Auteur Sujet: Humeur du jour  (Lu 55521 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

Ghislide

  • Invité
Re : Humeur du jour
« Réponse #45 le: 19 février 2012 à 00:07:28 »
Oui, Sofi, nous avons tous ce besoin de retours en arrière, même si nous savons que certains font mal...

Besoin de revoir les endroits où nous avons été ensemble, de chercher son image sur les photos ou regarder des vidéos, de toucher les objets lui appartenant ou les vêtements qu'il portait, reproduire des gestes qu'il faisait...
Des expressions, des mots qu'il disait, on se surprend parfois à les formuler nous-mêmes...

Oui, nous avons ce besoin de nous souvenir...
Peut-être par peur d'oublier, justement parce que nous parvenons à vivre des moments moins pénibles.
Mais ce n'est pas pour cela que nous nous détachons de nos amours. Comment pourrions-nous le faire, d'ailleurs... ils font partie intégrante de notre vie, chaque jour, à chaque seconde...
Avec le temps, les souvenirs deviennent plus doux, simplement plus doux...

Abandonne-toi à cette vague qui revient (à l'instar des éléments qui se déchainent et contre lesquels nous ne pouvons rien, impossible de faire autrement que de subir), mais garde surtout à l'esprit qu'elle finira par s'amenuiser pour céder la place à une nouvelle accalmie...

Dépose ton chagrin ici s'il devient trop lourd et consens à penser que tu peux te sentir mieux, sans mauvaise conscience, ni trahison de ta part...

Je t'embrasse
Ghislaine

Hors ligne Marina Saboya

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 657
Re : Humeur du jour
« Réponse #46 le: 25 février 2012 à 12:30:17 »
Aujourd’hui, je vais faire du rangement.
Pas les placards, pas le bureau, pas les armoires, la grange ou le grenier.
Dans ma tête. Bien plus petit, mais bien plus en « foutoir ».

Quand on se retrouve soudain Seule, avec un grand S, même si autour il y a des enfants, de la famille et des amis, c’est soudain un désordre indescriptible dans la tête qui se produit.
Les petites cases habituellement bien alignées, les tiroirs étiquetés subissent un maelstrom d’une violence inouï, comme après le passage d’un typhon. Typhon appelé MORT.
Plus rien n’est à sa place, tout se mêle, se mélange, le bien, la mal, la morale, Dieu, le hasard, les regrets, les souvenirs, les pourquoi, les « j’aurais dû », les « et maintenant ?», hier, aujourd’hui, demain…

Pourtant, chaque petite case avait son utilité « avant », sa vocation, et chaque jour un petit rangement s’imposait sans lequel on se couchait en se disant : « Qu’est ce que je n’ai pas fait aujourd’hui ? Pourquoi cette gène avant de m’endormir ? Qu’est ce qui n’est pas à sa place ? »
Parfois, quelques jours de vacances, quelques jour de folie ou une très très grosse flemme, il fallait reprendre un peu tout cela, mais bon, rien de grave.

Mais quand le typhon Mort est passé, on est anéanti, on reste assis devant les restes de sa vie, devant les lambeaux de souvenirs, photos floues, cadeaux éparpillés, bonheur laminé… Tout a basculé, tout s’entrechoque, se télescope…

Il serait vain de penser qu’en remontant ses manches, on va reprendre les choses en mains rapidement. Tout au plus, par la force des choses, les papiers administratifs à fournir à tout va, se sent-on obligé de déblayer la première couche, celle du brut, du sans sentiment, de l’obligatoire. En cherchant une déclaration d’impôt, on découvre une photo, en soulevant le classeur du notaire on trouve une lettre d’amour…
Vite, recouvrir tout cela, vite.
Tout s’empile, déborde, plus de logique, plus rien de pratique, un immense désordre s’installe, presque rassurant parfois, dessous, bien au chaud, il y a le passé heureux.
Chut, ne réveillons pas les démons qui pourraient le détruire, avant que l’on ait eu le courage d’y replonger, histoire de souffrir un peu plus …

Et le temps coule entre larmes et répit.

Alors un jour, il faut s’y mettre.
Physiquement, c’est le plus « facile » (quoi que…), on se prépare, on se blinde pour démarrer la tâche, aujourd’hui, on trie, on jette, on relit, on découvre, on s’interroge… Les vêtements, le rasoir, l’eau de toilette, les petits objets du quotidien… Cela peut être difficile mais cela peut aussi être un geste actif qui permet d’avancer. Cela se fait un jour, sans raison particulière, envie d’être avec lui, et ensemble, on remet de l’ordre en se parlant : « Cà mon Pierrot, vous vous souvenez, nous l’avions acheté à… et çà, quand je pense que l’on a porté ces trucs ridicules ! Et çà, c’est un cadeau des parents… ». Et puis soudain, sans savoir vraiment pourquoi, le chagrin monte, monte, monte. Il est urgent de s’arrêter. On reprendra plus tard. Et on reprend plus tard.

Dans la tête, c’est plus délicat.
Le typhon Mort a fait des dégâts. Les petites cases sont toutes bousculées. « Avant », il y avait nous, petite case présent, petite case avenir, petite case projets, celle des petits bonheurs, celle des grandes joies, celle des souvenirs, les beaux, les doux, les intimes, les rien qu’à nous, boites à trésors infinis, malle aux merveilles…
Et à coté, le meuble à tiroirs. Enfin moi, j’ai un meuble à tiroirs.  Ce meuble, je l’ai rangé une année après le départ de Pierre.

Un jour, je me suis dit que la vie était un grand meuble plein de tiroirs. J’ai toujours aimé ces grands meubles de mercerie, chaque tiroir est une découverte, un trésor, parfois une déception, comme les calendriers de l’Avant, bonbon rose anglais sucré, citron acide, ou amer, alcoolisé ou écœurant. Cette idée vient de la réflexion de ce matin juste au réveil.
Chaque matin, encore un peu endormie, déjà réveillée, je remets mon cerveau en route souvent par une question. Comment, pourquoi, qui, quand, où… ????
Ce matin, le soleil passait entre les rideaux et un merle chantait joyeusement. Je me suis demandée pourquoi certains matins étaient gris, froids, et tristes comme hier et d’autres comme aujourd’hui, sans que la météo soit de la partie.
Dieu.
Dieu ?
Dieu ?!?! Je ne sais pas.
Et Dieu m’a entrainé vers mon meuble à tiroirs…
Meuble de classement, de rangement, petits casiers qui sont l’image de ma vie.

J’ai toujours fait en sorte de ne pas déroger à la morale, à faire le maximum pour faire le bien autour de moi, à aimer mon prochain, le soutenir en cas de besoin, être sincère et honnête, donner, prêter, combattre le mal, soigner, écouter, recueillir, accueillir... Je n’ai pas la prétention de croire que je n’ai pas failli, je le sais bien. Parfois, trop dur, parfois, pas envie, parfois égoïste, parfois un peu fait semblant... Mais rien de grave, jamais de trahison, de gros mensonges, de mal pour le plaisir. Des erreurs, oui, des mauvais choix, oui, quelques regrets, mais pas de remord.
Je pensais consciemment ou inconsciemment, que ces bons sentiments éloigneraient de moi, chagrin et douleur. Erreur. Faire le bien ne veut pas dire récolter le bien.

C’est vrai que je voudrais vraiment qu’il y ait un Dieu, qui nous attend tous dans un endroit serein et paisible où l’âme de mon Pierrot peut se reposer et parfois, m’envoyer des messages, me guider, me soutenir. Ce serait trop dur de penser que Pierrot n’est plus qu’un tas de cendres grises, dans une urne blanche au fond d’un trou, seul au cimetière.
Et que je suis seule de mon coté, définitivement.
Là, oui, cela m’arrange de croire à un Au-delà paradisiaque. Mais ce Dieu est-il si puissant qu’il veut nous le faire croire ? Oh, je sais bien, il y a les fameuses « forces du mal », mais dans la vie, on n’est pas dans Harry Potter. Non, ce Dieu qui s’est amusé à créer l’homme un jour de spleen, sans doute, s’est probablement laissé déborder par sa créature, sorte de Frankenstein et maintenant, il n’a plus assez de pouvoir pour la retenir, elle qui court à sa perte inexorablement. Il doit être triste ce « Dieu qui est assis sur le rebord du monde et pleure de voir ce que les hommes en ont fait. »
Mais cela signifie alors que nous ne sommes maîtres de rien, que nous subissons sans pouvoir intervenir, entrainés par une foule incontrôlable, qui déclare des guerres, construit des usines chimiques, pollue des champs, clone des brebis, cultive des bactéries, provoque des maladies... Personne pour nous arrêter, nous prévenir, nous protéger ? Et un terre épuisée qui menace d’exploser et déborde par ses volcans, secoue ses plaques tectoniques et provoque des séismes et des tsunamis, quand se ne sont pas des ouragans, tornades et autres tempêtes. C’est terrible et terrifiant.
Fourmi dans ce capharnaüm diabolique, je m’accroche à mes repaires.

Et j’en arrive à mon meuble à tiroirs, petit meuble dans un vaste monde, mais quand le typhon Mort frappe, le monde n’a aucune importance. Tiens, il pourrait bien s’écrouler, je ne serais pas fâchée !

Première tiroir, première étiquette, le tiroir des bons et merveilleux souvenirs, pleins de photos, de plumes, de dessins, de bouvreuils, de rouge gorge et autres mésanges et de papillons, plein de rêves, de projets, plein d’amour, de câlins, de tendresse, de mariages, et de naissances.
Et maintenant plein de signes, plein de messages envoyés par vous mon Pierrot, des coccinelles, des lampes qui s’allument, des escabeaux qui tombent – oui, çà, c’est le message : « Attention Mimi, cet escabeau est pourri, vous allez tomber. Ah ! J’aurais du le jeter avant de partir ! ».
Dans ce tiroir : Ma famille, Pierre. Les miens comme on dit, ceux qui m’entourent toujours avec toujours autant d’attention et de tendresse malgré les mois qui passent et le chagrin qui reste. Infaillibles, indestructibles, là. De l’amour.
J’y trouve aussi des chants d’oiseaux, des fleurs, des coquillages sur le sable, le ressac et du soleil, des tartines de pain beurre-confiture, des discussions sans fin, des éclats de rires, des repas de fêtes, d’anniversaires, des silences délicieux, des douceurs, des cadeaux, des surprises, des sapins de Noël, et des matins blancs de neige, de l’éblouissement, de l’émotion, de la joie, de la musique et des chansons…
Il y a Mozart, Monet, Michel Berger, des chewing-gum à la chlorophylle, des poèmes, des corps essoufflés de plaisir, des envies d’école buissonnière, des feux de cheminée crépitants, des tendres sourires, des parfums de compotes et de vanille, des balades mains dans la main, des chats, chatons, boule de poils, boules de jeux, boules de tendresse et des chiens aussi…
Il déborde ce tiroir là, je ne peux pas me résoudre à en faire le tri, je garde tout, tout m’est indispensable pour continuer. Je m’y plonge régulièrement, la tête la première, pour me convaincre que j’ai eu une belle part de bonheur. Plus que ma part, même.
Il était temps qu’il s’arrête ce bonheur, j’aurais été obligé d’ouvrir un tiroir annexe !

Le tiroir des malheurs est le pire, on voudrait ne pas en avoir du tout ou qu’il reste clos et vide. Mais non. A mon âge, je dois probablement m’estimer chanceuse, dans ce terrible tiroir, il y a peu de noms et un seul qui m’empêche de le refermer. Le votre : Pierre. C’est le plus beau prénom, même là, vous êtes conforme à mes rêves de jeune fille, mon héros s’appelait toujours Pierre ou Paul. Vous faites un doublé, vous vous nommez Pierre-Paul devant l’état civil. J’y trouve aussi mes grands-parents, disparus à un âge qui me paraissait canonique et dans l’ordre des choses et à une époque où ma vie était rose.
De ce tiroir là s’échappent toujours et toujours des gémissements, des lamentations, des cris épouvantablement silencieux, des questions sans réponses. Les miens et les miennes. Sans fin. Seuls quelques observateurs attentifs s’en aperçoivent, à la couleur de mes yeux, à mes cernes, à ma pâleur, au son de ma voix. Rien qu’avec un « Bonjour » au téléphone, ils savent si je suis bien ou pas.

Et puis il y a le tiroir à déceptions. Je le voudrais vide, mais non. Je voudrais tout jeter, oublier, mais non. Des choses, des attitudes, des réflexions, des gens qui m’ont fait de la peine, mais à qui je trouve parfois des circonstances atténuantes, des contacts encore rattrapables, peut-être. C’est mon jugement, bien sur, sans doute, eux, pensent-ils avoir eu de bonnes raisons, d’avoir agit ainsi avec moi. Ils ont eu besoin de quelqu’un, à un moment donné de leur vie. J’étais là. Je leur ai tendu la main peut-être aussi pour avoir un retour, c’est vrai. Mais l’abandon tandis que moi je vis aussi des moments très durs, je ne l’imaginais pas.
C’est un tiroir que j’ouvre rarement. Il me fait trop de peine et soulève trop de questions. Mais parfois, je vais m’y frotter, pour m’y piquer, par masochisme sans doute ou pour me dire que je suis quand même debout malgré tout. Ou peut-être grâce à cela.

Mais le tiroir à trahisons, lui, me met encore en colère, malgré les années. Dedans, les traitres, ceux qui nous ont poignardés sournoisement, ceux qui ont trahis notre confiance, ceux qui ont profité de nous, abusé de nous. Ils ont fait semblant, ils ont trichés. Ils ont le cœur sec. Il n’y a rien à en tirer. Dossiers archivés.

Le tiroir de l’Amitié est un beau tiroir, que j’ouvre souvent avec bonheur. Cette Amitié là ne se manifeste pas forcément bruyamment, mais elle est sincère. Et c’est un oasis qui permet de reprendre son souffle quand le cœur lâche. Celui là est un magnifique tiroir, dans lequel je vais chercher du soutien en cas de « crise ». J’y trouve toujours quelqu’un pour m’aider à reprendre le chemin.

   Et puis le tiroir des surprises. Les bonnes, venant d’inconnus, de gens sensibles et délicats. Réactions inattendues et douces à ma vie.
Et les moins bonnes,  les petites déceptions à traiter par le mépris, je ne comptais pas sur eux… je n’ai pas été déçue. Sans grande importance. Cette seconde partie du tiroir à surprises, je la laisse en plan, je ne m’en occupe pas. Peu à peu ces dossiers là tomberont en poussière, grignotés par les souris, disparus, sans laisser de traces et de souvenirs.

Six tiroirs ? … Il y en a d’autres.

Oui aujourd’hui je rajoute le tiroir du courage et de la force. Tiroir inattendu, que la vie m’a fait ouvrir par la force avec violence et brutalité, en juillet 2010. Dedans il y a l’apprentissage de la solitude, la maitrise du chagrin, la reprise de contrôle de la vie, la patience.

Aïe, 7 tiroirs ! Il est bancale mon meuble…
Comme moi.

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Mammj

  • Invité
Re : Humeur du jour
« Réponse #47 le: 25 février 2012 à 13:55:17 »

Et pourquoi pas un autre tiroir qui s'intitulerait "bonheur du jour" c'est ainsi que je perçois , à cet instant précis, 
votre si beau texte ?
Avec cette figure de style,  qui est somme toute notre  quotidien à nous qui souffrons  du manque d'un être aimé et l'exprimons
sur ce forum pour poursuivre, en quelque sorte,  le dialogue  interrompu (?)  : "le passé heureux/histoire de souffrir...".
Jusqu'à quand ressentirons-nous cette opposition à  moins que... ? 

                                        Il faut revenir pas à pas
                                             Vers la seule fenêtre ouverte
                                                      L'avenir est là
                                                             Comme un enfant qui rit.
                                                                    Il reste assez de jour
                                                                           Pour guérir une forêt
                                                                                 Assez d'arbres
                                                                                        Pour croire à l'aurore
                                                                                              Un grand coup de ciel sur ta vie
                                                                                                      A fait le monde pur
                                                                                                            Comme un drap gonflé par le vent.
En ce visage l'avenir
Hélène Cadou,
                                                   

m.s.m@free.fr

  • Invité
Re : Humeur du jour
« Réponse #48 le: 25 février 2012 à 16:53:00 »
Chère Marina,
Quel beau prénom : Pierre...
Après le décès de mon mari, j'ai rencontré un homme qui s'appelait Pierre. Et je suis tombée amoureuse.....de son prénom. Mais il habitait trop loin. Moi à Reims, lui à Salons de Provence.Trop compliqué. Je ne pouvais pas quitter mon territoire.
Connais tu la merveilleuse chanson de Barbara: "Pierre"?

Hors ligne Marina Saboya

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 657
Re : Humeur du jour
« Réponse #49 le: 25 février 2012 à 17:03:33 »
Oh que oui, je connais cette chanson, Marie et elle m'a fait pleurer bien des fois depuis le départ de Pierre.
Je ne parviens pas encore à l'écouter en entier, d'ailleurs.
Mais cela viendra.

Il pleut,
Sur les jardins alanguis,
Sur les roses de la nuit,
Il pleut des larmes de pluie,
Il pleut,
Et j'entends le clapotis,
Du bassin qui se remplit,
Oh mon Dieu, que c'est joli,
La pluie,

Quand Pierre rentrera,
Il faut que je lui dise,
Que le toit de la remise,
A fui,
Il faut qu'il rentre du bois,
Car il commence à faire froid,
Ici,
Oh, Pierre,
Mon Pierre,

Sur la campagne endormie,
Le silence et puis un cri,
Ce n'est rien, un oiseau de la nuit,
Qui fuit,
Que c'est beau cette pénombre,
Le ciel, le feu et l'ombre,
Qui se glisse jusqu'à moi,
Sans bruit,

Une odeur de foin coupé,
Monte de la terre mouillée,
Une auto descend l'allée,
C'est lui,
Oh, Pierre,
Pierre...
[/color]

PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

m.s.m@free.fr

  • Invité
Re : Humeur du jour
« Réponse #50 le: 25 février 2012 à 18:18:13 »
 Voilà tout est dit   . Je suis sure que cette chanson vous ressemble. :)

suzy

  • Invité
Re : Humeur du jour
« Réponse #51 le: 25 février 2012 à 18:27:27 »
Ca me fait des frissons de lire ce texte...Qu'il s'appelle Pierre, Jean-Daniel, Gilles ou Michel... , c'est un hymne à l'homme de notre vie... C'est la femme, qui attend, confiante, le retour de son amour... Le bruit de la voiture dans l'allée, le bruit de la porte du garage qui s'ouvre, et puis son pas dans l'escalier...ces bruits que je n'entendrai plus jamais...
Ce soir, je me sens nostalgique. Samedi, 18h15. Je n'ai pas de projets pour ma soirée. Le silence de ma maison se fait oppressant. Je commence par mettre de la musique, c'est moins sinistre...Tout-à-l'heure, je me ferai mon plateau télé et, pourquoi pas, un feu de cheminée...Mais je ne dirai pas  " que c'est beau cette pénombre, le ciel , le feu et l'ombre qui se glisse jusqu'à moi, sans bruit..."
ce soir, je la trouve triste cette pénombre qui envahit peu à peu ma maison...Parfois, je supporte...Ce soir c'est difficile...
C'est un soir comme ça...voilà   :-[
Je me dis que ça ira sans doute mieux demain...
Suzy

m.s.m@free.fr

  • Invité
Re : Humeur du jour
« Réponse #52 le: 25 février 2012 à 19:06:18 »
Oui suzy, ça ira mieux demain. Et encore mieux après demain. Même si c'est Dimanche et que je ne sais pas pour toi, mais moi je n'aime pas trop les dimanches. Mais c'est ainsi et il faut continuer.

Hors ligne Marina Saboya

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 657
Re : Humeur du jour
« Réponse #53 le: 25 février 2012 à 19:12:24 »
C'est vrai Marie que cette chanson nous colle à la peau.
On pourrait dire que Barbara l'a écrite pour nous.
Elle est à la fois pleine de langueur amoureuse et pleine de nostalgie, pleine de souvenirs et pleine de promesses.

Et toi Suzy, qui a vaincu hier l'Anapurna, l'Everest et le Mont Blanc, te voilà tristounette ce soir?
Non, Suzy, c'est une pause dans ton chemin de combattante, un répit, prends le comme cela.
Ce soir, je vais te dire, je t'envis un peu ton plateau télé.
J'ai des "obligations" dont je me serais passées. On échange?

Meuh non!
Mais pendant que tu siroteras, non pas ta solitude, mais ta tranquilité, tu penseras à moi, hein?

Merci Mesdames, merci, d'être là.
Je n'aime pas non plus les dimanches...

Marina
Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

suzy

  • Invité
Re : Humeur du jour
« Réponse #54 le: 25 février 2012 à 19:27:23 »
Marina, tu sais à chaque fois me faire sourire... :)
Promis, je penserai à toi devant mon plateau télé que tu m'envies...( pas de quoi m'envier, y 'avait qu'un yaourt dessus...!)
Les dimanches ? Je déteste...Mais demain  ça va. Je me suis organisé un dîner au resto avec une amie. Et une petite balade l'après-midi. Le soir, je vais avec ma fille à un festival de jazz...
Mais disons que ce n'est pas comme ça tous les dimanches...
Suzy

Ghislide

  • Invité
Re : Humeur du jour
« Réponse #55 le: 25 février 2012 à 20:02:46 »
Aujourd'hui, journée photos... j'ai revécu ces jours de bonheur avec presque la sensation que mon Gilles était là, au détour de ces photos.
Ce sont des instants figés dans le temps, prises sur le vif pour certaines et poses pour d'autres, mais que des instants heureux...
Je me suis projetée, à cœur et à corps perdus, dans ces images et j'ai passé ma journée ailleurs, la conjuguant au passé... nous étions ensemble...

Ce soir, à nouveau, le présent reprend sa place, le vide de son absence, avec lui.
La gorge se noue, la cœur se serre, les larmes montent.... la revoilà cette sacrée vague !
Présomptueuse que j'étais de penser que j'étais capable de revoir ou revivre tous ces jours de bonheur avec seulement la tendresse en retour...
Trop de bonheur avant pour ne pas me rendre compte qu'il est définitivement derrière et qu'il n'en reste que ces images merveilleuses. Il n'y aura plus d'instants figés sur pellicule de lui, de nous...

J'aimerais, comme Marina, être une fée dotée d'une baguette magique pour faire revenir mon amour et tous ceux et celles qui nous ont laissé dans cette solitude chaotique...
J'aimerais voir sa main tendue vers la mienne, comme quand il était là, pour m'aider à franchir des passages difficiles...
J'aimerais que cette condamnation du manque à perpétuité fasse moins mal...
J'aimerais être, moi aussi à demain...

Bisous à vous
Ghislaine



Hors ligne Marina Saboya

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 657
Re : Humeur du jour
« Réponse #56 le: 01 mars 2012 à 10:42:38 »
Bonjour à tous,

Je veux ce matin vous raconter… ma nuit.  ;)

On se calme.

Il faut dire que je me suis endormie après avoir « écouté » le livre de France Gauthier, « On ne meurt pas ». Hasard ou pas, je pensais avoir commandé un livre et j’ai reçu un livre audio. Un peu contrariée, j’ai mis un peu de temps à m’installer dans le noir avec les écouteurs de mon Sony dans les oreilles.
Ce livre, c’est une de nos compagnes du forum, habitant le Québec qui en avait parlé.
France Gauthier, journaliste cartésienne au début, y raconte sa merveilleuse expérience de l’écriture automatique qui lui a permis de retrouver son père, passé de l’autre coté quand elle avait 14 ans.
Ce récit est riche, riche parce que l’auteur le narre avec passion et humour, riche parce qu’il ouvre des portes à l’infini.
Je me suis endormie, bien facilement (moi qui me tourne et retourne dans notre lit pendant des heures, d'habitude, avant de sombrer),  avec le petit espoir que mon « chum » aller en profiter pour me visiter dans mes rêves, sans trop y croire vraiment.

Ce n’est pas Pierre qui est venu, mais ma grand-mère très chérie, partie en 1978.
Elle ne m’a rien dit mais dans ce rêve, j’étais dans une situation difficile, sans argent, sans domicile et rejetée par tous, je travaillais comme une damnée pour vivre et garder la tête haute, assez mal dans ma tête et soudain, juste là, ma grand-mère, merveilleuse grand-mère dans un très joli robe comme elle les aimait, blanche avec d’énormes fleurs bleues lavande, la mise en pli « au carré », et surtout un sourire éblouissant, et une aura autour d’elle, une lumière presque aveuglante, une impression de puissance et de douceur.
Dans le monde dans lequel j’étais – il y avait un mélange de genre insensé, des gens du show biz, bruyants et fêtards, et une commémoration avec un lot d’une dizaine de cercueils alignés, recueillement et larmes, et un autre groupe encore, actif et bousculé par des « chefs » hargneux et exigeants, groupe dont je faisais parti, au service de tout ce « beau » monde dans un gigantesque hôtel. Bref, une étrange ambiance.
Et ma grand-mère, unique point lumineux, oasis de calme et de bonheur, un sourire apaisant, un ange de paix et d’amour. Et moi qui tournais autour sans oser l’aborder, tous en travaillant.

Bon, ce n’est qu’un rêve parmi tant d’autres, je rêve énormément et me souviens de tout au levé. Mais celui là, j’avais envie de le partager avec vous, simplement parce que malgré ma situation catastrophique dans ce rêve, je me suis réveillé avec peine, envie d’y rester, avec ma grand-mère. Je suis sûre que si la nuit avait été plus longue, elle m’aurait parlé.

Ma grand-mère, je l’adorais. Une semaine après son départ, je l’ai « sentie », une nuit s’assoir sur mon lit et me dire que tout aller bien. J’étais si malheureuse que je me laisser aller complètement. Elle était très exigeante sur le plan travail – elle était professeur d’anglais – et avait eu une vie hors du commun, mais aussi douloureuse (veuve à 54 ans, comme moi !). Et là, assise sur mon lit, ce sont encore des recommandations qu’elle m’a faites – sacrée Mamy ! - pour que je me reprenne et continuer à avancer dans mes études pour obtenir mon diplôme. Je l’ai écoutée.

Il n’y a qu’à vous que je peux raconter cela.
Certains hausseront les épaules, d’autres y trouverons un petit espoir, d’autres enfin voudront lire France Gauthier.

En ce jeudi un peu tristou coté météo, je vous envoie un peu de la lumière que m’a transmise ma Mamy, cette nuit.

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Hors ligne bruno

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 350
Re : Humeur du jour
« Réponse #57 le: 01 mars 2012 à 11:52:25 »
                          Bonjour Marina,

          joli reve,et presence surprenante bien que muette...Tu etais en face de 3 situations bien differentes les unes des autres,un peu le reflet de ce que tu dois vivre,mais oniriquement vecue avec les exagerations et exaltations du voyage de ton esprit.

          Ta grand mere etais la,nimbee et bienveillante,mais silencieuse devant ces tableaux de vie.Elle ne t'a pas indique un choix ou une solution,car le libre arbitre est la condition des Saints...

           Penses tu avoir fait un reve ou un songe ??   

fofi

  • Invité
Re : Humeur du jour
« Réponse #58 le: 01 mars 2012 à 12:03:26 »
bonjour Marina...
 depuis que mon chéri est parti , je ne me souviens plus de mes reves ... seulement 2 en deux mois jusqu'à hier (avant je me souvenais de plusieurs rêves au matin) .... dont un avec lui, dans son cercueil mais rien de cauchemardesque car super serein ... quand nous ne dormions pas ensemble , sous le même toit , je lui disait "rêve de moi .... moi je rêverai de toi , et on se rejoint dans nos rêves , à tout à l'heure mon chéri ..." hier je lui ai écrit ca . et on a passé une nuit d rêve ensemble .... et je m'en souviens.... c'est bon c'est bon c'est bon !!!

Hors ligne Marina Saboya

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 657
Re : Humeur du jour
« Réponse #59 le: 01 mars 2012 à 13:45:03 »
Songe ou rêve, vas savoir Bruno  ???

Oui, 3 situations vécues à l'extrême, le superficiel, le grave et le réèl...
Ma grand-mère était là pour me donner la lumière.

Comment l'interprêter? Faut il l'interprêter?

 ???

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.