Hello Poupy,
Pour ma part, j'ai perdu ma femme il y a 18 mois d'un AVC, après 20 ans de vie commune, 2 enfants et un foyer heureux.
Brutalement, tout cela s'arrête, tous tes repères s'écroulent et tu tombes dans un tourbillon d'émotions toutes plus incontrôlables.
J'ai rencontré une femme qqes mois après la disparition de ma femme, et avec le recul, je l'analyse comme cela :
totalement perturbé par la perte de ma femme et le traumatisme que cela représente, tu ne deviens plus toi-même, cette personne que tu étais juste avant ce drame. Inconsciemment aussi, c'est un exutoire à cette phase sombre.
L'amour peut y trouver place, mais il faut que la personne aime pour 2 finalement, car celui qui est en deuil est encore tourné vers sa compagne pour un bon moment. Sur le web, j'avais trouvé un article d'un psy qui préconisait de ne surtout pas mettre la pression, car toute forme d'engagement pour la personne en deuil, vis-à-vis de sa nouvelle compagne, est quasi impossible.
Cela fait maintenant plus d'un an que je suis avec ma nouvelle compagne, mais comme tu dis, elle a dû trouver sa place, et j'ai dû aussi lui en laisser un petit peu.
Problématique supplémentaire, nous avons tous 2 des enfants assez jeunes.
Donc, à ce jour, nous vivons chacun chez nous depuis le début, et ce n'est qu'à présent que j'arrive un peu à parler de "projets" de vie commune, mais en gardant encore un "délai de réserve".
Plusieurs fois j'ai "quitté" ma compagne, trop grande source de tourments, alors que j'avais déjà bcp de choses à gérer, et notamment mes 2 enfants et leurs émotions à eux.
Car après la phase de traumatisme, quand on reprend nos esprits, on se demande si on ne fait pas une bêtise, si on est vraiment amoureux, si on va y arriver, etc.
C'est particulièrement délicat, et j'ai plusieurs fois été tenté de tout stopper.
D'autre part, mes états d'âme fluctuaient tellement d'une semaine à l'autre, avec des phases très sombres, des chutes brutales de moral, que tous ces tourments, on a envie de les arrêter.
Je comprends parfaitement que ce soit difficile à vivre pour la personne qui nous accompagne, qui ne se sent pas aimée à la hauteur de l'amour qu'elle peut donner, qu'elle se sente dans une sorte de ménage à 3.
Mais pour ma part, je ne faisais pas exprès.