Je ne crois pas à la grande faucheuse non plus, même si il m'arrive de penser "que la mort rôde", c'est une façon de mettre une image sur de l'inconnu, une fois de plus.
Je ne crois pas non plus que "les premiers seront les derniers" ou le contraire.
Je ne crois pas à une "programmation sur un grand ordinateur".
Mais je crois au Destin - et là, je vais en choquer beaucoup -, plus en Dieu. Oui Yohann, c'est la même chose ou presque.
Et si je crois au Destin, je ne peux pas imaginer que tout s'arrête net, comme cela, sans raison, et sans un "après".
Bien sûr que le grand sommeil tout court, c'est plus rassurant que le doute, mais le doute laisse tout imaginer, le pire comme le meilleur et mon Pierre ne peut qu'être dans le meilleur. Alors le doute n'est pas inquiétant.
Difficile à exprimer.
Mais autre chose que le grand sommeil après le dernier soupir, cela ne me panique pas, au contraire, cela me bouste.
Mais il y a beaucoup de "pourquoi", "comment"...
Pas fini pour moi ce sujet???
Dans les premiers mois après le Départ de Pierre, je le sentais près de moi, pas une présence réèlle, bien sûr, simplement l'impression que je n'étais pas seule. Parfois, je ressentais une vraie solitude, terrible et je hurlais ma terreur et ... il revenait.
Depuis quelques temps, je le sens moins présent, comme si il sentait que j'avais avancé dans mon travail, que j'avais pris les rènes.
En 15 mois, j'ai peu à peu pris surtout possession de la maison, j'ai appris à bricoler, réparer, j'ai cassé, remplacé, fais des choix, seule, pris des décisions, seule, je suis même parti en vacances. J'ai l'impression que sur le plan "technique", il me fait confiance, maintenant, et que sa présence n'est plus que pour me rassurer et m'apaiser sentimentalement.
J'ai encore de très lourds moments et des larmes bien souvent. Et surtout, surtout, je n'ai plus d'horizon, et cela malgré un "mieux" évident au bout de 15 mois. J'ai vraiment le sentiment que ma vie c'est arrêtée le 22 juillet 2010 et que je suis dans un couloir sombre qui n'aboutit nul part. Cela n'est pas triste, c'est un fait.
J'attends et utilise ce temps au mieux.
Quelqu'un m'a dit : Nous sommes des êtres étranges.
Il a raison.
Tendresses et câlins.
PiMa