Auteur Sujet: Colère  (Lu 4260 fois)

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Hors ligne Aurel

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Colère
« le: 12 mars 2018 à 18:11:07 »
Bonjour à tous,
Je vais tout d abord par commencer par me présenter, je m appelle Aurélien j ai 32 ans et je viens de perdre ma femme avec qui je me suis marié en septembre dernier.

J ai malheureusement perdu l amour de ma vie, suite à son suicide, malade de dépression depuis 10 ans elle a mis fin à ces jours à  26 ans.

Je ne suis pas en colère contre elle car je connaissais son mal etre depuis notre rencontre et je sais qu'elle l a gais pour se libéré de tout ça.

Je suis en colère contre moi même, car je ne ressent rien je me sent vide, incompris par tout mon entourage qui pourtant essaye de m aidée.

Si quelqu' un est déjà passé par la je serai ravi de parler avec lui.

Hors ligne les petites cailles

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Re : Colère
« Réponse #1 le: 12 mars 2018 à 18:29:39 »
Bonjour Aurel,

C'est avec beaucoup de tristesse que je te présente mes condoléances et t'envoie de la douceur et de la compassion.
Si j'ai bien compris ce que j'ai lu, en cas de stress intense, ne rien ressentir permet de mettre le corps et le mental à l'abri de l'insupportable ( la sidération).
Par exemple, dans mon cas, j'ai perdu mon mari le 10 janvier et depuis ce jour je ne ressens plus la faim. Au début je ne ressentais pas non plus les sentiments, tout était dans de la ouate. Je bougeais aussi plus lentement, comme amortie. Je ne comprenais quasiment rien de ce que l'on me disait.

Il ne faut donc pas te mettre en colère contre toi même alors que tu as enclenché un bouton "mode de protection".

Se sentir vide, en revanche me semble assez naturel. On doit faire face à la perte, et dans le couple on ne perd pas que le conjoint mais aussi le couple. C'est toute l'identité qui est mise à mal.  Sans parler du choc.

Pour les proches, ils doivent gérer leur ressenti de douleur, et leur maladresse. J'ai aussi ressenti cette incompréhension des autres, même lorsque ceux ci étaient de très bonne volonté,  car nous n'évoluons pas alors dans le même temps. Le temps du deuil  est un temps s'arrête ou se ralentit, qui se déforme.

Très bon courage à toi et au plaisir d'échanges nous permettent de nous entraider.




Hors ligne qiguan

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Re : Colère
« Réponse #2 le: 12 mars 2018 à 20:57:38 »
Aurel
avec tristesse je t'accueille
il y a sur ce forum
sans cesse des personnes nouvelles qui arrivent en deuil de leur conjoint ici
et en deuil d'un (e) suicidé(e) dans la section : http://forumdeuil.comemo.org/apres-le-suicide-dun-proche/
c'est comme si ton cerveau conscient n'avait pas transmis l'information à ton cerveau inconscient..
c'est une protection en fait ...
Peut être tu n'as pas l'impression de souffrir à la hauteur de ton malheur ...
Tu vas trouver ici des choses qui feront écho
et un lieu où lire
où écrire , l'écriture est une immense aide
le forum une aide précieuse là à toute heure ...
tu pourras  fouiller
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/en-guise-de-table-des-matieres/
les petites cailles t'a bien répondu ...
prends soin de toi au mieux que tu peux
affectueusement
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

Hors ligne emi

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Re : Colère
« Réponse #3 le: 12 mars 2018 à 22:07:42 »
Aurel,

Je vis depuis un peu plus de 4 mois, une situation semblable à la tienne, à part qu'il n'était pas en dépression.
L'amour de ma vie à mis fin à ses jours (je n'aime pas le mot "suicide"), le 6 novembre à 36 ans, nous laissant, mes filles de 3 et 5 ans et moi 30 ans et enceinte de 4 mois à ce moment là. Comme toi, à aucun moment je ne lui en ai voulu, il a en effet voulu se libérer. Il n'était plus lui même à ce moment là, je le sais car ça ne lui ressemble pas.
Dans mon cas, ce ne sont pas des problèmes psychologiques (dépression) qui l'ont entraîné dans tout ça, mais des problèmes psychiques (émotions). Je ne savais pas grand chose de tout ça avant,c'est auprès de ma psy que j'ai depuis appris/compris beaucoup de choses. Trop tard malheureusement...  Tout ça pour te dire que je comprends au moins une partie de ce que tu ressens.

Pour ce qui est de se sentir vide, ne rien ressentir, je dirais que c'était mon cas les premiers jours. Entre la sidération et les obsèques à organiser, on a quelque part pas vraiment le temps de ressentir les choses. Peut être es tu dans cette phase là ? Depuis quand es tu en deuil?
Ensuiteje suis passée par la culpabilité de n'avoir rien vu et de n'avoir donc  rien pu faire (ça commence à être un peu mieux de ce côté là) et la colère également (elle est toujours d'actualité mais moins forte) contre moi, contre sa famille. J'étais aussi pendant 3 bons mois dans une phase de recherche, je menais une enquête selon la psy. Je voulais savoir, comprendre l'incompréhensible avec ce petit espoir absurde de mon inconscient que ça allait peut être changer les choses, voire me le ramener. Depuis que je ne cherche plus, c'est le manque qui est devenu plus fort. Avant je n'avais pas vraiment le temps de m'en rendre compte car mon cerveau était trop pris dans ces recherches.
C'est là où j'en suis maintenant, un manque dur à supporter malgré le fait que j'ai toujours l'impression qu'il puisse rentrer ou m'appeler d'un instant à l'autre.

Pour l'entourage, il ne peut comprendre s'il ne l'a pas vécu. Ils veulent bien faire, nous aider mais peuvent parfois nous blesser involontairement. Je ne sais pas si tu as vu la conférence du psychiatre Christophe Fauré sur les étapes du deuil, mais moi j'ai dit à ma famille de la regarder et depuis, ils comprennent davantage ce que je ressens et me laisse justement ressentir les choses. Car je pense que c'est indispensable de passer par tout ça. Pour moi, il ne faut rien refouler, même si c'est dur, horrible.

Tout ce que je peux te conseiller (car je n'en suis qu'au début de ce cauchemar), c'est de faire ce qui te semble être bon pour toi. Il y a des jours/moments où on veut s'occuper, se changer les idées et d'autres où on ne fait que pleurer.
N'hésite pas à venir ici, lire et/ou écrire, ça libère.
Et un suivi psy, est je pense plus que nécessaire. Moi je vois ma psy 1fois par mois. Ça peut paraître peu, mais ça me permet aussi d'intégrer les choses qu'elle me dit, de réfléchir à la séance. Et puis avec ce forum, je pense que c'est complémentaire.

Beaucoup de courage pour toi...

Hors ligne Nicole54

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Re : Colère
« Réponse #4 le: 13 mars 2018 à 23:18:20 »
Toute ma sympathie...
De tout coeur avec toi.
...un jour à la fois....
J ai pas trop de conseil...étant en up and downs continuels....

Mais.....il semble que tous ici..on ressente les mêmes choses.......et c'est très curatif.......

Lâche pas!

Hors ligne Byuti

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Re : Colère
« Réponse #5 le: 14 mars 2018 à 22:27:16 »
Bonsoir Aurel

On passe par beaucoup d'émotions... Colère, culpabilité, tristesse, peur, anxiété, ...
Cette sensation de vide est normale après un tel choc. Ton corps et ton esprit sont en train de te permettre de survivre, ils te protègent en t'anesthésiant en partie, ce qui explique ce sentiment que tu ressens comme un vide. En plus du réel vide que nous vivons.

N'hésites pas à partager sur ce forum, ça peut faire énormément de bien de voir que nous ne sommes pas fous et que ce que nous vivons est "normal". Ou même juste d'écrire ce qui nous vient, pour s'en libérer.
L'aide de professionnels est aussi d'un grand secours.

Du courage...
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