Ces derniers mois, je me suis sentie complètement paralysée, je me suis enfermée de plus en plus en moi-même, en coupant avec tout le monde, et la vie, par peur absolument, par précaution aussi sûrement.
Je ne pleurais presque plus, je ne sentais plus vraiment la douleur aussi intensément, j'avais l'impression que j'aurais du pouvoir fonctionner à peu près normalement. Mais j'étais figée.
Et puis un jour avec un poil plus d'énergie, j'ai soudain (enfin) commandé sur Amazon 3-4 livres sur le deuil. Arrivés, j'ai pris le plus petit. J'ai juste lu ce qui était écrit sur la couverture, à l'arrière. Je me suis transformée en torrent. Le lendemain, j'ai lu la préface. Tellement douloureux, à nouveau un torrent. Et les jours qui ont suivis, quand j'en avais la force, j'ai avancé en douceur, parfois 1 ou 2 ou 3 pages. Et les larmes on coulé, encore et encore. Ca m'a aidé à mettre des mots, à mieux comprendre ce que je ressentais, à avoir l'impression que si ceux qui sont autour de moi ne comprennnent pas, ce n'est pas de ma faute.
Au fil des semaines, j'ai enfin pu reprendre un tout petit peu soin de moi, donc retrouver ce minimum d'énergie, pas forcément pour prendre une douche, mais parfois me faire un peu à manger, faire un tout petit peu de yoga, et parfois faire une balade. J'ai senti que l'énergie revenait. J'ai compris que pleurer et affronter m'aidait énormément.
Depuis hier, je reviens aussi parfois par ici, je n'arrive à lire que quelques commentaires, puis me transforme à nouveau en torrent. J'apprends à m'écouter, en douceur, à me consoler, à apprivoiser la douleur, tout en douceur, avec plein de bienveillance envers moi.
Bon, là, je viens de commencer lundi une thérapie d'emdr, pour le choc post-traumatique, alors bon, ça réveille tout, je me fige à nouveau totalement. Mais j'ai senti cet élan, tout minuscule encore, mais qui allait dans la bonne direction. Je crois qu'il faut accepter d'avoir mal, de souffrir, de traverser toutes nos émotions aussi intenses soient-elles. Peut-être pour apprendre à s'écouter pleinement, avant de pouvoir à nouveau embrasser la vie. Ca va revenir, ça prend le temps qu'il faut, mais ça va revenir.
Personnellement, je voudrais te dire : écoutes-toi, écoutes-toi tout au fond. Prends la mesure de ta détresse dans toute son ampleur, ne la minimise pas. Ta fatigue est un message vital de ton corps et de ton âme qui te disent, je crois : prends soin de toi, écoutes ta souffrance, et dorlote-la encore et encore, sans fin