Comme je te comprends Noelle, c'est vrai que les w.e. sont souvent encore plus difficile que les semaines quand on a perdu l'autre.
La semaine, il y a le travail, les activités avec les enfants... on est occupé et on réfléchit moins. Le w.e c'est plus calme et là on a plus de temps (malheureusement parfois) car alors on cogite et on se souvient du temps d'avant ou les w.e. était un moment de félicité, un moment ou on pouvait encore mieux profiter de la présence de l'autre.
On doit réapprendre un autre style de vie ou l'autre n'est plus là alors qu'on n'aspire qu'à sa présence, qu'à l'envie de revenir en arrière et refaire tout en plus grand et plus beau.
Moi le temps a passé, ça fait maintenant plus de 3 ans 1/2 que mon mari est décédé et ça va mieux. J'ai réappris à vivre, à me créer une nouvelle vie sans lui. Non je ne te dis pas qu'on oublie, on s'y habitue et l'acceptation arrive petit à petit mais c'est un long chemin tortueux ou on bute souvent sur une pierre et on doit se relever. Encore aujourd'hui je chute souvent mais j'ai appris à me relever à voir la lueur d'espoir au loin.
Pendant 2 ans, j'ai vécu dans un déni,... pas lui , pas moi, il allait revenir, il ne pouvait pas me laisser moi "son bébé", sa "princesse". Tout comme toi, la présence des autres m'indisposait, souvent j'avais pas envie de faire l'effort de "faire comme si" car de toute manière les gens ne comprenait pas ma souffrance, il faut le vivre pour savoir ce qu'il en est vraiment. Quand je m'ouvrais envers quelqu'un je voyais à ses yeux de "merlan frit" qu'il ne me comprenait pas ou il détournait la conversation alors j'ai appris à ne plus rien dire et à garder pour moi. Je me suis construite une muraille autour de moi et je me suis reconstruite seule petit à petit.
Encore aujourd'hui, bien souvent je lasse vite des gens et de leur conversation mais petit à petit je m'ouvre à nouveau vers l'extérieur même si je ne serai plus jamais comme avant, même si souvent encore je me sens dans "mon entre deux mondes".
"L'espoir est comme le ciel des nuits, il n'est pas de coin si sombre ou l'oeil qui s'obstine ne finisse par découvrir une étoile. Octave Feuillet"