pas dormi depuis des siècles ....
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 18 février 2017 à 19:44:55
Tu n'es pas trop curieuse éphémère ... au ccontraire je suis touchée que tu prennes de mes nouvelles
Je me sens mal de ne pas être partie ... Mes amis m'attendaient ... ils vont en avoir assez de moi.... mais en même temps je n'en peux plus ... je ne pouvais plus mettre un pied devant l'autre. ...la je suis un peu mieux , c’est pour ça que je culpabilise
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: *Ephémère* le 18 février 2017 à 21:49:56
Bonsoir Etoile,
Dans ces moments si difficiles, il faut se faire confiance, être à l'écoute de soi-même.
Tu as bien fait de choisir l'option qui te mettait le moins à mal.
Les amis, les vrais amis, comprennent notre douleur.
Bien sûr, il faut souvent expliquer.
S'autoriser à mettre des mots sur nos ressentis.
Ce que nous traversons est tellement impensable.
Inimaginable...
Et puis, le médecin confirme que tu es épuisée.
Alors, surtout, ne pas culpabiliser.
Le sentiment de culpabilité n'est pas notre ami.
Il vient nous voler notre énergie ; nous tordre le coeur.
Pour rien.
Non, pour rien.
Il est inutile.
Il vient seulement ajouter des remords au chagrin.
Comme si notre fardeau n'était pas déjà assez lourd...
Prends soin de toi, Etoile.
Dors, blottis toi sous ta couette, autant que tu en as besoin.
Il faut récupérer des forces.
Et sois contente d'aller un peu mieux.
Tu as bien le droit de moins souffrir !
Que la nuit t'offre le sommeil serein dont tu as besoin.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 23 février 2017 à 14:00:49
Bonjour à tous, voilà je ne suis pas partie comme je l'ai dit et finalement je pense que j'ai bien fait, vu que je viens de passer une semaine à dormir ... sauf que je ne tiens toujours pas debout.
J'ai pris ma tension avec un appareil que l'on m'a prêté et j'ai entre 8 et 9,5 de tension. J'ai vu mon médecin ce matin, et j'avais encore 9.5 de tension. Il m'a donc prescrit un traitement pour la tension et il m'a dit que je devais me reposer. Il m'a fait un arret de travail d'une semaine. Il m'a dit qu'il me verrait m'arrêter tout un mois ... il me dit que si je continue ainsi je vais finir à l'hôpital . Mais je pense qu'il exagère, je ne suis pas vraiment aussi mal en point ... En plus, je pense que si je m'arrête tout le boulot va retomber sur les autres.... donc pas bon du tout, car les autres aussi sont fatigués, ont des problèmes.
Je ne sais pas quoi faire... J'ai aussi recommencé les antidépresseurs...
A voir...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: qiguan le 23 février 2017 à 14:12:27
Tu n'as pas la même fatigue que les autres car pas le même problème, à priori ils ne sont pas avec des enfants petits en deuil de leur conjoint ...
Ne te fais pas d'injonction à tenir ton rôle au travail
prends soin de ton physique pour assurer pour tes petites ! ...
Juste tenir vraiment compte de soi, de ce que l'on est, de ce que l'on vit dans l'instant, ressentir ce qui est juste pour soi, s'autoriser aussi (et c'est pas le moindre) : à être moins en forme, moins motivé, moins performant, pas dans le pessimisme ou le négatif juste dans le besoin de ralentir, de se poser, de reporter ... Ça fait du bien par moment, en effet, de se foutre la paix !
et d'accepter le diagnostic du médecin.
Se poser, ne rien faire pour juste avoir l'énergie d'absorber le choc ...
je rebondis ici à propos du fil de :
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/perte-de-mon-mari-le-17-octobre-2016/msg83049/#msg83049
accepter l'étape, on ne peut pas traverser ce choc comme autre chose
je dirai oubli tes collègues et leur fatigue
pense à tes besoins de ton vécu actuel
le deuil t'a placé dans une situation que tu n'as jamais connu, ni vécu tant pour les réactions du corps fatigue hypotension que mentalement
douceur à toi et à vos petites
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: *Ephémère* le 23 février 2017 à 22:09:35
Bonsoir Etoile,
J'espère que tu ne m'en voudras pas, mais j'ai vraiment envie de te dire de penser à toi.
Bien sur, les collègues...
Mais tu as besoin de reprendre des forces.
Tu as besoin de te reposer.
Ce ne sont pas des vacances, que te prescrit ton médecin.
C'est un arrêt de travail nécessaire.
Il faudrait que tu parviennes à oublier pour un temps le champ professionnel.
De grâce, prends soin de toi, Etoile.
Que ta nuit soit apaisée.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Mononoké le 24 février 2017 à 02:33:07
Bonsoir Etoile,

je pense qu'Ephémère a raison, du repos, du repos, ... du repos ; c'est un allié indispensable qui nous est si cher. Le repos n'enlève en rien notre peine, mais il nous permet de faire face à ce que l'on vit plus sereinement.
je te souhaite une douce nuit
prends soin de toi
tendrement
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 24 février 2017 à 11:01:59
un grand merci à tous de votre soutien. Cela est vraiment très important pour moi, et vous m'aidez beaucoup beaucoup ! Cette nuit je ne me suis pas sentie bien, j'étais au bord du malaise. j'ai mangé un peu et bu un petit coca... _ça m'a fait du bien... et je me suis rendormie. Ma tension était très basse. J'avoue que j'ai eu un peu peur et je comprends maintenant que je suis épuisée, je le ressens... et si j'avais un malaise alors que les petites sont là ??? Il faut effectivement que je fasse attention. Je vais prendre mon arrêt et je vais essayer de me reposer. Là je suis en train de gérer mon remplacement car personne ne le fera à ma place et tout me retombera dessus sinon...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Mononoké le 25 février 2017 à 01:05:21
Bien Etoile,
tu gères ton remplacement et ensuite repos repos repos. Tu vas pouvoir prendre du temps pour toi, pour essayer de te dépatouiller avec ton deuil, de prendre soin de toi, de te reposer, de t'occuper de ta santé
je te souhaite une douce nuit
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: *Ephémère* le 25 février 2017 à 01:29:35
Voilà une sage décision, Etoile.
Accepter de prendre soin de toi ; te reposer.
Le chagrin nous épuise.
Alors accepter de soigner le corps, en attendant que les bleus à l'âme s'estompent....
Je te souhaite une nuit tranquille.
Ainsi qu'à chacun de nous.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: isachou le 02 mars 2017 à 14:20:41
Bonjour Etoile,
je ne suis pas dans ton cas et suis admirative de tout ce que tu fais.
ne culpabilise pas, le deuil est quelque chose d'épuisant, d'autant que tu as géré la maladie avant.
sache que cette fatigue est normale. Moi sans enfant, en ayant accompagné mon compagnon pendant 6 mois j'ai eu une année à la suite d'épuisement, sans avoir d'enfant à gérer, je n 'ose imaginer ce que tu endures chaque jour.
le conseil que je te donnerai c'est de t'écouter, de prendre les choses les unes après les autres, et de te reposer dès que tu peux le faire, il n'y a pas de honte à être à bout... ton monde vient de s'écrouler, et on ne le remet pas en marche en un claquement de doigts, ceux qui te disent l'inverse sont ignorants et pétris de peur face à la mort (je pense sincèrement qu'ils se disent que la volonté suffit) et ne veulent surtout pas être confrontés à cette problématique, la mort de leur proche.
je t'envoie toutes mes pensées et mon courage,

douces bises
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 06 mars 2017 à 14:59:55
Merci isachou
J'essaye de me reposer mais je désespère car ma tension ne veut pas remonter.  J'étais même pas à 8 toute à l'heure .... seulement ça fait plus de deux semaines que je suis comme ça et ma mère ne le supporte plus. Elle a gardé les fille deux fois deux jours et la elle me dit qu’elle a besoin d’une pause . Donc je dois me débrouiller toute seule . On me dit que je dois m'appuyer sur les autres mais lorsque je le fais, ça lâche direct ! Je fais mon maximum pour me débrouiller mais parfois c’est vraiment difficile.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Mononoké le 06 mars 2017 à 21:26:17
Bonsoir Etoile,

Si tu n'as pas assez de soutien pour tes filles, alors si ça t'intéresse tu peux contacter la caf (via leur site, par mail), leur expliquer ta situation, ils s'occupent très bien des familles endeuillées, ils te recontacteront, te proposeront un rdv chez toi ou sur place (ça, ca dépend des cafs, je crois). Ils peuvent de mettre en contact avec des assos avec lesquelles ils travaillent pour te proposer aide ménagère, et/ou aide pour les enfants. Le tarif dépend de tes  revenus d'aujourd'hui.

C'est une aide qui n'est pas négligeable et qui pourrait te permettre de souffler, de te reposer.En te souhaitant que cette nuit t'apporte un peu de repos

tendrement
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 27 mars 2017 à 14:38:46
Chers amis, je reviens vous voir après plusieurs semaines de repos. Ca y est,  je reprends le travail et le rythme meme si je ne me sens pas encore tout à fait rétablie. De toute façon, il me faudra du temps. Désormais, je tiens debout, ce qui n'était absolument pas le cas. Ce repos forcé m'a permis de penser, de m'occuper de moi, de mes enfants. Après, j'ai vu ceux que cela gênaient et ceux qui avaient envie d'être là. Je me suis rendue compte que la femme qui était en moi a voulu survivre à la mort de son mari mais, en fait, elle est partie avec lui pour toujours. Il reste moi, la maman, celle qui mène une activité professionnelle., qui a des amis fidèles. Mais la femme, celle qui a des désirs, des envies d'aimer et d'etre aimée est partie à jamais. Je le sais parce que je ne ressens plus le besoin, pourtant si fort il y a quelques temps seulement, de rencontrer quelqu'un pour revivre mon bonheur perdu. Ce bonheur existe dans mon cœur et cela fait mal de ne plus le vivre au quotidien mais il n'y aura plus rien d'équivalent. Mes enfants me suffisent, mes amis et mon travail. D'autres me l'avaient fait comprendre mais je ne voulais pas entendre : je disais que rien ne remplace l'amour d'un homme;.. en fait, je comprends maintenant que rien de remplace l'amour de +MON homme. Et cela me donne une certaine paix, de savoir que je n'ai plus à lutter intérieurement pour trouver un salut dans un autre amour... Mon salut, c'est retrouver de la joie avec moi meme, mes enfants, aller au cimetière pour m'occuper de sa tombe qui sera aussi la mienne...
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: *Ephémère* le 29 mars 2017 à 18:29:28
Merci à toi, Etoile, de nous donner de tes nouvelles.
Heureuse de lire que tu tiens debout.
Comme je comprends ce que tu écris : "rien ne remplacera l'amour de mon homme"....
Rester seule, par choix.
Seule... pas vraiment, puisque mon tant aimé est là, bien installé en mon cœur et ma mémoire.
Je l'emmène partout où je vais.
Alors, en fait, non, pas seule !
A bientôt, Etoile.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 30 mars 2017 à 14:31:11
Chère Ephémère,
Merci de ton message... je vois bien que l'on se comprend. Effectivement, je comprends progressivement que je ne suis pas si seule, qu'il est là mais autrement. Du coup, comme quand nous étions réunis, je n'ai pas le besoin de regarder ailleurs... le choix de rester seule avec lui dans mon cœur devient un choix qui s'impose de jour en jour comme la voie à suivre. Je ne regarde plus autour de moi car mon cœur se remplit à nouveau de lui et de son amour que je ressens tous les jours... de ses mots...de ses attentions encore présentes dans la maison sous la forme d'un petit mot écrit à la main pou moi ou d'une fleur séchée que j'ai gardée lors d'une Saint Valentin. Les autres me parlent moins de refaire ma vie : je pense que tout le monde dit cela pour la forme au début (pour se rassurer eux memes bien souvent) mais ils savent bien, au fond, que rares sont les veuves qui se remettent avec quelqu'un. Tout simplement parce que, comme tu  le dis Ephémère, elles ne sont pas seules, elles ne sont pas célibataires ! Mon psy me disait que le fait que je sois ou non célibataire ne se voit pas de l'extérieur. Mais dès que l'on me parle, au vu de comment je réagis, je me comporte, on voit que je ne le suis pas... Je ne m'identifie pas à mes amies célibataires. D'ailleurs à elles on demande où en sont leurs amours, à moi on ne me le demande pas. Heureusement, je le prendrais très mal !!! Le temps passe, 20 mois maintenant qu'il n'est plus là... et je prends aussi de l'âge ce qui fait que je sais que toutes ces considérations terrestres s'éloignent aussi. Je n'ai plus 20 ans, je ne suis plus séduisante, j'ai des rides et tout, mais c'est normal quand on approche de la cinquantaine et c'est une chance, car c'est aussi une autre maturité.
Je pense que je ne suis pas la seule ici à faire le choix définitif d'être la femme de mon époux , meme si celui-ci n'est plus...?
Titre: Re : Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Pandor le 30 mars 2017 à 15:50:34
Chers amis, je reviens vous voir après plusieurs semaines de repos. Ca y est,  je reprends le travail et le rythme meme si je ne me sens pas encore tout à fait rétablie. De toute façon, il me faudra du temps. Désormais, je tiens debout, ce qui n'était absolument pas le cas. Ce repos forcé m'a permis de penser, de m'occuper de moi, de mes enfants. Après, j'ai vu ceux que cela gênaient et ceux qui avaient envie d'être là. Je me suis rendue compte que la femme qui était en moi a voulu survivre à la mort de son mari mais, en fait, elle est partie avec lui pour toujours. Il reste moi, la maman, celle qui mène une activité professionnelle., qui a des amis fidèles. Mais la femme, celle qui a des désirs, des envies d'aimer et d'etre aimée est partie à jamais. Je le sais parce que je ne ressens plus le besoin, pourtant si fort il y a quelques temps seulement, de rencontrer quelqu'un pour revivre mon bonheur perdu. Ce bonheur existe dans mon cœur et cela fait mal de ne plus le vivre au quotidien mais il n'y aura plus rien d'équivalent. Mes enfants me suffisent, mes amis et mon travail. D'autres me l'avaient fait comprendre mais je ne voulais pas entendre : je disais que rien ne remplace l'amour d'un homme;.. en fait, je comprends maintenant que rien de remplace l'amour de +MON homme. Et cela me donne une certaine paix, de savoir que je n'ai plus à lutter intérieurement pour trouver un salut dans un autre amour... Mon salut, c'est retrouver de la joie avec moi meme, mes enfants, aller au cimetière pour m'occuper de sa tombe qui sera aussi la mienne...

Je te rejoins tout à fait, c'est ce que je ressens aussi.

La première phrase qui m'est venue quand j'ai appris sa mort, c'était "Je suis mort en même temps qu'elle", et chaque jours qui passe confirme mon ressenti, une partie de moi s'est envolée avec elle, cette partie qu'elle aimait tellement.

Il te reste ton statut de mère, à même titre qu'il me reste mon statut de fils.

Après l'avenir est tellement incertain que je ne peux pas dire si je n'aimerais plus jamais quelqu'un d'autre, je n'ai que la conviction que plus rien ne sera jamais pareil, aussi fort, aussi beau, mais peut-être pourrais-je me contenter de ça jusqu'à ce que la mort m'emporte, qui sait.

Cela étant dit, ma souffrance est plus récente que la tienne, peut-être changerais-je avec le temps même si j'en doute, il y a aussi mon âge qui peut jouer...

C'est tout le problème du décès d'un conjoint, je ne me sens pas célibataire à nouveau, j'ai l'impression d'être en couple à vie, à mort dirais-je même.

Je te souhaite du courage, et une "bonne" fin de journée.

Affectueusement,
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 30 mars 2017 à 16:07:10
Effectivement Pandor, tu as raison, le temps fait aussi son œuvre. Et puis l'âge joue beaucoup : plus tu perds ton conjoint tard, plus la communion avec lui se fait dans le temps.. le temps nous rapproche au fur et à mesure du deuil... Pour les personnes plus jeunes comme toi, c'est différent car la vie réserve encore des surprises, c'est le propre de la jeunesse. Pour moi qui vais vers la cinquantaine, ces préoccupations ne sont plus les miennes. L'idée est de m'occuper de mes enfants, de les accompagner, de les éduquer au nom de moi et de mon amour disparu. Et je ne veux plus rien d'autres. De plus, mes enfants ne supporteraient pas une autre présence, pas plus que moi. Ensuite, j'espère que mes enfants feront leur vie et voilà.... mission accomplie. Il me restera les bons moments et mes souvenirs avec lui... la chance de l'avoir connu, la chance que nous ayons construit une famille qui le fait vivre encore et toujours
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Pandor le 30 mars 2017 à 17:19:41
Disons que mon jeune âge est à double tranchant, j'ai l'impression que le chemin vers le repos éternel est tellement loin... et puis cette frustration qu'elle soit morte si jeune, on avait encore tellement de choses à partager, j'ai du mal à croire aux belles surprises qui me sont réservées quand je vois par quoi je dois passer...

Cela étant dit, tu n'es pas non plus à la fin de ta vie, loin de là, j'ose espérer que tu pourras reprendre gout à celle ci malgré tout.

Courage et prends soin de toi et de tes enfants.
Titre: Re : Il n'est plus.... et moi où suis-je ?
Posté par: Etoile4 le 31 mars 2017 à 10:58:17
Merci Pandor  :)
Je pense tout de même qu'à ton âge la vie ne peut pas s'arrêter comme cela... Effectivement, cela te fait mal au cœur de savoir que sa vie à elle s'est arrêtée aussi tôt. Moi aussi j'ai eu mal pendant très longtemps pour mon mari et cela  fait encore souffrir. Quand il fait beau, je me dis qu'il ne peut plus sortir avec son vélo pour faire un grand tour et revenir pour le déjeuner avec moi.... mais maintenant je comprends peu à peu que je suis encore là et que je commence à faire la part des choses entre mon drame de vivant et son drame de mort....
Ma vie ne s'arrête pas, mais elle prend une autre tournure. Me dire que je choisi de rester seule ne signifie pas que je perds gout à la vie, cela signifie que je ne veux pas me rendre malheureuse pour quelque chose que je ne peux plus avoir, parce qu'il est irremplaçable à mes yeux et parce que je suis certaine qu'à mon age il ne faut plus compter sur un émerveillement. Seul lui est le père de mes enfants, m'a connu jeune avec mes doutes et mes certitudes.... que pourrais je bien partager avec quelqu'un d'autre ?
En revanche toi c'est différent car, si je ne me trompe, tu n'a pas pu construire une famille encore ... Il y a une vraie chance pour que tu construises ta vie avec ce deuil mais aussi avec une femme qui t'apportera d'autres bonheurs...