Auteur Sujet: fete des meres  (Lu 7600 fois)

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Hors ligne Marina Saboya

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Re : fete des meres
« Réponse #15 le: 05 juin 2012 à 15:26:17 »
Tout à fait Bruno,

C’est exactement cela et tu apportes un nouvel angle à mes interrogations.

Oui, naissance et mort sont un même phénomène, dans la douleur et dans la peur. Peut-on donc considérer et je crois me souvenir que c‘est là une théorie que Yohann a souvent défendue, que notre passage sur terre n’est qu’une toute petite étape de cette énergie qui continue d’être animée alors que l’ampoule (notre cerveau) ne l’est plus.

Oui, c’est plausible.

Quant aux signes, ils sont terriblement improuvables et chaque fois un doute subsiste, ai-je laissé cette lumière allumée ou… ? Cette photo a-t-elle glissée avec le courant d’air, ou… ?
Cet escabeau est-il tombé car mal posé ou… ? …

Cependant, même si les signes sont contestables, le ressenti ne l’ai pas.
Des signes, j’en ai vu ou voulu en voir.
Vers les 13 mois après le départ de Pierre, j’ai soudain été anéantie par un profond désespoir, un terrible sentiment d’abandon au milieu d’une mer déchainée. Je l’ai appelé au secours de toutes mes forces, sans y croire, longue période où j’ai bien cru craquer et puis, un matin plus clair, plus lumineux, plus calme, serein. Et pourtant, presque noël avec ses festivités qui font si mal lorsque le couple n’est plus.
Ce sentiment de communion, d’osmose, lui et moi, un seul être, toujours là, en moi, ensemble. C’était bon, même si cela n’était pas parfait, loin s’en faut, mais c’était tellement bon. J’y ai pris goût, j’ai pris de l’assurance, j’ai cru que mon chemin été fini et que l’avenir serait cela, toujours ensemble.
Et puis non. 3 mois, 4 mois de calme et sans bruit, il s’est éclipsé. De nouveau seule. Terriblement seule. J’ai mis encore 2 bons mois avant de l’accepter mais je crois que maintenant, je vais y parvenir.
Peut-être est-il parti parce qu’il me sentait prête, vraiment prête cette fois, et que son propre chemin l’emmenait ailleurs.

Ce ressenti là, je l’ai vécu.

Merci Bruno, à te lire plus souvent, car sans jeu de mots douteux, aujourd’hui, tu as éclairé ma lanterne.

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

betty

  • Invité
Re : fete des meres
« Réponse #16 le: 07 juin 2012 à 08:16:26 »
Bonjour à tous
hier je n'ai pas eu le temps de venir sur le forum et ce matin, ouah, ça fait du bien et ça fait pleurer...je ne sais pas pourquoi certains ont des "signes" et pas d'autres, peut etre effectivement une sensibilité pour les ressentir alors que d'autres les laissent passer ? ce qui est frappant quand même c'est ce travail qu'a fait notre société pour éloigner la mort, ce qui fait que nous n'avons plus de "codes" pour essayer de comprendre. Je trouve génial que le Dr Fauré parle de tout cela avec une certaine technicité et en même temps en prenant en compte ce que en fait personne ne peut nier ou admettre : il est très modeste
Les veillées des morts que l'on pratique encore dans certaines régions : elles aident les familles (et peut être accompagnent le défunt ?). J'ai toujours trouvé ça horrible et n'ai pas voulu voir mon père mort il y a 23 ans... Pour mon mari, j'ai bénéficié des installations de la clinique, de l'accompagnement d'une religieuse (dont le prénom est Dominique, comme mon mari ...). Mes filles sont venues, pas mon fils.
Chacun réagit comme il peut. Ces 3 jours après la mort dont parlent toutes les religions, les coutumes, pendant lesquels l'âme de la personne est encore là, j'ai lu sur cette période depuis. a cette époque,  j'ai fait comme je le sentais. j'aurais peut être mieux ressenti les choses si j'avais lu tout ça avant, et c'est ce que je me dis pour la période où il était hospitalisé : mes lectures sont venues trop tard ? La psy de la clinique que je vois de temps en temps m' a répondu qu'il avait besoin de sa femme, pas d'une psy. Il n'empêche, j'aurais peut être été plus ...je ne sais quoi ?!
En tout cas, on n'est vraiment plus comme "avant" et certaines choses me paraissent tellement dérisoires !! et on se demande comment on peut vivre en mettant la vie, la mort à l'écart constamment, en s'étourdissant d'activité, de réussite ou d'argent, alors que l'on ne sait même pas pour combien de temps on en a sur terre, c'est risible et terrible
En ce moment, c'est avec ma plus jeune (17 ans) que ça clache : nous sommes épuisées, ce mois de juin (que j'adorais) n'en finit plus et jusqu'au 27 ça va être dur : depuis presque 2 semaines, j'ai une extinction de voix et j'ai une espèce de tendinite au pied...les modes de communication sont restreints !! hasard ? ou symptômes psychosomatiques ?