Chers amis, je reviens vous voir après plusieurs semaines de repos. Ca y est, je reprends le travail et le rythme meme si je ne me sens pas encore tout à fait rétablie. De toute façon, il me faudra du temps. Désormais, je tiens debout, ce qui n'était absolument pas le cas. Ce repos forcé m'a permis de penser, de m'occuper de moi, de mes enfants. Après, j'ai vu ceux que cela gênaient et ceux qui avaient envie d'être là. Je me suis rendue compte que la femme qui était en moi a voulu survivre à la mort de son mari mais, en fait, elle est partie avec lui pour toujours. Il reste moi, la maman, celle qui mène une activité professionnelle., qui a des amis fidèles. Mais la femme, celle qui a des désirs, des envies d'aimer et d'etre aimée est partie à jamais. Je le sais parce que je ne ressens plus le besoin, pourtant si fort il y a quelques temps seulement, de rencontrer quelqu'un pour revivre mon bonheur perdu. Ce bonheur existe dans mon cœur et cela fait mal de ne plus le vivre au quotidien mais il n'y aura plus rien d'équivalent. Mes enfants me suffisent, mes amis et mon travail. D'autres me l'avaient fait comprendre mais je ne voulais pas entendre : je disais que rien ne remplace l'amour d'un homme;.. en fait, je comprends maintenant que rien de remplace l'amour de +MON homme. Et cela me donne une certaine paix, de savoir que je n'ai plus à lutter intérieurement pour trouver un salut dans un autre amour... Mon salut, c'est retrouver de la joie avec moi meme, mes enfants, aller au cimetière pour m'occuper de sa tombe qui sera aussi la mienne...
Je te rejoins tout à fait, c'est ce que je ressens aussi.
La première phrase qui m'est venue quand j'ai appris sa mort, c'était "Je suis mort en même temps qu'elle", et chaque jours qui passe confirme mon ressenti, une partie de moi s'est envolée avec elle, cette partie qu'elle aimait tellement.
Il te reste ton statut de mère, à même titre qu'il me reste mon statut de fils.
Après l'avenir est tellement incertain que je ne peux pas dire si je n'aimerais plus jamais quelqu'un d'autre, je n'ai que la conviction que plus rien ne sera jamais pareil, aussi fort, aussi beau, mais peut-être pourrais-je me contenter de ça jusqu'à ce que la mort m'emporte, qui sait.
Cela étant dit, ma souffrance est plus récente que la tienne, peut-être changerais-je avec le temps même si j'en doute, il y a aussi mon âge qui peut jouer...
C'est tout le problème du décès d'un conjoint, je ne me sens pas célibataire à nouveau, j'ai l'impression d'être en couple à vie, à mort dirais-je même.
Je te souhaite du courage, et une "bonne" fin de journée.
Affectueusement,