Mon conjoint est parti suite à un cancer foudroyant le 20 octobre 2016. Il était ma moitié, ma chair, mon âme sœur. Je souffre de son absence. J ai été avec lui jusqu au bout, je lui ai tenu la main jusqu à son dernier souffle. Depuis sa mort je suis comme dans un autre monde,  me disant que je vis un cauchemar, que je vais me réveiller mais non c est bien la réalité.je suis devenue un zombie, j'en ai meme des envie de partir le rejoindre. Les gens autour de moi me disent : tu verras avec le temps tu te sentiras mieux, il faut que tu fasses ton deuil mais ils ne comprennent pas ma douleur, le vide que j ai en moi, je me sens si seule, sans Bruno que j'en ai mal au ventre. Svp aidez moi, il était mon protecteur, mon ami, mon amour et maintenant j'ai peur d'avancer sans lui. :'

Aujourd'hui hui à 11h05 cela fera 2 semaines que tu m as quittée. Ton visage était apaisé, toi qui ces 4 derniers mois souffrais le martyr.
Toi qui vivais chaque moment à 200%, faisant aller /retour (Metro. / train...)
Il n y a pas une minute où je ne pense à toi, à nous, à nos 15 ans de vies communes.
Tu m as connu j étais une toute jeune fille, tu m as fait grandir, tu m'as donné confiance en moi mais aujourd'hui hui je suis une femme blessée et je n ai plus confiance en cet avenir.
Mon amour saches  que tu seras toujours dans mon cœur.
Je sais que tu voudrais que je vive, tu détestais me voir pleurer, mais je ne fais que ca.
Pour  toi aujourd'hui hui je vais sortir de chez nous pour me vider un peu la tête si j y arrive.
Ti amo Bruno

Bonsoir Diane1961 et Selena,
Merci pour vos témoignages.
Ce  soir je me sens seule, le téléphone sonne et sonne encore mais je n ai pas envie de répondre.
Alors j envoie des sms pour ne pas inquiéter la famille, les amis.
On me dit que je suis entrain de sombrer,  mais on ne comprends pas ma douleur, cette boule au ventre.
Je marche seule en pleurant, les gens me regardent mais je m'en fou.
Je ne me coiffe pas, ne me maquille plus..d'ailleurs ne m'habille plus non plus..
Je me repasse tout ces jours resté auprès de toi à l'hôpital, et je ne pouvais rien faire a part être  auprès de toi.
Tu me regardais avec peur et moi je savais, j avais le pressentiment que tu vivais tes derniers instants.
Dors mon amour, mon trésor, mon ange, dors je serai toujours auprès de toi.

Nia... Comme toi, la vie m'a mis à genoux lorsqu'elle m'a pris mon amour, mon ange... Le 14 avril dernier... C'était il y a plus de six mois maintenant... Je ne vais pas te mentir, rien n'est "réglé"... rien n'est arrangé... soigné... On ne peut guérir d'une telle blessure comme on guérit d'une maladie... Oui, les gens te disent, qu'avec le temps, ça ira. Que tu dois faire ton deuil... Tu trouves ça maladroit, inapproprié... C'est normal... Je me trouve, je me suis trouvée comme toi... face à ce décalage, cette incompréhension, qui appuie là où ça fait mal, qui nous met en colère.  Du temps passera, c'est indéniable, inévitable... et ta souffrance évoluera, se transformera... Et tu évolueras, te transformeras par elle,  avec elle et avec tout ce que tu décideras, réussiras à rassembler en toi pour avancer. Ton courage, tes souvenirs, tes casseroles, tes relations, tes fragilités, tes forces (ébranlées mais bien présentes), tes réflexions... Ce sera long, et difficile... (et ce mot sonne bien creux pour définir le mélange chaotique de sensations qui doivent te traverser en ce moment). Cette construction, c'est le parcours d'une vie.
Tu es au tout tout début de cette épreuve... Je me souviens de cette période... J'ai eu tant de choses à gérer. J'ai eu le sentiment d'être comme un automate, en pilotage automatique permanent... Et en moi, ce gouffre, cet abîme... Ce cri déchirant, ininterrompu, hurlant silencieusement dans ma poitrine... Ce manque de lui... ce sentiment d'absurdité....
Et quoi qu'il advienne, tu porteras toujours cette cicatrice en toi, et tu pourras toujours la sentir.
Et pourtant, garde toujours à l'esprit, l'origine de cette souffrance... L'amour. L'amour qui te lie à ton conjoint, à Bruno. Cet amour ne disparaît pas. Tu auras peut-être peur qu'il disparaisse, à des moments. Ou tu auras l'impression que seule la souffrance maintient encore ce lien si précieux. Ou peut être pas, car chaque vécu est différent. Mais j'ai envie de te partager quelques douces pensées, très personnelles. J'espère que tu les recevras comme telles... Je crois que l'amour ne disparaît pas, quoi qu'il arrive. Je crois que nous sommes toujours connectés à ceux que nous aimons, au delà de la mort. Qu'ils sont bien là, quelque part, "loin de nos yeux, près de nos cœurs". Je n'ai pas envie de parler de mes croyances ici, mais je te souhaite de tout cœur, dans cette épreuve, d'être à l'écoute de tes propres intuitions, celles qui te feront du bien. En règle général, je te souhaite de rechercher, de faire confiance à tout ce qui te fera du bien... Rester seule quand tu en as envie, t'entourer si tu ne veux pas être seule. Pleurer ou non, exprimer tes émotions, en prêtant aussi peu d'attention que possible "à ce qui se fait" ou "ne se fait pas", "se dit" ou "ne se dit pas"...
Tu as écrit "Je sais que tu voudrais que je vive, tu détestais me voir pleurer, mais je ne fais que ça." Garde la précieusement, cette idée. Et essaye de ne pas la retourner contre toi comme une arme... Car oui, je suis persuadée que nos amours veulent nous voir vivre le mieux possible... Oui, ton chéri ne veut sans doute pas te voir souffrir... Mais ne culpabilise pas de pleurer... De ne pas y arriver... De tomber, de trébucher... tout en gardant à l'esprit que tu as le droit de vivre. Tu as le droit de vivre et ton chéri doit être fier de toi, de faire de ton mieux quoi qu'il arrive.
En tous cas, je pense fort à toi. Je t'envoie de la douceur et un peu de la force que j'ai pu glaner sur le chemin... N'hésite pas à écrire, et oui, pourquoi pas, à te joindre à un groupe de parole, à aller voir un psy, si tu penses que ça peut te faire du bien... Ecoute toi, du mieux que tu peux, malgré le chaos qui s'agite...
Je t'embrasse.

Bonsoir Éla et Éphémère,
Merci pour vos témoignage. J'ai lu chacun de vos messages et j ai fondu en larmes. Nous avons tellement de points en commun.La journée à été difficile : pleurs, souffrance, mal de vivre.
Ça me fait du bien de m exprimer quand le moment est à nouveau très difficile et la c'est le cas.
Aujourd'huî j ai du faire du tri à la maison, les envois administratifs. Je tombe par hasard sur une photo où nous étions en vacances et la à cette époque c'était le bonheur. Et je la regarde cette photo et je me dis que ce n'est pas possible ce qui m'arrive mais si c'est bien vrai.
J'étouffe, je pleure, il y a des jours où c'est vraiment trop dur.
Puis J'ai regardé cette dernière photo que j'avais pris de toi Bruno le 15 octobre mais je ne savais pas qu il ne te restais que 5 jours à vivres.
Tu étais tellement beau, meme avec cette  foutue maladie.
Et ma sœur rentre dans la chambre, elle te regarde et tu lui dis c'est le cancer qui va gagner.
Et la que dire à part etre au près de toi et ne pas craquer, surtout pas.
Aujourd'hui tout me reviens en pleine face, Tout ces jours où j étais un zombie et toi tu luttais.
Je t'aime mon amour ou que tu sois, ma douleur est immense mais je vais essayer de tenir bon pour toi.
Merci encore pour vos doux messages.

bonsoir à vous tous,
Je ne sais pas si ça m'aide vraiment de vous lire tous. Je suis horrifiée de voir tellement de peine chez nous tous. Que se passe t-il pour qu'autant de gens s'en aillent comme ça avant leur heure. Nous sommes tous et toutes RAVAGES au plus profond de nous mêmes ...mais on n'est pas seuls et les jours passent malgré tout. Vincent est mort il y a un peu plus d'un an .Je luis amène des fleurs tout les mois le 10 de chaque mois date à laquelle on s'est connu. Mais je sais qu'un jour il va me falloir avancer. Car j'ai compris que ça ne sert à rien de rester seule et que j'ai besoin qu'on me sert à nouveau dans ces bras j'ai envie de donner de l'affection et d'en recevoir....LA CONFIANCE voilà ce qui nous manque et je suis sûre que de là-haut nos chers disparus ne demandent qu'à nous voir plus apaisés, plus sereins . Cela n'empêchera pas de penser à nos défunts...ET QUE NOUS POUVONS LES AIMER QUAND MEME DE TOUT NOTRE COEUR. jamais on ne peut les oublier......jamaisq;

Bonjour Nia,

Jamais vous ne vous oublierez, jamais tu n'oublieras, jamais tu ne cesseras de l'aimer, et jamais l'Amour ne s'en ira.
Chaque souvenirs est repris et repensé avec force, la séparation est violente .
Les sentiments s'entrechoque est on est perdu.
On est incompris , pendant 1 an pour moi le temps n'a plus avancé je suis restée décalée de la vie des autres.
Chacun à son temps et sa façon de gérer ou pas sa douleur.
Le temps adoucit doucement les blessures.
je sais, moi non plus je ne voulais pas entendre ces paroles.
Je ne voulais pas y croire.
C'est encore si vif cette douleur, elle a encore besoin de s'exprimer.. je ne te dirai pas courage (j'avais une aversion pour ce mot) , je te dirai de t'entourer de tolérance avec toi.
Chacun vit sa douleur comme il peut, elle ne se gère pas elle s'adoucit .

je t'envoie plein de force

Pascale

Bonsoir Nia,

Je suis nouvelle sur ce forum et je comprends ton désespoir l'amour de ma vie est parti le 17 octobre 2016 cancer du sein et des os. Douleurs atroces les derniers mois et impuissance devant sa douleur. l'impression de ne pas avoir fait assez, de ne pas avoir été assez informé pour pourvoir le soulager un peu.

Tu vois comme toi mon deuil est très récent. Je ne le voyais pas mourir je pensais qu'il resterais avec moi encore un jour et un jour...
Le déchirement est atroce et vivre devient de plus en plus difficile sans lui. Je suis seule pas d'enfant. Nous étions nous deux et cela nous suffisait.

Les amis sont là (pour l'instant) mais je ne peux pas pleurer comme je le veux lorsque je suis avec eux, je ne peux pas être totalement avec lui. Besoin d'être seule pour le retrouver.

Nia aujourd'hui la vie sans lui est insupportable et surtout je suis en colère contre cette injustice.  Nous ne pouvons que survivre pour le moment leur départ est trop récent.

Je sais ce que c'est que de se réveiller seule sans son sourire, ses bras  - cela ne m'intéresse pas de me dire qu'avec le temps le chagrin s'apaisera. c'est maintenant que sa présence est vitale et toute mon âme le réclame. A quoi cela sert d'avancer si on est seule et que notre seul amour n'est plus.
tout cela tourne en boucle dans ma tête.

Et puis un moment j'occupe mon esprit en faisant quelque chose n'importe quoi du quotidien pour souffler, sentir un peu moins la douleur. j'ai décidé de reprendre le travail demain. il faut que j'occupe ma tête à autre chose que repasser le film de sa douleur, de l'hôpital... J'ignore ce que cela va donner mais sinon je vais devenir folle.

J'ai vu également une psy avec qui j'ai parlé de lui et de notre vie pendant 2h. J'étais heureuse à ce moment là de parler de lui. Cet homme exceptionnel et unique que j'ai eu la chance de rencontrer et d'aimer.

Nia je serais incapable de te donner des conseils je t'explique juste de mon côté ce que je fais et comprends totalement ce que tu vis. je vais continuer à consulter ce forum cela me fait du bien d'être comprise et de partager un peu.

A très bientôt Nia

Chaleureusement