Toutes les phrases sont pénibles lorsque l’on souffre, rare sont ceux qui naturellement trouvent les mots.
Alors c’est avec une très grande maladresse qu’ils cherchent à nous consoler, c’est si dur de nous consoler, voire impossible.
Nous, la seule chose que nous voulons c’est lui ou elle, et personne n’a le pouvoir de nous le (la) rendre. Et puis, si quelqu’un nous dit : tu te fais mal à pleurer comme cela, tu devrais manger un peu ou un peu mieux, ou boire un peu moins, ou sortir de chez toi… Immanquablement nous allons répondre que peu importe, si nous pouvions en crever tout de suite, le problème serait réglé.
Alors ils cherchent le point sensible, nos Amours, et voilà : Il (elle) n’aimerait pas que tu te laisses aller, il (elle) souffrirait de te voir pleurer ainsi…
Que peuvent-ils dire d’autre ?
Ne pas les écouter, ne pas les juger, et peut-être parler et dire, dire tout cette souffrance, que nous savons tout cela, que le chagrin est trop lourd, que nous voudrions le partager au lieu de tenter de le surmonter seul(e) pour que chacun puisse sereinement rentrer chez soi, qu’une épaule, une oreille, une attention, c’est de cela dont nous avons besoin, pas de conseil.
Oui, je crois qu’il faut manquer de pudeur, perdre sa bonne éducation du « Comment allez-vous ? », « Et vous ? ».
Non, « Comment allez-vous ? », « Pas bien, je suis mal, je souffre, j’ai besoin de parler, j’ai besoin qu’on m’écoute… ».
Là, ou il y a un vent de panique et une fuite éperdue … et plus jamais de conseil, ou il y a un ami qui se découvre.
J’ai expérimenté. Et honnêtement, j’ai rencontré des gens formidables.
Et les autres? Je le les vois plus et c'est bien.

Marina